Cinq jours plus tard.

Vendredi.

Orlane

Cette semaine a filé comme l’éclair. Faut dire que j’étais assez occupée. Entre les cours à l’école, mes cours particuliers que je donne, maman que je seconde pour certains dossiers je n’ai pas eu assez de temps. On a beaucoup d’instances à gérer au cabinet actuellement donc, c’est un peu compliqué. Ce soir comme tous les soirs depuis lundi, je rentre avec certains dossiers sur lesquels je compte travailler pendant la nuit. Bien sûr avant, il faut que je donne un coup de main à Mélanie pour les cours qu’on a eus cette semaine.

Pas de soirée ciné pour moi ce soir. Je dois boucler les dossiers que j’ai ramenés pour demain. J’ai les conclusions et les plaidoiries à rédiger. Maman doit les relire demain, apporter ses corrections et les présenter lundi.

Mélanie est restée avec nous cette semaine. Je n’étais pas avec elle tout le temps. J’étais prise par mes propres affaires.

Elle a passé beaucoup plus de temps avec les jumeaux et Jessica. Ces deux-là sont d’ailleurs devenues très amies. Elles se sont découvert des points communs. Elles sont toutes les deux fans de mode et de décoration.

Elle est devenue beaucoup plus joviale et spontanée. Nous l’avons contaminé avec nos câlins. Sa nouvelle personnalité me plait beaucoup plus et à elle aussi je crois que ça fait du bien puisqu’elle est plus heureuse.

Elle n’est plus constamment sur les nerfs et sourit. Elle a retrouvé une certaine joie de vivre et j’en suis heureuse.

Même à l’école, elle est plus sympathique. Plus de piques, ni d’insultes. Elle est plus humble. Tout le monde à l’école dit que c’est à moi que l’on doit ce revirement. J’ai beau dire le contraire, on ne me croit pas. D’ailleurs maintenant, on nous surnomme les jumelles. Faut dire que nous faisons presque tout ensemble. Et nous mettons souvent des habits assortis sans qu’on ne se consulte au préalable.

J’ai été surprise de découvrir que nous avons plusieurs gouts en commun.

Sauf pour la lecture. Elle aime les romans à l’eau de rose alors que moi je préfère les romans policiers. Je déteste lire un livre dont je connais déjà la fin. C’est toujours le cas dans les romans à l’eau de rose. Un homme qui rencontre une femme, après un certain concourt de circonstances, ils se mettent ensemble, se disputent au bout d’un moment, se séparent et se remettent encore ensemble et c’est le happy end.

Mélanie dit que ça l’aide à s’évader mais bon moi, ça ne me dit rien. Déjà que les types d’hommes dont on brosse le portrait dans ces livres n’est pas exact. Les pauvres filles qui lisent cela s’imaginent que l’homme parfait existe et elles s’attendent à vivre des aventures comme ceux des livres qu’elles lisent.

Non. Trop peu pour moi. Je préfère vivre dans le concret.

Sous sa précédente apparence hautaine, elle cache une romantique. On ne l’aurait pas dit. C’est plutôt à moi qu’on prête cette attitude. Et pourtant, c’est bien le contraire. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences.

Je n’ai pas vraiment d’amis et je pense qu’elle est en train de devenir ma meilleure amie. Bien sûr, c’est sans parler d’Ainara. Elle, elle reste ma best. Mais je mets quand même de la réserve parce qu’il y a une petite voix qui me dit que tout ça n’est pas réel, qu’elle finira par retourner sa veste. En tout cas, j’attends de voir ce que le futur nous réserve.

Les seuls qui me sont proches sont ma famille. Mes frères et sœurs, cousins y compris.

Ça me rappelle d’ailleurs que ça fait un moment que je n’ai pas eu les nouvelles d’Ainara. Ça fait vraiment longtemps qu’on s’est parlé. Avec les activités de tout le monde, ça fait un moment qu’on s’est tous réunis.

Mais, bientôt, ce sera la Pâques. On fêtera tous ensemble. En tout cas, je l’espère.

Mélanie

Cette semaine a été vraiment merveilleuse pour moi. Je me suis découvert un côté vraiment jovial et spontané que je ne me connaissais pas avant. La famille d’Orlane m’a contaminé.

Je suis vraiment heureuse. Le seul hic à mon tableau, c’est ma famille. Ma famille me manque. C’est vrai que j’ai l’habitude de leurs voyages mais, avec la famille d’Orlane que je vois tout le temps soudée ça me manque.

Mes parents doivent rentrer ce week-end et j’ai hâte de leur montrer mes nouveaux progrès. A force de travailler avec Orlane, je commence à rehausser ma moyenne dans les matières littéraires. Je ne suis pas excellente comme elle mais maintenant je n’ai plus des notes en dessous de la moyenne.

Parlant d’Orlane, je me demande comment elle fait pour être aussi bonne. Non seulement elle excelle en classe, elle est un cordon bleu et elle sait tenir une maison. Elle m’apprend peu à peu et je crois que je suis sur la bonne voie. Je me demande quel temps elle a pour apprendre. Je ne la vois jamais devant ses cahiers mais, c’est elle qui excelle toujours. Je me demande quel est son secret.

Par contre, avec le retour de mes parents, j’appréhende ma mère. Mon séjour avec la famille m’a ouvert l’appétit et je ne pense plus pouvoir me contenter que des salades et des soupes comme j’avais l’habitude de le faire. Je ne sais pas comment ma mère va le prendre. J’en ai déjà discuté avec la maman d’Orlane et elle m’a expliqué qu’avant tout, il faut s’accepter soi-même. Ça ne sert à rien de se priver de nourriture pour garder la ligne. Je fais déjà beaucoup d’exercices physiques et selon elle ça m’aidera à maintenir un poids normal. Mais je ne dois plus me priver de nourriture et ne pas non plus exagérer. Elle m’a dit qu’elle parlera avec ma mère si je n’arrive pas à lui faire comprendre. J’ai vraiment découvert en elle une personne au cœur d’or. C’est la maman idéale je pense. Oh je sais qu’elle a ses défauts (par exemple, elle aime crier sur tout le monde sauf sur son mari), mais elle est la maman parfaite. J’aimerais bien qu’elle déteigne sur ma mère.

Avec Orlane, on a aussi planifié de mettre en contact nos parents. Mes parents ne sont pas très sociables, juste quelques partenaires d’affaires. Je pense que ça leur fera du bien de s’ouvrir un peu et de se décoincer. Ils arrivent ce soir et la maman d’Orlane a décidé de faire un repas de bienvenue pour eux.

J’espère de tout cœur que maman ne le prendra pas mal.