CHAPITRE 123: L'ENTRETIEN 1.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 123 : L’ENTRETIEN 1.

UNE SEMAINE PLUS TÔT

**ARSÈNE MFOULA**

Aujourd’hui c’est Mercredi et je suis dans mon bureau avec Loyd qui est venu me présenter le rapport d’un dossier sur lequel il a travaillé et qu’il est censé remettre au DG tout à l’heure, il veut avoir mon avis dessus. Ça fait presque que 8 mois que Loyd travaille ici et depuis le temps il est totalement indépendant car il a pu faire ses preuves pour l’excellent boulot qu’il fait et tout le monde le sait. Il n’a plus donc besoin de me demander mon avis sur quoique ce soit même s’il le fait de temps en temps quand il estime nécessaire. Je jette rapidement un coup d’œil dessus et je lui donne mon approbation.


Moi : Pour ma part, je trouve que c’est bon, il n’y a rien à ajouter, tu as fait du bon boulot.

Loyd : Merci.

Moi : (Refermant le dossier pour le lui rendre) Tiens. (Ce qu’il fait) Là tu iras directement chez le DG ?

Loyd : Oui, vue qu’il n’y a rien à revoir, j’irai directement le lui donner pour pouvoir passer à autre chose.

Moi : D’accord. Pourvu qu’il ne te garde pas longtemps dans son bureau comme à son habitude.

Loyd : (Souriant) Je croise les doigts. Au fait, tu disais à la pause que tu devais partir plus tôt.

Moi : Oui. Je dois m’entretenir avec Bhernie, l’ami de Lucia et après lui, on doit se rendre à l’église pour l’entretien avec le pasteur.

Loyd : Ah oui, c’est aujourd’hui.

Moi : Oui. J’espère être dans les temps pour pouvoir vite rentrer à la maison parce que ta sœur et les enfants cette semaine, on dirait qu’ils sont siamois maintenant.

Loyd : (Souriant) Comment ça ?

Moi : À cause du voyage. Tu sais que depuis que les enfants là sont nés, elle ne s’en est jamais séparée aussi longtemps. Là ils vont très loin pour plus d’un mois donc imagine.

Loyd : Je vois.

Moi : (Souriant) Si cela ne tenait qu’à elle, je pense qu’elle ferait dormir les enfants avec nous pour les avoir près d’elle à tout moment mais je lui ai dit qu’il était hors de question du coup, toute la journée, elle les a dans ses bras sans se soucier de sa condition.

Loyd : Et Lucrèce ? Elle va mieux par rapport à dimanche ?

Moi : Oh oui t’inquiètes. En rentrant ce dimanche, nous l’avons trouvé plus en forme que le matin. C’était juste une petite fièvre. 

Loyd : Tant mieux.

Moi : (Souriant) Figure toi qu’hier elles étaient chez Reine pour récupérer des vêtements et accessoires pour femme avec sa tante et elles ont profité à faire leurs coiffure pour le voyage. Dès que Leslie a vu ça, elle était dans tous ses états.

Loyd : Pourquoi ?

Moi : (Souriant) Les enfants étaient trop belles à son goût et que cette coiffure les vieillissait, donc forcément elles allaient être objet de convoitise (lui montrant une photo des filles que j’ai prise hier) regarde.

Loyd : (Regardant)Ah quand même, c’est vrai qu’elles ont l’air plus âgées ainsi.

Moi : (Montrant une photo de Lucrèce seule) Elle a boudé mais elle a fini par s’y faire. Je lui ai demandé de calmer le cœur et de faire confiance à l’enfant. On a déjà eu une discussion avec elle sur les garçons et nous avons décidé de lui accorder le bénéfice du doute.

Loyd : (Me rendant le téléphone) C’est le plus logique car malgré tout on ne peut malheureusement pas tout contrôler. (L’air pensif) Il y a des choses qui arrivent sans qu’on ne les ai préméditées et tout le contrôle et la retenue du monde ne peut rien faire contre ça. On a beau lutté mais c’est plus fort que nous. Il vaut mieux prier et faire confiance comme tu l’as dit.

Moi : Ouais. Dans tous les cas, c’est déjà là et c’est ainsi qu’elle va voyager.

Loyd : D’accord. Bon, je vais y aller pour finir avec ça.

Moi : Oui. On se capte à ta sortie ou sinon directement demain matin.

Loyd : Ok.


Il s’est levé et il est parti en me laissant à mes tâches. Une heure et demie plus tard, je suis rentré à la maison, j’ai pris ma douche et je me suis changé. En descendant, j’ai trouvé que Bhernie était déjà là.


Moi : Bonsoir.

Bhernie : (Se levant) Bonsoir tonton Arsène.

Moi : Tu vas bien ?

Bhernie : Oui merci. J’espère que c’est également votre cas.

Moi : Oui. (À Leslie) On est censé partir d’ici à quelle heure ?

Leslie : Autour de 45, étant donné que le rendez-vous est prévu à 16h.


J’ai regardé ma montre et il était 15h 05. 30 minutes c’est suffisant pour lui dire ce que j’ai à lui dire. 


Moi : (À lui) Suis moi.


Il s’est exécuté et nous sommes allés dans mon bureau où nous nous sommes assis l’un en face de l’autre. Je le sentais assez nerveux avec le regard plein d’appréhension mais il avait tout de même une posture droite et me regardait dans les yeux. C’était déjà un bon signe de la force de caractère qui était la sienne.


Moi : Comme tu l’as entendu, je suis pris par le temps c’est pourquoi je n’irai pas par 4 chemins et je te parlerai clairement.

Bhernie : (Silence)

Moi : Si je t’ai convoqué aujourd’hui c’est pour mettre les choses au point avec toi. Je t’ai connu dans le cadre d’un travail pour lequel je t’avais embauché concernant les cours que tu donnais à ma fille. La qualité du travail et le sérieux dont tu as fait preuve m’ont permis de t’apprécier et apprécier ce que tu faisais. J’ai appris un peu plus tard que ma petite sœur avait rejoint un groupe de travail créé par toi et que vous êtes devenus amis. La qualité de ton travail a encore parlé en ta faveur et les résultats probants. Dernièrement, j’apprenais qu’une relation sentimentale se profilaient entre vous et il n’en est un secret pour personne que la chose soit effective que ce soit dans ma famille comme dans la tienne d’après les propos de ton père la dernière fois. C’est une relation sue et assumée par vous deux n’est-ce pas ?

Bhernie : Oui.

Moi : Bien. Je ne m’opposerai pas à cette relation d’abord parce que ton attitude tout au long de ces mois m’a démontré ton sérieux mais aussi parce que tu as fait les choses bien en venant te déclarer auprès de la famille afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté dans vos actes et vos intentions. Toutefois, je tiens à te mettre en garde. Lucia n’est pas n’importe qui et elle a une grande famille derrière elle voilà pourquoi je te conseille, pour ton propre bien, d’en prendre soin, tu me saisis ?

Bhernie : Oui.

Moi : Les soins dont je fais allusion ici ne sont pas d’ordre financier car elle n’est nullement sous ta charge, à tout du moins pas pour le moment. Je te parle de soins d’ordre émotionnel, physique et mental. Je ne veux en aucun cas entendre qu’elle a été victime d’un abus quelconque par ton fait personnel ou du fait d’un tiers qui serait lié d’une manière ou d’une autre à toi. Ma sœur Bhernie, tu la respectes, les histoires de gamins qui touchent à tous parce qu’ils veulent explorer ou je ne sais quoi d’autre, ne doivent jamais arriver à mon oreille. Si tu estimes que Lucia seule ne te suffit pas, va jouer les polygames ailleurs en coupant rapidement ta relation avec elle parce qu’il est hors de question que ma sœur se retrouve en train de lutter à son âge pour conserver cet amour. Les manipulations et autres comportements du même acabit, ne tente pas. Je constate un changement négatif dans ses agissements et je te tiendrai pour responsable. Lucia a 18 ans et a plein de rêves et objectifs à atteindre, je ne veux en aucun cas que tu constitues un frein pour elle ou un tueur de ses ambitions. En ce qui concerne la violence, qu’elle soit d’ordre physique ou mentale, même dans tes temps de colère les plus ultimes et ce même dans tes rêves, (fermant les yeux en bougeant négativement la tête un doigt dessus avant de les ouvrir pour le fixer à nouveau) n’essaie pas, surtout pas avec MA PETITE SŒUR. Vous êtes tous les deux jeunes et vous apprendrez plusieurs choses dans votre parcours mais si les choses ne marchent plus, comme tu étais venu dire que tu es avec Lucia, fais de même pour nous dire que ce n’est plus le cas pour que nous prenions nos dispositions. J’ai parlé dans un langage intelligible n’est ce pas ?

Bhernie : Oui.

Moi : Tant mieux, jusqu’à présent tu n’as rencontré que le tonton Arsène gentil et j’espère pour toi qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin parce que si tu tentes ces choses que je viens de citer sur MA SŒUR, au Gabon ou à l’étranger, je viendrai personnellement m’occuper de toi, je te ferai mal, tellement mal que tu me supplieras de te tuer pour en finir. J’espère avoir été clair avec VOUS M ELLO OBIANG BHERNIE CÉLESTE.

Bhernie : Oui Monsieur.

Moi : Bien. (Prenant mon téléphone pour appeler Lucia)

«Lucia : Allô ? »

 «Moi : Viens dans mon bureau. »

 « Lucia : D’accord . »

Clic !


On a cogné à la porte et celle-ci s’est ouverte sur Lucia.


Moi : Prends place. (Ce qu’elle fait) Je suis qui pour toi ?

Lucia : Mon grand frère.

Moi : Bien. C’est en qualité de grand frère que je viens de m’entretenir avec Bhernie d’homme à homme au sujet de votre relation. Je lui ai parlé et je te parle à toi en sa présence. Tu as dit que c’est Bhernie que tu veux et tu as parlé à tout le monde en disant que vous êtes ensemble, c’est très bien. Tiens toi y jusqu’à ce que tu décides de mettre fin à cette relation si jamais c’est ce que tu souhaites. J’apprends que ma sœur se joue de Bhernie en le trompant de part et d’autre, en lui manquant du respect ou à sa famille, en faisant des choses ou en t’associant à des personnes susceptibles de vous mettre tous les deux ou lui-même en danger, je réglerai ton cas. Tu me connais n’est-ce pas ?

Lucia : Oui.

Moi : Ok. Vous vous apprêtez à voyager pour vos études, gardez cela à l’esprit et faites tout pour que ça fonctionne. Je ne veux pas que tu sois une source de distraction pour lui et inversement, quand il sera question de travailler, je veux entendre que vous le faites avec des résultats. Les histoires de je n’ai pas gagné parce que Bhernie ne m’appelait pas ou ne répondait pas à mes messages, tu oublies. Nous t’envoyons pour faire l’école et que tu le fasses bien, les grossesses et autres ne sont pas au programme pour le moment, je suis clair non ?

Lucia : Oui. 

Moi : Tant mieux. C’est ce que j’avais à vous dire. Vous pouvez vous en aller, à bon entendeur ?

Eux : (En chœur) Salut.


Ils se sont levés et sont sortis tous les deux. J’ai dit ce que j’avais à dire et maintenant je les regarde à distance pour voir ce qui va se passer, la balle est désormais dans leur camp. Je me suis levé et je suis sortie rejoindre Leslie avec les enfants et les deux autres.


Moi : (À elle) Tu vas te changer ?

Leslie : Non, c’est bon.

Moi : Dans ce cas, prends tes affaires et on s’en va. 


Elle s’est exécutée et nous sommes sortis tous les deux. Je l’ai installé dans le véhicule avant de ranger son fauteuil puis je suis monté et j’ai mis le cap pour le Beau Séjour où nous avons trouvé que le pasteur était déjà présent et il finissait de s’entretenir avec un homme. Il nous a reçu et nous avons échangé les civilités .


Pasteur NDZAMBA : Comment allez-vous ?

Nous : Nous allons bien et vous ?

Pasteur NDZAMBA : Par la grâce de Dieu, je me porte bien également. 

Nous : D’accord .

Pasteur NDZAMBA : Comment se passent la rééducation ?

Leslie : Ça se passe bien, la kiné dit que mes muscles réagissent très bien et la douleur à la hanche va de mieux en mieux.

Pasteur NDZAMBA : Nous avons un rendez vous à la fin de ce mois pour surveiller votre évolution n’est-ce pas ?

Leslie : Oui. 

Pasteur NDZAMBA : Ok. Et les petites, elles se portent bien j’espère ?

Leslie : Oui, tout va bien de leur côté, le gynécologue nous a dit que tout va bien. Nous avons une visite la semaine prochaine.

Pasteur NDZAMBA : J’en suis ravi. Et les activités ?

Nous : Très bien. Tout se passe bien.

Pasteur NDZAMBA : D’accord. Dans ce cas nous allons prier afin de recommander ces moments à Dieu.

Nous : D’accord .

Pasteur NDZAMBA : L’un d’entre vous veut le faire ?


Leslie et moi on s’est regardé avant de le regarder à nouveau.


Moi : Euh, nous ne connaissons pas ces choses.

Pasteur NDZAMBA : Vous ne le connaissez pas ?

Moi : Nous n’avons pas l’habitude de le faire.

Pasteur NDZAMBA : (Regardant Leslie) Je vois. Je le ferai dans ce cas. 

Moi : Je vous en prie.

Pasteur NDZAMBA : Père nous te remercions pour ce moment que tu as préparé d’avance selon ta divine volonté. Merci pour la santé, les temps et les circonstances que tu as disposé afin que nous nous retrouvions dans ce cadre. Nous te prions que tu sois le seul conducteur et que tu disposes les cœurs, les pensées et les émotions à l’écoute de ta parole. Nous nous abandonnons entre tes saintes et divines mains et que toute la gloire te revienne. C’est en ton nom que nous prions et nous disons Amen à ta volonté.

Nous : Amen.

Pasteur NDZAMBA : Bien.  Vous êtes venus me voir dimanche dernier en me disant que vous aviez réfléchi à la situation dont je vous avais fait part la dernière fois à l’hôpital et vous avez pris la décision de me laisser vous accompagner, raison de votre présence ici cet après midi.

Nous : Oui professeur/docteur.

Moi : Euh pasteur.

Pasteur NDZAMBA : (Souriant) Ce n’est pas bien grave, appelez moi comme vous le sentez. Même si ici tout le monde m’appelle pasteur Lilian, c’est plus simple.

Nous : D’accord pasteur.

Pasteur Lilian : Avant toute chose, j’aimerais clarifier certains points. Première, je ne suis pas apte à vous aider.


Nous avons froncé les sourcils tous les deux en le regardant. Ça c’est quelle histoire encore ? Il nous a dit la dernière fois qu’il devait nous aider et aujourd’hui il nous dit le contraire ? Devant notre air confus, il a poursuivi.


Pasteur Lilian : Oui, vous avez très bien entendu. Beaucoup de personnes viennent ici avec l’idée selon laquelle, le pasteur Lilian devait trouver la solution à leur problème. Je leur dis, comme je le fais avec vous d’entré de jeux, que ce n’est pas le cas. Le pasteur Lilian est un homme fait de chair et de sang comme tous les autres hommes existant sur cette terre et en cette qualité, il ne peut absolument rien faire pour vous comme vous en êtes incapables par vous-mêmes de vous aider sur ce plan. C’est pourquoi si vos espoirs sont placés sur moi, je vous le dis, vous faites une grande erreur et donc je vous conseille de ne pas le faire au risque d’être déçus car quiconque met sa confiance en un homme est destiné à échouer étant donné qu’aucun homme n’est infaillible. Est-ce qu’on se comprend ?

Nous : Oui.

Pasteur Lilian : Deuxièmement, je n’ai pas la réponse à toutes vos interrogations. Donc ne vous attendez pas non plus à ce que je puisse vous expliquer tous les phénomènes auxquels vous ferez face que ce soit sur le plan physique ou spirituel. Je suis pasteur oui et par la grâce de Dieu, je sais beaucoup de choses mais beaucoup et tout, ne sont en rien synonymes et n’ont pas vocation à l’être. Je ne suis pas Dieu. Par conséquent, ne soyez pas surpris du fait que je vous dise un jour que je ne sache pas quoi faire ou dire par rapport à une situation.

Moi : Dans ce cas, si vous ne pouvez pas nous aider et vous n’avez pas non plus réponse à nos questions, pourquoi sommes nous ici et vers qui devons nous nous orienter pour avoir la solution ?

Pasteur Lilian : Voilà une très bonne question. Si vous êtes ici c’est pour que je vous aide à aller vers celui qui peut vous sauver vous et vos familles. Vous êtes là parce que vous devez vous adresser à Jésus Christ, le seul capable de répondre à toutes vos interrogations et mieux placé pour vous aider. Il n’y a de salut en aucun autre nom que celui-ci et c’est pourquoi c’est vers lui que vous devriez vous tourner par rapport à votre problème. Raison pour laquelle je m’en vais tout de suite vous poser la question. Voulez vous laisser le Seigneur Jésus Christ vous aider dans votre situation ? Acceptez vous de lui confier votre problème et êtes vous prêts à vous laisser guider par lui ?

Nous : (Silence )

Pasteur Lilian : Avec le Seigneur c’est un tout ou rien, ou vous êtes avec lui ou vous ne l’êtes pas. (Se levant) Je vais vous laisser quelques minutes afin que vous réfléchissiez et si jamais vous voulez plus de temps, vous pouvez me le dire, nous programmerons un autre rendez vous pour que vous me le disiez. Il s’agit d’un engagement personnel, libre et éclairé. Je vous laisse.


Il est sorti de la pièce en nous laissant tous les deux. Nous avons tourné les têtes l’un vers l’autre pour se regarder l’air de se dire, que faisons-nous ??? 


SECONDE CHANCE