Chapitre 15 : le mariage

Ecrit par Nifêmi


Six ans déjà, que je vivais à Cotonou.

Ma société d’import marche très bien. Je fais partir des meilleurs importateurs de véhicule de toute marque. Mes plus gros clients viennent du Nigéria, sur du nord Nigéria. Et ceci grâce à mon père. J’ai dû tout lui raconter, la façon dont j’ai acquiert la société. Ils étaient fiers de moi. Je fournissais le gouvernement Nigérian en véhicule neuf ou occasion. J’emploie presque 500 employés, je voyage pour rencontrer mes fournisseurs. Coté professionnel, c’est l’épanouissement total, un succès fou. J’ai investi dans l’agro-alimentaire, et dans les achats d’actions. Je suis très humble, mais je suis tellement fière de ma réussite. A peine 30 ans j’étais une importante personne du Nigéria et du Bénin. Je vivais une grande villa seule, une villa qui comportait 12 pièces. Tout ceci pour ma famille qui venait me rendre visite et mes neveux venaient en vacances.

Je vivais toujours seule, le mariage entre Rokan et moi est toujours un rêve. Sa mère n’avait pas cessé ses menaces, malgré qu’elle soit consciente de ma fortune. Malgré sa haine et la colère qu’elle nourrissait à mon égard, je lui rendais visite avec Rokan. Elle m’a toujours maltraité verbalement. Je lui faisais des enveloppes d’agent via son fils, car quand ça vient de moi, elle retourne ça. Elle persiste à croire que j’ai utilisé le sperme de son fils pour me faire cette fortune. Et c’est normal, je ne tombais pas enceinte, et quand-même si c’est le cas, je perdais la grossesse. J’ai fait 4 fausses-couches en plus de l’avortement. Mes parents ne comprenaient pas pourquoi j’ai réussi à faire toutes ces années de relation sans mariage. Ils me comprenaient mais s’inquiétaient. Je ne leur ai jamais parlé de la mère de Rokan et ses menaces. Et c’est surtout ses menaces qui ralentissaient tout. J’ai voulu mainte fois mettre un stop à cette relation, mais Rokan me demandait d’être patiente. Et qu’il a convoqué une réunion avec la grande famille. Il voulait la bénédiction de sa mère, le seul parent qui lui reste, pour se marier.

Rokan, au fil des années, est devenu plus qu’un manager. Il est un associé dans la chaine de restaurants qui l’employait. Et actuellement il y a deux restaurants qu’il gère. Il a ouvert son propre restaurant qui lui marche bien. Il est à la fois associé, gérant et propriétaire de son propre restaurant. Il voyage autant que moi, mais on se voyait régulièrement. Tantôt chez lui, sa propre maison, tantôt chez moi. Il est patient et doux. On se dispute rarement, des disputes mineures sans vraiment grande importance. On communiquait beaucoup. Notre amour tient grâce à notre complicité.

Shalewa et Abdel ont eu deux garçons après. Elle a de beaux enfants. Et j’étais leur marraine. J’adore les voir chez moi. J’aime avoir du monde à la maison, sinon c’est complètement calme. Shalewa s’occupe de tout ce qui marketing et portefeuille client. C’est une femme forte, j’ai découvert d’autres côtés positifs d’elle et j’ai aussi appris. Elle me donnait du courage, elle me disait d’être patiente et que finalement je verrai le miracle de dieu.

J’étais tranquillement chez moi dans mon bureau entrain de feuiller les catalogues pour véhicule, quand Rokan est rentré, c’était une surprise. Il est était censé être au Cap-Vert pour 7 jours, mais 5 jours déjà, il était de retour

Rokan : mon amour, tu es surprise ! Ne le sois pas. J’étais pressée de rentrer et de te voir tu manquais trop.

Moi l’embrassant avec passion : ah oui ! Et tu m’as rapporté quoi ?

Rokan : tu es si pressée, embrasse-moi encore

Moi riant : je vais d’abord ouvrir tes valises

Me tirant par le bras, il mit un genou à terre et sortit une petite boîte en velours blanche, et l’ouvrit

Rokan : veux-tu m’épouser ?

C’est un rêve ce scénario, j’étais au bord de l’évanouissement. Il me rattrapa et reposa la question.

Moi en pleurs : oui mon amour

Il me passa la bague au doigt, des émotions indescriptibles déferlaient sur tout mon corps. Qu’est qui s’est passé avec sa mère ? Je chasse cette pensée de ma tête pour profiter de cet instant. La nuit avait été merveilleuse. Je me sentais comme sa femme de façon officielle.

Le lendemain, la question fondamentale qui me trottait la tête, je la lui posai.

Moi : mon amour ? Ta demande, la bague et tout… qu’en pensera ta mère ?

Lui : ma belle, ce n’est pas le moment de penser à cela, mais néanmoins je me ferai le plaisir de te faire le résumé de la réunion qui a eu lieu avant mon voyage.

Moi : tu ne m’as jamais dit que la réunion a tenu !

Lui : je ne voulais pas te préoccuper, bon bref, j’ai rencontré les membres de la famille de mon père, ma mère aussi était présente. J’aurai dû convoquer cette réunion des années plus tôt, parce que ma mère a donné son OK, contre toute attente. Mes oncles ont dit d’informer ta famille pour la demande en mariage, et tout ce qu’il faut pour le mariage traditionnel. Ils souhaitent qu’on organise le mariage civil ici, et le mariage traditionnel et religieux chez tes parents ou ici, à toi de voir.

Je l’écoutais, émerveillée !

Moi : waouh !! Incroyable…je souhaite que le mariage civil se passe ici et le traditionnel chez mes parents. On ne peut le faire ici, les parents vont s’offusquer. Faudrait pas que j’abuse de leur largesse.

Lui : pas de soucis ma future femme, je vais mettre des bus à la disposition de tous ceux qui veulent s’y rendent. Tu choisis la date ?

Moi excitée: j’informe mes parents d’abord et tu auras le programme de tous les évènements. J’espère que tu n’as aucun voyage en cours ?

Lui : le seul voyage encourt actuellement, c’est de me retrouver en toi pendant toute la matinée.

Moi riant : ahahahaha, non mais je dois me retrouver au travail dans une heure, je dois donner l’exemple.

Lui : tu es la patronne, vire ceux sont en retard

Il m’arrachait déjà des gémissements.

Un mois plus tard, je me retrouvais marier à l’homme de ma vie, c’était un vœu de moins réaliser. Comme prévu le mariage traditionnel et religieux s’était déroulé sans incident. Il y avait uniquement ma famille et ma belle-famille. La mère de Rokan était tellement impressionnée, qu’elle a fini par lâcher prise au cours des cérémonies au Nigéria. Certes c’est ma belle-mère mais elle aime l’opulence. Elle était si différente et aimable. Le mariage civil à Cotonou  s’était passé comme dans mes rêves. Mes relations internationales étaient présentent pour certains. Mes collaborateurs, certains membres du gouvernement m’avaient honoré par leur présence. C’était tout a fait grandiose et mon mari disait que je méritais beaucoup plus ça.il n’arrêtait pas de dire :

« si je devrais mourir et renaître, je vais encore t’aimer 10 fois plus, tu es une femme exceptionnelle »

Shalewa et son mari nous ont offert deux semaines en Jamaïque, ils ont fait forts, car ils ont payé les deux semaines de séjour. C’était un rêve. L’idée venait de Shalewa, elle savait que c’était mon pays de rêve. Ces deux semaines étaient du miel, avec les plages qui s’étendaient à perte de vue. C’était nous deux dans ce monde. Malgré ce bonheur, je devrais tous les jours rendre grâce à Dieu et l’implorer pour réaliser mon vœu d’être mère. Qu’il nous fasse parents le plus tôt possible. Rokan ne s’en souciait pas vraiment. Il disait qu’on est toujours jeune et que ça viendra. Les médecins rencontrés un peu partout nous ont signalé aucun problème particulier, mais juste être patients.

Six ans après notre mariage, j’étais toujours sans enfant. A 36 ans !! Par le passé, on a essayé différents types de traitement, jusqu’à l’insémination. Pour être plus précise, quatre inséminations qui se sont soldés en échec. J’avais ma belle- mère qui avait repris de plus belle. C’était au bureau qu’elle était venue cette fois-ci pour m’humiliez. Je ne savais pas comment elle l’a su, mais elle s’était introduise à ma fête d’anniversaire.

BM : papayer male, stérile, sans honte

J’ai failli faire une attaque

La Fissure