Chapitre 12

Ecrit par Ellie chou

Fatima s’était levée avant l’aube. Le calme de la maison était lourd de silence, et l’obscurité la réconfortait. Elle s’assit sur le tapis de prière, les mains légèrement levées, les yeux fermés.

Elle priait non seulement pour la paix intérieure, mais aussi pour la sagesse face aux épreuves qui se dressaient devant elle. Ses pensées étaient troublées, mais elle savait que seule la prière pourrait l'aider à trouver la force.

— Ô Allah, guide-moi dans ce mariage difficile, disait-elle silencieusement. Donne-moi la patience et la sagesse.

Ses mots étaient emplis de sincérité et de douleur. Dans la solitude de cette nuit, elle sentit une paix l’envahir, une certitude que, même dans l’épreuve, elle n’était pas seule.

Après sa prière, elle se leva et se dirigea vers la cuisine, se préparant pour une journée qu’elle savait difficile. Le silence de la maison se brisa lorsqu’elle aperçut Idriss à la table du petit-déjeuner, son regard toujours aussi froid, mais elle se força à ne pas se laisser abattre.

Elle s’assit en face de lui, prenant une tasse de thé.

— Salam alaykum, dit-elle doucement.

Idriss haussait les épaules et répondit sans enthousiasme.

— Wa alaykum as-salam.

Fatima tenta de briser la glace.

— Tu pries le matin ? demanda-t-elle, avec une sincérité qui la surprit elle-même.

Idriss la fixa, intrigué mais dédaigneux.

— Non, je n’ai pas vraiment l’habitude, répondit-il, détournant le regard.

Fatima baissa les yeux, un peu déçue mais résolue. Elle savait que ce n’était pas à elle de changer Idriss. Elle pouvait seulement lui montrer un exemple de dévotion et de patience.

Des conseils familiaux

Plus tard dans la journée, Fatima appela sa mère pour la rassurer, pour chercher des conseils. Sa mère, qui avait toujours été un pilier de foi et de sagesse, répondait toujours présente lorsqu’il s’agissait de sa fille.

— Maman, je ne sais plus quoi faire. J’essaye d’être patiente, de prier, mais tout semble si difficile.

Sa mère lui répondit doucement.

— Ma fille, sache que tout ce que tu traverses a un sens. La patience est une grande vertu, et Allah récompense ceux qui persévèrent. N’oublie pas de prier pour ton mari, même s’il semble t’ignorer.

Fatima acquiesça, sentant les larmes monter.

— J’ai prié ce matin, Maman. J’ai demandé à Allah de me guider, de m’aider à comprendre.

Sa mère sourit tendrement, bien qu’invisible, à travers le téléphone.

— C’est une belle prière, ma chérie. Allah entend toujours les supplications de ses serviteurs. Sois ferme dans ta foi et dans ton comportement. Ne laisse pas les difficultés te détourner de ta voie.

Fatima se sentit apaisée par ces paroles. Elle savait qu’elle n’était pas seule. Elle avait une famille qui la soutenait, mais aussi sa foi qui l’accompagnait chaque jour.

Une rencontre décisive

Le lendemain, alors qu’elle était en train de prier dans le jardin, une silhouette apparut derrière elle. C’était Mariam, toujours aussi énergique et intrépide.

— Ça va ? lança-t-elle avec un sourire.

Fatima se releva et la regarda.

— Oui, je vais bien. Je prie beaucoup pour être guidée.

Mariam s’assit à côté d’elle, son expression soudainement sérieuse.

— Je sais que tu fais de ton mieux, Fatima, mais… as-tu songé à parler à Idriss ?

Fatima secoua la tête.

— Je ne sais pas comment aborder le sujet.

Mariam posa une main réconfortante sur son épaule.

— Parle-lui de tes prières, de ce que tu ressens. Il est peut-être plus sensible à ta foi qu’à ta présence.

Fatima regarda le ciel au-dessus d’elles, méditant sur les mots de son amie. Elle savait que l’isolement n’aiderait pas. Elle devait trouver le courage de partager ses sentiments, de lui expliquer que ce mariage n’était pas un fardeau, mais une opportunité de grandir ensemble.

Elle se tourna vers Mariam et lui sourit faiblement.

— J’essaierai.

Ce soir-là, Idriss rentra plus tôt que d’habitude. Il se dirigea vers la salle de séjour et trouva Fatima en train de prier. Le contraste entre sa présence silencieuse et la concentration de Fatima le perturba. Il la regarda un moment, observant la façon dont elle se consacrait à sa foi.

Lorsqu’elle termina sa prière, elle se tourna vers lui.

— Idriss, commença-t-elle timidement. Je sais que tu ne veux pas entendre ce que j’ai à dire, mais je dois te parler.

Il s’arrêta dans le cadre de la porte, l’air perplexe.

— Je t’écoute.

Fatima inspira profondément.

— Je prie chaque jour pour toi, pour nous. Je prie pour que ce mariage ne soit pas une épreuve, mais un chemin de lumière. Je crois que si nous nous aidons l’un l’autre, nous pouvons surmonter toutes les épreuves.

Idriss la fixa, ses yeux traversant un mélange de scepticisme et de surprise. Mais il ne dit rien, se contentant de la regarder un instant avant de répondre sèchement.

— Tu as de la chance, Fatima. C’est tout ce que je peux dire pour le moment.

Fatima baissa les yeux. Elle savait qu’il n’était pas prêt à entendre plus, mais au moins elle avait dit ce qu’elle ressentait.

Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre.

— Je ne te demande rien, Idriss, sauf de me laisser avoir une chance. 

Une chance de t’aimer, de nous aimer.

A présent il était tiraillé entre ses sentiments vis à vis de Amina, mais il voulait donner une chance à son mariage avec Fatima... L'orgueil était plus grand que ce qu'il ressentait, il avait peur que ses parents aient raison sur lui par rapport au choix qu'ils avaient fai

A suivre.

Un mariage forcé