Chapitre 12 : FAUSSES NOTES EN CASCADE

Ecrit par Marc Aurèle


SAM 

Vers deux heures du matin, nous descendons au ‘’Peninsula ‘’ pour essayer de trouver  quelques choses à manger. Nous sortions de l’ascenseur, quand mon épouse, devint blême. Celle qui souriait tantôt, ne parlais plus. Elle avait le regard vide et avançait sans mots dire. J’essayai de la prendre par le bras, mais ma main fut violemment repoussée par je ne sais quoi. Après plusieurs tentatives, je me résignai à la suivre. Le scénario de ketekete se reproduisit, une hôtesse s’était rapproché avec une commande presque prête qu’elle déposa devant nous. Je demandai en plus une bouteille de Badoit, qu’elle me rapporta avec une note, ne concernant que celle là. Quand je demandai le reste, la jeune fille me fit un sourire en disant que c’était un cadeau de la maison.

Je regardais Ray manger sans ciller, j’en avais oublié mon plat qui c’était refroidi. De toutes les façons, je n’avais plus du tout envie de manger. Elle porta son verre de jus à la bouche et tel un automate, se leva et se dirigea vers la terrasse. Je la regardai partir, et sans vraiment comprendre comment, je ne bougeai point. Je fis signe à la jeune fille, qui s’approcha presque aussitôt.

Je pu obtenir d’elle de me réchauffer mon repas et dix minutes après j’entamais mon steak grillé et les frites qui l’accompagnaient.

Une heure plus tard, je vis Ray revenir aux bras de Monsieur N’ZEGUE. L’homme avait le sourire jusqu’aux deux oreilles et dans de grands gestes expliquait je ne sais quoi à mon épouse. Elle au contraire, affichait toujours son regard vide. L’homme l’accompagna jusqu’à ma hauteur, avant de lui tirer sa chaise et de me tendre la main.

-          Monsieur RENE, vous avez là une épouse exceptionnelle. Fit-il avant de poursuivre.

-         

-          Je serai honoré de vous recevoir demain à ma résidence pour un diner en famille.

-          Vous m’en voyez honoré, fis-je.

-          Non, ne faites pas votre humble, c’est moi qui suis honoré de recevoir une aussi majestueuse personnalité dans ma demeure. Chez nous la Reine d’Abokpe est l’équivalent de TCHAKA. Alors ne me privez pas de cet honneur.

-          ….

Je me tourne vers elle, elle ne réagi pas. Elle fit juste un sourire à l’homme qui contre toute attente, s’inclina et retourna sur ses pas. A peine avait-il disparu, que mon épouse se tint sur son séant et un frisson parcouru mon corps. Je me levai aussi pour la suivre, comme un métal attiré par l’aimant qui se trouvait en elle.

Nous sommes revenus dans la chambre. Ma libido en a pris un coup. Je m’affale dans le canapé et la regarde se diriger vers la chambre. Quelque chose me relève, je la suis à nouveau.

 

RAY

Je suis à califourchon sur mon homme, je cavale allègrement. Je tire sur les bourgeons sur sa poitrine. Je sais que je dois le ramener de l’état second dans le quel, les esprits l’on mit, mais j’ai envie de lui faire garder le souvenir de cette chevauchée. Je sens que je vais une fois encore exploser. Je m’agrippe à son torse, il se réveille de sa torpeur. Au moins, va-t-il se souvenir de cette fin de partie. Je suis vide, il me bascule de coté, et reprend le dessus, il me laboure et moi je le sens me remplir. Je regarde le réveil au chevet du lit, il est cinq heures du matin.

Sam, se retire et s’allonge sur le dos. Je pose ma tête sur sa poitrine et la question à mille euros, s’installa dans ma tête. Comment lui faire comprendre que Monsieur N’ZEGUE nous invite à diner dans sa maison sans réveiller son sixième sens ? Je m’endors là, voguant sur les ailes délirantes de ma triste double vie. Une fois encore, j’avais été saisi par les manifestations des esprits d’Abokpe. Cette fois ci, ce fut au contact, des djinns sud-africains. Aux Cascades, la nature est très présente et la sur planter n’est pas chose évidente. Mon homme dormions jusqu’à dix heures de la matinée. Ensemble nous prime une douche dans le Jacuzzi bain. Il appela le restaurant, commanda notre petit déjeuner et un ver de whisky en main, se dirigea vers le balcon. Des fauteuils y sont disposés avec un grand parasol pour protéger du soleil. Je le rejoins et m’assied en face de lui. Il n’avait pas parlé de toute la matinée. Il leva le coude, vida son verre et se réajusta dans le siège.

-          Ray que se passe t-il ?

-          … j’étais surprise. Je fis les yeux ronds d’étonnement.

-          Tu m’as bien entendu ma chérie. Que se passe-t-il avec toi ?

-          De quoi parles-tu  Sam ?

-          Ne me dis surtout pas que j’ai rêvé, mais soit ce ne sera pas stupide de demander.  Fit-il.

-          Quoi !!!!

-          Etais tu avec Monsieur N’ZEGUE hier nuit ? Nous a-t-il invités à diner ce soir ?

-         

-          Si c’est vrai alors, comment as-tu fais ?

-          … je n’en sais rien mon Trésor, j’étais aux abords de la piscine quand il est venu à moi et s’est proposé de me ramener vers toi. Je n’ai pas su lui dire non.

-          Soit, si tu le dis mais je n’arrive pas expliquer comment nous sommes d’abords descendus et quand nous sommes remonté en chambre.

Je fais semblant de ne rien comprendre et alla m‘asseoir contre lui. Nos repas sont livrés. Nous mangeons en devisant sur tout et rien à la fois. On fini par descendre, je le sens sceptique et un peux curieux sur le sujet, qu’il ne manque pas d’aborder. Il affiche une inquiétude, mais émet des réserves, quand à la réalité du déroulement de la nuit. De mon coté, je compte sur le fait que Monsieur N’ZEGUE ne se souvienne pas vraiment de l’échange avec moi, ou que le fait de l’avoir tiré de son lit, n’a pas attiré l’attention de quelqu’un.

Il était déjà presque sept heures du soir.  Je regarde Sam dans son bel ensemble bomba de couleur blanche avec un chapeau assorti. A ses cotés, je suis drapé dans un grand pagne blanc également. Il est noué à ma taille et fait plusieurs tours de mon frêle corps, mais est assez ample pour que je marche. Je suis pied nu, exigence du rang de reine. J’ai pu trouver dans les galeries touristiques, des articles qui me permettent de me parer convenablement. Du moins de parer la reine Djetindé comme l’exige les rituelles d’Abokpe. Ce soir Sam n’est pas mon mari. Il est mon valet et avec mon pouvoir de sujétion, je lui fais croire qu’il est tout juste dans son rôle de gentleman galant. Tout se passe très bien avec monsieur N’ZEGUE, qui nous reconduit jusqu’à l’hôtel et au moment de descendre de la voiture, tout se bouleverse.

-          J’ai une proposition à vous faire majesté. Fit le vieil homme en s’inclinant en réalité.

-          Pas de souci, je vous écoute Jacobs.

-          Je suis très proche des valeurs africaines et au regard des rapports entre nos ancêtres, je serais honoré de voir naitre à Abokpè, le prochain joyau dont votre homme et moi avons validé la signature.

-          …. Je reste sans voix. Cela à plein de répercutions sur les exigences de mon statut, vis-à-vis de mon homme.

-          Nous offrirons, à sa majesté vingt pourcent des parts et dix pourcent pour la communauté. Avait-il continué. Je lui fais un large sourire. Je fais signe à Sam qui ouvre la portière.

-          NZEGUE je vous tiendrai au courant, fis-je confus.

Je presse mon homme, pour être loin du folklore que je venais d’orchestrer. J’étais drapée telle la reine, mais toute la soirée j’ai été Ray. Je ne devais pas laisser transparaitre la différence dans les personnalités. Monsieur N’ZEGUE de même que sa suite, n’avaient vu que la reine toute la soirée. Quant à mon homme, sous mon pouvoir de sujétion, n’avait que très eu parlé. Nous étions enfin dans notre chambre et à présent il émergeait lentement de la torpeur. Il est tard. On s’embrasse et on s’endort comme les tourtereaux que nous sommes.

Sam ne se doute de rien, mais SUNCITY, vient de m’arracher les derniers rayons de soleil qui me faisaient croire en un éclat de bonheur. Plus jamais les choses ne seront comme avant. Lui mettant pieds à Abokpè en tant que mon époux, partenaire et entrepreneurs, changera le court de la vie de mon royaume. Mon entêtement me rattrape, mes jours commencent par être décomptés. Désormais, je devais le regarder comme une victime de la barbarie d’Abokpe, ou comme l’homme pour qui ma vie n’aura pas de prix.

De toutes les façons, adieux les contraintes et les secrets. Adieux les manipulations et les sujétions. Je dois finir avec tout ceci. Nous sommes assis dans le vol à destination de Cotonou. Sam, m’a offert un break à Capetown avant qu’on ne s’envole le lundi matin. L’euphorie de mon voyage en Afrique du Sud s’est arrêtée depuis la nuit du Samedi. Je fais semblant d’être émerveillée, mais en réalité je suis triste et inquiète. Sam quant à lui est très enthousiaste. Il à commencé par organisé ses équipes pour l’exploration du terrain d’Abokpe. Je l’ai entendu demander à son assistante de s’occuper des   détails, pour une étude de marché et d’envoyer les techniciens sonder le sol pour préparer les devis et les plans.

Que faire ?

Rayons de soleil