Chapitre 11 : Le règlement de compte
Ecrit par Fleurie
°°° Louna °°°
Il fait légèrement froid ce soir, nous sommes debout au portail, en parlant de tout et de rien quand tout à coup, j’entend des cris stridents parvenir de la maison. C’est sûrement ma mère, j’espère qu’elle n’a rien de grave. J’accoure suivie de Mourad pour voir ce qui se passe. Arrivée devant notre chambre, je suis surprise par le spectacle qui s’offre à moi. La porte d’entrée est grandement ouverte, à voir son état, elle a été défoncée.
La première idée à laquelle n’importe qui penserait est le vol. Mais ça ressemble beaucoup plus à un cambriolage. L’insécurité de nos jours me dis-je intérieurement.
Maman n’a pas eu le temps de me répondre avant que je ne la vois s’évanouir devant moi. Je me précipite pour la prendre dans mes bras. Quand je lève les yeux je réalise que le salon est vide, on aurait dit un appartement tout neuf, sans meubles. Des larmes menacent de couler, mais je dois être forte, pour l’instant, ma priorité est maman. Je la secoue mais elle ne bouge pas. Je vais alors chercher la boîte à pharmacie. J’imprègne le cotton dans l’alcool. Je la fais humer, une, deux fois. Elle commence par secouer la tête, peu à peu elle revient en elle.
Aidée par Mourad, on a voulu l’installer dans sa chambre pour qu’elle se repose. Malheureusement pour nous, ces voleurs ont complètement vidé les lieux. Rapidement je met une natte par terre et l’aide à s’allonger. Je n’ai pas voulu la laisser seule, alors je m’assied à ses côtés. Après quelques minutes, elle ouvre enfin les yeux et se tient la tête.
Elle ( regardant autour d’elle ) : Louna ils n’ont eu aucune pitié, ils ont tout pris.
Moi : Calme toi, l’important est que tu sois réveillée. ( La main sur le cœur ) Tu m’as fait une de ces peurs maman.
Elle ( se mettant à pleurer ) : Lou comment ferons nous à présent ?
Moi : Ne t’inquiète pas pour ça, on va trouver une solution.
Mourad ( intervenant) : Maman comme l’a dit Lou, vous n’avez pas à vous inquiéter. Tout ira bien.
Elle : Je sais mais je ne peux m’en empêcher. Ils vont me le payer je vous le jure, ils ne vont pas s’en tirer si facilement.
Moi : De quoi parles tu maman ?
Elle ( éclatant en sanglots) : C’est ma belle famille ma fille. Après le décès de ton père, je leur ai fait appel pour qu’on décide ensemble du programme des obsèques. Mais mes chers beaux-parents n’ont rien trouvé d’autre à dire que désormais tout ce que ton père possède est à eux.
Moi ( surprise ) : Mais de quel droit se permettent- ils de dire de telles choses ?
Elle : Tu connais très bien la situation de ton père. Devant eux, je n’ai pas eu peur, je me suis défendue comme je pouvais. Ils sniff ne savent pas combien on a souffert dans cette maison sniff.
Moi ( essuyant ses larmes) : Maman ne te mets surtout pas dans cet état à cause d’eux. Ils sont tous des hypocrites et des avares.
Elle : Mais je ne vais pas rester les bras croiser.
Moi : Nous allons tout récupérer maman, aies confiance.
Elle ( nous regardant ) : Merci mes enfants.
Nous : De rien.
Je me lève pour lui donner des calmants. La pauvre endure trop de choses à elle seule.
Moi ( lui tendant le verre d’eau ) : Tiens maman prend ça.
Elle : Merci ma fille tu es un ange.
Mourad : Reposez vous, je passerai vous voir demain. Prenez bien soin de vous.
Elle ( me regardant ) : Avec un tel amour à mes côtés, je n’en doute pas.
J’ai accompagné mon chéri jusqu’à la voiture.
Moi : Bébé on se dit à demain, sois sage.
Lui ( souriant ) : Je le suis chéri, je t’appelle une fois rentré pour que tu ne t’inquiètes pas.
Moi : Aller vas y avant que je ne change d’avis.
Je l’ai vite laissé car je ne veux pas que ma mère soit seule. On se fait un smack, et je retourne à l’intérieur.
Mes mains sur la tête, je n’arrive pas encore à croire ce qui s’est passé. Pourquoi le destin s’acharne t-il autant sur nous ?
Pourquoi à chaque fois qu’on règle un problème, il faut qu’un autre s’ajoute ?
Je lève les yeux vers le ciel rempli de nuages noirs. Ces derniers sont éclairés par la lumière de la lune. Les belles étoiles éparpillées de par et d’autre, donnent un aspect magnifique.
On dit souvent, qu’une personne morte devient une étoile et qu’on peut lui parler rien qu’en regardant le ciel. Je parle intérieurement à mon père, afin qu’il nous vienne en aide de là où il est.
Je suis restée assise au sol à contempler le ciel pendant plus d’une heure. La voix de maman me sort de mes pensées.
Elle ( sur la porte d’entrée ) : Que fais tu dehors à cette heure ?
Moi : Je n’arrive pas à croire tu sais.
Elle : Toute chose arrive pour une raison. Si tout ce que nous traversons est notre destin, nous ne pouvons qu’accepter. Il se fait tard rentrons.
Moi ( me levant) : J’ai peur de craquer.
Elle ( me prenant dans ses bras ) : Princesse tant qu’on a Dieu à nos côtés, tout ira bien, crois moi.
Moi : Je l’espère maman.
Nous sommes entrées, ce ne sera pas facile de trouver le sommeil. Demain est un autre jour, espérons le meilleur.
°°° Mourad °°°
J’ai eu du mal à démarrer, vraiment tout ce que Louna et sa mère traversent, s'en est de trop. Comment souffrir au tant, mon Dieu ?
À peine je gare la voiture, que mon portable sonne. C’est un numéro inconnu, je laisse sonner. Je descend et verrouille la portière mais ça sonne toujours. Je finis par décrocher.
Moi : Allô
Inconnue : Salut bébé, comment vas-tu ?
Moi : De quel droit te permets tu de m’appeler ?
Inconnue : Tu me manques.
Moi : Où as-tu eu mon numéro ?
Inconnue : Celà n’a aucune importance. Je préfère garder la source de mes informations pour moi-même. Tu m’as laissé sur ma faim la dernière fois. Pourquoi ne pas finir ce qu’on a commencé.
Je sais très bien comment finissent ces histoires de fesse. Je cède une fois et ce sera à chaque fois. Il n’y aura plus de retour alors c’est non, même si elle est Miss Univers, non merci.
Moi ( sur un ton ferme ) : Que ce soit bien clair dans ta cervelle petite effrontée, on ne s’est jamais rencontré et rien ne s’est passé.
Inconnue : J’obtiens toujours ce que je veux Mourad. Peu importe le temps que celà prendra, je t’aurai. Un homme prévenu en vaut mieux.
Moi : Est-ce une menace ?
Inconnue : Prend ça comme tu veux.
Moi ( éclatant de rire ) : Tu peux toujours essayer, dévergondée de ton état. Arrêtes de me courir après.
Inconnue : Comment veux tu que je te prouve combien je suis sérieuse ?
Moi : C’est ton problème. Tu perds mon temps jeune fille.
Clic.
Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre avant de raccrocher. Que me veut elle encore. Je connais très bien les filles de son genre. Si elle croit m’avoir comme les autres, elle se fout le doigt dans l’œil.
Je marche à grands pas, je vois maman assise devant la télé. Ce n’est pas dans ses habitudes de rester en éveil jusqu’à cette heure. Je lui fais la bise et la salue avant de continuer mon chemin.
Elle : Mourad d’où viens tu comme ça ?
Je crois que c’est pour me chauffer les oreilles. Je ne suis pas d’humeur à l’écouter, mieux je monte dormir.
Elle : Quelle est cette manière de partir quand je te parle ?
Moi : Maman je suis fatigué, peut on en discuter demain s’il te plaît.
Elle : Tu as intérêt à répondre, tu me prends pour qui Mourad ?
Moi : J’étais avec Louna.
Elle : Je te l’ai interdit mais tu continues de la voir. Que fais tu avec une pauvre fille de son genre ? Pourquoi ne pas sortir avec celle de ton rang social ? Ne me fais pas honte mon fils, je t’en conjure.
Moi : L’amour ne regarde pas ces choses maman. Nous nous aimons, c’est l’important. Pourquoi ne l’acceptes tu pas une bonne fois pour toute maman ?
Elle : De quelle religion est elle ?
Moi : Pourquoi ne pas lui demander en personne maman ?
Elle : Ton père m’a parlé de ton intention de nous la présenter. Alors comme ça, votre relation a déjà évolué au point où tu veux qu’on la rencontre.
Moi : J’aimerais juste que vous la voyez pour savoir que si je ne suis pas à la maison, je suis avec elle.
Elle : Je t’aime trop pour te laisser dans les griffes d’une arriviste.
Moi : Tu vas l’adorer. Ne la juges pas sans l’avoir rencontrée, elle est un ange.
Elle : Tchip quel ange, vous n’êtes qu’au début, le temps te le fera comprendre ce que je dis.
Moi : Je vais dormir, Bonne nuit.
Je n’ai pas attendu sa réponse, ma mère est très stricte dans ses décisions. Une fois qu’elle a son idée en tête, personne ne peut la faire changer d’avis.
Je ne sais pas pourquoi nos mamans ont du mal à apprécier nos choix. Sans même l’avoir vu, elle s’est déjà fait une mauvaise opinion de sa personne. Je ferai tout pour lui prouver qu’elle a tort.
Mon portable se met à sonner. Cette fille veut me sentir passer. Déjà que je ne suis pas d’humeur je laisse sonner. Elle insiste, je finis par l’éteindre, pffff.
Un bon bain me fera du bien. Je fais couler l’eau et me met dans la baignoire. Je laisse mon corps se détendre. J’aurais tant aimé que Lou soit avec moi. Mais je sais qu’un jour, nous serons ensemble.
°°° Kadidja °°°
Mon échec m’a abattu au point où j’ai perdu goût à la vie. Ma mère étant un amour, elle m’a aidé à surmonter ma dépression. Grâce à Tom et elle, je suis de nouveau celle que j’étais.
Après plusieurs visites chez le psychologue, j’ai pu enfin retrouver une confiance en moi-même, et un espoir.
Je suis vraiment triste pour la mort de papa. Je l’aimais bien, j’ai voulu assister aux funérailles, mais ma mère me l’a empêché. Je pense faire un tour sur sa tombe un de ces jours.
Je profite à fond des vacances. Maintenant qu’on a les moyens plus rien ne me manque.
Nous sommes mes amies et moi à la piscine. Nous profitons de ce beau soleil, en plus j’ai les moyens pourquoi m’en priver. Ce soir ce sera en boîte, comme nous le faisons chaque soir d’ailleurs. Je suis dans mes pensées quand Alimath une amie me tapote l’épaule.
Elle ( désignant un gars super sexy ) : Matte moi le beau gars là.
Moi ( la taquinant ) : Vilaine si seulement Ali te voyais krkrkrkr
Je me retourne et le sourire qui s’affichait sur mon visage a disparu d’un coup.
Elle : Ma copine c’est comment, on dirait que tu as vu ton ennemi, la façon dont tu le lorgnes au lieu d’apprécier ce beau spécimen.
Moi ( la mine bien serrée ) : Tais toi Ali.
Elle : Ne sois pas agressive, je disais seulement ce que je pense, calme toi.
Il se dirige vers nous, pour éviter de me donner en spectacle, je me lève pour le joindre.
Moi ( arrivée à son niveau ) : Que fais tu ici ?
Lui ( indifférent ) : Où sont passées tes bonnes manières Kadi ?
Moi : Je ne suis pas obligée d’être polie avec toi à ce que je sache tchip. Tu n’es qu’un gros connard.
Lui ( m'attrapant par le poignet ) : Eh oh un peu de respect ma belle. C’est inutile d’être sauvage.
Moi ( me débattant ) : Lâche moi sinon je jure que tu vas regretter.
Lui : Tu es plus belle quand tu es fâchée, et je vois que tu as changée, t’es sublime chérie. ( À mon oreille ) : Que dirais tu si on allait faire un tour dans ma chambre, je suis à l’hôtel pour le week-end avec des amis. Ta chaleur m’a manqué Kadi.
Je lui donne une gifle bien retentissante. Il se prend pour qui.
Lui ( massant sa joue ) : Tu n’es qu’une sale garce.
Moi ( hors de moi ) : La garce est celle que tu baisais quand je t’ai attrapé l’autre fois imbécile.
Lui ( rouge de colère ) : Tu as de la chance qu’il y a du monde sinon je t’aurais bien cogner et baiser comme tu le sais.
Moi : Arnaud tu n’es qu’un monstre, et tu sais que je remercie Dieu que je ne suis plus avec toi tchip.
Lui : On se reverra Kadi, crois moi.
Moi : Continues de rêver imbécile.
Je tourne les talons et le laisse planté là. Arnaud est un riche homme d’affaire avec qui je suis sortie pendant des mois.
C’est un homme très doux et attentionné. Il a changé du jour au lendemain. Je l’ai quitté à cause de son infidélité et sa sauvagerie. Il me battait pour des raisons insignifiantes. Il vient de gâcher mon après midi tchip maudit soit il.
La seule chose que je désire est ce beau gosse friqué. J’ai déjà tout ce qu’il faut pour l’avoir. Il ne me reste qu’à passer à l’action.