Chapitre 13 : Le choix
Ecrit par kaynaliah
3 jours plus tard
*****Inès*****
J’entends la porte de la cellule s’ouvrir et on me demande de sortir.
J’ai super mal au dos et ça ne m’aide pas vraiment. Je fais un effort
surhumain pour sortir de là et suivre l’officier qui est venu me sortir
de là. Je le suis et lorsque je croise le regard de l’avocat de la
famille ainsi que celui de mon père, je ne peux m’empêcher de sourire.
Il a réussi à me faire sortir de là et c’est sûr qu’il a usé de son
influence pour effacer mon passage ici comme l’avait fait maman lors de
mes précédentes arrestations. Je remarque à ce moment là que mon père ne
sourit pas et a sa tête des mauvais jours. Je lui lance malgré tout un «
bonjour » audible avant de le suivre tête baissée jusqu’à la voiture.
Tout le monde monte à bord sauf l’avocat qui a sa voiture également. Le
trajet se fait en silence. Vu que mon père me montre qu’il n’en a rien à
foutre de moi, je préfère regarder à travers la vitre et je me rends
compte qu’on ne prend pas le chemin de la maison familiale mais de
l’autre domaine de mon père situé au Cap Estérias.
Le
chauffeur vient de garer la voiture et tout le monde descend. Je ne me
fais même pas prier car je ne veux pas encore plus énerver mon père. Je
le crains trop. La relation que j’ai avec ma mère est différente de
celle que j’ai avec mon père. Je le suis jusqu’au salon où il me dit
d’aller prendre une douche pour commencer et de venir le rejoindre le
temps que nos invités nous rejoignent. Je suis intriguée par tout ce qui
se passe. Mon père n’a jamais montré un quelconque intérêt particulier
pour moi sa fille. Je suis même étonnée de le voir là. J’ignore même
pourquoi il est là et pas maman.
Ca me fait du bien de prendre
une douche. J’en profite pour faire un shampooing également. Je suis
complètement déconnectée du monde réel en ce moment. Je suppose que mon
téléphone est avec mon père. Je ne peux même pas passer un appel. Je
commence à me sentir étouffée dans cette pièce. En sortant de la salle
de bains, je trouve une tenue posée sur le lit. Je l’enfile et me mets à
la terrasse pour profiter du décor. Ce calme reposant et le bruit de
ces vagues qui viennent s’échouer sur le bord de la plage me permettent
d’évader mon esprit pour un moment. J’ai 38 ans aujourd’hui et je peux
affirmer que j’ai juste raté toute ma vie. Oui j’ai été victime de la
dictature de mes parents mais j’avais le choix de m’enfuir et de dire
non. Mais je n’ai rien fait. Je suis restée là pantoise et ai pros goût à
la vie qu’on m’offrait. Pire je suis devenue comme mes parents
voulaient que je sois. Des coups frappés à la porte me ramènent à la
réalité. Je vais ouvrir et je vois une domestique qui m’informe que je
suis attendue au rez-de-chaussée.
En me rendant au salon, je
suis surprise d’y trouver ma mère qui déteste mon père depuis leur
divorce, l’avocat de la famille, Charles et mon petit frère Patrick. Je
me demande surtout ce qu’ils font tous ici et à ce moment présent. Je
vais m’asseoir.
-« Bonjour tout le monde »
-« Bonjour »
-« Juste une question : que faites-vous tous ici ? »
-« Ils ont juste répondu à mon appel » dit calmement mon père en me fixant.
-« Pour ? »
-« Pour parler de ton cas ma chère fille »
-« Pourquoi parler de moi ? »
-« Tu as besoin d’aide Inès. Reconnais-le »
-« Et pourquoi aurai-je besoin d’aide ? »
-« Arrête avec ton sarcasme immédiatement Inès » dit mon père
-« Tchip »
-« En plus d’être folle elle est impolie »
-« …… »
-« C’est ton œuvre Dominique. Tu as vraiment bien éduqué ta fille »
-« Dis celui qui était aux abonnés absents »
-« Trêve de bavardage. Inès tes actes nous mettent dans l’embarras et il faut trouver une solution »
-« Je peux savoir ce que Charles fait ici ? »
-« Il essaye de te venir en aide seulement à cause de vos enfants »
-« Je veux qu’il s’en aille »
-« Tu n’as rien à exiger du tout. C’est lui qui m’a contacté après ton
arrestation en espérant que je pourrais trouver une solution pour toi »
-« Quelle solution ? »
-« Inès dis-moi tu vas bien ? Comment se fait-il que tu puisses
intenter à la vie de ton époux et ce à plusieurs reprises ? Comme si ça
ne suffisait pas tu menaces la vie de tes enfants ? Et ta mère couvre
toutes tes conneries qui me retombent dessus aujourd’hui »
-« Je l’ai fait sous le coup de la colère »
-« Tu as failli me tuer Inès. Je ne te veux plus dans mon entourage ni
dans celui des enfants. Tu as traumatisé Marc car il a tout vu »
-« ….. »
-« Mais pourquoi fais-tu ça ? Et toi Dominique au lieu de me prévenir,
tu allais la libérer à chaque fois et faire disparaître son passage en
cellule. Tu crois que tu lui as rendu service ? Voilà le résultat »
-« Papa mais tu es sérieux là ? Je te rappelle que tout ce qui se passe est de ta faute ainsi qu’à celle de maman »
-« Pardon ? »
-« Oui c’est de votre faute. Vous m’avez forcé à me marier. Je vous
avais bien dit que je ne voulais pas me marier et toi maman qu’est-ce
que tu m’as dit ? Que toutes les filles de tes amies sont mariées. Elles
ont eu leur chance mais ce n’était pas mon cas. Je n’avais que 20 ans.
Je voulais découvrir la vie et du jour au lendemain je me retrouve
mariée. Chez qui aurai-je pu aller me plaindre dans ce Gabon ? Vous êtes
craint partout. J’avais tellement atteint un point de non-retour que
j’ai fini par céder. J’ai voulu me persuader que ce mariage ne tiendrait
pas mais lorsque j’ai compris que Charles avait également été forcé de
son côté, j’ai décidé de jouer et j’ai pris goût à ce jeu. Je lui ai
pourri la vie jusqu’au bout. Il était devenu mon pion avec lequel je
jouais quand j’en avais envie »
-« Inès… »
-« Quoi maman ? Tu
ignorais que je pouvais être machiavélique ? C’est vous qui m’avez
rendue ainsi. Vous avez créé le monstre que je suis devenue »
-« …… »
-« Vous m’avez jeté dans une prison et bien autant jouer. Les seules
choses que je ne regrette pas sont mes enfants. Ils sont ma plus grande
fierté »
-« Et que penseraient nos enfants en entendant ce que tu dis aujourd’hui ? Que penseraient-ils de ta personne Inès ? »
-« ….. »
-« Tu as fait trop de mal. Au lieu de tout faire pour te défaire de ce
mariage, tu as fait tout le contraire juste pour me faire payer le choix
de nos parents. En plus de celà tu menaces la vie de ma fille Anaelle?
Tu vas trop loin »
-« Pas seulement, j’ai fini par t’aimer au bout
d’un moment. Je te rappelle que nous sommes liés jusqu’à ce que la mort
nous sépare »
-« …. »
-« Tu es mon mari et le restera jusqu’au bout »
-« Mais je ne t’aime pas Inès. Je ne t’ai jamais aimé »
-« Et ? J’ai assez d’amour pour nous deux donc ça ne me dérange nullement »
-« Tu es complètement folle »
-« Oui folle de toi. Tu es là à courir derrière une femme qui ne veut
plus de toi. Avance Charles car elle l’a fait. J’avoue que j’ai adoré
vous aire souffrir. Je ne vois pas pourquoi je dois te laisser être
heureuse avec cette femme même si je sais que tu l’aimes alors que je
suis là devant toi et tu ne me calcules même pas »
-« …. »
-« On a été entraîné dans le même bateau on y reste »
-« Plus pour longtemps Inès »
-« Ah oui ? »
-« Je ne te laisse plus le choix »
-« Pour ? »
-« Soit tu me rends ma liberté et je te laisse tranquille avec la
possibilité de voir les enfants soit je te fais mettre en prison pour
toutes tes tentatives d’assassinat »
-« Tu es complètement malade Charles »
Tu te tais maintenant Inès. Je ne te laisse plus le choix. Soit tu
acceptes ces conditions soit tu perds tout y compris tes enfants que tu
ne verras plus »
-« Vous vous êtes tous ligués contre moi apparemment »
-« Tu es trop vile comme personne Inès. Je n’ai plus de compassion à ton égard »
-« Vous n’avez pas le droit de me séparer de mes enfants »
-« Depuis que tu es partie de la maison tu n’as jamais appeler pour leur parler ou pour passer les voir »
-« …. »
-« Tu n’aimes pas tes enfants Inès »
-« On t’offre la possibilité d’aller tout recommencer ailleurs à la
seule condition que tu acceptes l’offre que Charles te fait »
-« …. »
-« L’offre est valable pendant une heure. Tu as exactement 60 minutes
pour y réfléchir. Ca ne sert à rien d’essayer de t’enfuir. Tout le
personnel a reçu des instructions précises. Bonne réflexion »
-« Vous m’avez piégée »
-« Non du tout. Tout acte a des conséquences et tu vas commencer à
l’apprendre maintenant. Si tu aimes tant tes enfants et tiens à eux
accepte »