Chapitre 16

Ecrit par Bernardin10

Cela fait deux semaines que je revois cette scène en boucle. Deux semaines que je me remémore ce qui s'est passé cette nuit. Deux semaines que je suis enfermé dans cette prison d'amertume et de ressentiment.

Ce qui s'est passé ce jour-là, je me sens toujours coupable d'être parti et de l'avoir laissé seul.


---Flashback---


Après avoir entendu des cris résonnés au loin, je cours rapidement à l'endroit où provenait le son.

Arrivé sur le lieu, une troupe des jeunes entoure l'endroit où j'ai laissé Safari et je priais intérieurement le bon Dieu pour qu'il ne se retrouve pas au milieu de cette foule.


— Aujourd'hu il ne va pas s'échapper scade un homme avec un bâton dans ses mains, ils nous ont beaucoup fait souffrir.


Après cette déclaration, je m'approche un peu vers la foule, et l'image que je vois me coupe le souffle. Safari, assis au milieu de la foule, le sang giclant dans ses nez, ses lèvres gonflées et ses yeux devenus rouges de pleur.


— Alors c'est toi qui tétanise nos avenues, lui demande un jeune qui s'apprêtait à lever sa main sur sa joue.


— Nous allons le brûler continue un autre, dit à cet petit garçon d'aller prendre le pneu chez le cordonnier(Personne qui répare les souliers).


Je cherchais milles et une solution pour lui venir en aide, mais lui et moi sachions que son sort était déjà scellé.

Je supplais intérieurement le bon Dieu de lui venir en aide, mais mes espoirs s'envolèrent lorsque je vois un jeune brandir en l'air un pneu et une bouteille d'essences.


— Fait ta dernière prière, lui dit le jeune, prêt à lui mettre le pneu au coup.


— Ne me faites aucun mal supplie-t-il, je vous promet de jamais voler si vous me laissez la vie sauve.


— C'est déjà trop tard, nous t'avons donné cette chance la fois dernière, mais tu ne l'as pas saisi.


— Trêve de bavardage crie une autre à côté, nous avons un voleur à exécuter, et nous devons le faire le plus tôt possible.


La petite discussion écourté, on faisait porter à Safari le pneu au coup et y verser de l'essence.

On s'apprêtait à allumer le feu et c'est là qu'un miracle se produit. Des sirènes se font entendre à l'horizon et une voiture de la police avança vers nous.

A la vue de ce spectacle, mon coeur s'apaise et le jeune avec l'allumette prit peur et éteignit le feu au coup de Safari.


— Vous faites quoi demande un policier en sortant de sa victoire, vous savez que la justice populaire est interdite par la loi.


— On ne fait rien de mal monsieur l'agent, ce jeune a terrorisé notre quartier depuis longtemps. Aujourd'hui, nous avons mis la main sur lui, on voulait juste le faire peur et rien de plus.


— Nous avons compris, la prochaine fois laissez les forces de l'ordre s'occuper des cas de ce genre et faire son travail.


— Vous n'êtes pas là souvent crie une personne dans la foule, que devons-nous faire à votre absence.


La police se tue, ils s'occupèrent à disperser la foule et à faire monter Safari dans leur jeep.

Le voyant s'éloigner dans la voiture, la foule fini par se disperser mais voyant l'expression de leurs visages, ils étaient mécontent de n'avoir pas pu finir ce qu'ils ont commencé.

J'empruntais à mon tour le chemin qui conduit à notre maison. En colère contre Safari de ne pas m'avoir écouter mais aussi en ayant pitié, lorsque j'imagine le traitement dont il sera victime à l'endroit où il va.


--- Fin du flashback----


— Tu n'aurais pu rien faire mon frère, me dit Safari lors d'une visite à la commune de KARISIMBI où il était en détention, tu as bien fait de ne pas intervenir.


— Je m'en veux de t'avoir laissé seul répondis-je avec chagrin, si j'étais près de toi, tout ceci ne serais jamais arriver.


— C'est moi qui ne t'a pas écouter au moment où tu m'a prévenu, et regarde l'endroit qui m'a accueilli.


— Et ils te transfèrent quand à la prison, cela fait deux semaines que tu négocie ta sortie.


— Ils refusent toute négociation. "Nous voulons donner une leçon à tous ces voleurs" disent-ils. Et ça sera la dernière fois que nous nous verons dans cet endroit, ils font mon transfert demain matin.


— Ne t'inquiète pas mon frère, je viendrai souvent te voir à la prison, s'il m'y autorise.


Je quittais cet endroit avec un poids sur le coeur, lorsque je regardais l'etat dans la quelle il était. Maigre, cheveux crépus, la peau presque blanchâtre, une longue barbe non soignés, ... Le frimeur du quartier avait perdu toute sa beauté

J'arrive à l'extérieur, je remet une petite somme d'argent au policier qui m'avait permis de visiter Safari, avant d'emprunter un taxi-moto qui me conduit à la maison, ma propre maison maintenant.

Le sort d'un vaniteu...