CHAPITRE 15: TU ES RESPONSABLE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 15 : TU ES RESPONSABLE.

**LUCIA MANGA MFOULA**

Ça fait des heures que je suis assise parterre pour pleurer mais je décide finalement d’essuyer mon visage et de me relever. J’ai quelques maux te tête et mon corps est imprégné de l’odeur de Bhernie en plus de son sperme qui a séché sur moi. Je me rends dans la douche pour m’en débarrasser mais la seule perspective de toucher de l’eau me donne la chair de poule. Je prends alors un gant humide pour me nettoyer autant que possible avant de retourner à la chambre où je change de draps. J’enfile des vêtements et me parfume puis je prends mes médicaments pour sortir de la pièce, Bhernie est assis au salon vêtus de ses vêtements qu’il a mis à sécher. Je m’arrête et le fixe le visage fermé.

Moi : Sors d’ici.

Bhernie : Je t’en prie Lumière.

Moi : Ne m’oblige pas à crier Bhernie, sors immédiatement de cette maison.

Il s’est levé, a pris son sachet de médicaments et est sorti. Je suis allée à sa suite boucler le portail et la porte. Je suis revenue boire mes médicaments et me forcer à avaler quelque chose malgré le manque d’appétit. J’ai terminé et je suis retournée me coucher. Lucrèce m’a envoyée un message me disant qu’elle est en train de sortir avec Loyd et ce ne sera pas évident que nous prions ensemble. J’ai dit ok, de toutes les façons je n’avais pas le moral pour prier en groupe ce soir et je devais forcément lui dire ce qui s’est passé or elle m’a dit qu’elle me trahira auprès de la famille si jamais je retombe avec Bhernie alors je ne veux pas. J’ai essayé de prier toute seule comme j’ai pu en repensant à cette histoire, je n’arrive pas à croire qu’il ait pu penser ça de moi, j’ai mal comme je ne saurais le décrire avec des mots. Une tristesse est venue m’étreindre le cœur et m’a refait couler des larmes jusqu’à ce que le soleil me prenne. Je me lève ce matin et mon humeur est morose. Je fais ma prière et me rends à la douche, je me brosse puis me déshabille en soupirant. Je vais sous la douche avec l’idée de pleurer tout le long mais étrangement, il ne se passe rien.

Moi : (Intriguée) Qu’est-ce qui se passe ?

 J’arrête de l’eau et je rallume, il n’y a rien. Je règle au froid et cela ne me fait rien, je règle au chaud et je ressens la chaleur uniquement lorsque je dépasse le milieu, tout est normal.

Moi : (Touchant mon ventre inquiète) Tu vas bien ?

Silence.

 J’arrête tout et je vais prendre mon téléphone pour appeler mon médecin, il est très tôt mais je veux me rassurer. J’appelle et quand elle décroche je lui explique la situation. Elle me rassure en me disant de ne pas m’inquiéter que les malaises liés à la grossesse s’estompent au fur et à mesure pour faire place à d’autres. Mais pour ôter tout doute, elle me demande de passer à l’hôpital cet après midi pour vérifier. J’acquiesce et je retourne me laver. Je m’habille et je vais rapidement me préparer quelque chose à manger. Dès que je termine je mange, bois mes médicaments et vais faire un léger make-up puis je prends mes affaires pour me rendre à l’église. La voiture de Bhernie est garée sur le côté, je dépasse sans rien dire et continue mon chemin. À la fin du culte, je vais m’arrêter dans un restaurant avec Gaëlle qui est venue au culte. Elle me raconte qu’elle a parlé avec Lens et a fait comme je lui ai dit. Il a dit être d’accord et a accepté qu’elle s’isole pour le moment. Elle m’a demandé si j’étais disposée à prier avec elle de temps en temps et j’ai accepté. Nous nous sommes séparées et je suis allée voir le médecin, tout va bien, c’était juste comme elle me l’avait dit au téléphone. Cela m’a rassurée et je suis retournée à la maison où j’ai trouvé Bhernie au même endroit, je suis rentrée et me suis enfermée jusqu’au retour des voyageurs. Lucrèce n’allait pas bien et elle m’a expliqué ce qui s’est passé avec Loyd ainsi que la décision qu’elle a prise, moi non plus je n’allais pas bien et je leur ai dit être un peu souffrante (…)

 Blessing : Lucia j’y vais, Marwane est au portail.

Moi : Tu vas lui dire ce qui s’est passé chez mon frère ?

Blessing : Non. C’est sans aucune importance.

Moi : (Silence)

Elle me fait la bise et s’en va. Lucrèce m’a raconté la scène que Blessing et elle ont vécu chez ya Arsène. Comment maman Colette et ses belles filles étaient en train de mal parler de Marwane et la réaction de Blessing après ça. C’est vraiment méchant mais bon heureusement que Blessing a su leur dire ce qu’il fallait et qu’elle-même n’est pas quelqu’un qui se laisse facilement démonter. Nous nous sommes excusées pour elles et elle nous a dit de ne pas nous prendre la tête. Elle connaît qui est Marwane aujourd’hui et elle se fiche pas mal de ce que les gens peuvent dire de lui. J’ai trouvé ça tellement admirable de pouvoir penser ainsi, ce qui m’a ramené à ma situation qui jusqu’alors me rend toujours triste. Étant toute seule à la maison parce que Lucrèce est sortie avec papa Benoît et les jumeaux, j’ai pris mon ordinateur pour appeler Mommy en vidéo, elle a décroché.

« Mommy : Bonsoir Lucia. »

 « Moi : Bonsoir Mommy. Je m’excuse si je vous ai dérangé »

 « Mommy : (Retirant ses gants) Je faisais un peu de jardinage mais bon, je peux bien faire une pause pour t’écouter. Laisse-moi prendre quelque chose pour me rafraîchir et je vais me poser. »

 « Moi : D’accord. »

Je l’ai regardée faire et lorsqu’elle s’est confortablement assise, elle m’a regardée.

 « Mommy : Je t’écoute. »

« Moi : C’est à propos du père de mon bébé. »

« Mommy : (Silence) »

« Moi : En fait »

Je me suis mise à lui raconter notre histoire depuis notre rencontre jusqu’à ce qui s’est passé il y a quelques semaines, j’ai tout dit et je me suis mise à pleurer à l’évocation de certains souvenirs. Elle m’a écoutée sans m’interrompre et m’a laissée pleurer quelques minutes.

 « Mommy : C’est bon ? »

 « Moi : (Reniflant) Oui. »

 « Mommy : Tu veux maintenant écouter ce que j’en pense ? »

  « Moi : Oui. »

« Mommy : Tu es responsable à 75%de l’échec de votre relation. »

J’écarquille les yeux choquée par ses propos mais elle me fixe impassible.

« Moi : Je, je suis la responsable ? »

« Mommy : Tu m’as bien entendue. »

« Moi : (Silence) »

 « Mommy : Ce jeune homme ne t’a jamais forcé à faire quoique ce soit, c’est toi qui a décidé de le suivre en tout et pour tout, tu devrais par ailleurs accepter les conséquences. »

 « Moi : (Silence) »

« Mommy : Je t’avais prévenue par le canal de Rebecca que tu t’apprêtais à recevoir de grandes responsabilités et que tu devais faire attention à toi et aux décisions que tu devais prendre. Tu as eu cette information et tu t’es assise sans savoir ce que cela signifiait ni chercher à comprendre cela. »

 « Moi : (Silence) »

« Mommy : Ce jeune homme t’a dit qu’il déposait sa famille dans tes bras en t'insérant cette bague, tu as dit oui et tu n’as pas cherché à comprendre ce que ça voulait dire. Cet homme t’a parlé et t’a dit qui était son fils ainsi que ta place à ses côtés. Il t’a donné des armes et tu les prises pour t’asseoir avec. Tu as vu le surnaturel se manifester devant tes yeux tous les jours pour te signifier que la vie dans laquelle nous vivons n’est pas naturelle et la vôtre 2 fois plus que les autres. Tu t’es assise et tu as continué à vivre ta vie comme un individu lambda. Tu n’as pas appris que c’est la femme du bandit qui cache ses armes ? »

 « Moi : (Silence) »

 « Mommy : Tu te dis être la femme d’un homme mystique qui va et vient entre les deux mondes mais tu es là assise en train de pleurer ? »

« Moi : (Silence) »

 « Mommy : Pensais tu pouvoir faire long feu dans ce ménage ? Tu devrais dire merci à Dieu qui t’a préservée de la mort dans ton ignorante passivité. »

 « Moi : (Silence) »

« Mommy : Tu as été naïve, trop naïve Lucia et c’est cela qui t’a conduit à vivre dans les émotions et non dans la lucidité. »

 « Moi : (Silence) »

 « Mommy : Tu t’étonnes qu’il ait pris de mauvaises décisions ? Comment en aurait-il été autrement quand en face de lui il n’avait pas son vis-à-vis ? Quand il n’avait pas son Ezer pour l’aider à s’orienter ? »

« Moi : (Silence) »

« Mommy : Être la femme d’un homme Lucia, ce n’est pas s’asseoir et lui faire à manger, ce n’est pas repasser ses vêtements ou lui ouvrir ses jambes chaque fois qu’il en a besoin. On peut avoir recours à des domestiques pour cela et se payer les services d’une prostituée. Être la femme d’un homme, ce n’est pas accepter tout ce qu’il dit comme un pantin et espérer que les choses iront dans notre sens. Être la femme d’un homme ce n’est pas lui faire des enfants et être là pour les élever en leur donnant à manger. Être la femme d’un homme ce n’est pas faire des choses pour lui ou attendre qu’il fasse des choses pour nous. Être la femme d’un homme ce n’est pas se sacrifier pour lui. Ce n’est pas cela être la femme d’un homme Lucia. Et ce d’autant plus lorsque l’on devient la mère d’une famille. Tu n'étais visiblement pas apte à être la femme d’un homme comme lui et c’est pour cela que le sort t’en a écarté pour préserver ta vie. »

Mes larmes ont repris à couler.

« Mommy : Le monde dans lequel nous vivons Lucia ce n’est pas pour les faibles et les personnes qui passent leur temps à pleurer. Si tu ne suis pas, tu te feras dévorer sans aucune pitié. Si tu ne sais pas te défendre, on t’écrasera. Tu ne peux pas être une mère de famille et te permettre de ne rien connaître sur la spiritualité, c’est un crime envers Dieu qui t’octroie cette position et envers tes enfants que tu livres à la merci populaire. »

« Moi : (Pleurant, silence) "

« Mommy : Tu as commis beaucoup d’erreurs et la première de toutes est de ne pas l’avoir suivie dans son initiation quand tu as décidé d’endosser le rôle de mère de cette famille. »

Je lève les yeux pour la regarder.

 « Mommy : Oui Lucia, tu aurais dû y aller pour comprendre comment ça fonctionne. Deux hommes marchent ils ensemble sans s’être accordés ?  N’ayant aucune assise spirituelle tu aurais dû t’accorder avec lui sur ce point et tu aurais eu la possibilité de voir tout ce qui passait devant toi sans que tu ne t’en rendes compte. »

 « Moi : (Silence) »

« Mommy : On va s’arrêter là pour aujourd’hui car tu as besoin de te reposer. Nous en reparlerons quand tu seras plus calme, d’accord ? »

« Moi : (Petite voix, reniflant) D’accord. »

 « Mommy : Ok. Je vais prier. »

Elle a prié pour moi et pour mon cœur avant que nous ne raccrochions. Je suis allée me coucher à la chambre et ses paroles passaient en boucle dans ma tête. J’ai entendu le bruit d’une voiture garée dans la cour et la minute d’après la voix de Lucrèce dans le salon.

Lucrèce : Tata Luce ?

Moi : Je suis ici.

Ils sont rentrés tous les trois.

Lucrèce : Nous sommes rentrés, Blessing est sortie ?

Moi : Oui, Elle est partie parler avec les jeunes que Marwane suit.

Lucrèce : Ok. Pourquoi tes yeux sont enflés ?

Moi : J’ai pleuré.

Lucrèce : (S’asseyant sur le lit) Pourquoi ?

Moi : J’ai parlé au téléphone avec Mommy et elle m’a dit que je n’étais pas une femme.

Lucrèce : (Fronçant les sourcils) Comment ça ?

Je regarde les enfants et elle les déshabille pour leur changer de vêtements avant de les envoyer jouer à la terrasse. Nous sortons toutes les deux là-bas pour pouvoir les surveiller et nous nous asseyons sur les chaises.

Moi : Je lui ai raconté mon histoire avec Bhernie et elle m’a dit être la responsable de l’échec de notre relation parce que je n’étais pas une vraie femme.

Lucrèce : Je ne comprends pas. Comment ça tu es la responsable de ça ? Tu lui as dit que c’est lui qui t’avait demandé d’avorter ? Tu lui as dit que c’est lui qui a décidé de prendre une autre femme pour lui faire des enfants ? Tu lui as dit que c’est lui qui t’a abandonnée dans la maison pendant plusieurs mois et s’est mis à te traiter comme de la merde ?

Moi : Oui.

Lucrèce : Et malgré ça elle a dit que c’est toi la responsable ?

Moi : Oui.

Lucrèce : Je ne suis pas d’accord. Tu ne peux pas être responsable de l’échec de cette relation alors que c’est lui qui a commis des actes. Je suis désolée.

Moi : (Silence)

Lucrèce : Attends je la rappelle. Pour bien lui expliquer les choses.

Moi : Elle est occupée, nous avons parlé pendant un long moment, il ne faut pas abuser.

Lucrèce : Hum. Dans tous les cas, je lui laisse un message.

Elle a fait une longue note vocale pour expliquer son point de vue par rapport à la situation et dire qu’elle n’était pas d’accord avec Mommy. Cette dernière n’était plus en ligne, elle nous répondra quand elle verra le message. Lucrèce est allée se changer et est revenue avec une assiette de pomme. Nous avons mangé en racontant pendant le reste de la soirée. Blessing nous a appelées pour nous dire qu’elle dormait à Rougier avec Marwane.

Moi : Quand on dit que c’est nous-mêmes qui cherchons nos problèmes ce n’est pas faux. Blessing n’a pas peur de la fornication hein ?

 Lucrèce rit.

Moi : Mais ne ris pas, tu vois comment elle est collée à Marwane ? Un petit truc, elle part dormir avec lui à Rougier, un petit truc elle est là-bas. Elle ne sait pas que c’est à cause de ça qu’on s’est retrouvée enceinte hein ?

Lucrèce : (Riant) Ils sont saints oh.

Moi : Oui c’est ça, des saints qui s’embrassent sur la bouche et font des bisous dans le cou. D’ailleurs je lui fais un message.

Je prends mon téléphone et lui écris. Elle me répond avec des emojis qui rient et me dit de ne pas m’inquiéter pour elle. On finit par prier avant d’aller au lit. Le lendemain elle revient nous dire qu’ils n’ont rien fait et nous rassure sur le fait qu’ils aient tous les deux la tête sur les épaules. En après midi Mélodie et Ariane viennent à la maison pour passer du temps, c’est après leur départ que Mommy nous appelle sur le numéro de Lucrèce.

« Mommy : Bonsoir. »

« Nous : Bonsoir Mommy. »

« Mommy : J’ai écouté votre message mais je n’ai pas pu vous répondre par manque de temps. Je comprends votre position, vous êtes jeunes et vous voyez la vie sur un seul prisme non pas dans sa globalité. Et je vous comprends d’autant plus que vous êtes attachées l’une à l’autre et que vous partagiez vos peines ensembles. C’est donc normal que la souffrance de l’une biaise l’opinion de l’autre sur une situation et l’empêche de rester lucide. Cependant, laissez moi vous apprendre une vérité que vous devrez retenir toute votre vie pour éviter de constituer une pierre d’achoppement l’une pour l’autre. »

Nous la regardons attentivement.

  « Mommy : Quel que soit votre niveau d’attachement l’une à l’autre vous n’atteindrez jamais l’intimité que Lucia a partagée avec Bhernie ou que Rebecca a eu avec Loyd. C’est pourquoi aucune de vous ne pourra jamais se mettre à la place de l’autre pour comprendre la profondeur et la portée de ses actions. Vous savez pourquoi ? »

 « Nous : (Silence) »

 « Mommy : Parce que vos chairs n’ont pas fusionné. C’est la raison pour laquelle Rebecca ne peut pas comprendre pourquoi malgré tout Lucia continue d’aimer Bhernie et que Lucia de son côté n’arrive pas à cerner pourquoi Rebecca en est au même point avec Loyd. ‘’celle-ci est os de mes os et chair de ma chair’’. Ces 2 parties du corps ne se voient pas à l’œil mais sont cachées à l’intérieur du corps, il faut donc être la chair et l’os de quelqu’un d’autre pour arriver à la comprendre. C’est pourquoi, pour votre propre bien, abstenez-vous de parler à la place de l’autre sur les questions qui concernent ses sentiments car vous n’en connaitrez jamais la portée ni la profondeur»

 « Nous : (Silence) »

 « Mommy : Ceci étant dit, je veux que vous compreniez cette deuxième chose. Quelque soit le niveau de sa volonté, aucun homme ne bâtit une maison, il n’en a pas la capacité. Une maison peut subsister qu’importe ce que le mari fait tant qu’une femme continue à la tenir. Si elle la lâche, cette maison volera en éclats. C’est pourquoi il est dit '’La femme sage bâtit sa maison et l’insensée la renverse de ses propres mains'’. Vous remarquerez ici que la bâtisse ici de la maison dépend de l’attitude de la femme. Comprenez ces premières choses et quittez dans les émotions »…


 
L'AMOUR SUFFIT IL ?...