Chapitre 11

Ecrit par Spice light





– Joan MUAMBA FOKE –



Aujourd’hui, je rassemble toutes mes affaires.

Il y a deux jours, les résultats du bac ont été publiés et j’ai obtenu 78 %.

Je rentre illico pour m’assurer d’avoir une place dans l’université choisie. Les inscriptions sont en cours, vu le retard dans la publication des résultats. Je dois donc me dépêcher.


Seulement, Roseline n’a pas eu son bac.

Ça me fait bizarre de laisser ma meuf avec qui on avait des projets… mais bon. Elle non plus ne restera pas ici : fille d’un haut placé du pays, son père compte prendre des mesures drastiques pour qu’elle poursuive ses études à l’étranger.


Pour moi, ça veut dire que Roseline n’existe plus.


— MUAMBA, dépêchez-vous ! Ton père attend depuis plus d’un quart d’heure, me dit le surveillant général.

— Cinq petites minutes, monsieur.

— Bien, répond-il en refermant la porte de notre chambre.


En seulement deux jours, tous mes amis ont déserté les lieux.

Je tire mes trois grosses valises avec difficulté, après avoir tout bouclé.


— Ça va, mon grand ?

— Oui, ça va, papa.

— Encore félicitations, fiston, je suis fier de toi, me dit mon père.

— Merci encore, papa.


Ce n’est pas la première fois qu’il me le dit, mais à chaque fois, c’est avec fierté.

Il m’aide avec l’une de mes valises, je me débrouille avec les autres.


Une fois bien installé, on se dirige vers la maison.

Cette maison où j’ai appris à me mettre dans ma bulle, à devenir insouciant en apparence… comme je le suis.


Bon, c’est pour quelques jours seulement. Rien de plus.





– Elsa MABEKA –



Victor est parti tôt ce matin récupérer Joan dans son ancien internat.

Pour marquer le coup, j’ai demandé un jour de congé afin de m’occuper du repas de bienvenue organisé en son honneur.


Je suis au four et au moulin.

Ivy est là pour les vacances, mais je ne peux pas compter sur elle, donc je me débrouille toute seule.


À midi tapante, la table est prête. Je cours me rendre présentable pour accueillir le nouveau bachelier.


Bruit de voiture.

Ils sont là.


Je sors à leur rencontre.


— Félicitations, Joan, lui dis-je avec le sourire, le prenant dans mes bras.

— Merci, maman.

— Joan, fais descendre tes valises. Il ne faut pas qu’on bloque le véhicule d’autrui ici. Vous aurez le temps de vous retrouver, ta mère et toi, dit son père.

— D’accord, papa, fait-il en se détachant de moi.


Il sort trois grosses valises. C’est vraiment le fils de son père.

Contrairement aux filles, Rolls, Sun et Joan adorent s’habiller et être coquets, tout comme leur père.

Je ne sais pas si Rolls a changé avec le temps, mais ils sont tous comme ça.


Après cela, on passe tous à table en famille.

Le soir, il y aura une petite réception avec des amis.

Autant tout finir aujourd’hui, pour qu’il puisse passer à autre chose.


— Alors, tu comptes t’inscrire où ? lui demande son père.

— À l’université de médecine, papa. D’ailleurs, là-bas c’est huit ans.


— Hum, fait Ivy.

— Ne commence pas avec moi. Si t’as rien à dire, reste calme, dit Joan à Ivy.

— Euh, je t’ai pas sonné, petit prince, répond sèchement Ivy.


Je n’ai jamais compris la tension régnant entre Joan et ses frères, à l’exception de Light.

Je ne dis rien. Ce n’est pas à moi de le faire, plutôt à leur père.





– Ivy FOKE LOKULI –



Ce Joan m’insupporte, franchement.

Bien que j’étais petite au moment des faits, Mine m’a raconté la tragédie vécue durant la relation entre papa et la mère de ce dernier.


Et puis, ce petit ne connaît pas l’humilité, toujours à se vanter. N’importe quoi.

Université de médecine… tout ça pour faire sortir autant d’argent à papa, alors qu’il peut bien faire trois ans d’informatique ou de langues. Imbécile heureux.


Après le repas, je débarrasse et vais m’apprêter pour sortir.


— Maman, j’y vais déjà.

— Ivy, il faut être là à l’heure, pour la réception de ce soir. N’oublie pas.

— En quoi ma présence est-elle nécessaire ? J’ai participé au déjeuner, c’est le minimum que je pouvais faire. Le reste m’importe peu.

— Ivy… se plaint ma mère.

— Non, pas aujourd’hui, maman. Ce gamin n’a du respect pour personne.


Je tourne les talons et vais voir ma copine Alexia.


— Coucou ma chérie, c’est comment ?

— Bof. Le petit prince est de retour. Autant te dire que ses parents font une fête pour lui.

— Encore ton frère avec les matalana (prouving).

— Alex, t’es ma copine de toujours, mais je ne te permets pas de dire n’importe quoi sur Joan. Il aime le matalana et ce, avec l’argent que son père souffre et gagne dignement.


— Oh tu te fâches pourquoi ? Je voulais juste commenter.

— Quand je parle de lui, soit tu commentes positivement, soit tu te tais.

D’ailleurs, je m’en vais.


— Non mais Ivy, tu viens à peine d’arriver ! me demande-t-elle, choquée.

— Et j’ai décidé de rentrer. Alexia, à plus tard. Il y a le matalana chez nous, comme tu viens de le dire.


Je rentre énervée à la maison.

Moi qui ne voulais pas participer… me voilà obligée maintenant.


Alexia a tout simplement le mal de Joan.

Disons que ce dernier sait user de son charme.

La petite avait le béguin pour Sun, mais elle s’est retrouvée à coucher avec Joan, alors qu’elle voulait simplement obtenir le numéro de Sun via lui.


Et ce dernier en a parlé à son frère.

Sun est pire que Joan. Arrogant, orgueilleux, vantard… Il se croit supérieur à tout le monde.

Moi et lui, c’est difficile à vivre. Je préfère mille fois Joan.


Et malgré ses manquements… je l’aime quand même.


Je rentre vers 18h et trouve quelques invités que je salue poliment.


— Waouh, t’es simplement magnifique, amour, je dis à Joan.

— Merci, ma fée. Le charme ainsi que la beauté, c’est moi, répond-il fièrement.

— On ne peut pas te complimenter un peu ?

— Tu sais bien que Joan, c’est zéro humilité, me dit mon père en souriant.

— Ah ben, je suis piqué là, dit Joan en désignant son cœur avec un air blagueur.

— Mais n’importe quoi, dit papa en s’en allant.


— T’étais où toi ?

— Disons qu’Alexia n’a jamais digéré ton coup de pute.

— Quand on veut quelqu’un, on reste droit, peu importe les tentations.

Au contraire, elle doit me remercier. Au moins, elle connaît le goût d’un Foke, puisque Sun ne la regardera jamais.

— Vraiment !


On éclate tous les deux de rire.

J’aime ces moments avec lui.

Il m’insupporte… mais c’est mon sang.


POUR QUELLES RAISONS...