chapitre 15

Ecrit par Lady_miinash21

Leila Aidara alias Pariss Diop


04h 27mn, il va bientôt faire jour. Je me dépêche de me lever et de m'habiller avant que mon client ne se réveille. Je fouille son pantalon et sa veste tombés au pied du lit, la vache, il a pas peur de sortir la nuit avec tout cet argent sur lui, en liquide en plus, des liasses de billets, hum comme je les aime, je les sens et pousse un soupir d'aise. 


Je me fige lorsqu'il grogne et se retourne de l'autre côté, ouf, heureusement pour moi. Je ramasse mon sac, y met la tunne, prend la clé de sa voiture et jette un dernier coup d'oeil à la chambre avant de sortir, en prenant soin bien sûr de lui laisser mes sous-vêtements comme souvenir. 


J'aurais du profiter de lui encore un moment, putain. Le mec, on dirait qu'il est plein aux as, j'avais une Audi A6 devant moi, une perle. J'ai presque couru vers la voiture pour m'en emparer tellement elle brillait. Je la caresse lentement et l'ouvre pour y pénétrer, elle fera partie de ma collection.


Arrivée chez moi, je me prélasse dans un bain moussant pour me soulager. C'est que mon client m'a littéralement achevé, il s'en ai pris avec une telle sauvagerie, ouh comme je les aime. 


Je m'habille et m'installe dans mon salon pour regarder mes factures et je tombe sur mon billet d'avion pour Dakar, mon vol est prévu pour demain après-midi. J'ai vraiment hâte d'y être, ce pays me manque beaucoup trop, bientôt quatre ans que je n'y ai pas mis les pieds. Les gens là-bas pensent que je suis morte, mes parents pensent que je suis morte. Mais tout n'était qu'un deal, un simple deal pour ruiner Ismaïla Junior Sy, mon ex mari et tant d'autres mecs fortunés que j'avais ciblé pour pomper tout leur argent et j'avais réussi, enfin en parti puisque je suis tombée amoureuse. 


Junior a bouleversé mes plans. Au début, je le voyais comme un looser, un 'yambar' de première, qui gaspiller son argent sans réfléchir et qui pourrait me remplir les poches à flots. Mais à force de vivre avec lui, j'ai appris à l'aimer, j'ai vu qu'il dépensait sans compter pour moi parce qu'il m'aimait, j'ai vu comment ses yeux brillaient lorsqu'il me regardait et je n'ai pas pu résister. Je l'aimais aussi, à un tel point...mais l'argent passait avant tout et au moment où je voulais le laisser tomber, j'ai découvert que j'étais enceinte de lui. Et comme par malheur, il a fallu qu'il découvre le résultat du test avant moi. Cette joie que j'avais vu dans ses yeux me fit flancher mais très tôt, mon boss, celui qui m'a initié dans tous ces trafics, me rappela à l'ordre, il me proposa d'avorter et bien que j'étais réticente au début, je finis par accepter pour l'argent car c'était primordial, en plus de ça, Junior venait d'obtenir son diplôme et mettait la main sur l'intégralité de son héritage, qui constituait beaucoup d'argent. 


Après l'avortement, je ne savais pas comment lui dire que j'avais tué son enfant et je ne pouvais pas non plus le lui jeter à la figure comme ça. J'ai donc fait appel à un "faux" médecin par l'intermédiaire de mon boss qui m'a rédigé un certificat médical attestant que je n'avais pas pu garder le bébé au risque de le mettre en danger et que j'ai dû l'enlever le plus rapidement possible. Lorsque j'ai mis Junior au courant et que je lui ai montré l'ordonnance, je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me crois et essaie de me réconforter alors que je venais de tuer son enfant. 


Suite à cela, nous sommes rentrés à Dakar et j'ai pu saisir l'occasion car il était plus facile pour moi d'obtenir les papiers de l'héritage qui se trouvait dans la maison de ses parents. Ça aurait pu être facile si Junior n'était pas devenu très, mais que dis-je ? Trop collant, à la limite obsédé. Il me suivait partout, me surveillait comme du lait sur le feu, faisait tout à ma place, et par tout, je sous-entends mon bain, mes repas, le ménage, mes courses...la liste est longue. Combien de fois m'avait-il trouvé entrain de fouiller ses affaires tellement il ne voulait pas me laisser toute seule pendant deux minutes ? J'ai dû patienter jusqu'à ce qu'il retourne en Angleterre pour récupérer ses papiers, pour pouvoir m'introduire dans l'ancienne chambre de ses parents et prendre le document qui était dans une sorte de coffre-fort dont le code n'était autre que la date de naissance de Junior. 


J'avais désormais obtenu ce que je voulais, mais le problème restait comment quitter Junior sans laisser aucune trace. Et c'est là que l'idée de me faire passer pour morte a titillé le cerveau de mon boss. Je n'avais rien à perdre, mes parents m'avaient laissé à mon propre sort, je n'avais ni enfants, ni mari, ni proches qui pourraient souffrir de ma perte, j'avais juste Junior et lui, malgré tout l'amour que je lui portais, j'étais prête à faire le sacrifice car l'argent et le luxe dans lequel je vivais, je ne pouvais l'abandonner du jour au lendemain. 


J'avais mis dans un endroit sûr tous les papiers de l'héritage et quelques autres paperasses qui me permetteraient de totalement disparaître de la vie de Junior. Lorsque je me suis assurée que tout était fin prêt, j'ai mis mon plan en exécution. Je me rappelle c'était un Mercredi matin, j'ai envoyé un message à Junior pour lui dire que je partais faire quelque courses et comme d'habitude monsieur m'appela et me donna mille et une recommandations et je lui repondit: 


-Ne t'inquiète pas mon coeur, tu me reverra à ton retour...


-....mais morte, avais-je ajouté après avoir raccrocher.


J'avais laissé tous les bagages que j'avais ramené dans la maison et je m'étais rendu dans une clinique privée où devait se passer ma soit disante mort. J'avais soudoyé le même médecin qui m'avait prescrit l'ordonnance de l'avortement et c'est vers midi, qu'il m'injecta un liquide qui selon lui devait faire effet en dix minutes et qu'après mon coeur cesserait de battre pendant quelques heures. J'eus juste le temps de l'entendre dire à Junior par téléphone que j'avais eu un arrêt cardiaque avant de sombrer dans un sommeil profond. 


J'entendais ses appels, ses cris et je sentais ses larmes mais je n'y pouvait rien. Je voyais mon corps étendu sur le lit, lui assis près de moi à me secouer pour que je me réveille et le docteur qui essayait de le résonner et lui faire comprendre que j'étais morte mais rien, j'étais juste spectatrice de ma propre mort. 


À mon réveil, j'étais dans une voiture qui roulait vers l'aéroport, direction la France où j'ai refait ma vie et amassé beaucoup plus d'argent. Je n'existais plus à Dakar, pour cette ville, pour Junior, pour mes parents et pour toutes les personnes que j'ai eu à y connaître, Leila Aidara est morte et enterrée. 


















Kalidou Bâ


J'ai accompagné Khadija à l'hôpital. Pendant tout le trajet, je ne sais pas mais, je sentais mon coeur battre frénétiquement. D'après ce que m'a dit ma tante (je l'appelle comme ça affectueusement, juste par respect), sa patiente s'appelle Kayni et elle est actuellement dans le coma. Mais je sens qu'il y a plus que cela, comme si elle risquait de mourir. Pourtant je ne connais même pas cette fille mais c'est comme si je ressentais ce qui lui arrive.


Je me retourne et vois Khadija qui a les yeux fermés mais une larme coule sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle a tellement souffert dans sa vie et maintenant qu'elle frôle la mort, elle devrait profiter des derniers instants mais le bonheur n'arrive pas. Cela me chagrine de la voir comme ça, mais je n'y peux rien. J'ai souvent essayé de la faire sortir, de l'amener à la maison voir mes parents, pour qu'elle essaie de se distraire mais rien, on voit sur son visage toute la tristesse qui l'anime. 


C'est dans ces pensées que je gare la voiture et descend rapidement pour suivre Khadija.

À l'accueil, on demande des renseignements sur la patiente et on nous indique le bureau du médecin qui l'a pris en charge. 


En y allant, je vois une jeune fille assise sur le banc entrain de consoler une femme. Je m'approche de plus près et reconnais ma cousine, Betty, mais qu'est-ce qu'elle fait là ? 


-Betty, c'est toi ? 


Elle relève la tête et me regarde l'air surprise puis s'approche de moi.


-Kalidou ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que t'étais à Londres. 


-Je suis rentré il y a deux semaines environ, j'accompagne docteur Khadija, tu sais celle dont je t'avais parlé, elle a une patiente qui a été admise içi en urgence...


-Ah, dit-elle d'une voix faible


-Et toi alors, qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as rien de grave j'espère ? 


-Moi non..., mais cette fille dans la chambre, si, me répondit-elle en désignant la chambre en question 


-C'est qui ? 


-Je ne la connais pas, je suppose que Dieu m'a mis sur son chemin pour que je l'aide. Elle s'appelle Kayni et ceux sont ses parents, dit-elle en me montrant du doigt la femme qu'elle tenait dans ses bras et un homme qui discutait sérieusement avec Khadija 


-Ah oui ? C'est donc elle la patiente de Khadija 


Je relève la tête et les vois qui s'approche de nous, Betty retourne s'assoir près de la dame. 


Khadija : Monsieur Geuye, voici Kalidou Bâ, neurochirurgien et kalidou voici Abdel Geuye, le père de ma patiente 


Pa Abdel : Enchanté, j'espère que vous réussirez à sauver ma fille, dit-il en me tendant la main 


Je la saisie en le regardant sans comprendre. Je regarde Khadija qui soupire et me dit 


Khadija : Oui, enfaîte le docteur vient de m'informer que Kayni est atteinte d'une tumeur cérébrale bénigne qui doit être enlever le plus rapidement possible et comme tu es un bon neurochirurgien qualifié, je préfère que ce soit toi qui l'opère. 


Euh...


-Mais bien sûr, ne vous inquiétez pas, je m'en charge. 


Ils soupirent tous les deux en même temps, une lueur d'espoir dans les yeux. 


-Cependant...


Ils relèvent les yeux vers moi comme si j'avais dit une horreur 


-Cependant quoi kalidou ? Me demande Khadija 


-Non...je veux dire, il va falloir la transféré dans un autre hôpital.


Pa Abdel : J'avais pensé à l'évacuer à l'étranger, laquelle me recommandez-vous ? 


-Je travaille à temps partiel dans un hôpital à Boston, vous pourriez lui préparer ses papiers et nous pourrions y aller dans les plus brefs délais.


Pa Abdel : Je vais m'occuper de tout et dans environ une semaine, elle y sera inchallah 


Khadija : Je me charge des dossiers médicaux.


Pa Abdel : Merci beaucoup docteur, vous ne savez pas à quel point je vous suis reconnaissant.


Khadija : Mais de rien, elle s'en sortira par la grâce de Dieu. 


-Amine. Pourrais-je la voir pour enfin mettre un visage sur le nom de cette jeune fille.


Pa Abdel : Elle est dans cette chambre.


-Merci 


J'avance vers la chambre et ouvre la porte pour y pénétrer. Je m'approche et découvre la jeune fille reliée à plusieurs fils, avec un visage d'ange dégageant une clarté et une innocence frappante. Elle dort paisiblement, innocemment et ses cheveux, en bataille ne gâche en rien sa beauté, je regarde son nez, sa bouche, mais putain qu'est-ce qui me prend ? Je suis troublé, je ne peux même pas détacher mes yeux de son visage tellement elle est captivante.


Tellement je suis absorbé que je ne remarque même pas son teint pâle et sa minceur qui vire à l'anorexie, je ne sais pas ce qu'il lui ai arrivé, ni à cause de qui, elle est là, mais cette personne n'a  vraiment pas de coeur. Et je sens une petite colère monté en pensant à ce qu'une personne ait pu lui faire du mal. 




















Moussa Diakité


Ismaïla est trop con, pourquoi il a fallu qu'il s'en prenne à sa femme ? Je l'avais prévenu pourtant, je l'avais mis en garde de ne pas la toucher. Mais de toute façon, il ne m'écoute jamais, il est trop têtu, résultat on vient de faire faillite et il est sûrement recherché par la police actuellement. 


Et en parlant d'eux, j'entends une sirène retentir. Je vais vers ma fenêtre et aperçois une voiture de police se garer devant chez moi, Oh mon Dieu, je suis dans la merde. 


J'essaie de me ressaisir et de garder mon calme, il ne faut pas que j'ai l'air suspect. Je m'étais de toute façon, déjà préparé à cette éventuel situation, faut dire que mon ami m'a mis dans de beaux draps et s'est tiré, le salaud.


Ils toquent et je laisse un temps avant d'aller ouvrir.


-Bonjour, nous voudrions parlé à monsieur Moussa Diakité, est-il içi ? Me demande l'un des policiers 


-C'est moi, vous désirez ? 


-Nous recherchons un homme du nom de Ismaïla Junior Sy, vous le connaissez ? 


Je prends un air faussement sévère 


-Cet abruti, comment ne pas le connaître, il me doit de l'argent, beaucoup d'argent, son délai est passé et il m'a toujours pas rembourser, je ne le vois nul part, il a complètement disparu. 


-D'après certaines personnes, vous étiez amis.


-Nous étions, faut préciser. Je ne traîne pas avec des voleurs, pourquoi vous le rechercher sakh ?


-Il est accusé de tentative de meurtre sur mineure.


-En plus d'être un voleur c'est un meurtrier, comment je vais pouvoir récupérer mon argent maintenant ? 


-Ne vous inquiétez pas, nous le retrouverons bientôt, merci. 


Ils s'en vont et je souris bêtement de mon aptitude à mentir, c'est grave. Je me dépêche de saisir mon téléphone et l'appeler.


*Allô ? 


*-Tu es où ? 


*À l'aéroport, j'attends l'enregistrement des bagages*


*-Bouges toi, les flics ont fait une descente chez moi*


*Oh putain, elle n'a pas perdu de temps* 


*-Qu'est-ce que tu croyais ? *


*Rien justement...mais mec je suis vraiment désolé*


*-T'inquiète, je m'en suis sorti, toi dépêche toi de quitter ce pays sinon s'il te trouve c'est fini pour toi*


*J'en suis conscient* 


*-C'est bien, bon je te laisse, rappelle moi lorsque tu arrives, ok*


*......*


*-Isma ? *


*Oh mon Dieu...*


*-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y'a ?*


*C'est elle *


*-Elle qui ?*


*Leila...*


*-Quoi ?*


























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Chamboulé