CHAPITRE 132: AUCUN RAPPORT ILLÉGITIME.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 132 : AUCUN RAPPORT ILLÉGITIME.

(Je corrige le texte demain, je suis fatiguée)

TROIS SEMAINES PLUS TARD 

**ARSÈNE MFOULA**

Je suis en route pour le boulot de Leslie, elle a repris il y a deux jours après presque 7 mois d’absence. Elle a beaucoup négocié avec sa patron durant toute sa convalescence pour garder son poste et les certificats médicaux aidant, ça s’est fait. Côté santé, ça s’améliore de jour en jour, elle se déplace maintenant avec des béquilles même si à la maison, elle se sert de temps en temps de son fauteuil roulant pour se ménager un peu. Ça fait deux mois qu’elle a accouché et les choses rentrent petit à petit dans l’ordre, j’en suis content.

En ce qui concerne les petites, c’est ma mère qui les garde depuis que Leslie a repris le travail. Toutes les deux ne voulaient pas que l’on prenne des nounous inconnues, surtout qu’il y avait deux vidéos faisant le buzz sur la toile dans lesquelles il était question d’une nounou faisant des incantations sur l’enfant de ses patrons puis d’une autre battant cruellement le petit qu’elle gardait. Après avoir visionné ces vidéos elles ont dit jamais les enfants n’allaient aller aux soins des inconnus. C’est ainsi que maman a posé ses 6 mois en décidant de faire du télétravail. Quand tu n’as plus rien à prouver dans ta société, tu obtiens facilement les choses. Elle s’occupe de ses petites filles pour son plus grand plaisir.


Leslie : (Me sortant de mes pensées) J’ai fait un rêve étrange la nuit dernière.

Moi : Il s’agissait de quoi ?  

Leslie : Ah l’intérieur j’étais au 9 et j’avais récupéré les clés de la maison avec Eric. J’ai fait l’installation des meubles et tout avec l’aide de Lauria et Loyd. Au moment où je voulais aménager un homme que je ne connaissais pas est venu m’en empêcher en me disant que ce n’était pas ma maison. J’ai sorti tous les papiers attestant du fait que j’étais bien la propriétaire et tout. Dans le rêve je t’ai même appelé au téléphone pour te dire que y a quelqu’un qui ne voulait pas me laisser rentrer dans la maison. Tu es arrivé et tu es allé discuter avec lui. À ton retour tu m’as dit que c’était vrai que cette maison n’était pas la mienne mais à quelqu’un d’autre. Quand j’ai voulu m’énerver avec toi, tu m’as pris la main en me demandant de te faire confiance. Le rêve s’est arrêté là.

Moi : En effet, c’est assez étrange comme rêve.

Leslie : À ton avis, qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Ma maison n’est pas la mienne. Est-ce que c’est de la maison ou c’est autre chose ? 

Moi : Je t’avoue que je ne sais quoi dire. Tu dis avoir meublé la maison avec Loyd et Lauria ?

Leslie : Oui.

Moi : Et je t’aurais demandé de laisser la maison et de me faire confiance après m’être entretenu avec le monsieur ?

Leslie : Oui.

Moi : Franchement je ne sais pas ce que ça peut signifier. Nous allons essayer de parler avec le pasteur Lilian ce soir quand on le verra pendant le programme. Il aura peut-être l’interprétation .

Leslie : D’accord.


Je me suis garé devant la banque, elle m’a fait un bisou et est partie. J’ai démarré et je suis allé au boulot, tout le long, j’ai repensé à ce fameux rêve. Qu’est-ce qu’il peut bien signifier ? Sa maison ne serait pas la sienne ? La maison en question est terminée et nous a été livrée en Septembre, tout ce qui manque c’est de la meubler car elle est vide. À cause de son état de santé, aménager maintenant ne faisait pas partie des programmes. Il était question qu’elle accouche, recouvre la santé normalement avant d’y songer et maintenant ce rêve ? Dans tous les cas, on verra ce que le pasteur en pense. Il nous a d’ailleurs dit que nous allons rentrer bientôt dans un programme intense de jeûne et prière. Pas seulement avec Leslie, mais c’est le programme de groupe Loyd, Lauria, Princy et moi ainsi que sa femme, quelques anciens de l’église et lui-même. J’en ai parlé avec Alvine et Paul et ils m’ont dit qu’ils allaient se joindre à nous de même que Jennifer, Benjamin, Linda, Kelly et Karl. J’en ai parlé au pasteur Lilian si des amis pouvaient se joindre à nous dans le programme et après les avoir tous eu en entretien, il a donné son accord. Plus il y a des gens pour nous soutenir, mieux c’est. Il m’a d’ailleurs dit avoir de bon amis car ce n’est pas n’importe qui qui peut prendre sur ses épaules, le poids du problème d’autrui pour l’aider à le porter. J’ai reconnu que j’étais vraiment privilégié d’avoir un tel cercle. Ce soir nous avons réunion et nous allons écouter ce qu’il nous dira.

Je suis arrivé au boulot et j’ai trouvé la voiture de Leslie déjà dans le parking, signe que Loyd est déjà là vu que c’est lui qui la conduit pour le moment. Et oui, après la discussion que l’on avait eu dans la voiture avec sa sœur où elle m’avait demandé de parler à Loyd, je l’avais fait pour essayer de comprendre ses projets de vie. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que concrètement il n’en avait pas. En creusant un peu plus pour chercher à comprendre comment cela était possible et les réunions que nous avons eu Lauria, lui, Leslie et moi avec le pasteur, je me suis rendu compte qu’il avait été happé par le poids de la famille l’empêchant de penser à sa propre vie et à son avenir. Ce n’est que maintenant qu’il essaie de sortir la tête de l’eau et commencer à construire sa vie. Il a récemment acheté un terrain et lancera les travaux au début de l’année prochaine. N’ayant aucune charge locative pour le moment, il doit pouvoir profiter. Il a fait des cours de conduite et a son permis maintenant, d’où il roule la voiture de sa sœur qui ne pourra le faire avant deux ou trois mois supplémentaires, dans tous les cas, il grandit. 

Je suis arrivé dans nos locaux et j’ai salué tout le monde avant de me diriger vers mon bureau. Garcia, notre secrétaire n’était pas à son poste et c’est sans surprise aucune que je l’ai retrouvé dans le bureau de Loyd. La petite là est à fond sur lui et malgré les tentatives de Loyd pour lui faire comprendre comme à toutes les autres filles de l’entreprise qu’il n’est pas intéressé, elle continue de multiplier les tentatives. Le problème de Loyd c’est que c’est un gars doux qui n’aime pas brusquer les femmes à moins d’en être poussé à bout. Il les repousse poliment et gentiment, du coup, elles reviennent toujours à la charge. Je regarde la tête qu’il fait devant les simagrées de la secrétaire et cela m’amuse, je décide d’intervenir .


Moi : Bonjour.

Eux : Bonjour monsieur Mfoula.

Moi : (À lui) Je serai à fond dans le taf, tu déjeunes toujours avec Janaï ou tu le feras tout seul ? 

Loyd : Avec Janaï.

Moi : Ok, tu salueras ta petite amie pour moi car on n'aura pas l’occasion de se voir.

Loyd : Sans faute.

Moi : Garcia, viens avec moi, j’ai besoin de tes services.

Garcia : (Dépitée)Oui monsieur.


Elle est sortie de la pièce avec un visage qui en disait long. Elle connaît Janaï vu que cette dernière est déjà venue ici à trois reprises et c’est en quelque sorte la bête noire de tout le monde. 


Loyd : (Bas) Merci.

Moi : Hum. Je ne le ferai pas la prochaine fois.


Je me suis rendu dans mon bureau et j’ai donné des petites tâches à Garcia pour la garder occuper avant de me lancer dans mes activités du jour. Je bosse non stop jusqu’à 16h et je sors de là pour aller récupérer ma femme, nous rentrons tous les deux à la maison où nous trouvons maman riant aux éclats entourée de ses petits enfants.


Nous : Bonsoir.

Eux : Bonsoir papa/maman et bonne arrivée.


Nous avons eu droit à nos câlins.


Moi : C’est quoi qui vous rend joyeux comme ça ?

Maman : (Riant) Si ce ne sont pas tes fils, c’est qui ?

Leslie : Ils ont dit quoi ?

Maman : Ils ont dit à leur grande sœur que si elle continue à rester coller aux jumeaux comme elle fait là, l’esprit des jumeaux va la coller aussi et elle accouchera double-double comme Leslie.

Moi : (Souriant) Donc c’est un esprit qui colle les gens hein ?

Lucrèce : (Tenant les petites contre ses épaules) Il faut lui demander.

Leslie : C’est la jalousie parce que tu ne leur accordes plus autant d’attention qu’avant.

Les garçons : Ce n’est même pas vrai.

Lucrèce : Donc vous êtes jaloux ? Mais il fallait me dire ça. Attendez je vais vous porter aussi. 

Eux : on ne veut pas. 

Lucrèce : Si. (Donnant les petites à leur grand-mère)Mes premiers bébés.

Eux : (Fuyant) Laisse nous ya Lucrèce.


Elle les a poursuivi et rattrapé dans un coin de la maison avant de leur faire des câlins forcés. Ils mentaient de refuser mais ça se voyait qu’ils aimaient ça. C’est en riant que nous sommes allés nous laver avant que Leslie ne se mette à nourrir les petites.


Moi : (À maman) Et ta journée ?

Maman : Tranquille avec mes petites filles. On a beaucoup raconté entre nous.

Moi : (Amusé) Tu racontes avec des bébés de deux mois ?

Maman : Mais alors.

Moi : Et vous racontez quoi ?

Maman : C’est entre mes petites filles et moi, ça ne te regarde pas.

Moi : Hum. 

Leslie : Comme papa ne sera pas là toute la semaine, tu restes dormir ici non ?

Maman : Et ma maison reste avec qui ?

Moi : C’est une nouvelle maison ? 

Maman : Ah quitte.

Moi : Elle va rester, elle ira faire quoi là-bas.

Maman : Hum.

Leslie : Ok. (Me passant Gloire qui avait déjà fini) Prends ton enfant et fait lui faire son rôt.

Moi : ok. 

Leslie : Lucrèce ?

Lucrèce : Maman ?

Leslie : Sors moi rapidement quelque chose à préparer là-bas. 

Lucrèce : J’ai déjà préparé avec mamie.

Leslie : Ah d’accord. (Regardant maman) Merci maman.

Maman : De rien mon bébé. 

Leslie : (Lui donnant Grâce) Donc je n’ai plus qu’à dresser la table maintenant pour qu’on puisse manger avant qu’on ne crie encore la faim dans mes oreilles.

Moi : Je n’ai pas pris de pause déjeuner.

Leslie : Oh, est-ce que j’ai cité le nom de quelqu’un ?

Maman : (Riant) Qui se sent visé s’accuse.

Moi : Hum.


Elle a fait comme elle a dit et nous sommes passés à table après avoir déposé les petites dans leurs couffins. Deux heures plus tard, nous étions en route pour l’église. Maman étant à la maison, c’est je aubaine pour nous. Nous arrivons en même temps que le pasteur, son épouse, et un couple d’anciens de l’église. On se salue et on va dans son bureau pour attendre les autres avant d’aller dans une salle plus spacieuse. Leslie a profité à lui raconter son rêve et l’autre couple a regardé le pasteur et sa femme avec un sourire aux lèvres.


La femme : (Souriant) Ndjimba tu doutes encore de la sorcellerie des gens là ?

L’homme : Moi-même j’avais su qu’ils étaient sorciers depuis quand on était au lycée.


Nous les regardions complètement perdus.


Pasteur Lilian : (Esquissant un faible sourire) Ne vous inquiétez pas. L’ancien Gaël, sa femme et nous, nous connaissons depuis le lycée en fait et nous sommes amis de longue date.

Nous : D’accord.

Pasteur Lilian : En ce qui concerne votre rêve, cela a un rapport avec l’objet de la rencontre d’aujourd’hui. C’est en quelque sorte une confirmation de ce que le Seigneur m’avait dit quelques mois en arrière. C’est le temps qui est arrivé et il vous le dit en songe. Ce rêve signifie tout simplement que vous avez construit cette maison non pas pour vous mais pour quelqu’un d’autre, en l’occurrence votre père parce que vous allez bientôt retourner vers lui pour le sortir de la maison dans laquelle il se trouve. C’est avec vos frères qui sont un soutien à la fois matériel et spirituel que vous le ferez afin qu’il soit logé comme il faut. (Me regardant) La raison pour laquelle c’est vous qui apparaissez en dernier mais c’est vous qui avez le fin mot de cette histoire c’est parce que c’est vous qui allez le protéger.


Je suis resté à cligner des yeux plusieurs fois en le regardant. Même dans les rêves d’autrui je me retrouve avec des responsabilités que je n’ai pas cherché ?


Maman Myrna : (Me regardant) En finançant une partie des frais de construction de cette maison, vous avez pris sur vous une part des responsabilités.

Moi : (Dans ma tête) Hein ?

Maman Myrna : Oui. Et oui, le Seigneur m’a révélé ce que vous avez pensé à l’instant.


Je suis resté sur le cul. On peut faire ça ? L’ancien nous a expliqué un peu ce qu’il en était du couple pastoral et de la raison pour laquelle on les prenait des fois pour des sorciers. Ce qui est fou dans ça c’est que nous avons sensiblement le même âge à deux ou trois ans d’écart mais ils donnent l’impression d’être plus âgés que nous. Pas sur le physique mais par rapport à ce qu’ils dégagent. Ils doivent avoir un truc. Les autres sont arrivés et nous sommes allés dans une autre pièce. Nous avons prié pour les moments avant qu’il ne prenne la parole.


Pasteur Lilian : Rebonsoir à tous. Si nous sommes là c’est parce que nous avons décidé d’unir nos forces dans le combat qui a commencé depuis plusieurs années maintenant. Nous allons rentrer dans une phase intense de jeûne et de prière afin d’être attentifs et sensible à l’Esprit de Dieu qui nous fera plusieurs révélations durant cette période. Soyez vigilants, dans vos rêves, dans les discussions que vous allez entendre, les scènes que vous allez voir même des simples images à la télévision peuvent constituer des canaux de transmission du Seigneur. Ne négligez rien, quoique ce soit qui attire votre attention d’une façon ou d’une autre, retenez le et écoutez également vos enfants, ils sont très souvent porteurs de messages divins. Nous allons nous retrouver ici deux fois par semaine à partir de 17h30 pour prier ensemble et couper le jeûne le Mercredi et le vendredi. Le reste des jours vous le ferez chez vous. Nos prières tourneront autour de ces trois passages bibliques que je vous demande de noter. Luc12 :2-3, Daniel 2 :20-23 et Jérémie 33 :3. Ce sont des versets qui s’articule sur la connaissance et la révélation des choses cachés. Durant nos temps de prière, nous allons demander à Dieu de nous dire, de nous montrer et de nous faire toucher les choses qui ont été faites et dont nous n’avons aucune connaissance afin de mener à bien cette mission. D’accord ?

Nous : D’accord.

Pasteur Lilian : C’est un jeûne de 21 jours que nous ferons de 24h à 18h sans boire ni manger, sauf situation exceptionnelle, en cas de maladie ou dans le cas de Leslie qui allaite, elle coupera son jeûne autour de 15h. Durant tout le travail, abstenez vous d’alcool, de cigarette et de toutes situations qui pourrait vous distraire. Tenez vous loin des médisances et des accès de colère. Soyez en constante état de louanges et d’adoration pour vous maintenir dans la présence de Dieu et je ne veux surtout pas des rapports sexuels illégitimes.

Alvine : Qu’entendez vous par là ?

Pasteur Lilian : Que ce qui ne sont pas mariés ne doivent en aucun cas avoir des rapports sexuels avec leurs partenaires car ce sont des portes d’ouverture à l’ennemi.

Paul : C’est pour ça qu’on dit aux gens d’épouser les femmes mais ils aiment les choses occultes. Voilà les vérités ici. Continuez homme de Dieu, je vous suis très bien.


Alvine et moi l’avons regardé de travers pendant que Princy, Benjamin, Karl et l’ancien souriaient. Le pasteur a continué avec les recommandations et nous avons prié pour présenter le travail à Dieu. Puis nous avons prié pour nous séparer. Nous commençons dans deux jours histoire de nous organiser comme il faut en interne.


UNE SEMAINE PLUS TARD


**LOYD MBAZOGHO**

Aujourd’hui c’est vendredi et il est 14h. Je ne me sens pas bien depuis le réveil mais j’ai forcé pour venir au boulot. En matinée j’ai essayé de travailler mais mon état s’est empiré avec les heures. Tout le monde m’a conseillé de rentrer à la maison et j’ai finalement décidé de le faire.


Arsène : Tu seras à la prière le soir ?

Moi : Oui en principe, je ferai tout pour y être. Mais quand tu seras en route pour là-bas, appelle moi pour avoir ma position. 

Arsène : Ok. Soit prudent au volant et tâche de te reposer en rentrant.

Moi : D’accord .


Je me tourne avec mes affaires en mains et je sors pour me diriger vers le parking où se trouve la voiture. Je monte et dépose mes affaires sur le siège passager avant de récupérer mon téléphone et regarder si Janaï a pris la peine de répondre à mon message ou si nous sommes toujours au point mort. Après avoir discuté entre nous et avoir vu le pasteur, nous avons décidé de nous mettre ensemble et ce depuis un mois maintenant. La relation est chaste et à part un baisé rapide que nous avions échangé il y trois semaines, nous n’avons rien fait de plus. Seulement depuis une semaine on s’est embrouillé à cause de Lucrèce. Enfin, elle ne sait pas que c’est Lucrèce la fille qui était passée à la maison. Je m’explique. Nous avons commencé le programme à l’église avec les autres le vendredi dernier et comme je lui avais dit que j’allais faire un jeûne et tout, elle s’est proposée de passer à la maison le même jour pour me faire à manger et nettoyer la maison car je lui avais dit que je n’avais pas eu le temps de le faire les deux dernières semaines. J’avais laissé la clé chez le boutiquier qui la connait bien et j’avais laissé des consignes. En rentrant ce jour autour de 19h, fatigué et affamé, je l’avais trouvé assise sur le canapé avec sa tête des mauvais jours. Elle n'avait pas répondu à ma salutation et direct c’était les hostilités.


Janaï : Tu vois quelqu’un d’autres Loyd ?

Moi : (Surpris) Pardon ?

Janaï : Je t’ai posé une question.

Moi : Non.

Janaï : Non ?

Moi : C’est ma réponse.

Janaï : Qui a donc fait le ménage ici ?

Moi : Bah c’est toi. N’est-ce pas pour ça que tu es venue ?

Janaï : Je n’ai rien fait dans ta maison. Quelqu’un d’autre l’a fait et la bonne dame a laissé un mot sur la table.


Je me suis dirigé vers la table en question et j’ai vu les deux post-it posés dessus à côté de ce que j’imaginais être une table dressée. ‘’Bonsoir Loyd, je suis désolée d’être passée une fois de plus malgré notre dernière conversation. Je sais que tu as commencé le jeûne à l’église et je sais combien de fois il peut être pénible alors j’ai pris la liberté de t’apporter les bouteilles de lait caillés que j’ai mis au frigo et quelques fruits également pour que tu puisses couper le jeûne avec. Une fois sur place, je n’ai pas pu m’empêcher de nettoyer la maison et faire à manger. Je te jure que mon intention n’est pas de te déranger. Bon jeûne à toi. L. ‘’


Après avoir lu j’avais gardé le silence.


Janaï : Tu n’as rien à dire ?

Moi : Non.

Janaï : Non ? C’est qui cette fille ?

Moi : C’est personne.

Janaï : Tu te fiches de moi c’est ça ?

Moi : (Silence)

Janaï : Ok.


Elle a ramassé son sac et elle est partie chez elle en ruminant. Je ne voulais ni me prendre la tête ni lui dire l’identité de la personne qui avait préparé parce que cela aurait appelé d’autres questions auxquelles je n’aurais pas pu lui répondre. Lucrèce n'avait plus mis les pieds chez moi depuis la fois où je l’avais eu au téléphone par le canal de ya Leslie. Elle n’était même pas venue récupérer la valise de vêtements qu’elle avait déposé à son dernier passage. Je ne l’avais même pas revu depuis la fête chez eux alors j’étais surpris de faire ce constat. J’étais allé me laver et j’avais regardé au frigo. Il y avait une salade de fruits dans un bol, d’autres fruits frais à côté et trois grandes bouteilles de lait caillés. Je n’avais pas fait le difficile et je m’étais servi pour apprécier les choses qui tombaient à point nommé. Toute la maison était propre et sentait bon, mes draps frais et ma lessive faite. Le courage de m’énerver avec elle, je ne l’avais eu parce que franchement j’avais apprécié le service. 

J’avais essayé de joindre Janaï la même nuit et elle ne m’avait pas répondu. Le samedi et le dimanche à l’église elle m’avait évité et depuis lors c’est le statut quo. J’ai appelé et écrit en vain et là je vois qu’elle n’a toujours pas répondu à mon message que je lui ai fait ce midi lui disant que je ne me sentais pas bien. 

Je pose donc mon téléphone et mets le cape pour la maison. En descendant du véhicule, j’aperçois les tenues que j’ai portées cette semaine à la corde de même que la tenue du lycée Nelson Mandela sur un cintre. Je comprends tout de suite que Lucrèce est à l’intérieur. Je soupire et ouvre la grille, sa basket et ses chaussettes sont dans un coin. Je ferme derrière moi et je me déchausse avant de poursuivre. La porte du salon était entre-ouverte, je la pousse et rentre et la bonne odeur de nourriture qui me frappé aux narines m’informe qu’elle est en train de préparer. Son sac est posé sur les coussins et il y a deux livres et un cahier ouvert sur la tablette, ainsi que des stylos. 

Je jette un coup d’œil la cuisine et elle n’y est pas. Je poursuis mon chemin et je la trouve coucher sur mon lit le string à l’air bougeant ses pieds au rythme de la musique qui passait à fond dans ses écouteurs. Madame avait un de mes polos sur le corps et un stylo à la bouche en train de regarder un cahier couchée sur son ventre. Je l’ai regardé un bon moment avant de saisir la porte et la faire claquer. Cela l'a sursauté avant d’attirer son attention vers moi. Elle s’est rapidement redressée en retirant ses oreillettes. Elle a également essayé d’ajuster le polo sur elle pour cacher ce qui pouvait l’être. Je l’ai fixé intensément et elle a baissé la tête pour regarder ses pieds.


Moi : Qu’est-ce que tu fiches ici ?

Lucrèce : (Silence)

Moi : (Élevant la voix) Je t’ai posé une question Lucrèce.

Lucrèce : (Sursautant) Je, je .

Moi : Je, je quoi ? Je ne t’ai pas dit que je ne voulais plus te revoir ici ?

Lucrèce : (Silence) 

Moi : Dégage d’ici .


Elle a levé la tête pour me fixer dans les yeux.


Moi : Je t’ai demandé de dégager immédiatement de cette chambre et c’est la dernière fois que je t’y trouve.


Une larme s’est échappée de son œil droit et elle l’a essuyée avant de ramasser ses affaires sur le lit et de passer à côté de moi en silence. Le bruit de la porte s’ouvrant et se fermant derrière moi m’a informé qu’elle était sortie de la chambre. Je me suis passée la main sur le visage en soupirant puis j’ai desserré ma cravate et l’ai retiré pour la poser sur la chaise à côté en même temps que ma veste et mon sac que j’avais à la main. J’ai commencé à sentir la chaleur alors j’ai déboutonné les deux derniers boutons de ma chemise. J’ai entendu le bruit de la porte derrière moi.


Moi : (Me retournant) C’est quoi que tu n’as pas


Je n’ai pas pu finir ma phrase car elle est rentrée dans la chambre et est venue m’embrasser sur la bouche. L’effet de surprise m’a empêché de réagir. Au bout de quelques secondes d’inaction de ma part, elle s’est détachée de moi et nous nous sommes fixés dans les yeux en silence. Elle a fini par se retourner et a voulu sortir de la pièce mais je l’ai retenue et plaquée contre le mur avant de d’écraser mes lèvres contre les siennes. Seigneur, depuis le temps que je rêve de faire ça. Nos langues ont commencé à se tourner autour et nos mains se déplacer fébrilement sur nos corps. Très vite nos vêtements de sont retrouvés au sol et j’ai déchiré son string qui a suivi le même sort. Elle s’est mise à parcourir mon torse de baisers avant de se baisser pour retirer mon calcif. Mon cerveau s’est mis à tourner à vive allure et il s’est éteint quand sa bouche s’est posée sur ma verge tendu. Le Seigneur n’a qu’à me pardonner, c’est plus fort que moi…


SECONDE CHANCE