Chapitre 15

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 15 : On va patienter.





*** Chidi ***





Aujourd'hui je me réveille de mauvaise humeur, cécile et moi nous nous sommes disputés hier. Du coup, on a dormi chacun de son côté du lit. Je me suis levé aujourd'hui et je n'ai même pas voulu la réveiller.


Pourquoi on s'est disputé ? La même chose.

Toujours cette histoire de travail qui ne cesse de prendre place. Elle pense que je suis égoïste et peut-être que c'est comme ça que je parais sur ce sujet mais je ne veux pas de cumul pour elle. Quand on s'est connu elle apprenait encore, elle terminait ses études je veux dire. 


J'ai travaillé avant elle, ce qui fait qu'elle a durement cherché le boulot déjà que c'est difficile au Gabon. Elle n'a jamais voulu que je l'aide à chercher ou à faire quoi que ce soit, elle m'a toujours dit qu'elle veut s'en sortir indépendamment de ma personne quoique je puisse légèrement l'aider. 

Du coup , quand elle a fini par trouver le boulot elle était bien heureuse et chaque jour qui passe et elle s'est donnée pour aujourd'hui avoir le poste qu'elle a. Elle a vraiment beaucoup travaillé, elle le mérite. 

Ma femme Est très ambitieuse, ce qui fait que en parallèle elle a développé ces petits business elle-même sans jamais demander mon aide bien sûr. 

À l'heure d'aujourd'hui, elle a sa petite entreprise qui grandit parallèlement à son travail où elle grimpe les échelons et parallèlement aussi à ces autres petits trucs. Je lui ai proposé de l'aider, d'investir ou du moins de placer quelques personnes là-dessus pour que ça aille vite mais elle a refusé disant qu'elle veuille se débrouille elle-même. En fait, ce n'est pas qu'elle refuse que je l'aide, je peux bien l'aider mais pas dans le substantiel. Je comprends et je loue fortement sa façon de faire car rares sont ces femmes qui refusent de réussir de par  les relations de leur mari. Les femmes d'aujourd'hui veulent tout sur un plateau.


Bref, voyant comment les choses se passent, voyant que tout se passe bien, je lui ai demandé de laisser son boulot et se focaliser sur son entreprise. En fait, je ne veux pas qu'elle se fatigue à faire des va-et-vient, je veux juste qu'elle donne toute son attention et tout son temps à ce qu'elle tente de construire.  Chose qu'elle ne comprend pas !! 


L'entreprise dans laquelle elle travaille est en train de préparer une cession ou je ne sais trop quoi ce qui fait qu'elle donne tout son temps là-bas mais aussi dans son entreprise, elle est dispersée. Elle travaille trop, mais vraiment trop et moi ça m'agace. Elle n'a pas le temps pour elle mais encore moins pour moi. Je ne dis pas qu'elle va être là H24, qu'elle ne doit rien faire de sa vie non, ce que je dis c'est que j'ai aussi besoin de ma femme et j'ai aussi besoin qu'elle se repose et prenne du temps pour elle... pour notre famille.


Comment penser famille même quand elle s'est plongée dans un plan de carrière ?

Personnellement, je pense qu'elle s'est plongée à l'intérieur juste par rapport à la situation qui nous a tous les deux fait du mal.  Elle pense trouver distraction, elle pense changer les idées dedans et au final elle nous met en dernier plan. Je respecte ses ambitions et son travail mais j'ai aussi besoin qu'elle comprenne ce que je dis. 


La thérapie qu'on suit nous va bien, ça me soulage et elle aussi d'ailleurs. Ça me fait vraiment du bien, ça a fait sortir des choses cachées  et ça a ôté la douleur qui était enfuie. Ça nous a rapproché sauf que ce côté travaille demeure, elle me demande de la laisser terminer et elle s'excuse mais bon.... Je suis fatigué.


Je suis très grincheux aujourd'hui et désagréable avec mes employés d'ailleurs. Ils n'ont rien fait de mal, je ne suis juste pas d'humeur parce que Cécile et moi ne nous sommes pas parlé depuis hier et il est bientôt midi déjà.


[ Toc toc ]



Moi : Oui.


Marine : Veuillez m'excuser...


Moi : T'ai-je demander de rentrer ?


Marine ( petite voix ) : Désolée.


Moi ( soupirant ) : Qu'y a-t-il ? 


Marine : C'est par rapport à votre réunion, bientôt la pause donc j'aimerais savoir si je la maintiens pour maintenant ou après.


Je regarde l'heure pourtant je viens de le faire. 


Moi : Mets la à 13h, s'il te plaît.


Marine : D'accord monsieur.


Moi : Merci.


Marine : Monsieur ?


Moi : Oui Marine, qu'est-ce qu'il y'a ?


Marine : Je peux vous apporter quelque chose à manger ? 


Moi : Non, merci.


Marine : Sûr ? Vous avez l'air vraiment ailleurs .


Moi : Oui, je me servirai un verre de vin.  Veux-tu d'ailleurs me l'apporter, cette bouteille ?


Elle est allée jusqu'au bar prendre la bouteille et le verre.


Marine ( posant la bouteille ) : Puis-je vous servir ?


Moi : Non, Merci Marine.


Marine : Veillez m'excuser monsieur, puis-je vous poser une question ?


Moi : Vas-y.


Marine : Vous semblez ailleurs, bizarre, permettez moi de vous demander si quelque chose vous tracasse. 


Moi ( regard sévère ) : ...


Marine ( reculant ) : Navrée, veuillez m'excuser.


Moi : Marine.


Marine : Monsieur ?


Moi : Je vais bien, merci de t'inquiéter et navré de vous infliger mon humeur.


Elle a simplement esquissé un sourire avant de sortir. C'est ma secrétaire personnelle, j'apprécie sa personne et son travail encore plus. 


Je suis allé vers mon frigo pour prendre quelques boules d'aubergines crues, on les mange comme ça chez nous parfois. Un bon verre de vin et mon assiette d'aubergines, je ne veux rien de plus pour l'instant. Je n'ai pas très faim en plus.


J'ai tenté d'appeler Cécile mais ça a sonné en vain.

Je ne sais si elle est occupée ou si elle ne veut pas me parler mais ça sonne dans le vide en tout cas.





*** Cécile ***





Imelda :  Alors, qu'est-ce qui s'est dit ?


Moi : Rien que l'on ne…


Narcisse : Bonne chance Cécile.


Imelda :  Ne t'occupe pas de ce qu'il dit, je suis sûre que c'est toi qui va diriger cette putain d'entreprise

 Il n'a tellement pas le niveau.


Moi : Tu le dis parce que tu es mon amie.


Imelda : Du tout, on connaît comment tu es arrivée ici et surtout nous connaissons le travail que tu as abattu donc crois moi que ce sera toi.


Moi : On connaît comment on voit les femmes ici. Et si je ne suis pas choisie parce que je suis une femme ?


Imelda : Femme ou pas, Tu es celle qu'il faut. Bref, Chidi a appelé.


Moi : Qu'a-t-il dit ?


Imelda : Je n'ai pas pu répondre.


Moi : Comment ça ? Mon téléphone était avec toi pourtant.


Imelda : Oui mais je me suis déplacé un instant et c'est à ce moment-là qu'il a appelé. Quand je suis revenu ça sonnait mais je n'ai pas pu décrocher.


Moi : D'accord, je vais les rappeler.


On était en train de parler puis au lieu de le rappeler, j'ai eu une autre idée. Imelda c'est mon amie en plus d'être ma collègue, c'est peut-être la seule d'ailleurs. Je me suis excusée auprès d'elle et après j'ai quitté le boulot. J'ai rapidement faire un tour à l'endroit où j'achète souvent de quoi déjeuner quand je ne veux pas manger ce qu'il y a au restaurant du bureau puis, je me suis mise en route pour le bureau de Chidi. On s'est disputé hier, chacun a dormi de son côté du lit et ce matin on ne s'est même pas adressé la parole encore que je ne l'ai même pas vu partir. Toujours la même histoire, il veut que je quitte mon boulot .... bref ! On n'a pas pour habitude de rester sans se parler donc là, j'ai vraiment besoin d'entendre ta voix.


Évidemment c'est Marine qui m'accueille vu que c'est sa secrétaire. Honnêtement, quand tu regardes cette femme il y a de quoi être jalouse si elle travaille auprès de ton mari mais personnellement, je l'apprécie.


Moi : Il est là ?


Marine : Oui madame mais il est en réunion.


Moi : Veux-tu bien m'annoncer s'il te plaît ?


Marine : C'est que depuis le matin il est de mauvaise humeur et quand l'interrompt il n'aime pas et c'est encore pire, je crains de ne pas pouvoir le déranger à nouveau.


Moi : Je comprends, ne t'inquiète pas je te couvrirai. Si tu veux, lance juste l'appel et je parlerai.


Elle a opté pour la seconde option, elle a lancé l'appel par le fils et il a décroché.


Chidi : Je suis en réunion Marine.


Moi : Bonjour monsieur NOUAH.


Chidi : Cécile ?


Moi : Veuillez m'excuser, je sais que vous êtes en réunion mais j'ai quelque chose de très important à vous dire et ça ne peut pas attendre. Puis-je ?


Évidemment qu'il devrait écourter sa réunion pour moi, il a rigolé avant de me laisser rentrer.


Moi ( entrant ) : Bonjour tout le monde.


Eux : Bonjour madame NOUAH.


Chidi : Veuillez m'excuser je vous prie, nous faisons une pause. Marine vous dira quand revenir.


Eux : D'accord monsieur.


J'ai attendu qu'ils sortent et que la porte se referme derrière eux pour aller me jeter dans ses bras.


Chidi : À l'occasion de Quoi ce merveilleux baiser ?


Moi : Bonjour chéri.


Chidi : Bonjour Madame NOUAH.


Moi : Désolée d'avoir interrompu ta réunion.


Chidi : Mais non. 


Moi : Je ne sais pas si tu as déjà pris ta pause mais moi non donc, si me suis arrêtée dans un restaurant et j'ai pris quelque chose pour nous.


Chidi : Il ne fallait pas te déranger pour cela, tu pouvais simplement m'appeler et me demander de te retrouver à un endroit. En plus, j'ai tenté de te joindre tout à l'heure.


Moi : Je sais, désolée,  je n'étais pas à côté du téléphone. Et puis, je ne voulais pas que tu te déplace ou qu'on se retrouve à un autre endroit, je voulais venir te trouver ici. Tu n'aimes pas ?


Chidi : Non, au contraire. On ne s'est rien dit le matin donc crois moi que je suis heureux de te voir.


Moi : Mais pourquoi ne m'as tu pas réveillé avant de partir ?


Chidi : Vu à quel point on s'est pris la tête, je n'ai pas osé.


Moi : Je comprends.


Chidi : Par contre, tout à l'heure quand je t'ai appelé je pensais que tu ne voulais pas me répondre.


Moi : Mais non, tu sais très bien que je te répondrai toujours. J'étais juste pas à côté du  téléphone et quand Imelda me l'a dit, j'ai préféré venir ici une bonne fois.


Chidi : Tu m'as manqué.


Moi : Toi aussi chéri.


Chidi : Est-ce que tu te rends compte qu'on a même pas fait un jour sans se parler mais à peine quelques heures que le manque s'est fait ressentir.


Moi : On est accro l'un à l'autre, c'est inexplicable.


Chidi : Je n'en doute pas une seule seconde.


On a passé un très bon moment puis il m'a raccompagné à ma voiture.


Chidi : On se retrouve à la maison alors.


Moi : Eh , tu n'as oublié j'espère ?


Chidi :  Quoi donc ?


Moi : On va à l'église avec maman ce soir.


Chidi : Ah mais oui, j'avais complètement oublié.


Moi : Si on ne se pointe pas, nos oreilles vont chauffer.


Chidi : D'accord mais on se retrouve quand même à la maison ? On ne va pas se balader avec deux voitures.


Moi : Oui, après on va la chercher.


Chidi : D'accord, on fera comme ça.


Moi : D'accord.


Chidi : Au fait, c'était quoi la chose importante que tu devais me dire ?


Moi  : Ah , ça !! Je t'aime ... C'est ça la chose importante.


Chidi : J'ai aussi quelque chose d'important à te dire .


Moi : Dis moi donc.


Chidi : S'il y avait un mot plus fort que je t'aime, je te l'aurais dis.


Moi : Mais il n'y a que ça, à nous de mettre l'intensité par rapport à ce que l'on ressent.


Chidi : Approche... ( ce que je fais ) ... Je t'aime ( à mon oreille ).


J'ai frissonné.


Chidi : Juste ça que déjà tu frissonne ?


Moi : ...


Chidi : A ce soir mon amour.


Moi : D'accord.


Je suis montée dans la voiture, retour au bureau. Il n'est pas nécessaire que je précise que ma journée s'est bien terminée. 

Je n'ai pas fini la journée, on a tous les deux écourtés la journée pour se retrouver un peu plus tôt à la maison.


Quand l'heure est arrivée, nous sommes allés chercher maman et papa puis , direction l'église.

Après le culte, elle nous a présenté à son pasteur. J'avoue que c'était intéressant, je compte revenir. 

Après que Aïcha m'eût parlé la dernière fois, elle m'a demandé d'aller à l'église avec Chidi mais uniquement quand je le sentirai. Elle m'a dit de ne pas aller seulement parce que j'ai besoin qu'il fasse quelque chose pour mon foyer mais plutôt parce que je ressens le besoin d'être en sa présence. Nous sommes revenus du Nigeria depuis trois mois et c'est seulement aujourd'hui que je mets pieds dans une église.


On l'a déposé et avant de rentrer à la maison elle m'a demandé de descendre parce qu'elle voulait me dire quelque chose.


Moi : Tu me fais peur maman.


Maman : Tu vas bien ?


Moi : Bien sûr.


Maman : ...


Moi : Pourquoi tu me regardes comme ça ?


Maman : Tu ne veux pas me dire quelque chose ?


Moi : Quoi ? Je devrais te dire quelque chose ?


Maman : Huumm ! 


Moi : Qu'est-ce qu'il y'a ?


Maman : Tu es enceinte ?


Moi : Hein !?


Maman : Je te demande.


Moi ( amusée ) : Oh maman, arrêtes.


Maman : Tu ne me réponds pas.


Moi : Je ne suis pas enceinte.


Maman : Je t'ai longuement regardé tout à l'heure et j'ai l'impression que si. Le pasteur me l'a demandé aussi.

 

Moi : Je ne suis pas enceinte pas, je te le dirai si c'était le cas.


Maman : Pourquoi en es-tu si sûre ? 


Moi : Je suis en plein cycle.


Maman : Tu es en menstrues ?


Moi : Oui maman. 


Maman : Tu sais bien que tu peux être enceinte et voir tes règles.


Moi : Maman,  J'ai déjà été enceinte, je saurai si je l'étais quand même. Je connais mon corps.


Maman : Toutes les grossesses ne sont pas pareilles, tu peux ne pas avoir de symptômes surtout si tu fais un déni.


Moi : Un déni ? C'est absurde.


Maman : Il faudrait  faire un test, simplement.


Moi : Je ne me fie pas aux tests maman, je ferai une prise de sang si tu veux.


Maman : Tu es en menstrues, ils ne te feront aucune prise de sang sachant que tu en perds présentement que je sache. Combien de jours ?


Moi : Je suis à mon troisième jour.


Maman : On va patienter.


Un goût amer