Chapitre 12 : le verdict
Ecrit par Djiffa
La Cour a été convaincue de l'argumentaire de Maître Allassane
qui par tous les moyens a réussi à prouver que je suis de bonne moralité et que
ce paquet dans ma valise était l'œuvre d'un coup monté. Je fus condamnée à une année
de prison pour transport involontaire de produit prohibé. J'avais déjà passé huit
mois alors il ne me restait que quatre. De retour à la prison, je partageai ma
joie avec les autres prisonnières de ma cellule.
Elles étaient heureuses pour
moi et me félicitèrent. Je remerciai ardemment Dieu pour son miracle. Lorsque
je fus conduite de l'aéroport à ce lieu, c'était pour y être exécutée. Mais
aujourd'hui, me voilà qui sera libérée dans quatre mois. Un espoir de vivre
avec mon fils et de revoir à nouveau un jour Lucile, ma fille. Désormais, je
compte les jours. En effet, Dieu m'ouvre de nouvelles perspectives. Encore quatre
mois et ce sera la liberté. Je souris une fois encore à cette idée. Je songeai à comment organiser ma vie en sortant
d'ici. Je demanderai à Isabelle de m'aider, elle ne refusera pas.
Isabelle est
vraiment l'ange que Dieu a mis sur mon chemin dans cette terrible épreuve. Ce
qu'elle a fait pour moi, ma propre famille ne pouvait pas le faire. Je me
souviens encore de l'époque où mon père m'a renvoyé de la maison alors que
j'étais enceinte. Et bonjour la souffrance. A cause de qui? D'un goujat comme
Guillaume ! Si seulement Dieu avait donné la capacité à l'homme de lire dans le
coeur de son prochain. J'espère que cet idiot a déjà épousé la fille du
Président. Il ne perd rien pour attendre. Comme pour lui, je suis morte, il va
voir mon fantôme. Mes pensées s'envolent vers Lucile.
Comment est-elle. ? Comment
vit-elle..? Je fis rapidement une courte prière demandant à Dieu de me
permettre de la revoir. Je passai le reste du temps en prison dans la joie et
dans la prière. En effet comment ne pas louer Dieu pour m'avoir fait échapper
de la mort? Nous sommes à la veille de mon départ. Les autres prisonnières me
souhaitaient bonne chance. Certaines me conseillaient de me venger et d'autres
me disaient de tout laisser entre les mains de Dieu... Dans tous les cas, vivre
en prison reste un calvaire et ceci restera à jamais gravé dans ma mémoire.
En
prison, il n'y avait aucune hygiène. Il y a des rats et des souris qui viennent
parfois nous visiter. C'est Diantalvic pour tout le monde en cas de mal de ventre,
mal de dent, mal de tout. Nous étions en permanence humiliées et rabaissées. Il
y a des cafards dans les toilettes. Le quotidien est régi par la loi du plus
fort. Vous n'avez pas d'espaces à vous, pas de lieu ni de moments où être
seule. On ne se repose pas en prison. J'aurais tellement de choses à vous
raconter que je pourrai écrire un livre. Et dire que j'ai été envoyée ici par
ma propre belle famille. Aujourd'hui, c'est le jour tant attendu depuis une
année où j'ai effectué ce maudit voyage. Je quitte la prison mais j'angoisse.
Depuis une semaine Isabelle n'a pas fait signe. Avant même que je ne la lui
demande, elle m’avait proposé elle. -même de m'accueillir chez son père. Elle
m'avait quitté la dernière fois, me promettant de revenir trois jours après. Ça
fait une semaine et jusqu'au jour de mon départ, je ne la voyais pas. Des
pensées noires assaillirent mon esprit. Comment Isabelle si bonne de coeur
pouvait maintenant m'abandonner. ? Ou alors elle s'est entichée de mon fils et
elle ne veut pas que je le récupère? Une autre maman Guy qui a fait semblant de
m’aimer? Mais où vais-je aller sans argent dans le pays d'autrui. ? Ma joie de
sortir se transforma rapidement en peine.
Oh Dieu, il faut que tu m'aides. Que vais-je faire. ? Isabelle était tout mon espoir. Je ne connais personne ici, même pas un chemin. Et pour rien au monde je ne voulais faire recours à Boris l'ami de Guillaume. D'ailleurs je ne connais même pas où il habite. A 13heures, l'heure exacte prévue pour ma libération, un agent de police ouvrit la porte de la cellule et me fit sortir. Je lui demande de me laisser rester parce que mon amie qui doit me chercher n’est pas encore là. Mais il refusa, l'heure c'est l'heure et je ne peux rester une minute de plus. J'accomplis les dernières formalités de signature, puis l'on me remit un colis que j'ouvris: c'était les habits qu'on m'avait demandé d'enlever il y a un an, le jour de mon incarcération. On me demanda de les enfiler puis la grande porte de sortie me fut ouverte. J'étais dehors! Vive la liberté mais sans aucune idée de Où aller.
A suivre......