Chapitre 15 : La détermination paie
Ecrit par Fleurie
Quelques jours plus tard
°°° Ayanda °°°
Parfois lorsqu’une situation ne peut être réglée à l’amiable, nous devons user de la force pour le faire. C’est ce qui explique ma présence dans cette forêt sacrée quelques jours plutôt. Je suis de nature très impatiente, je n’aime pas que l’on me tourne en dérision. Et de surcroît qu’on me perde le temps. J’aime lorsque les choses se font dans la rapidité et qu’elles aboutissent à d’excellents résultats. C’est exactement ce que ma chère soeur fait en ce moment. Et elle a tort. Mais elle le regrettera. Je la déteste depuis toujours, mais cette fois ci, c’est la goutte d’eau qui a débordée le vase.
J’étais tellement préoccupée par cette histoire d’héritage, que j’en ai parlé à ma meilleure camarade de classe. Elle m’a recommandé ce bokonon. Sans vous mentir il m’a été d’une très bonne utilité. Ma mère me tuerait si jamais, elle arrivait à l’apprendre, elle est si fervente. Et mon père, n’en parlons plus, je parie qu’il m’en veut d’où il est. Ça m’est bien égal, j’obtiens toujours tout ce que je désire.
Grâce à lui j’ai pu avoir Ronan dans ma main comme je l’ai toujours voulu. Comme il le disait ce n’était qu’une question de temps. Et il m’a vraiment donné raison. Il a parfaitement fait son travail. Comme on le dit souvent, connaisseur connaît. C’était une petite somme d’argent, en plus de sa photo. Je n’ai qu’une partie de ce que je désire. J’attends impatiemment d’occuper ma place au sein de l’entreprise. Et s’en aura fini de madame Enora QUENUM.
[ … ]
Confortablement assise sur le rebord du lit, j’admire ce beau spécimen. Ronan dort à poings fermés dans cette chambre d’hôtel. Les mouvements de sa poitrine sont signe de sa respiration. Cette image est un pur régal pour mes petits yeux. Il est tellement craquant et séduisant,avec des abdos impeccables. Une belle perfection du créateur céleste. J’ai rêvé de ce moment depuis des lustres. Je ne cesse de me réjouir intérieurement. Ronan est un homme, un vrai qui peut combler toute femme dans tous les sens du terme. Il a le physique qu’il faut, le teint black bien ciré, des faussettes. Il n’est pas si friqué mais il a le minimum. Ses exploits au lit sont indescriptibles, un maître de l’oeuvre. Mais c’est un infidèle né, lol.
Je comprends mieux pourquoi ma soeur en est si attaché, et s’en est fait sien sans perdre du temps. Et je compte bien le lui arracher et avec tout le plaisir du monde. Je rêve du jour où je lirai cette détresse sur son visage. Je m’en rejouirai jusqu’aux os, lol.
Cela n’a pas été si difficile. Le charlatan m’avait remis un petit sachet contenant une poudre.
Cinq jours plutôt
J’ai pris place, attendant que la secrétaire m’annonce.
Elle ( souriant ) : Madame, vous pouvez y aller. Il vous attend.
Moi ( grimaçant ) : Euh s’il vous plaît où se trouvent les toilettes ?
Elle : Tout droit devant vous, et puis vous tournez à gauche.
Moi ( lui rendant son sourire ) : Merci.
Je l’ai dépassée pour me rendre aux toilettes. Je n’avais aucune envie pressante. Le charlatan s’était déjà chargé de le mettre sous mon emprise. Il ne me revenait qu’à faire la mineure partie. Sa consigne était de saupoudrer la paume de ma main. Ensuite dire tout ce que je veux sur la poudre. Et pour finir je devais souffler le reste en l’air. Tout ceci doit se faire à un endroit reculé et calme, loin des oreilles discrètes.
Telle une élève, je venais de faire ma tâche. J’ai fait sortir ma trousse de maquillage pour retoucher rapidement mon maquillage. C’était avec un large sourire et le coeur rempli d’espoir que j’ai quitté les toilettes.
Je l’ai trouvé très débordé, rien qu’à voir tous les dossiers qui traînaient sur son bureau. 《 Tu es peut être occupé, mais tu dois te libérer pour moi 》. Toute confidente je m’étais approchée du bureau. En voulant poser mon sac à mains, il m’avait interrompu.
Lui : Où sont passées tes bonnes manières. ?
Oufffff je pensais qu’il allait me crier dessus. Apparemment la poudre faisait déjà son effet, yes.
Moi : Excuse moi beau frère, bonsoir.
Lui : Alors comment vas tu ? ( Se levant ) viens me saluer comme les gens civilisés. Et puis c’est Ronan mon nom.
Je ne m’étais pas faite prier une seconde de plus. Déjà j’étais dans ses bras. C’était la plus douce et chaude étreinte que j’avais reçue de toute ma vie.
Moi ( faisant semblant ) : Mais qu’est ce qui t’animes ce matin Ronan, déjà tu serais entrain de me mettre à la porte. Mais à ma grande surprise, c’est tout le contraire.
Lui ( m’affichant son plus beau sourire ) : J’avoue que j’ignore moi-même la source. ( Me faisant tourner sur moi-même ) que tu es magnifique Ayanda.
Moi : Merci.
J’ai voulu m’asseoir dans le fauteuil qui était posé dans le coin du bureau. Mais il m’a retenu par le bras.
Lui ( me tirant à lui ) : Attends.
Il s’est mis à me fixer intensément. Ses yeux brûlaient de désir. Plus le temps passait, plus il n’arrivait plus à se retenir. Il a saisi mes lèvres, j’ai hésité pendant un instant. La minute qui a suivie, j’ai langoureusement répondu à son baiser. Nos langues se sont entremêlées pendant des minutes. Essoufflé, il s’est arrêté.
Moi : C’était quoi ça Ronan.
Lui : Je ne sais pas comment le qualifier Ayanda mais tu me plais. Je t’ai toujours désirée et je veux te faire mienne.
Moi : Mais comment est ce possible ? Et ma soeur dans tout ça, qu’adviendra t-il d’elle ?
Lui ( sûr de lui ) : Elle ne posera aucun problème, fais moi confiance.
Il s’est mis à me raconter des tas de choses dont il rêvait depuis mais qu’il était incapable de faire. Qu’il se sentait prêt à franchir toutes les barrières pour moi. J’étais debout et je l’écoutais religieusement. Il me disait tout ce que j’avais envie de savoir. L’essentiel était que le plan marche.
Depuis cet après midi, d’une manière ou d’une autre, Ronan était à mes petits soins. J’étais devenue son amante.
[ … ]
Il n’y a que lui et moi qui sommes au courant. Plus personne d’autre le sait. J’ai préféré garder cette relation secrète pour l’instant. Au moment opportun, je la dévoilerai. Ce n’est que quelques jours. J’attends qu’il soit bien sous mon emprise pour attaquer. Tant que j’ai ma poudre, j’ai confiance.
°°° Bastath °°°
Nous souffrons tous pour atteindre nos objectifs dans cette vie. Je n’ai pas eu la chance de naître dans une famille riche. J’ai appris à me battre, même si ce n’est pas de la décente manière. Je regrette aujourd’hui cette vie que j’ai menée par le passé. Par contre, certains ont leur avenir déjà tout tracé. Ils n’ont plus besoin de s’échiner pour réussir. Enora a toujours été une femme battante, elle est à présent à la tête de toutes les entreprises BUYRIGHT et des succursales, sans oublier celles à l’extérieur.
Je pense que je suis jalouse d’elle. Vous me critiquez tous ici, mais je n’en ai cure. Je veux avoir tout ce qu’elle possède. Depuis notre enfance, elle a toujours été la prunelle des yeux de ses parents. Je me demandais si ces derniers étaient les parents biologiques d’Ayanda. Lorsqu’on sortait, elle attirait plus les hommes que moi. Je ne disais rien, mais je brûlais de jalousie. Je ne lui ai rien raconté de ma vie aux states, et c’est mieux ainsi. Le poste que j’occupe dans son entreprise ne me sert pas à grande chose. Je pense qu’en allant dans une hiérarchie plus supérieure ferait mieux l’affaire.
Le signal de mon téléphone portable m’indique que j’ai un message entrant.
-Salut la belle, alors on dit quoi de beau ?
-Boff rien de spécial, je suis chez moi
-Avec ce beau temps qu’il fait, en plus un dimanche. Je me demande ce que tu fais à la maison.
-Comme je n’ai rien de prévu, je suis tranquillement chez moi.
-Et si je t’invitais ?
-Hummm ça dépend de l’endroit mon cher.
-J’ai un ami qui fête son anniversaire ce soir, et nous y sommes tous invités. Alors j’ai pensé à toi, pour te faire changer un peu les idées.
-Merci d’avoir pensé à moi.
-A ce soir à 20h.
-Ça marche.
Noé est un homme qui ne baisse apparemment pas les bras. Malgré tous mes refus, il continue de persister. De toutes les façons, je n’ai rien de prévu pourquoi ne pas en profiter.
Je me suis levée de la chaise pour aller dans la cuisine. J’ai rapidement fait un spaghetti, que j’ai dégusté avec appétit. Ensuite, il m’a fallu presque une heure pour choisir une robe. J’ai pris le reste du temps qui me reste pour faire mes cheveux, ma pédicure et autres. Je serai là plus belle ce soir.
°°° Enora °°°
Plongée dans la lecture de mon livre, j’ai été interrompu par son cri strident. Apeurée, je me suis levée en sursaut de ma serviette pour aller voir ce qui ne va pas. Elle se bat avec un petit garçon. Ma fille est en pleurs, je l’ai prise dans mes bras dans l’intention de la calmer.
Moi ( essuyant ses larmes ) : Qu’est-ce qui s’est passé ma puce ?
Elle ( pointant le petit garçon ) : Maman il est juste venu et il a détruit mon château de sable avec ses pieds. ( Faisant la moue ) il est mauvais.
Moi ( me mettant à son niveau ) : Mon petit garçon ce n’est pas poli de faire pleurer une fille. Tu ne devrais plus jamais faire ça. Un prince doit protéger une princesse.
J’étais entrain de lui parler lorsqu’une dame d’une corpulence moyenne et de teint noir caramel est apparue.
Elle ( sûrement gênée ) : Je vous prie de bien vouloir excuser mon fils. Il a toujours été comme ça, sa taquinerie envers ses camarades est un grand problème pour nous.
Moi ( souriant ) : Ne vous en faites surtout pas. Ma fille n’a que 3 ans. J’avoue que ce n’est pas facile avec elle. Mais c’est mon petit bijou. Ils sont encore petits, ils comprendront avec le temps.
Elle ( le soulevant ) : Merci madame.
Moi : Je vous en prie.
Elle m’a souri avant de s’en aller avec son garçon.
Moi ( me tournant vers ma puce ) : Alors Celia dis moi, maintenant que ton château est détruit que désires tu construire ?
Elle ( toute excitée ) : Une déesse des eaux maman.
Moi : D’accord, on s’y met alors.
Nous avons passé tout l’après midi sur la plage. J’adore ma fille plus que tout. Elle est ma raison de vivre.
Voix : Réveille toi, réveille toi.
Moi : Celia laisse moi dormir encore un peu s’il te plaît.
J’avais mis la couverture au dessus de la tête, mais on l’a rabaissée.
Voix : Enora tu vas être en retard.
J’ai tiré la couverture pour me couvrir la tête, mais c’était une peine perdue.
Moi ( souriant ) : Celia je te jure que si je t’attra…
J’ai été choquée de voir Ronan.
Moi ( les yeux imbibés de larmes ) : Je pensais que c’était elle. Elle m’est apparue et nous avons passé un agréable moment entre mère et fille, sniffff c’était si beau Ronan.
Lui ( me caressant les cheveux ) : Shhuuut chérie, doucement ce n’était qu’un cauchemar.
Moi : Mais c’était si réel bon sang. Jusqu’à quand vais je vivre avec cette douleur ? J’en ai marre tu comprends, marre Ronan…snifff.
Lui : Espérons toujours chérie, il y aura toujours une solution. Nous avons encore la vie devant nous. Il n’est jamais trop tard.
Moi : Je sais que j’ai fait une fausse couche, mais à chaque fois je fais des rêves sur cette petite fille. Elle a 3 ans et porte le nom que j’avais prévu donner à notre enfant.
Lui : Calme toi ma chérie, cela s’est passé il y a longtemps.
Moi : Oui je sais mais ce n’est pas facile d’oublier Ronan.
Je me suis levée en sursaut pour me ruer dans la salle bains. J’ai pris soin de verrouiller la porte derrière moi. Je me suis laisser choir le long de la porte. Assise sur le carreau froid, je laisse libre cours à ma peine. Je ne sais pas si j’aurai ce courage d’espérer encore. Je n’ai plus la force d’attendre. Ce vide en moi, me rend incomplète. Et me tue à petit feu. J’ai de la peine lorsque je vois toutes ces mères et leurs nouveaux nés. A quand Seigneur, quand aurais cette joie de porter mon enfant ? Que t’ai je fait pour endurer une telle souffrance ?