CHAPITRE 15: DÉPRESSION : SAUT DANS LE PASSÉ 2

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 15: DÉPRESSION : SAUT DANS LE TEMPS 2


**CHARLY NANDA**


Je venais d'arriver avec ma tante dans sa maison. C'était une petite maison comparée à la nôtre, elle n'avait pas de portail mais elle était plutôt jolie. Je n'avais pas le temps de m'attarder sur la décoration intérieure car un grand monsieur apparaissait devant nous, il revenait de ce qui semblait être un couloir.


TS: Ah, tu es déjà là ? Je ne savais pas que tu étais déjà rentré. Bonjour. 


Lui : Je suis rentré plus tôt. Bonjour. Tu as fait un bon voyage ? 


TS: c'était moins pénible qu'aller. Où sont les enfants ? 


Lui: Ils doivent être dans leurs chambres. (me remarquant) C'est elle ta nièce ? 


TS : (Se tournant vers moi) Ah, oui c'est elle, je l'avais même déjà oublié. Charly, viens je vais te présenter à ton oncle. 


Je m'étais timidement rapprochée de lui. 


TS: Lui c'est mon mari. C'est tonton Brice, tu as compris ? 


Moi: (Remuant affirmativement la tête) Oui tantine. 

TS: Il faut lui dire bonjour. 


Moi: (Le regardant) Bonjour tonton. 


TB: Bonjour Charly, ça va ? 


Moi: Oui. 


TB: OK. (À ma tante) Où sont vos bagages ? 


TS: À la terrasse 


TB: Ok. 


Il était sorti et était allé les chercher avant de revenir et disparaître derrière le grand rideau.


TS: Tu peux retourner t'asseoir (ce que j'ai fait). Tu veux boire quelque chose ? 


Moi :Non. 


TS: Tu veux manger ? 


Moi : Je n'ai pas faim tata. 


TS: Comment ça tu n'as pas faim, tu n'as presque pas mangé depuis le matin. Tu ne veux donc pas grandir et devenir forte ? 


Moi: (Petite voix) Si.


TS: Alors, il faut donc manger, sinon tu vas rester petite tu comprends ? 


Moi: oui tata. 


TS : Ok. Je vais regarder ce que les gens là ont préparé après on verra comment se nourrir. 


Elle était partie à la cuisine et m'avait laissé seul au salon. Au même moment, un garçon d'à peu près 11 ou 12 ans et une fille un peu plus petite que lui étaient venus au salon. Ils étaient tous les deux noirs de peau comme mon oncle mais ressemblaient beaucoup à ma tante, surtout la fille. Ils devaient être ses enfants. Ils me dévisageaient étrangement avant que la fille ne prenne la parole.


Elle: T'es qui toi ? 


Moi: Je


TS: (Sortant de la cuisine) Ils n'ont encore (s'interrompant) Vous êtes là ? 


Ils étaient allés lui faire des câlins et lui poser plein de questions.


TS: (Riant) Une question à la fois. 


La fille : C’est qui elle ? 


TS: Elle c'est Charly. 


Le garçon : La fille de ton frère qui est mort à Port-Gentil ? 


TS: Oui. Mais il ne faut pas dire ça devant elle, elle est encore fragile. 


Lui: (Me regardant) D’accord. 


La fille : Elle fait quoi ici ? 


TS: Elle va désormais habiter avec nous. 


Elle : (Étonnée) Pourquoi ? 


TS: Parce que nous sommes ses seuls parents maintenant. 


Elle: Mais elle va dormir où ? 


TS: Comme c'est une fille, elle ira dans ta chambre, elle va occuper le deuxième lit. 


Elle: (Pas d'accord) Moi je ne la connais même pas, je ne vais pas dormir avec les inconnus. 


TS: Ce n'est pas une inconnue, c'est ta petite sœur, elle s'appelle Charly. 


Elle: Je n'ai pas de petite sœur et je ne veux pas dormir avec elle maman. 


TB: (Grondant) Tu m'arrêtes tes enfantillages tout de suite Ornie. On t'a déjà dit qu'elle partagera ta chambre un point c'est tout.


Elle s'était calmée non sans bouder en me regardant visiblement en colère. Je crois qu'elle ne m'aimait pas. Ma tante avait fini par faire les présentations. J'avais en face de moi Kevin et Ornie, leurs deux enfants. Si Kevin avait pris la peine de me saluer, Ornie, elle, n'avait pas cessé de me regarder durement.


TS: Ornie va lui montrer votre chambre. 


Elle avait marmonné je ne sais quoi avant de traîner ses pas vers le grand rideau. Ma tante m'avait encouragé à la suivre. Je l'avais alors fait jusqu'à ce qu'on arrive dans sa chambre. Elle n'était pas aussi grande que la mienne mais suffisamment pour contenir un lit de 2 places, un autre d'une place, une housse , un panier à linge, un meuble de rangement de produits de beauté et une table d'étude.


Ornie: (Me poussant sur le petit lit) Écoute-moi bien. Ici c'est ma chambre, tout ce qui est ici est à moi. Ne touche pas à mes choses. (Délimitant la chambre) Ta place ici c'est là sur ce lit, si je te vois toucher ou mettre tes pieds de mon côté, je vais bien te frapper tu comprends ?


Moi : (Apeurée) Oui.


Ornie: C’est bien. Aussi, je ne suis pas ta sœur, donc tu ne me parles pas. Ne me regarde même pas et ne parle pas mes choses, tu comprends ?


Moi: (Baissant les yeux) Oui. 


Elle était sortie et m'avait laissée toute seule dans la chambre. Je voulais pleurer mais j'avais entendu ma tante appeler mon nom au salon, j'avais dû y retourner. Je les avais trouvés à table.


TS: Viens manger ma chérie. 


Moi: Je peux d'abord aller me laver les mains ? 


TS: (Venant vers moi) Oui viens. 


Elle m'avait conduite à la cuisine, m'avait lavé les mains et nous étions retournées à table. J'étais la plus petite, mais du haut de mes 5 ans je maniais mieux les couverts qu'eux tous. Nous étions tous surpris d'ailleurs. Eux par le fait que je savais utiliser ça et moi par le fait qu'ils ne mangeaient qu' avec la cuillère à l'exception de Tonton Brice.


Kévin : Elle mange comme les petits blancs hein. 


TS: (Souriante) Mais c'est vous les villageois, vous prenez mon enfant pour qui ? 


TB: Il ne faut pas oublier qu'elle mangeait dans les grands restaurants. 


Il l'avait dit en rigolant, ce qui avait fait rire tout le monde sauf Ornie et moi. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle dedans. Nous avions mangé dans la bonne humeur, et avions passé le reste de la soirée devant l'écran.


Au moment de dormir, j'avais du mal, c'est là que j'avais réalisé que ma vie avait radicalement changé. Je me retrouvais dans une autre ville, dans une autre maison avec des gens qui jusqu'à ce matin j'ignorais même l'existence et je me demandais ce que serait désormais ma vie ici. Ma tante faisait tout pour me mettre à l'aise et me traitait comme sa propre fille , même si cette dernière ne m'aimait pas du tout. C'était avec la tête pleine de questions que j'avais fini par m'endormir.


UN MOIS PLUS TARD 


Cela faisait un mois que j'étais là, je n'avais pas pu partir à l'école. Comme il ne restait que 3 mois, l'école avait refusé de me prendre du coup je partais à la boutique avec ma tante qui ne pouvait pas me laisser toute seule à la maison. J'étais devenue comme son porte-monnaie, elle m'emmenait partout avec elle. Elle m'appelait son porte-bonheur. Parce que selon elle depuis que je l'accompagnais dans ses affaires, elle avait beaucoup de clientes et même ses fournisseurs étaient plus généreux avec elle, j'étais contente et elle aussi. Sauf que cette proximité avec ma tante n'arrangeait pas Ornie qui de jour en jour, me montrait bien qu'elle ne m'aimait pas. Elle avait commencé à me faire des trucs bizarres comme m'enfermer dans les toilettes, couper mes cheveux, déchirer mes vêtements et un jour elle m'avait porté main, je n'en revenais pas.


La scène s'était passée pendant les grandes vacances, j'étais comme d'habitude avec ma tante à la cuisine et celle-ci avait insisté pour que j'aille dehors m'amuser avec les autres. Je n'avais pas d'amies et je ne voulais pas qu'Ornie me gronde parce que je me serais approchée des siennes. Je ne voulais pas y aller. Devant ma réticence tantine Sabine avait appelé Ornie.


TS: (Criant) Ornie ? Ornie? 


Ornie: (Depuis l'extérieur) Maman ? 


TS: Viens d'abord. 


Elle avait dit qu'elle arrivait et quelques minutes après elle se tenait devant la porte de la cuisine.


Ornie: Maman je suis là. 


TS: Ah Ok. Je t'appelle pour que tu prennes ta petite sœur et que vous partiez jouer ensemble avec tes copines. 


Ornie: (Pas contente) Mais maman, moi je ne veux pas jouer avec elle, j'ai déjà mes copines. 


TS: Et alors ? Pardon ne me fais pas beaucoup parler, prends ta sœur et disparaissez de ma vue. Sinon, tu ne sors plus. 


Elle m'avait regardée durement avant de murmurer des choses qu'on ne comprenait pas comme à son habitude puis s'était retournée et était sortie. 


TS: (À moi) Suis là. 


Je n'étais pas rassurée du tout mais je l'avais suivi. Quand j'étais arrivée dehors je l'avais trouvée debout avec ses 6 copines qui m'avaient toutes regardées bizarrement avant de se retourner toutes ensemble et de partir. Je les suivais à distance jusqu'à ce que nous soyons loin de la maison. Elles s'étaient arrêtées un moment et revenaient sur leur pas pour m'encercler,  Ornie était venue se placer devant moi.


Ornie: Tu me suis pourquoi ? 


Moi : (La regardant en silence) 


Ornie: (Me poussant la tête) Tu regardes qui ? Je ne t'ai pas dit de ne pas me regarder ? (j'ai baissé les yeux) donc tu as volé ma mère, maintenant tu veux aussi me voler mes copines hein ? 


Moi: Je ne veux pas te voler tes amies, c'est maman qui a dit que 


Paf ! J'avais attrapé ma joue, elle venait de me gifler et ses copines se moquaient de moi. C'était la première fois de toute ma vie que quelqu'un me frappait. J'étais surprise et j'avais mal à la joue, mes larmes s'étaient mises à couler.


Ornie: Je ne t'ai pas dit de ne pas me parler ? Je ne t'avais pas dit ça ? Je ne t'aime pas, il faut retourner chez tes parents morts (me poussant par terre) personne ne veut de toi ici. 


Kevin: (Sortant de nulle part) Arrête ça Ornie. 


Elle s'était retournée et l'avait vu, il s'était approché et était venu se placer entre elle et moi.


Kevin: Tu es folle ? Tu la tapes pourquoi ? 


Ornie: Elle me suit pourquoi ? 


Kevin : C’est pour ça que tu la tapes? Ce n'est pas ta petite sœur ? 


Ornie: Ce n'est pas ma petite sœur, je n'ai pas de sœur. 


Kevin: Même si tu ne veux pas, c'est ta sœur et la prochaine fois que tu vas la frapper, je vais te rendre. 


Elle l'avait défié du regard avant de se retourner et de partir avec ses amis. Kevin m'avait aidé à me relever et m'avait demandé de ne plus pleurer. Il m'avait dit de retourner à la maison et il était parti retrouver ses amis. J'avais essuyé la poussière sur moi et mes larmes avant de me mettre à marcher en direction de la maison. Ce faisant, j'avais repéré un endroit qui était un peu isolé et je m'étais assise sur les rangées des briques qui y étaient. J'étais restée un bon moment avant de rentrer à la maison. Ce jour, c'était le premier jour d'une longue série de coups que j'allais prendre. C'était aussi ce jour que Kévin et Ornie avaient commencé à se disputer car quand elle me maltraitait, lui il me prenait la part et cela créait beaucoup de tension dans la maison. 


La journée, Ornie ne me calculait pas parce que Kévin était là, mais la nuit, elle m'insultait, me traitait de sorcière, me frappait, m'attachait les mains et les pieds  et allait même jusqu'à me piquer des aiguilles au corps et si jamais j'osais la trahir comme j'avais osé le faire la première fois à ma tante qui l'avait grondé , elle augmentait ma souffrance.


Un jour elle était même allée jusqu'à me brûler avec la bougie. La raison ? J'avais eu une nouvelle robe de ma tante et pas elle. Furieuse, elle m'avait attaché les pieds et les mains avant de mettre des chiffons dans ma bouche pour m'empêcher de crier. Elle avait sorti une bougie et des allumettes, elle l'avait allumé devant moi et y avait fait couler le liquide sur mes cuisses jusqu'à ce que la bougie soit terminée. J'avais tellement mal ce jour que j'avais perdu connaissance. Quand je me m'étais réveillée, j'étais dans une chambre à l'hôpital avec ma tante à mon chevet. J'avais appris plus tard que la version qui avait été donnée était que j'avais joué avec la bougie et que je m'étais brûlée. C'était la version qu' avait donnée Ornie et personne n'avait poussé la réflexion plus loin. J'avais passé trois jours à l'hôpital avant de rentrer à la maison.


Les jours se succédaient et ne se ressemblaient pas. Le temps avait passé et les cours avaient repris. Les tests que j'avais passés à la rentrée m'avaient permis d'être admise en 2e année (CP 2) . Mes résultats scolaires étaient très bons comparés à ceux de mes cousins ce qui fait que je recevais beaucoup d'éloges qui n'arrangeaient pas mon cas avec ma cousine. Elle devenait de plus en plus violente verbalement mais aussi physiquement. 

Elle n'attendait plus la nuit pour le faire, elle le faisait à chaque fois qu'elle se retrouvait toute seule avec moi, et à l'école elle prenait mes goûters. 


Je devenais discrète à la maison et à l'école pour ne pas m'attirer ses foudres parce que j'avais compris que c'était lorsque je me faisais remarquer qu'elle me tombait violemment dessus, alors je me faisais toute petite et je m'isolais aussi bien à la maison qu'à l'école je n'avais aucun ami. Je passais très souvent mon temps dans ma petite cachette que j'avais trouvé.


La veille de mon anniversaire, j'avais pleuré presque à toutes les occasions où je m'étais retrouvée toute seule, depuis mon réveil jusqu'à mon coucher, car c'était l'anniversaire de la mort de mes parents et personne ne s'en souvenait à part moi. Le lendemain qui était mon anniversaire aussi, personne ne me l'avait souhaité. Ma tante s'était levée très tôt et avait effectué un voyage qui avait duré 2 jours. Kévin et Ornie étaient allés en week-end le vendredi soir chez la grande sœur de Tonton Brice qui ne m'aimait pas et avait expressément dit qu'elle ne voulait pas de *l'enfant sorcier* comme je l'avais entendu m'appeler alors qu'elle parlait au salon avec tonton Brice. Ce dernier était sorti deux heures après le départ de ma tante. J'étais restée toute seule  à la maison le jour de mon anniversaire et il n'y avait rien à manger. 


J'étais allée m'asseoir à ma cachette et je m'étais mise à pleurer en pensant à ma vie d'avant avec mes parents. Je pleurais tellement que je n'avais pas vu arriver la petite fille dans mon havre de paix. 


Elle: Bonjour !


Je m'étais retournée pour la regarder, c'était une fille du même âge que moi, je connaissais son visage parce qu'on était dans la même classe mais aussi dans le même quartier. Je ne connaissais pas son nom mais je savais que c'était la petite sœur d'une des amis d'Ornie. Comment avait-elle trouvé ma cachette ? Pourquoi était-elle là ? Je n'en savais rien.


Elle: Tu aimes pleurer hein ? 


Moi: (Silence) 


Elle: Tu ne me connais pas ? Nous sommes dans la même classe et puis j'habite en haut là-bas (montrant une direction) je m'appelle Karelle, toi tu t'appelles Charly non ?


Moi: (Silence) 


Karelle : Tu ne parles pas ? 


Moi: (Silence) 


Karelle : (Se touchant le front) Mais si tu parles, tu réponds toujours présente quand le maître fait l'appel. Mais pourquoi tu pleures toujours ? 


Moi: (Silence) 


Karelle : Et puis pourquoi tu viens ici toujours seule ? (Devant mon air surpris, elle poursuit en souriant) Oui, je te vois toujours venir ici toute seule, tu t'assois et puis tu pleures, on t'a tapé ? Même à l'école aussi tu pleures, tu ne veux pas venir à l'école ? L'école c'est important oh. Maman dit qu'il faut réussir à l'école pour devenir un grand quelqu'un. Moi je veux être un grand quelqu'un, toi tu ne veux pas ? Être grand quelqu'un c'est bien oh, on habite dans les grande maison comme ça (faisant des gestes) tu vois comme le château de Cendrillon non ? Voilà comme ça. En plus avec les grosses voitures et les beaux sacs, les beaux habits avec beaucoup de talons. Ooooouuuu moi j'aime les talons oh, mais maman dit que les talons c'est pour les grandes alors que la copine de ya Dimitri porte ça et elle n'est même pas grande. Tu connais ya Dimitri ? C'est mon grand frère, le plus grand, il a 16 ans, après c'est ya Daniel, il a 12 ans, après c'est Kendra, elle a 8 ans, moi j'ai 6 ans et puis ma petite sœur Fallon, elle a 4 ans. Toi tu as les frères et les sœurs ? Ok maman m'a dit que si je passe au CE1 elle va m'acheter plein de cadeaux. Tu vois l'autre jour non…


Elle avait enchaîné des sujets encore et encore. Elle posait des questions auxquelles elle répondait toute seule. C'est ainsi qu'elle avait parlé pendant près de 2 heures de temps avant de s'en aller en me promettant qu'on continuerait cette conversation, comme s'il y en avait eu une, le lendemain à la même heure. 


C'est ainsi que je rencontrais officiellement Karelle, le jour de mon sixième anniversaire, elle bavardait beaucoup mais elle avait réussi à me distraire pendant quelques heures. Le lendemain et les jours qui avaient suivi, elle me poursuivait partout, à l'école et au quartier. Je ne parlais jamais mais elle n'avait pas l'air d'être dérangée, elle parlait pour deux.


Un jour, pendant la récréation, elle était venue me trouver dans mon coin et m'avait tendu un sachet. Devant mon air confus elle avait dit.


Karelle : C’est un goûter et un jus. 


Moi: (La regardant surprise) 


Karelle : Je sais que tu ne manges pas à la pause donc j'ai pris 2 goûters à la maison. 


J'avais voulu me lever pour partir de là mais elle m'avait retenue par la chemise. 


Karelle : Attends Ly. 


Moi: (Levant un sourcil) 


Karelle : Oui Ly comme Charly. Je veux que tu prennes ça, c'est pour toi. 


Moi: Je n'en veux pas. 


Karelle : (Triste) Pourquoi ? 


Moi: Laisse moi tranquille Karelle, je ne veux plus que tu me colles. 


Karelle : (Triste) Mais je suis ton amie non ? 


Moi: Non. Tu n'es pas mon amie. 


Karelle : (Triste) Tu es méchante Charly. D'ailleurs (déposant les 2 sachets à terre) je ne mange même plus voilà.


Elle s'était retournée et avait fait quelques pas avant de revenir toute furieuse vers moi. 


Karelle : (Venant s'arrêter devant moi) Je m'en fous même si tu ne veux pas être mon amie, mais je t'ai déjà choisi voilà et tu ne peux plus refuser. Fallait pas écouter mes histoires que je t'avais raconté d'abord, comme tu as écouté, tu es mon amie et puis c'est tout. (Se baissant pour ramasser les sachets) et puis le goûter là tu vas manger ça et demain je vais encore emmener et tu vas aussi manger ça voilà.


Elle avait tiré ma main, m'avait mis le sachet avant de s'en aller toute fâchée. J'étais restée à la regarder avec de grands yeux tellement j'étais étonnée. Malgré moi, j'avais mangé le fameux goûter en souriant et après ce jour, nous étions devenues comme les deux doigts de la main, nous étions inséparables aussi bien à l'école qu'à la maison. Je venais de me faire une amie, un pilier, une sœur et la seule personne sur laquelle je pouvais désormais compter...



LE MARI DE MA MEILLE...