Le chef du département, était celui qui validait la liste des soutenances en collaboration avec les tuteurs de chaque étudiant. Si j’avais percuté ce détail avant notre entretien, jamais je n’aurais accepté de lui parler.

Aussi, ce ne fut qu’en rencontrant Samirah Lema que je m’étais souvenu que l’étudiante assassinée venait d’avoir sa maitrise en sciences de l’environnement. Mais surtout que le dirigeant de ce département, n’était autre que celui avec qui je venais d’échanger. Il devait forcément savoir qui était Jody, un enseignant de son département. Peut-être un de ses amis, qu’il ferait désormais tout pour le protéger.

L’affaire venait de prendre une autre tournure.

Merde ! Comment ai-je pu passer à côté de ça !

En avançant dans les couloirs du rectorat, je réalisais alors que je venais de m’exposer à l’une des personnes les moins susceptibles de faire la lumière sur ces écarts d’éthique. Car en cas de fuite ou d’enquête son département serait le premier mis en cause. Cet homme avait plus à perdre qu’à gagner si cette affaire venait à être découverte.

Perdu dans mes pensées, je me rendais compte que les étudiantes n’auraient jamais eu gain de cause. Vers qui allaient-elles se tourner ? Chez qui auraient-elles pu se plaindre ? Comment auraient-elles pu s’en sortir ? Si ceux-là mêmes qui étaient censés les protéger étaient devenus leurs premiers bourreaux ?

J’aurais dû d’aller voir la police.

Ma première idée avait peut-être été la bonne. Mais j’avais vite chassé cette possibilité de ma tête. Qui dans ce pays avait encore confiance en elle ? Ensuite, je repensai à Jessica et à ses propositions. Peut-être aurais-je mieux fait de l’écouter.

Errant depuis plusieurs minutes, je décidai alors de m’arrêter chez un boutiquier et de prendre un jus, histoire de me rafraîchir les idées. Pour l’instant j’étais dans la merde, et je ne voyais vraiment pas comment annoncer cette nouvelle à ma petite amie.

Jessica va me tuer.