Chapitre 13

Ecrit par Verdo

rès le scandale explosif d’Ethiam à l’église, une onde de choc parcourut toute la communauté. L’accusation était si grave, si choquante, qu’elle brisa l’image immaculée que le pasteur Sika s’était efforcé de cultiver pendant des années. Une question brûlait désormais sur toutes les lèvres : pouvait-il vraiment avoir extorqué cinquante millions de francs à un homme pour se débarrasser d’une mystérieuse sacoche ? Les esprits étaient divisés, et les opinions fusaient de toutes parts, provoquant une atmosphère lourde et tendue dans les couloirs de l’église.


Certains fidèles, profondément attachés à leur foi en Sika, refusaient de croire en la véracité des accusations d’Ethiam.


— Le pasteur Sika ne ferait jamais une chose pareille, répétait une vieille femme à ses voisines. Cet homme est un véritable serviteur de Dieu !


— Peut-être qu’il a utilisé cet argent pour les œuvres de l’église, suggérait un autre fidèle. Après tout, regardez tout ce qu’il a accompli ici.


Mais d’autres n’étaient pas aussi indulgents.


— Cinquante millions ? rugit un jeune homme au milieu d’un groupe. C’est une somme colossale ! Pourquoi aurait-il besoin d’autant d’argent pour une prière ?


Les murmures se transformaient en débats houleux, les fidèles s’affrontant sur la question de la culpabilité ou de l’innocence du pasteur. Dans cette cacophonie, la foi inébranlable de beaucoup vacillait dangereusement.


Les diacres de l’église, généralement perçus comme des figures d’autorité respectables, se retrouvèrent soudainement au centre de toutes les critiques.


— Vous saviez tout, n’est-ce pas ? accusa une femme lors d’une réunion houleuse. Vous étiez complices de cette arnaque !


Les diacres protestaient, affirmant qu’ils n’avaient jamais entendu parler de cette transaction entre Sika et Ethiam. Mais leurs mots n’apaisaient pas les fidèles, dont la colère et la déception ne faisaient que grandir.


Pour apaiser les tensions, certains diacres proposèrent d’organiser une enquête interne pour faire la lumière sur les allégations d’Ethiam. Mais cette idée ne fit qu’exacerber les divisions au sein de l’église.


La désillusion se répandit comme un feu de brousse. Les bancs de l’église, autrefois remplis de fidèles fervents, commencèrent à se vider. Des familles entières, blessées et déçues, prirent la décision de ne plus revenir.


— Comment prier dans un lieu où règnent le mensonge et la cupidité ? murmura un père de famille à sa femme en rassemblant leurs enfants pour quitter l’église définitivement.


Les fidèles qui restèrent étaient peu nombreux, et même eux étaient rongés par le doute. L’église, autrefois un sanctuaire de paix et d’unité, était désormais divisée, fracturée par la méfiance et les soupçons.


Dans ce chaos, il y avait encore quelques personnes qui continuaient de veiller sur le pasteur Sika, toujours dans le coma. Martiella, sa première femme, restait à son chevet jour et nuit, accompagnée de ses enfants. Elle faisait tout pour préserver son mari et sa réputation, même si elle savait que la tâche serait ardue.


— Peu importe ce qu’ils disent, mon mari est un homme de Dieu, affirmait-elle avec détermination. Il se réveillera et la vérité éclatera.


Sélinam, de son côté, vivait un véritable cauchemar. Elle voulait désespérément que Sika se réveille, mais pour des raisons bien différentes. Elle avait besoin de réponses. Elle voulait comprendre pourquoi il l’avait manipulée, pourquoi il avait menti sur son statut marital, et surtout, ce qu’il comptait faire à propos de leur enfant à naître.


— Je ne peux pas tourner la page tant qu’il est dans cet état, confia-t-elle à une amie. J’ai besoin qu’il se réveille pour que tout cela prenne fin.


L’église du pasteur Sika, autrefois une institution florissante et respectée, n’était plus que l’ombre d’elle-même. La foi des fidèles avait été mise à rude épreuve, et beaucoup se demandaient s’il était encore possible de réparer les dégâts.


Pour Ethiam, la colère continuait de brûler. Il était déterminé à ne pas laisser cette affaire se tasser. Il voulait des explications, des excuses, et surtout, la justice.


Quant à Martiella et Sélinam, leur conflit ne faisait que s’intensifier. Deux femmes liées par un homme, mais séparées par la trahison et la douleur, luttaient pour trouver un sens à tout ce chaos.


Et au centre de tout cela, le pasteur Sika, inconscient dans son lit d’hôpital, restait une énigme. Son réveil pourrait apporter des réponses… ou plonger tout le monde dans un désespoir encore plus profond.


Après tout ce qu’elle avait vécu, Sélinam prit une décision difficile, mais nécessaire : elle arrêta de fréquenter l’église. Les murmures, les regards accusateurs, les chuchotements malveillants avaient fini par la briser intérieurement. Désormais, elle se contentait de prier chez elle, à genoux dans un coin de sa petite chambre, suppliant Dieu de lui accorder la force de surmonter cette épreuve et de lui pardonner ses erreurs du passé. Elle pensa à ses deux enfants. 


Mais prier à la maison n’effaçait pas les problèmes auxquels elle faisait face. L’église, malgré ses défis, avait été un lieu où elle se sentait utile, même valorisée. Maintenant qu’elle n’y allait plus, elle se retrouvait seule, confrontée à une dure réalité : elle n’avait pas de diplôme ni de métier. Elle n’avait jamais eu besoin de se poser ces questions auparavant, car elle pensait qu’elle était sur la voie que Dieu avait tracée pour elle. Aujourd’hui, tout était flou, incertain.


Assise sur un vieux tabouret dans sa chambre, Sélinam regardait les murs ternes autour d’elle. Elle se demandait comment elle avait pu en arriver là. Tout semblait aller si bien il y a encore quelques mois. Le pasteur Sika, avec ses belles paroles, ses promesses de bénédiction et d’abondance, lui avait vendu un rêve auquel elle avait cru de tout son cœur.


Elle se rappelait encore de ses prédications vibrantes :


— Mes bien-aimés, si vous donnez tout à Dieu, Il vous ouvrira les portes du paradis sur Terre.


Sélinam avait tout donné. Elle avait quitté Kodjo, un homme bon mais jugé « habité par le diable » par le pasteur. Elle avait offert toutes ses économies à l’église, croyant qu’elle investissait dans son salut et son avenir spirituel. Aujourd’hui, elle n’avait rien.


Le ventre rond, elle caressait son bébé qui bougeait légèrement en elle. Cet enfant était la seule chose qui lui donnait encore un semblant de joie. Mais comment allait-elle le nourrir, l’élever  sans travail ?


Ce matin-là, alors qu’elle était plongée dans ses pensées, une voisine frappa à sa porte avec une nouvelle qui fit bondir son cœur :


— Sélinam ! Le pasteur Sika est sorti du coma !


Ces mots résonnèrent comme une mélodie dans son esprit. Enfin, elle aurait l’occasion de parler à Sika, de lui demander des comptes, de lui faire comprendre tout le mal qu’il lui avait causé. Elle espérait, au fond d’elle, qu’il lui offrirait une explication, une excuse, ou même une aide pour se relever.


Sans perdre de temps, elle se prépara et se dirigea vers l’hôpital. Le trajet fut long, ponctué par des pensées contradictoires : la joie de savoir qu’il était vivant et l’angoisse de ce qu’il pourrait dire ou ne pas dire.


À son arrivée à l’hôpital, Sélinam sentit un mélange d’appréhension et de soulagement. Elle marcha rapidement jusqu’à la chambre de Sika, mais à quelques mètres de la porte, elle fut arrêtée par une voix glaciale :


— Où crois-tu aller ?


C’était Martiella, accompagnée de deux de ses enfants. Elle avait les bras croisés et un regard méprisant fixé sur Sélinam.


— Je suis venue voir le pasteur Sika. J’ai des choses importantes à lui dire, répondit Sélinam, sa voix tremblante mais déterminée.


Martiella éclata de rire.


— Tu n’as rien à faire ici, madame ! Le pasteur n’a pas besoin de toi. Retourne d’où tu viens !


Sélinam tenta de protester, mais Martiella fit un signe à l’agent de sécurité présent dans le couloir.


— Cette femme n’est pas autorisée à entrer. Veillez à ce qu’elle ne mette pas les pieds dans cette chambre.


Sélinam regarda Martiella, les larmes aux yeux.


— Pourquoi faites-vous cela ? Je suis sa femme aussi. J’ai le droit de le voir !


Martiella haussa les épaules, indifférente.


— Femme ? Ne me fais pas rire. Sika ne t’a jamais considérée comme sa femme. Tu n’étais qu’une distraction. Accepte-le et va-t’en.


Ces mots transpercèrent le cœur de Sélinam comme un poignard. Elle recula, sous le choc, incapable de répondre.


En larmes, Sélinam quitta l’hôpital, le cœur lourd et l’esprit embrouillé. Elle se sentait humiliée, rejetée, trahie une fois de plus. En rentrant chez elle, elle s’effondra sur son lit, pleurant à chaudes larmes.


Elle se sentait abandonnée, seule face à un avenir incertain. Mais dans ce moment de désespoir, une petite voix intérieure lui soufflait qu’elle devait se relever, pour elle et pour son enfant. Peut-être qu’elle ne pouvait plus compter sur les autres, mais elle devait trouver une force en elle-même pour continuer à avancer.


Sélinam, bien que brisée, savait qu’elle ne pouvait pas rester dans cet état. Elle essuya ses larmes, déterminée à trouver une solution pour changer sa vie, peu importe les obstacles sur son chemin.


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Depuis que le drame avait frappé sa maison, Ethiam n’avait plus connu le repos. Chaque nuit, il était assiégé par les bruits étranges qui envahissaient sa villa. Si ce n’était pas des murmures incompréhensibles qui semblaient émaner de la sacoche, c’étaient les paroles accusatrices des parents d’Ayélévi qui résonnaient dans son esprit. Leur regard incrédule et leur silence glacial après qu’il leur avait donné une version édulcorée des événements le hantaient.


Il passait des heures à marcher dans la maison, les yeux rougis par le manque de sommeil, suppliant Dieu de faire sortir Ayélévi de son coma. Malgré tout, une autre angoisse le rongeait : que dirait-il à Ayélévi lorsqu’elle se réveillerait ? Comment expliquer cette sacoche, sa présence mystérieuse, et tout ce qu’elle avait causé ? Il savait qu’il ne pourrait plus se dérober indéfiniment à la vérité.


Un matin, alors qu’il errait sans but dans le salon, son téléphone sonna. C’était l’hôpital. Le médecin lui annonça qu’Ayélévi était sortie du coma. Une bouffée d’espoir envahit Ethiam, mais elle fut rapidement ternie par la suite des nouvelles :


— Elle est consciente, mais elle est complètement paralysée et incapable de parler pour le moment. Nous avons mis en place un traitement qui pourrait, avec le temps, améliorer sa condition, mais cela nécessitera beaucoup de patience et de soins.


Le soulagement initial d’Ethiam fit place à une lourde culpabilité. Il avait espéré son réveil, mais pas dans cet état.


Quelques heures après cette annonce, Ethiam se rendit à l’hôpital pour voir sa femme. Elle était allongée sur le lit, immobile, son regard fixe exprimant un mélange de douleur et de désespoir. Ses parents étaient là, assis à côté d’elle, veillant sur leur fille comme des gardiens protecteurs.


Quand Ethiam entra, l’atmosphère devint tendue. Le père d’Ayélévi se leva, le regard sombre, et déclara :


— Nous avons pris une décision. Ayélévi ne reviendra pas chez toi. Elle vivra chez nous jusqu’à ce qu’elle soit rétablie.


Ethiam, abasourdi, protesta immédiatement :


— Mais c’est ma femme ! Je suis responsable d’elle. Je ferai tout ce qu’il faut pour l’aider à guérir !


La mère d’Ayélévi, qui n’avait pas prononcé un mot depuis le début, le coupa sèchement :


— Tu as déjà fait assez. Regarde dans quel état elle est maintenant. Nous ne savons pas ce qui s’est réellement passé, mais une chose est sûre : elle était en sécurité avant de te rencontrer.


Ces paroles frappèrent Ethiam comme un coup de poignard. Il tenta de se défendre, de justifier son innocence, mais il savait au fond de lui qu’ils avaient raison de douter.


Quelques jours plus tard, Ayélévi fut transportée chez ses parents. Le départ de sa femme laissa un vide immense dans la vie d’Ethiam. Il errait dans la villa comme une âme en peine, le silence de la maison n’étant interrompu que par les bruits étranges liés à la sacoche.


Il savait qu’il devait se préparer à ce qui allait suivre. Ayélévi pourrait un jour retrouver la parole et poser des questions sur ce qui s’était passé. Les parents d’Ayélévi, de leur côté, ne semblaient pas prêts à abandonner l’idée de découvrir la vérité.


Dans cette solitude pesante, Ethiam comprit que sa vie ne serait plus jamais la même. Entre la culpabilité, la colère envers lui-même et la peur de l’avenir, il se sentait comme un homme acculé, sans échappatoire.


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Après des semaines à essayer de remettre de l’ordre dans sa vie et à lutter contre les tourments incessants causés par la sacoche maudite, Ethiam trouva enfin une lueur d’espoir en voyant l’état d’Ayélévi s’améliorer. Les traitements et les séances de kinésithérapie semblaient porter leurs fruits. Elle commençait à bouger ses membres, et bien que ses mots soient encore mal articulés, elle parvenait à s’exprimer.


Ce matin-là, Ethiam se rendit chez ses beaux-parents pour rendre visite à sa femme. Lorsqu’il entra dans la maison, il sentit une atmosphère différente. Ses beaux-parents l’accueillirent froidement, mais il s’était habitué à leur méfiance depuis l’incident.


Dans la chambre, il trouva Ayélévi assise dans son lit, soutenue par des oreillers. Elle leva les yeux vers lui et tenta de lui sourire.


— Comment te sens-tu ? demanda-t-il doucement.


Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais ses mots étaient hachés et presque inaudibles. Cependant, Ethiam comprit qu’elle lui disait qu’elle se sentait un peu mieux.


Malgré sa culpabilité et ses inquiétudes, il ressentit un certain soulagement en la voyant progresser. Il passa quelques heures avec elle avant de se lever pour partir.


— Repose-toi bien, je reviendrai bientôt, lui dit-il avant de quitter la pièce.


Alors qu’il sortait de la maison, il fut arrêté par une jeune femme qui semblait l’attendre devant le portail. Elle était vêtue simplement, mais il y avait dans son regard une intensité qui attira immédiatement l’attention d’Ethiam.


— Monsieur Ethiam ? demanda-t-elle d’une voix calme mais assurée.


Il hocha la tête, intrigué.


— Je suis Marie, la fille de Nomagno, continua-t-elle. Mon père m’a dit que si jamais je n’avais plus de nouvelles de lui, je devais m’adresser à vous.


Ces mots frappèrent Ethiam comme une gifle. Il sursauta, ses yeux s’écarquillant sous le choc.


— Quoi ? Nomagno ? Mais… Pourquoi ?


La jeune femme resta impassible, comme si elle avait anticipé sa réaction.


— Je ne sais pas, répondit-elle. Tout ce que je sais, c’est qu’il m’a donné votre nom et votre adresse avant de disparaître. Il a dit que vous seriez celui qui pourrait m’aider.


Ethiam sentit son cœur s’accélérer. 


— Depuis quand a-t-il disparu? Demanda-t-il, la voix tremblante.


— Je n’en ai aucune idée, répondit Marie. Cela fait des mois qu’il est parti, et je n’ai plus eu de nouvelles.


Une vague d’angoisse s’empara d’Ethiam. Pourquoi Nomagno avait-il envoyé sa fille à lui ? Lui aurait-il confié ses lourds secrets ? Était-elle l'assurance dont Nomagno parlait ? 


Après un moment de silence, Ethiam prit une profonde inspiration.


— Écoutez, Marie, ce que vous me dites est… troublant. Je ne sais pas pourquoi votre père vous a envoyé vers moi, mais je vais essayer de vous aider.


Elle hocha la tête, visiblement soulagée par sa réponse.


— Merci, monsieur. Je ne savais pas à qui m’adresser.


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Nadine était devenue un véritable atout pour l’entreprise. Son stage, initialement prévu comme une simple période d’apprentissage, s’était transformé en une opportunité pour elle de démontrer l’étendue de ses compétences et de sa détermination. Le DRH, ami proche de Kodjo, ne cessait de vanter ses mérites.


— Cette fille, elle est brillante, Kodjo, lui disait-il souvent. Son sens de l’initiative, sa capacité à résoudre les problèmes… Franchement, elle est bien au-dessus de mes attentes pour une stagiaire.


Ces commentaires faisaient sourire Kodjo, qui était heureux d’avoir pu aider Nadine à obtenir cette opportunité. Il lui arrivait souvent de discuter avec le DRH pour avoir des nouvelles de son stage. Lors de leur dernière conversation, ce dernier avait même confié à Kodjo :


— Je pense lui proposer un contrat à la fin de son stage. Ce serait une perte pour nous de la laisser partir.


Kodjo était ravi. Il admirait l’intelligence et le comportement de Nadine, et plus il passait du temps avec elle, plus il se sentait attiré par sa personnalité. Elle était ambitieuse, pleine de vie, et possédait cette capacité rare à illuminer une pièce simplement par sa présence.


Un soir, après une longue journée de travail, Kodjo et Nadine décidèrent de se retrouver pour dîner dans un petit restaurant tranquille. L’ambiance était chaleureuse, et la conversation fluide, comme toujours entre eux.


— Alors, comment se passe ton stage ? demanda Kodjo en souriant.


— Très bien, répondit Nadine, visiblement ravie. Je me sens vraiment à ma place là-bas. Le DRH est très encourageant, et j’apprends énormément. Merci encore, Kodjo, pour tout ce que tu as fait pour moi.


Kodjo hocha la tête, un peu gêné.


— Tu n’as pas à me remercier. Tu as fait tout le travail. Moi, je n’ai fait que t’ouvrir une porte.


Ils continuèrent à discuter de divers sujets, passant des anecdotes du travail aux souvenirs de leur enfance. Kodjo était fasciné par la façon dont Nadine voyait le monde, avec une curiosité et une passion qui le faisaient se sentir vivant.


C’est au cours de cette conversation qu’il décida de lui parler de son passé. Il sentit que c’était le bon moment pour être honnête avec elle.


— Nadine, il y a quelque chose que je dois te dire, commença-t-il, son ton devenant plus sérieux.


Elle le regarda, intriguée.


— Je ne suis pas marié, dit-il. Je suis divorcé.


Nadine ouvrit de grands yeux, surprise par cette révélation.


— Divorcé ? Je pensais que…


— Je sais ce que tu pensais, répondit Kodjo avec un léger sourire. Mais non, je ne suis plus marié. Ça n’a pas fonctionné entre nous, et nous avons décidé de prendre des chemins différents.


Il lui raconta alors son histoire, comment son mariage s’était effondré malgré leurs efforts pour le sauver, et comment cela avait été une période difficile pour lui. Nadine l’écoutait attentivement, touchée par sa sincérité et par la douleur qu’elle percevait dans sa voix.


— Je suis désolée, Kodjo, murmura-t-elle après un moment de silence.


Elle posa doucement sa main sur la sienne, un geste spontané qui sembla surprendre Kodjo autant qu’elle-même.


Il y avait une intensité dans l’air, une connexion silencieuse qui semblait transcender les mots. Avant même qu’elle ne puisse y réfléchir, Nadine se pencha et l’embrassa doucement.


Kodjo, pris au dépourvu, resta immobile pendant une seconde, mais répondit rapidement à son baiser. Ce fut un moment à la fois doux et passionné, un moment où tout le reste semblait disparaître.


Lorsqu’ils se séparèrent, Nadine baissa les yeux, visiblement gênée.


— Je… Je suis désolée, murmura-t-elle. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça.


Kodjo sourit et lui releva doucement le menton pour qu’elle le regarde.


— Tu n’as pas à t’excuser, Nadine.


Il y avait une tendresse dans sa voix, une chaleur qui rassura Nadine. Ce moment, bien qu’inattendu, marqua un tournant dans leur relation. Ils savaient tous deux que quelque chose avait changé, qu’ils ne pourraient plus revenir en arrière.


Écrit par Koffi Olivier HONSOU. 


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La sacoche aux secre...