Chapitre 12 : Drame

Ecrit par Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 


****Chapitre 12 : Drame****


<<Une certaine qualité de gentillesse est toujours signe de trahison.>>


Auteur inconnu...


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J'étais en taxi, direction le bungalow lorsque Théophile me téléphona. Il voulait me voir pour que nous discutions. Je lui demandai de me rejoindre chez mami; ce qu'il ne refusa pas. J'étais vraiment surprise parce que c'était la première fois qu'il cherchait à me voir depuis son retour au pays avec sa famille. Malgré toutes mes petites crises de jalousie et les magouilles que je faisais pour qu'il vienne, il inventait toujours des excuses pour ne pas venir. Voilà qu'il voulait que nous nous voyions. Au moins, nous allions faire l'amour. "Que ça a duré que nous ne l'avions pas fait". Pensai-je avec un léger sourire aux lèvres, toute excitée.  Le taxi me déposa devant le petit portail du bungalow. Je payai le chauffeur et déscendis tout en lui souhaitant une excellente journée. Il m'en fit de même et s'éloigna dans un lourd vrombissement jusqu'à ce que le véhicule ne disparaisse complètement. Je m'arrêtai un petit moment devant le portail, pris mon souffle avant de rentrer. Je savais que ça ne sera pas facile de  raconter à mami tout ce qui se passait avec mes trois sœurs surtout j'avais peur de comment elle allait réagir vu son état de santé fragile. Elle, me voyant arriver de loin m'appela par mon prénom, souriante. Cela lui faisait toujours plaisir lorsque je venais chaque fois la voir. Elle était en train de préparer la sauce de gboma mélangée aux noix de palmes. C'était l'un de ses mets que j'aimais tant. Après les salutations, je me joignis à elle à la cuisine pour l'aider à finir avant que nous ne discutions. Peu de temps après, nous entendîmes le vrombissement d'une voiture dehors pendant quelques minutes avant que le calme ne revint. "C'est" Théophile " m'étais-je dit. Et j'avais entièrement raison car plus tard, nous l'aperçûmes arriver avec un petit sac à la main. Mami était doublement joyeuse. Elle me demanda d'aller l'installer, le temps que nous finissions la cuisine; ce que je fis. 


Nous commençâmes à se régaler avec la bonne pâte de maïs et la sauce de gboma de mami tout en papotant. Théophile était calme et avait l'air inquiet. Malgré le fait qu'il s'efforçait de sourire aux blagues de mami, cela se voyait que quelque chose n'allait pas avec lui. Je me promis de lui demander une fois que nous quitterons le bungalow. Brusquement, nous vîmes le portail du bungalow s'ouvrir violemment comme s'il venait de se faire défoncer par quelqu'un. En effet, c'était le cas. Une belle et élégante femme dans la quarantaine entra et referma violemment derrière elle  comme elle avait ouvert. Elle dépassa tout le monde et marcha dans notre direction avec une certaine fureur. Théophile était troublée et avait la tête baissée lorsque je me tournai vers lui pour lui parler. Mais bien avant que je ne lui adresse la parole, la femme en question arriva à notre niveau et surgit sur moi sans m'adresser la parole. Elle m'infligea rageusement des gifles jusqu'à ce que je ne saigne abondamment du nez. Elle arrêta mami qui voulait intervenir par un geste de la main. Quant à Théophile, il ne réagissait toujours pas. Je ne comprenais pas exactement ce qui se passait. En un rien de temps, nous fûmes entourés par des  badauds. J'avais du mal à voir. Ma vision devint carrément estompée lorsqu'elle me lâcha. Je me retrouvai à terre, terrifiée. Je n'avais même pas eu le temps de lui  demander ce qui se passait. 


  - You! S'adressa a-t-elle à Théophile en anglais. I am waiting for You home. I could never imagine that it was with that little slut that you were cheating on me. That you often came home to spend time with her until you lost your job. I am going to finish with you Theophile! Et quand à toi petite sorcière arriviste ! Ce n'est que la partie visible de l'iceberg! Tu as déjà détruit mon foyer mais je ne te laisserai pas détruire l'avenir de mes enfants. Reste bien sur tes gardes sinon tu me reverras de nouveau. 


Elle s'en alla. Théophile n'avait pas bougé depuis sa position. Il avait toujours la tête baissée. Quant à mami, elle avait du mal à respirer. Elle avait tout compris; elle n'était pas née de la dernière pluie comme je l'imaginais. Malgré tout, elle marmonna quelques paroles. 


  - Tu m'......as tr....a......hie Béné. Pourquoi? Pourquoi m'as-tu mentie? 


Elle s'effondra dans le vide. J'avais tellement honte que je ne me rendais pas compte qu'elle mourrait à petit feu. C'était les badauds qui nous encerclèrent qui avaient appelé les secours mais jusqu'à ce qu'ils n'arrivent, elle avait déjà rejoint mes parents au ciel. 


  - Pardonne-moi mami. Pardonne-moi de t'avoir tuée. Pardonne-moi je t'en supplie. Pleurai-je, le visage rempli de vilains hématomes durant tout le temps que l'ambulance amenait son corps à la morgue. Là bas, Awa, Letho et mes petites sœurs me rejoignirent. J'avais perdu la parole, place aux pleurs et aux lamentations. Là, je me rendis compte qu'un seul mensonge pourrait ôter la vie de quelqu'un. Je ne la reverrai plus jamais; ma mami que j'aimais énormément. 

  

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  - Tu l'as tuée Béné! Tout est de ta faute! Me cria Awa au visage. Si et seulement si tu n'avais pas menti sur la situation matrimoniale de Théophile, mami n'allait pas faire de crise qui la conduirait six pieds sous terre! 

  - Et toi Awa? Moi j'accepte que je suis responsable. Mais n'oublie pas que c'est grâce à mes mensonges que tu t'en es sortie toi aussi. Accuse-moi de tout ce que tu voudras ingrate que tu sois!

  - Quoi? C'est de ma faute aussi maintenant ? Comment oses-tu me parler de cette manière ? 

  - Du calme s'il vous plaît mes sœurs! Intervint Letho. Ce n'est pas le moment de se chamailler. Le pire est déjà arrivé. Nous devons plutôt penser à comment s'organiser pour les funérailles de notre mami vu que la famille ne veut pas nous venir en aide. S'il vous plaît, essayons de garder notre calme pour pouvoir faire face à cette situation. 

  - Comme Awa est la grande sœur et elle se prend pour une sainte ni touche, je la laisse s'occuper de tout tant matériellement que financièrement. Dis-je en me levant et en s'avançant vers la porte. 

  - Mais Béné où vas-tu ? S'il te plaît viens t'asseoir. Nous devons trouver une solution. Dit Letho.

  - Quelle solution Letho? De toutes les façons, je ne peux pas participer à l'enterrement de mami puisque c'est moi la seule responsable de sa mort. Awa est là. Elle va s'occuper de tout. J'ai besoin du calme moi pour réfléchir. À plus...


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Des fois, quand on pense bien faire, on se rend compte qu'on s'est trompé de chemin. Je pouvais éviter tout cela et rester dans mon coin mais j'avais pensé à ma pauvre famille qui survivait au lieu de vivre. Voilà maintenant qu'elle me tienne responsable de tout; même si c'est le cas. Au moins elle allait me soutenir puisqu'elle en a aussi profité.


Je marchai sur le sable mou de la plage, la tête lourde très pensive. J'étais doublement triste. D'abord pour ma mami et aussi pour moi et Théophile. La mort de mami m'avait fait oublier les atroces gifles de sa femme. C'est à ce moment que je me rappelai qu'elle avait dit en anglais qu'il avait perdu son travail aux USA. Tout s'expliquait clairement maintenant. Quand il ne m'envoyait plus de l'argent et leur retour brusque au pays. Qu'allais-je devenir? Se demandai-je. Je m'adossai à un cocotier et me plongeai dans le vide. Je m'évadai dans mes pensées. Quelques minutes plus tard, je sentis une main me tapoter sur l'épaule. Lorsque je revins à moi, j'aperçus Oliver. 

  - Que fais-tu ici ? S'etonnai-je. 

  - J'étais là bas en train de penser quand je t'ai aperçue. 

  - Penser? Et tu pensais à quoi seul ici ? 

  - À des soucis de famille. J'ai l'habitude de venir ici. Le calme des vagues m'aide à se déstresser et à penser tranquillement. 

  - Ah je vois. 

  - Et toi ? Que fais-tu ici ? 

  - Disons que j'ai aussi des soucis de famille. Et je voulais réfléchir un peu. 

  - Nous sommes maintenant deux alors. Viens allons vers les vagues. Tu vas aimer. Après tu me raconteras tes soucis si tu le veux bien sûr. 

  - D'accord. 


Je me laissai aller. Je le suivis. Nous marchâmes doucement côte à côte sans rien se dire jusqu'aux vagues...


À 500 j'aimes et commentaires, je vous balance un nouveau chapitre.


À suivre...


Ecrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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