CHAPITRE 103: LE GROS CŒUR

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 103 : LE GROS CŒUR 


**LOYD MBAZOGHO**

 Ils ont pris leurs taxi et sont partis. J’ai fait demi tour pour la maison. J’ai fermé la grille et je suis rentré. Je suis allé dans leur chambre et elle n’y était plus. La chambre de ya Leslie dans laquelle je dors était entrouverte. En la poussant, je l’ai vu à l’intérieur debout sur un tabouret posé sur une chaise en plastique en train d’essayer d’attraper un trolley au dessus d’un placard. Elle avait à nouveau enlevé son par-dessus dévoilant ses belles formes par sa robe moulante. Je n’ai pas pu empêcher mes yeux de s’attarder sur ses fesses rebondies bougeant à chaque fois qu’elle levait ses talons pour gagner en hauteur. J’ai vu le tabouret bouger sous ses pieds et je me suis rapidement rapproché pour essayer de le stabiliser mais je n’ai pas pu. Elle est tombée en poussant un cri. Je l’ai rattrapée et la pression nous a fait tomber tous les deux sur le lit, moi en dessous et elle au dessus avec sa poitrine sur mon visage. J’ai eu le frisson car la chaleur de ses seins mêlée à l’odeur de son parfum m’ont caressé les narines. Une de mes mains tenait ses hanches pendant que l’autre était sur ses fesses. Elle s’est redressée pour se retrouver à califourchon sur moi avant de rapidement basculer sur le côté en s’éloignant le plus possible de moi. Je me suis redressé et me suis assis sur le lit pendant qu’elle s’est relevée pour le quitter et aller se mettre à l’autre extrémité de la pièce en ajustant sa robe sur elle. Personne n’a parlé pendant plusieurs minutes avant qu’elle ne brise le silence.


Lucrèce : (Du bout des lèvres, sans me regarder) Merci.


Je l’ai regardé en silence et elle est venue ramasser le tabouret qui était au sol en même temps que ses oreillettes.


Moi : (Après un moment) Qu’essayais-tu de prendre là haut ?

Lucrèce : (Toujours sans me regarder) Le trolley et le sac qui est à côté.


Je me suis levé du lit et je suis monté sur la chaise pour les prendre pour elle. Je lui ai tout remis et elle a pris avant d’aller ouvrir le placard sans un mot ou un regard pour moi en remettant ses earpods comme si je n’existais pas. Son attitude m’a agacé au plus haut point mais j’ai décidé de sortir de la pièce et d’aller regarder la télévision au salon. J’ai mis Netflix et je me suis choisi un film d’action au hasard que je me suis mis à suivre. Au bout d’une quinzaine de minutes, je l’ai entendu quitter ma chambre pour la sienne et mon téléphone s’est mis à sonner sur la tablette. En regardant l’identité de la personne, je me suis rendu compte qu’il s’agissait de ya Leslie. J’ai décroché.


«Moi : Allô ? »

 « Ya Leslie : Allô Loyd, c’est comment depuis là ? »

«Moi : (Arquant un sourcil) Je ne comprends pas. »

 « Ya Leslie : J’ai essayé de vous joindre Lucrèce et toi mais vos deux téléphones ne passaient pas. »

« Moi : (Surpris) Eh ben, je ne sais pas ce qui s’est passé mais mon téléphone est ouvert et mes deux numéros passent. Ça doit être un problème de réseau. »

« Ya Leslie : Ça doit être ça. Bref, je voulais savoir si Lucrèce est déjà arrivée là-bas ? »

« Moi : Oui, depuis plus d’une demie heure maintenant. »

 « Ya Leslie : Et là elle y est encore ou elle est déjà partie ? »

« Moi : Elle est là, elle plie des vêtements pour les mettre dans un trolley. »

« Ya Leslie : Ah Dieu merci. Passe lui le téléphone stp, j’ai oublié de lui dire de me prendre quelque chose à la chambre. »

« Moi : Ok. Attend je vais lui donner le téléphone. »


Je me suis levé et je suis allé lui tendre mon téléphone sans parler. Elle me regardait sans comprendre avant de fixer l’écran et voir qu’il y avait un appel en cours de sa mère. Elle l’a pris et l’a mis à l’oreille . Je suis ressorti pour venir continuer mon film. Cinq minutes après, j’ai entendu des pas se rapprocher et j’ai senti la présence de quelqu’un derrière moi, j’ai donc tourné la tête pour la regarder.


Lucrèce : (Visage fermé) Maman demande si tu arrives à t’en sortir avec la plaque de cuisine ?

Moi : (Surpris par la question)Hein ?

Lucrèce : La plaque à la cuisine pour préparer, est-ce que tu sais t’en servir ?

Moi : Non.

« Lucrèce : (Me regardant de travers)Il a dit non maman. »

« ………… » 

« Lucrèce : D’accord 


Elle m’a tendu le téléphone et je l’ai mis à l’oreille. Elle est rentrée à la cuisine pour aller faire je ne sais quoi avant de retourner à la chambre.


«Moi : Allô ? »

 «Ya Leslie : Oui Loyd. J’avais complètement oublié de te prévenir par rapport à ça. Si tu ne te sers pas de cette plaque, tu manges donc quoi depuis deux semaines ? »

 «Moi : La nourriture du dehors. »

 «Ya Leslie : Tu dépenses de l’argent alors que le congélateur est plein et que tu sais préparer ? »

 «Moi : (Silence) »

« Ya Leslie : Bref, en tout cas j’ai dit à Lucrèce de te faire à manger avant de rentrer. Elle te fera deux ou trois plats »

 «Moi : Hein ? Non, ce n’est pas nécessaire, je vais me débrouiller tout seul »

 « Ya Leslie : Ça fait deux semaines que tu te débrouilles, le résultat c’est quoi ? Lucrèce va préparer et pendant qu’elle le fera, elle te montrera comment faire pour que tu puisses maintenant te débrouiller comme tu dis. »

« Moi : Si elle fait comme tu dis, elle risque de rentrer tard. »

«Ya Leslie : Je sais, tu vas l’accompagner à la maison, de toutes les façons, elle aura besoin d’aide avec les deux trolley qu’elle va emmener. »

 «Moi : D’accord. »

 « Ya Leslie : Ok, bon je te laisse. Ta nièce et toi avez fini tout mon crédit que mon chéri souffre à me mettre. Au revoir »

« Moi : (Souriant) Au revoir. »

Clic !


J’ai posé mon téléphone en me disant que ce n’était pas nécessaire mais bon. Je me suis rallongé sur les coussins pour continuer mon film. 30 minutes plus tard elle est sortie de la chambre en roulant des valises qu’elle est venue déposer près de la porte. J’ai tourné ma tête pour la regarder et j’ai vu qu’elle s’était changée. Elle avait porté un pagne avec un petit haut qui découvrait son ventre et son dos. Elle s’est retournée et a retiré son téléphone qui était bloqué sur son ventre par son pagne. Elle l’a manipulé avant de le poser sur la tablette non loin du mien. Elle est ensuite allée fouiller son petit sac qui était posé sur la table pour sortir le boîtier de ses écouteurs et les a rangés à l’intérieur. Elle l’a également posé sur la tablette et s’est rendue en cuisine. Quelques minutes après, l’écran de son téléphone s’est allumé pour montrer une photo d’elle , Arsène, ya Leslie et les jumeaux avant de se mettre à vibrer puis sonner. J’ai regardé l’identité de l’appelant et c’était écrit ‘’Josué’’. Elle est sortie de la cuisine avec un torchon en main et l’a récupéré pour retourner. En décrochant, elle l’a mis sur mains libres. Malgré moi, mon attention a été attirée par la conversation parce qu’en regardant le nom de l’appelant, elle s’est mise à sourire avant de décrocher. J’étais donc curieux et j’ai légèrement baissé le volume de la télévision.


« Lucrèce : (Souriante) Allô ? »

« Lui : (Voix joyeuse) Allô la fille qui fait battre mon cœur, la plus belle, la femme de ma vie et la future mère de mes enfants. »

« Lucrèce : (Riant) Tu es bien malade Josué c’est moi qui te le dis. »

« Lui : (Sur le même ton) Tu sais que c’est la vérité et que si ça dépendait de moi, je serai déjà venu voir ton père pour lui dire que je veux me présenter car je suis dingue de sa fille. »

« Lucrèce : (Riant) Si tu veux mourir jeune vas-y. Mme Oyame même sur son fauteuil roulant va d’abord te briser les côtes avant que son mari ne te récupère. »

« Josué : Au moins je mourrai d’une belle mort, tué par ses beaux parents par amour pour leur fille. »

« Lucrèce : (Souriante) C’est ça. »

« Josué : Mais je suis sérieux oh, bientôt je voyage, tu ne veux pas sécuriser ta place avant que les petites chinoise me sautent dessus hein ? Quand elles verront le bon pain craquant que je suis, bien viril, elles vont se jeter à mes pieds. Mieux tu me dis déjà  comme ça quand je vais là, je dis à toutes les affamées de pain que oh rangez vos griffes, le beau et bon chocolat que vous voyez là est cautionné au Gabon. »

 « Lucrèce : (Riant) Je vais tout entendre avec toi Makaya. »

 « Lui : Je te dis. Je pars là et je reviens dans trois ans après ma licence comme tu auras ton bac, je te fais les fiançailles et on monte tous les deux en Chine pour poursuivre là-bas. Des que tu seras en licence, on fait notre premier gosse, ce sera un petit garçon. À la fin de ton Master 2, je te mets le deuxième, mais ce sera des jumeaux mixtes. La petite va te ressembler trait pour trait. Même si je sais que je ne serai pas tranquille quand elle va grandir parce que les hommes seront derrière elle comme des mouches à cause de sa beauté mais bon pas grave, je dirai telle mère telle fille. On va faire la dot, le civil et le religieux et vivre notre amour avec nos trois trésors. »


Elle n’arrêtait pas de rire lorsqu’il lui racontait leur vie toute tracée selon lui mais bizarrement moi ça m’énervait au plus haut point.

 « Lucrèce : (Riant) Ah pardon Makaya, je suis en train de pleurer à force de rire ta folie »

«Lui : Moi je te parle de la prophétie et toi tu dis la folie. »

 «Lucrèce : (Riant) La prophétie de qui ? C’est sur moi Mefoumane que tu viens faire tes prophéties ? Nul et sans effet, j’annule ça bien même. »

 «Lui : (Riant) Donc tu préfères laisser le chocolat aux petites chinoises hein ? »

 « Lucrèce : (Riant) N’est-ce pas tu as dit que tu as toujours voulu t’appeler Liu ? Si tu épouses une chinoise, ce sera plus facile. » 

« Lui : (Riant) Je n’ai qu’à laisser toutes les formes africaines pour prendre celles qui n’ont rien derrière ? C’est que je suis fou. Moi j’aime les fesses, les grosses fesses bien rebondies comme pour toi. Quand tu tiens ça et tu la cambres devant toi, oh la la dawn. C’est le paradis »

 «Lucrèce : (Riant)Tu es bien malade. »

 «Lui : (Riant) C’est toi qui me rend malade. Dis seulement un mot et je serai guéri. »

 « Lucrèce : (Riant) Soit guéri. »

« Lui : (Riant) Amen. Dis moi chérie tu es au 11 là ?

«Lucrèce : Non. Je suis rentrée dimanche après la fête. Je suis au fromager, bon enfin là je ne suis pas à la maison, mais je suis rentrée depuis, c’est pourquoi ? »

 « Lui : En fait je voulais parler à Lucia, j’ai  quelque chose à lui demander. J’ai essayé de la joindre mais ses deux numéros sont injoignables. »

« Lucrèce : Je ne sais pas, c’est peut être le réseau. Parce que maman a aussi essayé de me joindre là mais elle disait que ça ne passait pas, pourtant mon téléphone est allumé. »

« Lui : Ok, je vais réessayer. »

« Lucrèce : Au pire des cas, essaye d’appeler Bhernie, elle me disait qu’elle devait aller chez lui aujourd’hui. »

 «Lui : (Riant) Ah Seigneur, est-ce qu’on va s’en sortir avec les deux là ? Ils vont finir par fusionner pour ne former qu’une seule chair. »

 «Lucrèce : (Riant) Laisse ma tante tranquille, elle vit son love dans les bras de Bhernie »

 «Lui : (Riant) C’est sûr. L’amour est sucré dans les cœurs des 15 à 80 ans »

 «Lucrèce : (Souriante) Voilà et oups. »

 « Lui : Qu’est-ce qui se passe ? »

«Lucrèce : Je me suis mouillée avec l’eau de la viande que je nettoie. »

 «Lui : Tu nettoies la viande ? Comment ça se fait alors que tu n’es pas censée être chez toi ? Tu prépares pour qui ? Tu es allée me tromper hein ?»

 «Lucrèce : (Riant) Tu as de problèmes. Je suis à Sbg, je prépare pour le petit frère de maman. »

 « Lui : Ah d’accord, mais doucement là-bas, je couvre mes arrières. »

« Lucrèce : Lol, doucement pourquoi ? C’est un vieux, je vais l’emmener où ? »

« Lui : (Riant) Seigneur. Tu es terrible Lucrèce. Même ta mère n’est pas vieille mais c’est son petit frère qui l’est ? »

« Lucrèce : Ah, bah c’est la vérité. D’ailleurs tu l’as même déjà vu. Je ne sais pas si tu te souviens de l’homme qui était avec nous à l’hôpital le jour de l’accident de maman. Il était à côté de papa et il tenait une belle femme dans ses bras. »

 « Lui : (Semblant se souvenir) Le gars clair là ? »

« Lucrèce : Oui. »

« Lui : je vois. Ah mais il n’est pas si vieux que ça. En plus mine de rien, il est frais hein »

« Lucrèce : Boff, si tu le dis. Moi je ne trouve pas. »

«Lui : (Riant) Tu es dur. »

 «Lucrèce : Je ne fais que dire ce que je pense. »

 « Lui : (Riant) En tout cas. Bon je te laisse chérie, je vais essayer de rappeler Lucia. Bisous mouillé sur tes belles lèvres qui me donnent envie de les sucer et un claques sur tes grosses fesses que je tiendrai bientôt. »

« Lucrèce : (Riant) Oui, dans tes rêves. Bye. »

Clic !

La façon dont j’avais le gros cœur, il n’y a que Dieu seul qui sait. J’avais envie d’aller la trouver à la cuisine pour lui demander de me répéter en face ce qu’elle venait de dire et de lui donner une vraie fessée corrective pour lui apprendre le respect à cette petite impolie. C’est moi qu’elle traite de vieux et de boff ?


Moi : (Dans ma tête) Seigneur retient moi. Je ne veux pas faire un truc que je vais regretter.


J’ai essayé de continuer à regarder mon film mais le cœur n’y était plus. Je me suis levé pour aller me mettre debout à la terrasse, les deux mains en poche et respirer fortement pour me détendre. Quand je me suis un peu calmé je suis retourné dans la maison pour aller me servir un verre d’eau dans la cuisine. Lorsqu’elle m’a vu, elle a de nouveau fermer son visage pour me sortir son regard froid alors que tout à l’heure elle était souriante et riait aux éclats avec ce ‘’Josué’’ à parler de conneries qui ne sont pas de son âge. En plus elle ose me traiter de vieux. J’ai servi mon verre et je l’ai bu en la fixant intensément pendant qu’elle se déplaçait tranquillement dans la pièce à la recherche des épices et casseroles qu’elle devait utiliser pour la préparation, tout cela en m’ignorant. J’ai posé mon verre et j’ai préféré sortir pour ne pas craquer. J’ai récupéré mon téléphone et je suis allé me coucher sur le lit pour le manipuler. Dix minutes plus tard, elle a frappé deux coups à la porte avant de l’ouvrir pour me regarder. J’ai levé les yeux vers elle.


Lucrèce : (Froide) Je commence la cuisson, il faut venir regarder. 


Elle s’est retournée et est partie.


Moi : (Poussant un petit rire de gorge) Um-um. La petite là s’amuse avec moi. Elle n’a qu’à continuer.


J’ai pris mon temps pour me lever et la rejoindre. Elle était en train de rire en faisant une note vocale. 


-Lucrèce : (Riant) Tantine Lucia le préservatif oh, ce n’est pas seulement pour dire que tu aimes quand il te fait, le préservatif. 


Mon regard a croisé le sien et elle a à nouveau fermé son visage avant de poser son téléphone. Elle s’est rapprochée de la plaque et s’est mise à la manipuler en disant ce qu’elle était en train de faire et le résultat obtenu. Elle a tout arrêté et m’a demandé de reproduire à trois reprises puis quand elle a estimé que j’avais compris le truc, elle a commencé sa préparation sans plus m’adresser la parole. Quand deux des trois marmites qu’elle préparait étaient au feu, je lui ai posé la question.


Moi : Je peux savoir ce que tu me reproches ? Pourquoi tout le monde a droit à ton sourire et ta bonne humeur sauf moi ?


Elle s’est déplacée pour venir rendre un pot de condiments écrasé dans le congélateur à côté de moi avant de le fermer, récupérer son téléphone qui était à côté et vouloir sortir de la cuisine en ignorant ma question.


Moi : (La retenant par le bras) Je t’ai posé une question.

Lucrèce : (Regardant ma main sur son bras avant de me regarder) Retire immédiatement ta main sur moi.


Je n’ai pas bougé.


Lucrèce : (Se dégageant) Je t’ai dit de me lâcher Loyd. (Énervée) Essaie encore de me toucher et tu verras. (Sortant de la pièce) N’importe quoi….


SECONDE CHANCE