Chapitre 12
Ecrit par Anaëlle97
Chapitre 12 :
***Sylvain****
Quand je suis revenu après avoir raccompagné Miranda, les oncles, les tantes, et les grands parents avaient fait leur apparition comme par magie. Je déteste ce genre de réunion mélodramatique. Il y avait aussi quelques collègues de Papa. Je ne comprends pas pourquoi il n'est pas mort dans cet accident! Pourquoi son siège s'est-il incliné?
Oui j'ai essayé de l’éliminer. Cette fois c'est moi qui ai pris la décision pas la secte. Monsieur survit miraculeusement et mademoiselle sa fille décide de me tenir tête. Quand je ne la voyais pas revenir, des images d'elle avec d’autres hommes envahissaient mon esprit. Elle a même osé préparer avec de l'eau bénite! Où va-t-elle chercher tout ce courage d'un coup. Je n'ai même pas pu l'immobiliser la dernière fois. Elle semble avec un regain d'énergie sorti de je ne sais où. Je sens encore la douleur du coup qu'elle m'a donné avec cette barre de fer.
Une semaine plus tard
Papa a été libéré le lendemain même, les grands parents sont partis il y a trois jours. Il était temps je n'en pouvais plus. Entre la mère de Papa qui allume de l'encens bénit à la moindre occasion, les séances de prières matinales obligatoires pour tous initiées par la mère de Maman. Je brûlais de l'intérieur. Luna c'est madame prière et eau bénite. Après sa <<pseudo-victoire >> disons qu'elle s'est un peu plus agrippée à la prière. Du petit déjeuner au déjeuner c'est à base d'eau bénite. C'est un véritable miracle si j'arrive encore à respirer. Vu que Papa et elle sont tout le temps à la maison, je ne peux pas pénétrer dans sa chambre.
***Luna***
Papa a deux semaines de convalescence. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que ma vie serait sans Papa. Le fait de me retrouver seule avec Sylvain ne me réjouit pas vraiment. Il a une attitude qui me fait douter de sa personne. Quand les grands parents étaient là, Sylvain trouvait toujours une excuse pour sortir de la maison dès qu'il y a de l'encens qui est allumé. Pendant les prières matinales il avait l'air de vouloir fuir. Depuis que je prépare avec l'eau bénite, il n'avale jamais plus de deux bouchées. Chaque jour exprès, je mets du sel béni sur le seuil de la porte d'entrée, il a commencé par sortir par la cuisine. Son comportement est curieux et me pousse à m'interroger sur lui.
Chaque nuit, je cache mon téléphone au-dessus de mon armoire de sorte que ça filme tout. Le matin je vérifie si rien d'anormal ne s'est passé et je supprime la vidéo.
Papa va mieux, il prévoit même aller acheter une nouvelle voiture dans la semaine. Je suis contre cette idée car j'ai trop peur qu'il lui arrive malheur.
Trois semaines plus tard
Je me suis couchée sur le sol aujourd'hui, quand quelqu'un entre il va croire que je dors vu que j'ai entassé des oreillers sous ma couverture. Ce soir, j'ai décidé de démasquer mon violeur, je veux profiter de l'effet de surprise pour lui tomber dessus. Mon téléphone est déjà au-dessus de mon armoire et film tout, ma barre de fer bien serrée entre mes doigts. Il viendra d'une minute à l'autre on est le 13 septembre, il viendra c'est sûr. C’est la date qu’il a choisi apparemment pour commettre son forfait.
[....]
La porte a grincée, j'ai entendu ses pas et le bruit de sa toge qui balayait le sol. Je suis apeurée mais déterminée, je l'ai entendu tirer ma couverture qui m'est ensuite retombée dessus. Il s'est déjà rendu compte de la supercherie. J'ai inspiré et avec tout ce que j'ai comme colère contre cet homme je me suis levée en brandissant ma barre de fer. Il me faisait dos, il ne pouvait donc pas me voir, j'allais lui envoyé le premier coup quand j'ai été bloquée dans mon mouvement.
J'étais figée, je me suis mise à prier du mieux que je pouvais, mes pensées étaient embrouillées, mes réflexions n'étaient plus cohérentes. Il ne maîtrisait plus seulement mon corps, il imposait sa volonté à mon esprit. J'étais comme un légume à sa merci… J’ai essayé de crier pour appeler mon père mais aucun son ne sortait de ma bouche. J’ai tenté de prier mais à chaque fois que j’essayai, j’avais l’impression d’être amnésique. Je n’arrivais pas à prier. J’ai compris que l’inévitable se produirait une fois encore.
[....]
Quand il partait, il s'est retourné pendant une seconde ce qui m'a permis grâce au peu de lumière que la lune projetait dans la chambre de voir une partie de son visage. C'était comme recevoir un coup de poing en plein estomac. Je n'ai peut-être pas vu tout son visage mais je sais que c'est Sylvain. Tout semble alors prendre forme dans mon esprit. Comment a-t-il pu?
Pour la première fois, je n'ai pas pleuré. Je me suis levée et je suis allée dans la salle de bain. En voulant ouvrir le jet d'eau j'ai remarqué qu'il y avait du sperme qui coulait de mon entrejambe. Sur un coup de tête j'ai pris une boite de lotion vide qui traînait, je l'ai rincée abondamment avec de l'eau et j'y ai recueilli le sperme. Je me suis douchée. Je suis allée mettre le sperme au congelé, caché complètement au fond.
En voulant repartir dans ma chambre j'ai remarqué que Papa était couché au salon complètement ivre. Papa qui n'avait jamais été un adepte de boissons alcoolisées boit comme un trou, tellement qu'il pue l'alcool à toute heure de la journée. Je ne reconnais plus mon père. Je suis allée dans la chambre des parents prendre une couverture. C'était un bazar terrible!
La première fois qu’ici après la mort de Maman ça sentait son parfum mais là ça sent l'alcool, le renfermé et surtout la tristesse. Quand les grands parents sont venus après l'accident de Papa, ils ont essayé de faire en sorte qu'il donne les affaires de Maman aux bonnes œuvres, il a catégoriquement refusé.
J'ai ouvert le placard des parents pour chercher une couverture propre. Je n'ai pas été étonnée de voir les affaires de Maman soigneusement pliées, quant au côté de papa ses affaires sont pêle-mêle.
J'ai repéré les couvertures en haut du placard, il y avait un petit carton posé dessus ça me rappelle le carton qui contenait les effets de Maman qui ont pu être récupérés sur le lieu de l’accident.
Je me suis mise sur la pointe de pieds pour tirer doucement les couvertures, afin de ne pas faire tomber la boîte.
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Je me suis assise sur la moquette pour voir ce que contenait la boîte. Il y avait la bague de mariage de Maman, un médaillon à l'effigie de St Michel Archange, et son trousseau de clé. Ça m’a rappelé que Maman a toutes les clés de la maison sur son trousseau y compris la clé de la chambre de Sylvain
[.....]
Le lendemain matin
Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit à 06h pile j'étais à la cuisine. J'ai fait une pâte à pan cake, du café noir bien chaud , des œufs brouillés et même un jus de fruit fait maison.
Á 07h 30 minutes, Papa et Sylvain étaient déjà en bas prêts à partir pour le boulot. Avec sa gueule de bois et le fait qu'il n'ait pas mangé hier soir Papa s'est tout de suite mis à table.
-Sylvain installe toi, on va prendre le petit déjeuner en famille aujourd'hui dis-je à Sylvain en faisant une mine innocente
-Euh non j'ai beaucoup .........
-Justement vu que tu as beaucoup de boulot, tu n'auras pas le temps de manger et comme tu as une petite sœur en or je t'ai fait ton petit déjeuner préféré.
-Sylvain assieds-toi, détend toi et mange ! fit Papa , ta sœur essaye de nous faire plaisir en plus c'est délicieux.
Il regarde mon repas comme si ça contenait la peste. Oh mon cher today na today.
Chaque plat contient soit de l'eau bénite, du sel bénit, de l'huile d'olive bénite et une bonne prière. Il s'est assis la mine amarrée.
Je l'ai servi et je me suis assise pour voir comment il allait faire pour avaler ça. Á la première bouchée de pan cake il avait l'air de suffoquer, je lui ai tendu le jus de fruit qu'il s'est empressé de boire mais ça n'allait toujours pas. Il faisait tout pour ne rien laisser paraître. S'il pouvait même s'étouffer avec ce ne serait pas mal.
****Sylvain ****
Cette petite effrontée, elle me regarde l'air de dire <<Il y a un problème >>. J'ai envie de lui sauter à la gorge. Manger ce repas est insupportable pour moi. Je suppose que le verre d'eau posé devant moi est carrément de l'eau bénite à 100%. Elle veut me tuer?!
Je reste pourtant persuadé qu'elle ne sait pas que c'est moi l'auteur des viols. Serait-elle en train de faire un test ou autre chose dans ce genre-là? Elle est tout à fait calme, trop calme pour une personne qui a été sexuellement abusée cette nuit. Elle a pris soin de préparer tout un petit déjeuner juste pour me torturer, si c'est vraiment le cas elle doit être une vraie sadique.
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Après avoir terminé mon petit déjeuner <<traumachoquant>>, je me suis dépêché de sortir de cette maison de l'horreur.
***Luna ****
Sylvain est parti en premier dès qu'il a fini son petit déjeuner. Papa est parti quelques minutes plus tard reput par le copieux petit déjeuner qu'il venait d’avaler. J'ai tout fermé et je suis allée chercher le trousseau de clé de Maman. J'ai ainsi pu ouvrir la porte de la chambre de Sylvain. J'ai commencé par fouiller ses tiroirs où je n'ai trouvé que les babioles rien d'intéressant.
J'ai fouillé son placard, fais les poches de ses pantalons, de ses vestes, de ses chemises mais rien! Je n'ai rien trouvé nada! J'ai regardé sous son oreiller, sous son drap, j'ai même soulevé le matelas et c'est là que j'ai vu sa valise sous le lit. J'ai remis le matelas à sa place et j'ai refait le drap de sorte que tout soit exactement là où il l'a laissé. J'ai sorti la valise, je l'ai ouverte elle est vide. Mais je suis sûre d'avoir entendu un bruit en la bougeant. Je me suis mise à inspecter la valise. Elle a l'air moins profonde de l'intérieur que de l'extérieur. J'ai tapoté sur le fond ça a sonné creux. Je me suis mise à tâtonner sur les rebords jusqu'à ce qu'un de mes doigts ne glisse dans une sorte de trou.
J'ai mis mon doigt sous forme de crochet, et j'ai tiré vers le haut et le fond s'est soulevé laissant apparaître sous mes yeux une toge violette, un couteau, des décoctions, une boule de kaolin, du sable de mer attaché dans un petit sachet.
Chaque poil de mon corps s'est dressé sur ma peau, mon corps est parcouru d'une vague de frissons. Je savais que c'était lui mais de là à avoir la confirmation c'est autre chose.
J'ai pris la toge et le couteau, j'ai remis la valise à sa place. J'ai emballé la toge et le couteau dans du film plastique, je suis allée dans la salle de bain des invités, j'ai coupé l'arrivée d'eau et tirée la chasse d'eau. J'ai planqué la toge et le couteau dans le réservoir qui est maintenant vide et je l'ai refermé. Je suis allée dans ma chambre prendre de l'eau bénite que j'ai aspergée dans sa chambre et j'y ai vigoureusement prié avant de refermer et d'aller remettre le trousseau de clé de Maman à sa place. Je suis allée à la pharmacie dans la journée acheter une pilule du lendemain.
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Ce soir je regarde Sylvain et je vois le monstre qu'il est ! Je ne sais pas qu'elle raison sordide et égoïste l'a poussé à agir de la sorte, et je ne peux d'ailleurs pas m'expliquer pourquoi! J'entendais des histoires sur ces hommes qui vont jusqu'à décapiter leurs enfants ou encore leurs parents afin de faire un rituel pour devenir riche. Devenir riche mais à quel prix ? Être riche et seul? Pourquoi mettre la tête dans les histoires pareilles? Vous finirez toujours mal et au bout du compte vous allez mourir!
Les belles maisons, les belles voitures, les beaux habits achetés avec l'argent du sang tout ça va rester mais, vous finirez mal. Mon frère a fait de moi son sacrifice rituel, mon frère a en son âme et conscience violée et ne semble pas le regretter le moins du monde.
J'ai tellement envie de le confronter, de lui dire que je sais tout!
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Quand j'allais me coucher il descendait les escaliers avec un oreiller et une couverture sur le bras. Il ne s'est même pas changé, il portait sa chemise de ce matin avec les manches retroussées et le pantalon de son costume. Il était en sueur et descendait tellement vite les marches qu'on aurait dit qu'il fuyait quelque chose. Je me suis cachée pour rire jusqu'aux larmes, ce n'est que le début!
*Trois semaines plus tard *
Je n'arrête pas de me torturer les doigts la rentrée a commencée il y a une semaine et j'ai un énorme problème!
J'ai tourné en rond devant la pharmacie pendant une trentaine de minutes avant de prendre mon courage à milles mains et d'entrer là-dedans.
Dès que je suis entrée la caissière qui avait sûrement remarqué mon manège dehors a échangé un regard lourd de sens avec sa collègue. J'ai entendu que les deux clients qui étaient à l'intérieur sortent.
-Bonjour je veux des tests de grossesses! Fis-je d'une traite
[....]
J'ai acheté trois tests. Le trajet de retour à la maison m'a semblé une éternité. Normalement mes menstruations sont réglées comme une horloge, et là j'ai une semaine, toute une semaine de retard. Pourvu que mes doutes ne se confirment pas. Sylvain est définitivement en train de réussir à me détruire.
[....]
Le lendemain
Je me suis réveillée à la première heure pour faire les tests. Les cinq minutes qui ont suivies, j'ai supplié en mon fort intérieur que ces tests soient négatifs. Assise sur le pot je me rongeais les ongles, je suis allée dans ma chambre faire les cents pas, les cinq minutes ne voulaient pas s'épuiser. Quand je suis repartie dans la douche trois paires de traits rouge.
Je suis ENCEINTE.........non