Chapitre 14: Le lâche

Ecrit par Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 


****Chapitre 14 : Le lâche****


<<Mieux vaut poltron pour durer, que téméraire pour crever.>>


Auteur inconnu...


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Je perdis le contrôle. Je commençai à geindre dans tous les sens. Ces derniers temps, il y avait eu plus de peine que de bonheur dans ma misérable vie et tout cela était sur le point de me détruire  psychologiquement. Si et seulement si Awa m'avait écoutée, elle n'allait pas de nouveau se retrouver dans cette situation; enceinte en plus. Mais comme on le dit, les liens de sang sont toujours indéfectibles et quoi qu'il arrive, je ne la laisserai jamais sans lui apporter mon aide. Je devais donc tout faire pour la tirer de là. 

Je sortis de la cuisine et allai dans ma chambre pour changer mes vêtements pour ensuite me rendre au CHU. Une fois à l'intérieur, Théo frappa à ma porte. Je fis la sourde oreille et le laissai faire. Lorsqu'il eut  marre, il rentra et me vit en train de m'habiller. 


  - Béné, je suis désolé. Ce n'est pas ce que tu crois. Dit-il d'une voix culpabilisante. 


 Je me contentai de finir de m'habiller sans me soucier de lui. Ensuite je pris mon sac à main puis le dépassai. Il me prit par les mains. Je ne lui laissai plus  l'occasion de me raconter des balivernes. 


  - Écoute Théophile. S'il te plaît, je n'ai pas la tête à ça. Laisse-moi passer. 

  - Mais écoute-moi au moins Béné...

  - Je ne veux pas t'écouter Théo! Criai-je. Maintenant je peux partir? 

  - OK. Mais je peux savoir où tu vas? 

  - Dans tes rêves. Va courir derrière celle que tu défonçais.


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  - Qu'est-ce qui s'est passé Dalila? Où est Awa? Lui demandai-je, très inquiète.

  - Elle est en salle de réanimation. Les médecins disent que son état est grave et qu'elle risque de perdre la vie elle et le bébé. Titi l'a plusieurs fois frappé dans le ventre. Après il s'est enfui. 

  - Hum. Seigneur! Ait pitié de nous. Sauve là s'il te plaît. Il va me payer ce fils de pute! 

Mais dis-moi, Où sont Letho et Nadine?

  - Les médecins nous ont remis une ordonnance. Ils sont donc partis à la pharmacie pour payer les médicaments. 

  - Okay. Accompagne-moi au bureau des médécins, on va s'informer sur son état de santé. 


Une fois chez eux. 


  - Mademoiselle, votre sœur a malheureusement perdu son bébé. Elle a eu des graves blessures à la tête et des déchirures internes dans le ventre. Pour lui éviter de beaucoup souffrir et aussi pour accélérer le processus de guérison des organes touchés, nous l'avions mise dans un coma artificiel de soixante douze heures avec son accord. Elle a vraiment besoin de repos. 

  - Le coma docteur? Et si elle ne se réveille plus? 

  - Ne vous inquiétez pas. Nous la surveillons de près. Avec les soins que nous lui prodiguons, je pense qu'elle s'en sortira. Elle a vraiment besoin de repos pour récupérer. C'est le seul moyen pour l'aider à revenir parmi nous. Donc soyez rassurées. Vos sœurs nous ont dit que c'est son mari qui est responsable de son état. Cela est vraiment inadmissible. Nous ne pouvons pas laisser passer cela. Du coup, j'ai contacté la police. Ils seront là d'ici peu. 

  - Hum. Merci docteur pour vos efforts. J'espère qu'elle s'en sortira. Il faut qu'elle s'en sorte. Cela fait quelques mois seulement que nous avons perdu notre grand mère. Elle doit vivre docteur. Nous ne pouvons pas la perdre aussi. 

  - Calmez-vous mademoiselle. Priez pour elle. Ça ira. 


Une infirmière entra et informa le docteur que la police était là. Il lui demanda de faire entrer les agents...


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Un mois plus tard....


 Titi était toujours en cavale. La police n'avait toujours pas réussi à mettre la main sur lui. Quant à Awa, elle se remettait petit à petit de ses blessures. Les médecins avaient jugé nécessaire de la garder  encore en observation pendant quelques jours . J'avais tout laissé pour m'occuper de son restaurant et de la famille le temps qu'elle  récupère. Pour cela, j'aménageai chez elle; ce qui n'était pas le goût de Théophile mais cela m'était égale ce qu'il en pensait. Il me suppliait sans cesse et des fois il posait des actes nobles et galants pour attirer mon attention sur lui mais sincèrement avec tout ce qui m'arrivait et aussi ce qu'il m'avait fait, je n'avais plus envie de lui faire confiance. J'avais même refusé le coup de main financier qu'il m'avait proposé pour résoudre la facture d'hôpital d'Awa. 


J'avais une idée en tête; me refaire une autre vie sans Théophile. J'avais fini par me mettre à l'évidence que je ne pourrais plus compter sur lui comme avant vu ses réactions vis à vis de moi ces derniers mois. Alors, je décidai d'activer le plan B de mes projets. 


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Aurélie habitait dans un quartier résidentiel au centre ville. Je m'étais bien assurée qu'elle était là bien avant d'emprunter le taxi qui me déposa à sa devanture. Il sonnait dix-huit heures. J'avais confié le restaurant à Letho pendant mon absence. Je comptais sur lui pour qu'il s'en occupe bien.


Je saluai le vigile à l'entrée de la maison d'Aurelie. Ce dernier me posa une multitude de questions avant de me laisser entrer. L'on aurait cru qu'il travaillait pour les services secrets américains. Mais il avait pleinement raison. Il ne faisait que faire son travail. Les riches ne blaguent pas en matière de sécurité...


Aurélie était la seule amie que je m'étais faite à l'Université. Malgré la différence de classe sociale qu'il y avait entre nous, nous nous entendions très bien. C'était la fille du consul gabonais. Je l'avais rencontrée pour la première fois à l'université en compagnie de Théophile. Elle m'avait approchée et m'avait demandée des informations concernant les inscriptions; ce que je lui donnai sans hésitation. Plus tard, nous nous étions retrouvées dans la même salle de classe, d'où notre amitié. 

Aurélie est une personne un peu renfermée sur elle même. Pour cela, elle n'avait pratiquement pas d'amis à part moi. Nous passions la plupart du temps ensemble aux heures creuses. Un jour, je lui parlai de Théophile et de ma situation. Elle n'épousa pas le fait que je sortais avec un homme marié qui en plus n'habitait pas au pays. Par expérience, elle me narra la passion qu'avait vécue ses parents et qui avait fini à queues de poissons à sa naissance. Au fait son père était marié avant de rencontrer sa mère qui était plus jeune à l'époque. Ils avaient entretenu des liaisons secrètes jusqu'à ce que sa mère ne tombe enceinte. C'était là que les problèmes naquirent et finalement à la longue son père perdit les deux femmes dans une bagarre mortelle...


  - Est-ce que le compte est bon mon amie? Me demanda-t-elle après m'avoir remis une enveloppe contenant les billets. 

  - Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas besoin de compter. J'ai confiance en toi Aurélie. Merci pour tes conseils. Sans cela, je n'économiserai pas cet argent là. Cela va beaucoup m'aider. J'en ai vraiment besoin. 

  - Ah je t'en prie. Mais dis-moi, qu'en feras-tu? Puisque tu as décidé d'arrêter les cours. 

  - Ah tu sais, je dois aider ma famille à présent. Je compte créer quelque chose qui me rapportera. Je pourrais reprendre les cours après. Pour l'instant, je suis en train de réfléchir.

  - D'accord. Je vais voir dans quelle mesure je pourrais te filer un coup de main. Je suis vraiment désolée pour tout ce qui t'arrive en ce moment.  En passant, Oliver n'arrête pas de demander d'après toi. Je lui ai finalement donné ton numéro pour qu'il me laisse tranquille. 

  - (Rires...)

  

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Je me rendis à la villa pour prendre quelques affaires avant d'aller au restaurant. À peine au portail qu'une grosse cylindrée m'apostropha. L'ex femme de Théophile sortit avec deux autres femmes. Je n'eus pas le temps de fuir. Elle me gifla au point où mon sac à main tomba par terre et que je le suivis ensuite. Elles se jetèrent sur moi et me battirent sans arrêt. J'avais de la peine à me débattre et mes cris ne pouvaient guère les arrêter. Les badauds nous encerclèrent mais aucun d'entre eux n'était venu à mon secours. Peu de temps après, Théophile arriva dans sa voiture. Dès qu'il comprit ce qui se passait, il rebroussa chemin.  J'entendis la foule crier sur moi que je méritais ce qui m'arrivait. Certains s'étaient même allés jusqu'à les inciter à me tuer comme ça, cela m'apprendrait.


 Ma vision devint floue et je parvins à voir difficilement. Elles avaient arrêté de me bastonner. J'entendis une voix.


  - C'est la police, dispersez-vous! Allez! Exécution immédiate ! Quant à vous quatre, nous allons vous embarquer au commissariat. 

  

Je sentis quelqu'un s'accroupir à mes côtés. Il essuya le sang qui avait inondé mon visage. Je le reconnus à travers sa voix. 


  - Ne t'en fait pas Béné. C'est fini. Ça va aller. La police se chargera de tout. Aurélie m'a indiqué chez toi et je voulais te faire la surprise. Quand j'ai vu ce qui se passait, j'ai immédiatement appelé la police. Je suis vraiment désolé. 

  - Oliver? Dis-je en me jetant dans ses bras tout en pleurs...


À suivre...


Ecrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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