Chapitre 11

Ecrit par Annabelle Sara


 
Sylviane se réveilla avec le corps endolori. Elle s’étira se demandant si cette fatigue matinale était juste dû à la nuit qu’elle avait passée ou à la façon dont son père venait de torpiller sept années de dure labeur.
Elle se rappela directement de la façon dont elle l’avait affronté chez lui. Elle avait vu la rage noir qu’il refrénait dans ses yeux. Elle devait s’attendre à des représailles. Il avait l'habitude lorsqu’elle était plus jeune de la punir en lui demandant de planter les choux pendant des heures. Elle se rappelait que ça lui causait des céphalées hors du commun.
Elle se demandait ce qu'il allait bien lui infliger comme punition pour cet affront.
- Déjà éveillée?
Elle leva les yeux sur le grand barbu qui se tenait à moitié nu devant le lit.
Sourire au lèvres, elle admira le corps ébène du beau spécimen qui avait partagé sa couche cette nuit.
- Tu voulais partir sans dire au revoir? Demanda-t-elle.
- Je suis un peu pressé ce matin…
- Tu vas éteindre le feu ailleurs, mon pompier préféré!
- Sylviane tu sais bien qu'après toi je suis tellement vidé que je ne pourrais pas bander même si j’avais Miss Univers nu sous les yeux!
Elle éclata de rire en se redressant pour sortir du lit et se tenir debout devant lui.
Lui c’est Edouard, l”un des nombreux spécimens que Sylviane fréquentait. Pour ne pas dire employait. Afin de passer du bon temps.
- Miss Univers n’a sûrement pas mon talent pour réparer les objets cassés ou… ramener à la vie des membres ramollis…
Il repoussa doucement la main qu’elle posait sur la serviette qui entourait sa taille zébrée de veines profondes, autour d’un torse musclé qui finissait en V sous le tissu éponge.
- Je ne peux malheureusement pas honorer cette requête! Déjà je suis hors-service mais en plus je dois me rendre au ministère de l’agriculture pour déposer un dossier pour ma boite!
- Ah bon? Il s’agit de quoi? Demanda-t-elle curieuse.
- Ils vont sélectionner des jeunes entrepreneurs pour la foire de la jeunesse en février… J’ai besoin que mon dossier passe… ça me fera de la visibilité et c’est toujours bon d’être endossé par le gouvernement…
- Ah ça je ne te le fais pas dire… Je ne savais pas que ton truc… c’est quoi? Une plantation de cacao… bref que c’était sérieux!
La condescendance avec laquelle elle s'adressa à lui, le piqua. 
- Tu t’es dis que je vais passer ma vie à baiser des femmes pour subvenir à mes besoins?
Elle le sentit irrité par son commentaire.
- Je te rassure je ne pense pas ça… Mais… Quand on a goûté à la facilité c’est souvent compliqué de se lancer dans…
- Tu appelles quoi facilité? Fit-il.
- u sais très bien de quoi je parle enfin… Monté et diriger une entreprise n’est pas aussi facile que de faire ce que sait le mieux faire mon bel étalon! Ne dit-on pas que la sueur du front c’est pas la sueur des fesses?
- Tu estimes que… Toi tu es facile?
Il l’observa un moment avant d'éclater de rire.
- Primo je dois maintenir ce corps en me saturant dans une salle de sport, parler français comme si j’étais un descendant de molière. Pour attirer l’attention de fille à papa snob et ignare comme toi… comme si ça ne suffisait pas, je dois gérer une énorme masse graisseuse, qui se prend pour un canon… avec une tête tellement énorme qu’elle tient à peine sur sa tête! Mais toi tu crois que je ne pourrais pas gérer une plantation?
- C’est moi que tu traites de masse graisseuse? S’indigna Sylviane.
- Il y a un miroir derrière toi, il te le dira mieux que moi!
- Edouard pour qui tu te prends pour me parler de cette façon! Cria-t-elle.
- Tu penses que je ne mérite pas de respect parce que je te baise contre de l’argent? Je t’envoie te regarder dans une glace parce que si je viens ici c’est parce que tu m’as appelé donc tes insinuations de gamine de riche à qui on a tout offert sur un plateau, gardes les pour toi!
Sans un mot, ni forme de procès il enleva la serviette sur ses hanches, enfila un caleçon puis ses vêtements. Sylviane suivait ses mouvements du regard dépassée par les évènements.
- Mon enveloppe s’il te plait! Fit Edouard.
Elle se retourna vers son sac posé sur la table basse de sa chambre, sortit une enveloppe A5 kaki qu’elle lui remit.
Il ouvrit et se mit à compter.
- Le compte est bon…
- Je préfère vérifier parce qu’après je ne pourrais pas revendiquer!
Elle comprit qu’il ne voulait plus la voir.
- Nous n’en sommes pas là…
- Je crois que si!
Il était froid et distant.
- Tu crois que tu es si important? Vas te faire voir! Des comme toi j’en ai des tonnes dans mon répertoire, il suffit que j’appelle pour qu’ils débarquent…
A la porte il s’arrêta.
- Le miroir te dira aussi pourquoi tu es obligée d’appeler pour qu’ils débarquent, lui lança-t-il avant de sortir.
Le sang était bouillant dans les veines de la jeune femme qui se mit à crier de frustration et de rage. Elle en avait marre de ne pas voir les choses avancer dans sa vie. Elle avait tellement mal qu’elle fit la seule chose que les jeunes femmes font lorsqu’elles sont dos au mur et veulent vider leur sac. Elle appela sa plus vieille amie.
Prudence Olinga était la meilleure amie de Sylviane. Elles savaient tout l’une de l’autre et se comprenaient mieux que quiconque.
Le téléphone sonna deux fois avant qu’elle ne décroche.
- Le bébé!
- Bonjour chérie, je ne te réveille pas j’espère? Ou pire…
Prudence éclata de rire avant de lui répondre.
- Mon bébé même dans la nyass je vais répondre si tu m’apelle…
Un murmure approbateur se fit entendre dans le fond. Elles éclatèrent toutes deux de rire. Prudence s’était mariée dix ans plus tôt mais cela n’avait en rien affecté leur relation qui au fil des années s’était adaptée aux différents changements dans la vie de l’une comme l’autre.
Prudence, pédiatre et mère de quatre bambins trouvait toujours le temps d’inclure sa favorite dans son quotidien. Même son mari avait dû se faire à l’idée de presque partager sa femme avec une autre femme/
- Si tu m’appelle à cette heure, ça veut dire qu’il s’est passé un truc… Cette fois c’est qui?
- Edouard…
- Edouard… Okay! Je dois envoyer Mr Olinga lui parler ou bien?
- Ne sors pas mon joker aussi facilement! Il se prend pour une diva, je vais le laisser dans son film…
- Si ce n’est pas lui qui te pousse à m'appeler…
- Mon p-re veut me rendre folle…
- Il a encore fait quoi le vieux DD?
- Tu imagines que mon père torpille sciemment ma boite pour me faire couler et me transformer en un de ses pions qu’il peut bouger comme il veut… je n’ai pas fait tout ce travail pour me cacher derrière l’ombre d’un homme.
- Attends je ne comprends pas… Il veut te caser? Demanda Prudence.
Voilà ce qui épuisait la jeune femme. Que son père ait décidé de se mêler de sa vie privée. Et qu’il menace son indépendance financière pour arriver à ses fins.
- Mon bébé?! Ton père t’a trouvé un mari? Insista son amie au téléphone.
Pendant ce temps, Sylviane entendait la voix de son mari lui demander ce qui se passe, si elle va se marier enfin.
- Il veut que j’accepte de prendre les rênes de la boîte familiale avec l’homme qu’il aura choisi pour moi! Tu crois ça?
- Il était temps qu’il joue son rôle de père et intervienne…
- Prudence toi aussi?
- Moi aussi quoi? Tu sais ce que je pense de tous ces phallus ambulants que tu alignes là!
- LANGAGE!
Mr Olinga et Sylviane avaient réagit en même temps.
- c’est la vérité! Entre les maladies il y a que spirituellement aussi tu t’exposes! Tu ne sais qui est qui et nous connaissons le dehors, il est mauvais. Hormis ces raisons, mon bébé avoir quelqu’un avec qui faire le kongossa la nuit c’est doux!
- Ah mama! Donc vous faites le kongossa la nuit sur moi?
- Reste là tu dors! Donc moi je suis d’accord pour une fois avec le vieux DD… Même si je trouve la méthode questionnable ! Et il t’a proposé qui finalement?
- personne je ne l’ai même pas laissé finir…
- Ne sois pas têtue toi aussi! Le pater te propose un truc, cherche au moins à savoir qui il a en tête… Si possible, négocie! Je dois tout t’apprendre? Déclara Prudence.
- Je ne comprends pas bien!
- En fonction de la personne qu’il va te présenter c’est simple, fais en sorte de tirer ton épingle du jeu, ajouta le docteur.
Mr Olinga finit par réagir.
- Poses tes conditions, montre à papa que tu ne veux pas désobéir mais que ce qu’il te propose ne t’avantage en rien. Parle lui de la condition de femme dans un mariage, fit-il. Et s’il y a possibilité glisse ton candidat dans l’enveloppe.
- Hé… depuis quand tu réagis dans nos conversations? Demanda sa femme.
- Vous avez envahi mon lit…
- Mais ce qu’il dit n’est pas mal, dit Sylviane. Je pourrais effectivement poser des conditions parce que mon père est un homme à contrat.
- C’est une transaction! Rajouta Mr Olinga avant que sa femme ne lui arrache le téléphone des mains.
- Très bien. J’ai compris…
Alors qu’elle leur parlait encore, son téléphone sonna. Un double appel de son père.
- Quand on parle du loup! C'est lui qui m'appelle... donnez moi une minute…
Elle mit les Olinga en attente pour répondre à son père.
- Allô!
- Bonjour Sylviane j’espère que maintenant que tu as déchargé le stress tu vas mieux! Dit-il.
- Pardon…
- Je sais très bien que comme d’habitude tu as contacté un de tes sapeurs pompiers pour éteindre le feu dans tes veines… Bref rejoins moi chez toi dans dix minutes.
- Chez moi? Demanda-t-elle, surprise.
- Oui chez toi… et sans les odeurs de sexe s’il te plait! A tout à l’heure.
Son père raccrocha et elle reprit les Olinga en fonçant dans la salle de bain.
- Il veut me voir et apparemment il se dirige à mon appart…
- Vas-y! Reste calme et parle avec beaucoup de politesse parce que c’est ton père mine de rien donc…
- oui je comprends! Mais chérie; sérieux, je ne suis pas certaine qu’on s’entende cette fois! avoua-t-elle.
- Prend une douche avant…
- Pardon ?
- Chérie tu gardes toujours cette odeur de sexe… alors !
Sylviane éclata de rire, elle savait pourquoi elle aimait cette fille.
Elle qui avait tout fait pour marquer son indépendance, va se retrouver aujourd’hui catapultée dans un monde où Dieudonné est le seul maître à bord. Elle ne se sentait pas prête pour ça.
- Ne t’en fais pas si jamais ce que ton père propose, ne te parle pas dis non! Tu trouveras un moyen! Moi j’espère juste qu’en plus de ta stabilité ça te permettra enfin de tourner la page et faire descendre tu sais qui du piedestale où tu l’as installé…
- Ne parlons pas de lui s’il te plait! Croisons les doigts que tout se passe bien.
- Amen oh!
 
Alors que Sylviane se rendait chez elle où elle avait rendez-vous avec son père, Solène allait voir ses parents chez eux afin de leur poser une doléance. Depuis que la jeune femme avait décidé de s’installer avec son petit ami, trois ans plus tôt, elle se tournait rarement vers ses parents pour des besoins financiers. Parce que Léon, tant bien que mal, réussissait à subvenir à ses besoins.
Mais dernièrement elle avait compris qu’il avait des limites et qu’il ne traverserait pas ce plafond de verre. En tout cas pas au moment où elle l’espérait.
Donc son dernier recours.
Elle eut la chance de les trouver tous les deux encore présents à son arrivée.
Ils finissaient de petit-déjeuner.
- Bonjour Papa, bonjour Maman! Fit-elle en les embrassant.
- Ma chérie… Bonjour ! Tu vas bien? Qu'est-ce qui t’amène aussi tôt ce matin? fit sa mère en la serrant dans ses bras.
- Papa, comment te sens-tu? Alice m’a dit que tu avais eu un coup de froid?
- ça va! Ça va ma fille…
Comme d’habitude sa voix était basse et peu engageante, mais ce n’est pas ce qui allait arrêter Solène.
- Si tu le dis… Maman j’aime ta tenue de ce matin tu vas à l'hôpital?
- non à une conférence au Hilton… Toi tu ne dois pas travailler ce matin?
- Si mais je voulais vous voir avant d’y aller puisque j’ai rendez-vous avec un potentiel client pas loin…
- Donc tu vas à un rendez-vous professionnel?
- oui papa…
- Avec un jean et un T-shirt?
Mr Messanga était de la vieille école. Celle qui arbore un costume cravate à chaque occasion. Il avait toujours reproché à sa fille un laisser aller apparent.
- J’ai laissé mon veston à l’entrée…
- hum… Alors qu'est-ce qui t’amène… tu veux de l’argent? Tu connais déjà la réponse.
La froideur du ton de son père lui rappela que pour ses parents elle était le mouton noir de la famille.
- Papa, tu pourrais au moins être enthousiaste que je vienne vous dire bonjour…
- Je sais très bien que cette visite n’est pas fortuite Solène, dis moi ce que tu veux et on avance!
Il déposa sa fourchette, ce qui fit comprendre à Solène qu’elle lui perdait du temps.
- Je voulais vous voir pour vous demander de l’aide oui… Dernièrement j’ai obtenu de mon patron plus de responsabilité dans la gestion des évènements et des clients… Alors… ça m’amène à me déplacer dans la ville et même en dehors…
- Hum…
- Ce qui n’est pas facile tous les jours vu que je suis à pieds; les taxis et tout…
- Tu veux une voiture! Coupa son père.
- Chéri s’il te plait laisse la petite s’exprimer! Intervint son épouse.
- C’est non!
Cette réponse froide était sans appel.
- Charles…
- J’ai dit non! Fit-il en fixant sa femme droit dans les yeux. Cette fille pense qu’elle va me tenir tête, me manquer de respect et espérer profiter des avantages d’être mon enfant? Solène quand tu es allé vivre avec ce garçon qu’est-ce que je t’avais dis…
- Qu’il serait désormais mon père et ma mère… ,murmura Solène en baissant la tête. Mais papa c’est pour mon boulot!
- Si tel est le cas, ton salaire devrait te permettre de cotiser assez d’argent pour t'acheter un véhicule! Mais moi Messanga je ne vais surement pas débourser un franc pour ça!
- Charles s’il te plait on pourrait au moins en discuter, fit à nouveau sa femme.
- J’ai dit que je ne voulais pas en parler, fin de la discussion…
- mais si je vivais ici là tu voudrais?
-J’ai l’impression que tu crois que si je refuse c’est parce que tu vis avec un minable sans ambition hein! Je ne suis pas une femme qui réagit avec émotion… Un enfant doit pouvoir grandir et sortir du cocon familial ! Ce que toi jusqu’à ce jour tu n’as pas fait! Tu crois que je vais me permettre de nourrir et entretenir la femme d’un autre? Pourquoi?
- C’est ta fille!
- Si Léon l’appelle là tout de suite et lui demande de rentrer pendant que moi je lui dis de rester ici à qui est-ce qu’elle va obéir dis moi?
La question de son père résonna dans l’esprit de Solène.
- Aux yeux de la loi tu n’es plus sous ma responsabilités ce qui veut dire que tes responsabilités ne ricoche pas sur moi Solène. Alors Non, je ne vais pas t’acheter une voiture!
C’était dit! Elle savait qu’il ne reviendrait pas sur cette parole, quoiqu’il arrive.
Elle se demanda comment elle allait faire pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle réfléchissait encore en silence quand Alice apparut dans la salle à manger, visiblement prête pour se rendre à la faculté de médecine.
- Solène, tu es là? Tu es venu annoncer la grande nouvelle aux parents?
- Quelle nouvelle? Demanda sa mère.
- So et Léon vont avoir un bébé…
Toutes les fourchettes ont atterrit cette fois dans les assiettes avec fracas. Solène fusilla sa sœur du regard. Elle se demanda pourquoi elle n’avait pas encore arraché la langue à sa sœur.
- C’est bon je m’en vais!
- Papa Non… S’il te plait… je ne suis pas enceinte!
- Mme je ne veux rien savoir ! Dis à ta fille de continuer elle est sur la bonne voie!
- Charles…
- Je vais au travail!
Il quitta la table sans écouter les explications de sa fille, sa femme à ses trousses.
-Alice c’est comment avec toi, tu es folle? S’écria-t-elle en donnant un coup de poing à sa sœur à l’épaule.
- Aie! Quoi? je croyais que tu es venue prendre la bénédiction non!
- Menteuse! Je te connais tu voulais seulement mettre le feu!
- Solène tu es seule responsable de ce que les parents pensent de toi… Je n’y suis pour rien donc ne m’en veux pas pour ça! lui dit Alice avec un air de défi.
- Ce que tu cherches derrière moi tu vas trouver…
Sa mère revint comme un furie en criant.
- Toi! Toi, tu sors de chez moi… je ne peux pas comprendre qu’un enfant puisse être aussi têtu… Tu es sérieuse? Je ne veux pas savoir! Tu pars!
- Maman s’il te plait écoute moi…
- je t’ai assez entendu! Et je ne compte pas le nombre de fois où je t’ai défendu, mais ça c’est le haut niveau de la sorcellerie que tu veux atteindre… Vas à ton rendez-vous s’il te plait! Je ne veux plus voir ta tête ! Est-ce que tu sais ce que veut dire faire un enfant avec une personne? Aujourd’hui tu viens demander de l’aide pour une voiture, mais attend de savoir combien coûte une layette digne de ce nom! Vas-y tombe enceinte, je veux voir ça arriver… et peut-être que là tu comprendras!
Solène s’est littéralement fait expulser de la maison de ses parents. Si elle ne pouvait pas compter sur eux, sur qui pouvait-elle compter?
 
 
 
 
Sylviane entrait au même moment dans son appartement. Son père l’y attendait déjà. Son aide ménagère lui avait ouvert et offert une bière fraiche, qu’il dégustait devant les infos sportives du matin.
- Bonjour Papa, fit-elle en s’installant dans le fauteuil en face du sien.
- Bonjour ma fille…
- tu es là depuis longtemps, les embouteillages du matin m’ont un peu ralentis sur la route.
- Si seulement ils avaient pu te ralentir hier soir ou même carrément t'empêcher de venir chez moi pour faire un scandale!
Autre chose sur son père, il allait toujours droit au but!
- Si tu n’avais pas court-circuité mes fournisseurs je n’aurais pas fait de scandale chez toi, murmura-t-elle.
Elle était certes prête à discuter avec lui mais sûrement pas sans rien dire. Depuis le décès de sa mère, Sylviane avait compris que son père était loin d’être un saint, il pouvait être cruel et si Thérèse n’avait pas été là pour tempérer ses accès de colère envers ses enfants, aucun d’eux ne l’aurait supporté.
- Je sais que mes méthodes ne sont pas celles que tu préfères le plus mais ma chère c’est la loi de la jungle! Moi je suis un Lion, à la tête d’une meute! Mais je commence à devenir vieux et ma femme… Je ne pourrais pas tenir si quelqu’un me défie!
- De quoi est-ce que tu parles? S’étonna sa fille.
- Sylviane tu es une jeune femme intelligente de tous mes enfants tu es celle qui me ressemble le plus… Mais tu es si têtue… C’est impossible de te faire entendre raison! Mais cette fois tu dois me faire confiance et faire les choses à ma façon.
Sylviane qui ne voyait toujours pas ce que voulait dire son père secoua la tête.
- Tu as un problème de santé… ou…
- Sylviane! Je sais que je ne suis pas le genre de père poule qui cajole ses enfants, mais je ne fais rien, je dis bien rien pour vous nuire! Malheureusement pour vous, vous êtes mes enfants et je me dois de vous apporter les armes nécessaires pour vous défendre demain lorsque… le moment sera venu.
Cette fois, Sylviane ne comprenait plus rien.
- Tes frères peuvent chacun faire ce qu’ils veulent, ce sont des hommes et tu reste mon aînée… sauf que…
- Sauf que je suis une femme!
- Tu as bien plus à perdre! Je sais que tu veux une famille, des enfants… Il n’y a qu'à voir comment tu traites ceux de ta copine… Prudence!
- Oui! dit Sylviane en souriant.
Elle fut étonnée que son père sache cela.
- Et je ne veux pas que tu passes à côté de toutes ces choses! Mais, tu ne pourras malheureusement pas faire cela avec n’importe qui! Il faudrait que ce soit avec quelqu’un qui a du potentiel. Dit DD en posant son verre. Encore moins avec les hommes avec lesquels tu passes tes nuits.
- Papa je peux comprendre que tu veuilles mon bien-être mais tu ne peux pas choisir mon mari pour moi…
- je ne le choisis pas pour toi! Je te propose un homme qui prendra soin, à la fois de toi et de sa famille!
- Qu’est-ce que tu fais de mes sentiments ou même des siens et ne viens pas me chanter qu’en Afrique on ne connaît pas l’amour parce que je sais que tu as épousé Thérèse par amour.
Il lui servit un sourire en coin.
- Ne t’en fais pas! Dit-il. Tu n’as pas à t’en faire pour tes sentiments… je sais que tu en as à son égard.
Cette fois Sylviane était complètement perdue. Elle ne comprenait pas où voulait en venir son père.
- Je ne sais pas de quoi tu parles!
- Moi je vois tes yeux briller lorsque tu poses le regard sur lui… lorsqu’il vient rendre visite à sa sœur les jours où tu es chez moi!
Il avait compris, Sylviane ne savait pas comment mais son père avait compris ce qu’elle ressentait pour Léon et elle eut presque envie de s'enterrer vivante, là dans son salon.
- Papa je…
- Je peux comprendre qu’il te plaise! Léon est quelqu’un de bien et je dois dire qu’il me plait à moi aussi! Mais pas pour les mêmes raisons que toi… C’est un jeune homme plein de ressources même si pour le moment il ne se rend pas lui-même compte de son potentiel et ne l’utilise pas!
- Il ne voudra pas de moi!
- Tu t’avoue vaincu avant d’avoir mener le combat?
- Il est avec cette fille depuis trois ans…
- Et maintenant tu te lamentes! Je dois vous léguer le trône et ce n’est pas à des pleureuses que j’ai l’intention de le faire…
- papa tu te rends compte que tu fais couler ma boite qui m’a pris 7 ans à bâtir parce que tu crois que ton beau-frère et moi nous sommes faits pour être ensemble?
- Pendant que tu penses à toi moi je pense à nous… j’ai bâti pour tous, pas juste pour moi! Je sais que tu es capable voilà pourquoi c’est toi et non un de tes frères que j’ai choisi! La raison pour laquelle j’ai aussi porté mon choix sur léon c’est parce qu’il ne te fera pas de l’ombre…
- Papa il ne voudra pas de moi! Pas temps que Solène sera à ses côtés! Et je ne te parle même pas de Thérèse...
DD se leva, posant sa bouteille de bière vide.
- Cette partie des évènements est de ton ressort… Je n'interviendrai qu’en dernier recours! Mais je crois connaitre ta capacité de persuasion! Ah oui ! A noël tu devrais marquer le coup…
- Ah bon? Il va se passer quoi à Noël? demanda-t-elle curieuse.
- Thérèse et moi voulions rassembler la famille autour de nous pour l’occasion! C’est ce jour que tu sauras s’il voudra ou pas de toi…
 
 
 
 
  

AS❤️????
A Sang Pour Sang