Chapitre 14 : Sauver son mariage
Ecrit par kaynaliah
******Abbi*****
Ce baiser me plaît autant qu’il me dégoûte. Serge est mon mari et je
l’aime mais je ne peux pas continuer comme ça avec lui. On ne peut pas
continuer ainsi. Il me considère comme un acquis. Il pense que je vais
boire ses paroles peu importe ce qu’il me dit. J’ai beau cherché au fond
de moi mais je ne retrouve plus l’homme dont je suis tombée amoureuse
il y a 10 ans. Je ne retrouve plus cet homme avec qui j’ai accepté de
lier ma vie à jamais. Je ne retrouve plus l’homme que j’aime tout
simplement. Physiquement
, il est toujours le même mais sa
personnalité a tellement changé. J’ai peur de finir par prendre goût à
ce qui se passe et prends donc peur. Je le repousse tout simplement et
garde mes yeux baissés. J’ai trop honte d’affronter son regard après ce
qui vient de se passer. La réalité me revient en plein visage comme un
coup de fouet.
-« Je suis désolé. Je ne sais pas ce qui m’a pris »
Je lève à nouveau mes yeux vers lui et le fixe. Plus je le regarde,
plus j’ai l’impression de voir mes idées s’éclairer. Je me mets à
rigoler toute seule avant d’applaudir dans la pièce comme une folle.
-« Tu mérites vraiment un oscar pour ta prestation »
-« Pardon ? Tu es sûre que tu vas bien Abbi ? »
-« Je vais très bien Serge. Je me rends juste compte que tu me prends vraiment pour une conne depuis toujours »
-« Je ne te suis pas »
-« Tu es vraiment prêt à tout pour me faire croire en ta bonne foi. Tu as failli me manipuler comme une idiote »
-« Mais de quoi tu parles Abbi ? »
-« Je parle de ce baiser Serge. Je veux juste que pour une fois dans ta vie, tu sois honnête avec moi. »
Il se rapproche de moi et tente de me prendre les mains mais je
m’éloigne rapidement de lui. J’essuie les larmes de rage qui coulent sur
mes joues. Je vais à la cuisine me prendre un verre d’eau et reprendre
mes esprits avant de revenir au salon m’asseoir et me mettre face à
lui.
-« Serge, il est temps que tu agisses comme un homme. J’ai
besoin de savoir qui tu es vraiment. Il est clair que tu m’as montré
une façade de toi qui ne te correspond pas du tout. Par ta faute, je
suis la risée dans tout Libreville et même plus. Tu as donné
l’opportunité à tellement de personnes qui ne me veulent pas du bien de
m’atteindre. J’ai toujours été une personne calme n’aimant pas les
problèmes et toujours en quête de paix. C’est à cause de ça qu’on me
surnomme toujours l’assistante sociale car j’ai horreur des problèmes »
-« …… »
-« Je t’ai rencontrée et je suis tombée amoureuse de toi. On a fait
sept ans ensemble avant de nous marier. On va avoir des enfants Serge.
Nous allons être une famille certes pas comme les autres mais c’est
comme ça. Au nom de l’amour que tu portes à nos enfants, dis-moi la
vérité je t’en supplie »
-« Abbi je ne vais pas te mentir. Je t’aime
plus que tout. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée. Pourquoi
je t’ai été infidèle ? Je l’ignore. Peut-être pour me prouver que je
pouvais être plus homme que je ne le pensais. Je n’arrive même pas à
expliquer toute cette douleur que je t’ai infligée. Je me sens minable
chérie. Je suis vraiment désolé pour tout. J’ai eu honte et vraiment
pris conscience lorsque j’ai entendu les vœux de mariage de ton père. Je
te demande pardon Abbi. Donne-nous une autre chance je t’en prie »
Il se lève et viens se mettre à genoux devant moi tout en posant ses
mains sur mes cuisses. J’ai les yeux baissés qui s’embuent de larmes.
J’ai mal. Je me demande avec quel type d’homme j’ai vécu pendant 10
ans.
-« Il y en a eu combien en 10 ans de relation ? »
-« Enormément »
Koum koum koum
-« Tu es vraiment un irresponsable Serge. Qui ne me dis même pas que tu
ne m’as pas refilé une maladie ou MST ? Tu as tant joué avec nos vies ?
»
-« Je te jure que je me suis toujours protégé »
Koum koum koum. Je me suis levée et l’ai giflé encore une fois. Il s’est levé et je me suis mise à rouer son torse de coups.
-« J’en ai rien à foutre de tout ça Serge. J’en ai rien à cirer. »
-« …. »
-« Je te déteste vraiment. Je ne veux plus être mariée à un porc comme toi. Tu es un gros malade. Un obsédé »
-« Je te demande pardon Abbi. Je suis désolé. Je ne peux pas te laisser
partir Abbi. Tu es ma femme. On s’est promis de passer toute notre vie
ensemble »
-« C’était avant que je ne sache que durant toute notre vie, tu m’as menti et trompée »
-« Tu es ma femme Abbi. C’est toi que j’ai choisi comme partenaire de
vie, mère pour mes enfants. Oui j’ai déconné mais je veux rectifier le
tir et te prouver que je peux être celui que je suis censé être. Je
t’aime plus que ma vie et ces enfants à naître bientôt sont les fruits
de cet amour que j’ai pour toi. Je veux qu’on reparte sur de bonnes
bases. Je veux que tu me pardonnes. Abbi j’ai besoin de toi. Pense à
notre famille. »
-« As-tu pensé à tout ça lorsque tu visitais les
cavernes de tes pétasses ? Et le clou du spectacle revient à ton
aventure avec Laurel. J’aurai peut-être pu te pardonner tout le reste
mais ça jamais »
-« Abbi… »
-« Je ne veux même pas entendre tes
salades Serge. Elle est venue chez moi. Je l’ai bien traitée alors que
tu la sautais derrière et aujourd’hui elle me ridiculise partout par ta
faute »
-« ….. »
-« Si tu m’aimes vraiment, laisse-moi partir je t’’en prie. Notre mariage est mort »
-« Je ne peux pas »
-« C’est la seule chose que je te demande Serge. Libère-moi je t’en supplie »
-« ……. »
-« L’amour seul ne suffit pas dans une relation malgré tout l’amour qu’on peut se porter »
Je crois bien que cette conversation nous a sonnés tous les deux. Nous
sommes restés quinze minutes sans rien dire. J’essayais de me calmer car
j’étais enragée par cette discussion. Je me suis vite énervée et ce
n’est pas bon dans mon état. Serge débarrasse tout ce qui se trouve sur
la table et fais même la vaisselle. Il vient se rasseoir à mes côtés
lorsque je ressens des petites douleurs dans mon bas-ventre mais qui
passent très vite.
Serge a mis un film devant lequel je me
suis endormie comme une grosse masse. Une douleur au niveau du bas
–ventre me réveille en sursaut. Les filles bougent beaucoup dans mon
ventre. Je fais un tour aux toilettes et en sortant de là, je me sens
très étrange. En revenant au salon, je constate que Serge est endormi
sur le canapé en position assise le pauvre. Je prends une couverture et
le couvre avec avant de monter dans ma chambre. Je tente de m’endormir
avec d’énormes difficultés. J’ai surtout mal au bas-ventre. Je commence à
avoir un mauvais pressentiment. Je crie le nom de Serge de ma chambre à
trois reprises et il ne tarde pas à se montrer. Il m’aide à m’apprêter
et je lui dis de prendre la valise des filles malgré tout car on ne sait
jamais.
J’ai été prise en charge dès mon arrivée à l’hôpital.
Serge s’est occupé de la paperasse avant de me rejoindre en salle
d’observations où j’attendais un gynécologue. Il va commencer une
échographie pour voir ce qui se passe à l’intérieur. Je suis anxieuse et
prie intérieurement. J’espère que mes enfants ne sont pas en danger.
-« Eh Abbi calme-toi. Tu n’es pas seule »
-« Je suis anxieuse »
-« Je sais. Moi aussi. Mais restons positifs. Nous sommes une famille et affronterons quoi qu’il arrive ensemble »
-« Merci »
Nous sommes interrompus par le gynécologue.
-« Bien. Nous allons vous garder ici car vos filles s’apprêtent à arriver »
-« Quoi ? »
-« Vous allez donner naissance dans quelques heures »
-« Seigneur »
-« Serge »
-« Tout va bien se passer ma chérie. Je suis là »