CHAPITRE 156: PREMIÈRE VISITE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 156 : PREMIÈRE VISITE.

**PAUL EBOUMA**

Ils l’ont fait monter dans la voiture et à peine ils ont démarré que Leslie s’est évanouie.


Maman Patricia : Mon Dieu, Leslie ? Leslie ?


Je l’ai soulevée et rapidement portée dans la voiture. Reine et maman Patricia sont montées avec moi et nous sommes partis à SOS médecin où elle a été rapidement prise en charge pendant que nous sommes restés à attendre de ses nouvelles rejoint par Al et papa Guy. 


Maman Patricia : (Inquiète) Vous voyez les choses de Mfoula ? Ce sont des choses comme ça qu’on voulait éviter. Il sait que l’enfant d’autrui a subi plusieurs coups violents dernièrement, elle n’a pas encore fini de se remettre de tout ça que voilà encore ce qui lui tombe dessus. À force de trop tiré on finit par casser. On aurait réglé cette affaire depuis lundi on ne serait pas là.

Papa Guy-Roger : Leslie est forte, elle va s’en sortir. 

Maman Patricia : Hum. 

Papa Guy-Roger : Viens t’asseoir parce que façon toi-même tu es tendue, il ne faudrait pas aussi que tu nous fasses une crise.


Elle est allée s’asseoir et Reine aussi. Je suis restée debout avec Abess.


Alvine : Que penses-tu de toute cette histoire ?

Moi : (Soupirant) Je t’avoue que je suis perdu mais je me dis que le temps nous dira la raison pour laquelle il y est allé.

Alvine : Il ne t’a rien dit ?

Moi : Non. Juste qu’il ressentait le besoin d’y aller. Il n’en savait pas plus.

Alvine : Je vois. Leslie se sentira encore plus mal qu’elle ne l’était déjà.

Moi : Je sais mais on sera là pour elle. 

Alvine : Oui. Les petits ne se doutent de rien ?

Moi : Non, on essaie de ne rien laisser paraître devant eux. En dehors de Lucrèce qui nous aide énormément pour rehausser le moral de sa mère, les jumeaux ne savent rien.

Alvine : D’accord.

Moi : Et Reine ?

Alvine : (Soupirant) Dieu est grand. Après le lundi où elle a fait une baisse de tension, elle est restée stable jusqu’à présent. 

Moi : Ok. On reste en prière. 

Alvine : Oui.


Le médecin qui s’occupe de Leslie est venu vers nous pour nous dire qu’elle a fait une hausse de tension d’où l’évanouissement. Elle a besoin de se reposer et éviter toute situation stressante car il ne faudrait pas qu’on arrive dans l’hypothèse où elle serait atteinte hypertension. Nous avons acquiescé. Il nous a donné une ordonnance pour quelques calmants avant de nous laisser partir. Elle était encore assez pâle mais elle marchait. Je l’ai ramenée à la maison pendant qu’Alvine et Reine sont allés à son boulot pour signaler sa condition et récupérer ses affaires, ils vont également passer en pharmacie. Aujourd’hui étant mercredi, les enfants sont sortis à midi donc ils étaient tous à la maison quand nous sommes arrivés. Étant donné que j’attrapais leur mère, les jumeaux ont été interpellés.


Eux : (Venant vers nous inquiets) Maman est malade ?

Moi : Non, elle est juste fatiguée. Elle va aller se reposer quelques minutes pour reprendre ses forces, d’accord ?

Eux : D’accord .

Lucrèce : Les garçons venez avec moi.


Elle les a entraînés avec elle et j’ai emmené Leslie dans sa chambre avec l’aide de Jennifer. Nous l’avons allongée sur le lit après lui avoir retiré ses chaussures.


Moi : Repose toi Leslie et ne t’inquiètes pas pour Arsène, nous allons tout faire pour le sortir de là. Les choses rentreront rapidement dans l’ordre.

Leslie : (Voix faible) D’accord et merci.

Jennifer : On va te laisser te reposer, si tu as besoin de quoique ce soit, appelle.

Leslie : Ok.


Nous sommes sortis et l’avons laissé.


Jennifer : Qu’est ce qui s’est passé ?

Moi : Elle s’est évanouie au tribunal quand elle a appris qu’il allait être transféré en prison. Nous l’avons emmené à l’hôpital et le médecin nous a dit qu’elle a fait une hausse de tension. Il a dit qu’elle doit se reposer et éviter des situations stressantes.

Jennifer : Je vois. L’avocat n’a pas pu obtenir une caution ?

Moi : Non. En fait c’est Arsène qui a refusé.

Jennifer : Hein ?

Moi : Comme tu entends. Il a dit qu’il voulait aller en prison.

Jennifer : Mais pourquoi ?

Moi : Personne n’a de réponse. Dieu seul sait. Bon il faut que je reparte au boulot.

Jennifer : Moi aussi. Je suis juste venue déposer les enfants à la maison.

Moi : Reine et Al sont en chemin. Ils ont fait un tour au boulot de Leslie pour récupérer ses affaires avant de faire un saut en pharmacie.

Jennifer : On va le dire aux filles. 

Moi : Ok. Je te laisse le leur dire car il faut que j’y aille.

Jennifer : Ok. 


Je lui ai fait un bisou sur les lèvres avant de me rendre au boulot pour poursuivre ma journée même si ma tête n’était pas vraiment en place, je n’arrête pas de penser à toute cette histoire et voir où ça va nous mener…


**ARSÈNE MFOULA**

Nous venons d’arriver en prison. Quand le véhicule qui nous transportait a franchi le portail, je me suis dit que ça y est, j’y suis vraiment. Il n’y a plus possibilité de retour en arrière. Si on m’avait dit que je viendrai séjourner ici un jour, je ne l’aurais jamais cru mais pourtant c’est bien réel. Est-ce que j’ai peur, la réponse est oui car je ne sais pas ce qui m’attend ici, cependant je ressens tout au fond de moi ce sentiment qui me dit que je suis au bon endroit alors j’essaie de garder mon calme. 

On nous a conduit dans une salle où on nous a dit ce que serait notre vie ici et les règles à suivre. Ce qui ressort de là et que l’on a tous retenu c’est que si nos familles ne prennent pas soins de nous en nous apportant des vivres, eh bien nous sommes des hommes morts car ici c’est chacun pour soi. Là où nous allons, nous allons devoir préparer nous même pour nous nourrir car personne ne le fera pour nous. J’ai intérieurement pensé que j’étais fichu vu que je ne sais pas préparer. Il me faudra me faire des affinités avec certains prisonniers qui le feront pour moi que bien sûr je nourrirai. Quand j’étais au commissariat, il y avait un gars qui avait déjà fait deux tours en prison qui nous a un peu expliqué la tendance en nous disant comment ça se passe, la mentalité qu’il faut avoir et tisser les bonnes relations pour s’en sortir et tout. Le débriefe terminé, on nous a mis en rang pour nous conduire dans nos quartiers. 


L’un d’eux :  Où vont-ils ?

Un autre : En Chine (secteur le plus peuplé où généralement vont tous les prisonniers de bas niveau)

Le premier : Tous ?

Le deuxième : (Regardant une fiche) Tous sauf Mfoula Brain Arsène.

Le premier : Qui porte ce nom ?


J’ai levé ma main.


Lui : Sors du rang. ( Ce que je fais) les autres on y va.


Les autres m’ont regardé avant de s’en aller avec les gardiens. Je suis resté dans la pièce avec trois autres gardiens sans savoir ce qu’ils allaient faire de moi. L’un d’eux m’a regardé avant de regarder un papier.


Lui : Tu es un politicien ?

Moi : Non.

Lui : Tu as été ministre, député, sénateur ou une fonction du genre ?

Moi : Non. 

Lui : Tu es un activiste ?

Moi : Non.

Lui : Dans le parti en place ?

Moi : Non.

Lui : (Fronçant les sourcils) Tu es alors le fils d’un Baron de ce pays ?

Moi : Non. 

Lui : Donc tu es qui ?

Moi : Arsène Mfoula.

Lui : Et tu fais quoi dans la vie ?

Moi : Je suis chargée de communication dans une entreprise.

Lui : Et c’est tout ?

Moi : Oui

Lui : Tu es sûr ?

Moi : Oui. 

Lui : (Parlant à un autre) Pourquoi doit il aller dans ce quartier ?

L’autre : Aucune idée. Les ordres viennent d’en haut. Il s’en va chez les prisonniers politiques.

Lui : Je ne comprends pas pourquoi.

L’autre : Ne cherche pas à comprendre et fais ce qu’on te dit. Le reste ne te regarde pas.

Lui : Hum. (Venant vers moi) On y va monsieur le politicien qui n’en est pas un. 


Je me suis laissé conduire sans résistance jusqu’à un endroit qui avait plus l’air d’une cellule haut de gamme à cause du confort qu’une cellule de prison. J’avais un lit d’une place avec des draps blancs et propres, un fauteuil en cuir, des toilettes et une télévision avec des chaînes câblés. On m’a enlevé les menottes avant de me faire rentrer dans la pièce.


Lui : Quelqu’un viendra vous prendre dans quelques heures pour vous conduire à la douche.

Moi : D’accord.


J’ai pensé que j’avais effectivement besoin d’une douche. Ça faisait plus de 48 H que je ne l’avais pas fait. Je suis allé m’agenouiller au pied du lit et j’ai fait une prière à Dieu. Je l’ai remercié pour tout ce qu’il a fait pour moi malgré le fait que j’étais enfermé dans cette prison, il a pris soin de me mettre dans de bonnes conditions. Il me montrait d’avantage qu’il était avec moi partout où j’allais. Le verset 4 du psaume 23 que je connais par cœur est monté dans mon esprit et j’ai souris. 

‘’Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent. LSG’’ 


Moi : Oui Seigneur, je ne crains rien même en ce lieu, car je sais en qui j’ai cru. Cela ne fait pas longtemps que je te connais mais ce que je sais et que j’ai appris de toi jusqu’à présent me conforte dans ce choix que j’ai fait, je sais que tu ne me laisseras pas dans la confusion. Comme le dit ta parole, tu as dressé devant moi une table en face de mes adversaires pour oindre ma tête d’huile. Et je me souviens également de ce passage qui dit qu’une interdiction est faite à quiconque de toucher à tes oints que tu gardes comme la prunelle de tes yeux. Voilà pourquoi même en ce lieu, je me tiens plein d’assurance et je te fais pleinement confiance pour la suite. Tout ce que je te demande c’est de me donner la patience, la sagesse et le discernement pour comprendre ce pourquoi tu as permis que je vienne ici.  Je te prie aussi pour Leslie et les enfants, donne leur la force de traverser cette épreuve, soit pour eux un soutien permanent et rassure les de ma condition. Merci pour mes amis et ma famille qui prient et prennent soin des miens, merci de renouveler leur force et merci de les orienter dans la bonne démarche à suivre. Merci pour tout et que tout cela serve pour la seule gloire de ton nom. Amen. 


Je me suis relevé et me suis assis sur le fauteuil. Une trentaine de minutes plus tard, on est venu me chercher pour me conduire dans la douche où on m’a donné une serviette et une brosse à dents. Il y avait aussi une savonnette et un dentifrice, ce n’est pas le genre que j’utilise mais je ne vais pas faire le difficile vu le privilège que j’ai déjà. J’ai pris ma douche qui m’a fait énormément de bien avant de retourner en cellule. Deux heures plus tard, on est venu me chercher pour aller manger. J’ai eu droit à un vrai repas et j’ai même eu de l’eau minérale. C’est à ce moment que j’ai vu certains visages, des grands noms de ce pays qui étaient traités aux petits oignons. Je me suis fait la réflexion selon laquelle il y avait des gens en prison qui vivaient bien mieux que les ¾ des populations dehors ici jusqu’à se plaindre même que le repas était trop salé ou trop épicé que la prochaine fois, ils ne laisseraient pas passer ça. 

Étant nouveau, j’ai attiré sur moi les regards. Les gens cherchaient surtout à savoir qui j’étais car mon visage ne disait rien aux gens qui étaient là. J’ai mangé et je suis retourné en cellule où je me suis ennuyé un bon moment avant de me résoudre à allumer la télévision. Quand j’ai vu qu’elle était connectée, j’ai basculer sur youtube pour regarder certaines émissions avant que je ne puisse avoir de quoi me distraire ici…


LE LENDEMAIN

**LESLIE OYAME**

Je viens d’arriver en prison avec Loyd qui m’a accompagné. On a récupéré nos pièces d’identités et nos téléphones à l’entrée car c’est interdit puis on nous a dirigés vers un endroit où on devait contrôler tout ce que nous avons emmenés. Je lui ai apporté des vêtements, des produits de douche, parfum, deux Babouches, une pour le bain et une autre qu’il pourra porter dans sa cellule. J’ai apporté sa Bible et j’ai également fait à manger. Je me suis renseignée avec l’avocat pour les jours de visites et on m’a dit trois fois par semaine, mardi, jeudi et dimanche. Il m’a dit que les prisonniers préparaient eux-mêmes pour se nourrir mais mon homme ne sait pas préparer, je ne savais donc pas si je devais lui apporter des aliments crus, qui va lui préparer ça ici ? Je ne l’ai pas fait mais j’ai préparé en grande quantité pour qu’il tienne au moins deux jours jusqu’à ma prochaine visite. Ils m’ont fait goûter toute la nourriture que j’ai apporté pour s’assurer que je n’avais pas mis de poison à l’intérieur puis ils ont tous mis de côté et me disant d’inscrire son nom dessus, je l’ai fait. Nous avons laissé les affaires là et ils ont dit qu’ils allaient leur faire parvenir ça. On nous a conduit à un endroit où il y avait beaucoup d’autres personnes qui attendaient aussi pour voir leurs parents.

Je regardais autour de moi en étant perdue dans mes pensées. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit à force de me demander comment est-ce qu’il allait et comment il allait passer cette première nuit dans ce lieu ? Est-ce qu’il avait seulement eu une place pour dormir ? Avait il été agressé comme il était nouveau ? Plein de choses me traversaient l’esprit . J’ai prié le Seigneur comme jamais auparavant pour lui afin qu’il prenne soin de lui. Je ne suis pas partie au travail aujourd’hui et j’attendais l’heure de pause de Loyd pour qu’il vienne me chercher. Maman Patricia voulait venir avec moi mais elle est restée avec les filles à la maison, elle le fera un autre jour. 


Loyd : (Me sortant de mes pensées) Tu devrais essayer de t’asseoir une minute.

Moi : Ça va aller.

Loyd : Non ya Leslie, ça ne va pas aller. Ça se voit que tu n’es pas en forme et je n’aimerai pas que tu tombes ici (me conduisant vers un sous bassement pour me faire asseoir) en attendant qu’on nous appelle, on va attendre ici.

Moi : Et si on écoute pas quand ils vont appeler ?

Loyd : On va écouter.

Moi : D’accord. (Après un moment) Tu as vu Lauria depuis là ?

Loyd : Non. Je l’ai seulement eu au téléphone. Elle m’a dit qu’elle va bien et pour l’instant elle dort chez les parents de Princy avec lui. 

Moi : Et les enfants ?

Loyd : Avec moi. Je suis allé rester au Beauséjour hier après le boulot. 

Moi : (Soupirant) J’espère que sa belle famille ne l’emmerde pas là-bas.

Loyd : D’après ce qu’elle m’a de non. Tout se passe bien. Elle m’a d’ailleurs dit qu’elle devait passer chez Jennifer ce soir pour te voir après le boulot.

Moi : D’accord. Et au boulot, comment ça se passe ?

Loyd : Les choses vont très vite. Ils ont commencé l’audit ce matin et tout va être passé au peigne fin. Tout le monde est stressé mais on essaie de garder le moral. 


Je voulais encore parler mais j’ai été interrompue par un homme qui est venu appeler les gens en leur indiquant vers où ils devaient se diriger pour voir leur détenu. Soit le poste, soit le parloir. En me renseignant sur ce que c’était on m’a dit que le poste était un endroit où on avait la possibilité de s’asseoir autour d’une table en bois avec le prisonnier pour lui parler et me le toucher. Le parloir par contre on était debout et parlait avec lui au travers d’un téléphone séparé par une vitre. Malheureusement pour nous, c’est au parloir qu’on nous a envoyé.


L’agent : Arsène Brain Mfoula ?

Moi : (Me rapprochant) Oui.

L’agent : Au parloir. 


Nous nous sommes dirigés vers où on nous a indiqués et nous l’avons vu qui nous attendait debout dans une cabine. Je me suis précipitée vers l’endroit pour prendre le téléphone avec les larmes aux yeux.


Moi : Mfoula .

Arsène : Bonjour ma douce.

Moi : Tu vas bien ? On t’a fait du mal ? Tu as pu avoir une place où dormir ? Est-ce que tu as mangé depuis hier ? (Reniflant) Stp dis moi que tu vas bien ?

Arsène : (Esquissant un faible sourire) Comment veux-tu que je te parle si tu ne me laisse pas en placer une ?

Moi : (Silence)

Arsène : Commence par essuyer tes larmes stp, tu sais que j’ai horreur de te voir comme ça. 

Moi : Je n’y arrive pas.

Arsène : Dans ce cas, je retourne.

Moi : (Essuyant rapidement mes larmes) Non Mfoula pardon, regarde, je ne pleure je jure. (Essuyant mon visage avec mon haut avant que Loyd ne me passe un kleenex) Y a plus de larmes. Parle moi.

Arsène : Je vais bien, j’ai une cellule à moi tout seul et j’ai même des chaînes câblés. Je mange trois fois par jour et j’ai le wifi.

Moi : Tu mens. Tu veux seulement que je ne m’inquiète pas pour toi, c’est pour cela que tu me dis ça.

Arsène : T’ai-je déjà menti une fois ?

Moi : Non. 

Arsène : Voilà. Ne t’inquiètes pas pour moi car le Seigneur est bon. J’ai vu les choses que tu m’as emmené, j’en avais besoin. 

Moi : D’accord. Tu as besoin d’autres choses ?

Arsène : J’ai besoin de savoir que mon bébé et mes bébés vont bien.

Voix : Une minute.

Moi : C’est déjà fini ? Mais on n’a même pas duré.

Arsène : Leslie regarde moi. ( Ce que je fais) Je veux que tu prennes soin de toi. Que tu manges et dormes correctement parce que rien ne me fera plus de mal que de te savoir en mauvaise santé. Tu me comprends ?

Moi : (Petite voix) Oui. 

Arsène : Tu peux faire ça pour moi ?

Moi : Je vais faire un effort. 

Voix : C’est terminé.

Arsène : Je t’aime . 


Je n’ai même pas pu lui répondre qu’il est parti. Seigneur même pas 5 minutes que c’est déjà fini ? Toute cette attente pour ça ? C’est complètement frustrée et triste que Loyd m’a laissé à la maison. Je n’ai même pas pu le voir comme je voulais ni le toucher pour ressentir sa chaleur. Parler même ce n'était pas ça. 


Maman Patricia : Tu as pu le voir ?

Moi : (Déçue) Oui mais c’était à peine 5 minutes. On n’a même pas eu le temps de parler et c’était derrière une vitre. (Essuyant une larme qui avait coulé) Il m’a dit qu’il va bien et qu’il a une cellule à lui tout seul avec télévision câblée. Il mange trois fois par jour. 

Mme Mfoula : Ah bon ?

Moi : Oui. Je ne sais pas si c’est vrai ou c’était juste pour ne pas me faire peur. 

Mme Mfoula : On va se renseigner pour en savoir plus. (Me prenant dans ses bras) Ne t’inquiètes pas.

Moi : D’accord . 

Mme Mfoula : Va te changer tu vas manger un peu.


Je me suis exécutée et je l’ai fait sous sa surveillance. Elle m’a dit que j’ai perdu énormément de poids depuis lundi et ce n’est pas bien dans mon état. Elle est restée avec moi jusqu’à l’arrivée de Lauria qui est venue presqu’en même temps que les enfants et Jennifer. Nous avons pris des nouvelles et Lauria est rentrée à 18h. Je suis allée m’allonger dans la chambre et Lucrèce est venue me serrer dans ses bras.


Lucrèce : (Après un moment) Tu as pu voir papa ?

Moi : Oui. Mais seulement 5 minutes. Je ne l’ai même pas bien vu. Mais il va bien. Je vais retourner dimanche dans l’espoir que le temps sera plus long. 

Lucrèce : (Silence)

Moi : (Changeons de sujets) Ça a été à l’école aujourd’hui ?

Lucrèce : Oui.

Moi : Je ne veux plus que tu me refasses ce que tu m’as fait au premier trimestre hein ?

Lucrèce : Non maman, je ne vais plus faire ça, je te promets.

Moi : D’accord. Les jumeaux ont fait leurs devoirs ?

Lucrèce : Oui, j’ai vérifié. 

Moi : D’accord. 


Les petites se sont mises à pleurer dans le berceau, elle est allée les prendre et me les a donnés pour que je leur donne le sein. Je l’ai fait et nous sommes allées retrouver les autres au salon avec qui j’ai passé du temps histoire de me changer les idées, j’ai fait l’effort d’aller embrasser les jumeaux quand ils sont allés au lit avec Derreck. Je sortais de leur chambre quand Lucrèce est venue me tendre son téléphone. 


Moi : (La regardant) C’est qui ?

Lucrèce : Un monsieur qui veut te parler.


J’ai pris et j’ai décroché intriguée.


«Moi : Allô ? »

 «Voix d’homme : Bonsoir Mme Mfoula, c’est monsieur Bernard Ogoulinguende le DG de la prison centrale. »


J’ai levé mes yeux pour regarder Lucrèce. L’enfant là a eu le numéro de l’homme là où ???


SECONDE CHANCE