Chapitre 17
Ecrit par EdnaYamba
Chapitre
17
Peter
SIMA
La nuit s’annonce passionnée et intense au vu des
œillades discrètes que Tia et moi nous nous lançons. Elle comme moi, n’attendons
que le moment de pouvoir enfin nous retrouver seuls et de nous réaffirmer cet
amour.
Mitch avait raison, j’ai joué et je me suis brûlé.
Mais les flammes de Tia Jackson sont douces. Elles m’embrasent pour qu’on se consume
mutuellement.
Je la regarde et elle me parait encore plus belle depuis
qu’elle m’a avoué m’aimer.
J’arrête de la reluquer interrompu par un appel de
Raïssa.
-
Oui Allo Raissa, dis-je en me déplaçant alors
que Tia m’observe de loin.
***
Lorsque nous arrivons chez moi, je la capte aussitôt la
porte refermée derrière nous en la plaquant au mur. Munie de la même envie que moi, elle passe
ses bras autour de mon cour répondant à mon baiser de ses lèvres fiévreuses. Je
la porte jusqu’à la chambre dans laquelle je la dépose sur le lit, en me
débarrassant de mon tee-shirt.
Alors que nous sommes emportés par la fièvre de la
passion, son téléphone se met à sonner.
Il est 23h.
-
Laisse sonner, lui dis-je en continuant de
l’embrasser.
-
Non, c’est…im…ppo..r..tant, dit-elle entre
deux baisers, en se dérobant de mon emprise.
Je me tourne sur le dos, l’observant courir vers son sac.
Elle le fouille avec empressement.
-
Allo, oui c’est bien moi. Oui je suis son
avocate. Comment ? J’arrive tout de suite.
Je me redresse aussitôt, d’un bond je saute du lit et me
retrouve près d’elle.
-
Qu’est-ce qu’il y a chérie ?
-
Tu me poses la question, fait-elle
nerveusement en s’éloignant. Qu’est-ce que vous avez fait ?
J’ai dû rater un épisode parce que je ne comprends pas un
traite mot de ce qu’elle me reproche. Elle récupère ses vêtements au sol
marmonnant des choses inintelligibles.
-
J’y vais ! me dit-elle
-
On y va ensemble ! lui dis-je sans même
savoir où elle va.
Quand elle se calmera, je suppose qu’elle me donnera une
explication. Pour l’instant où qu’elle aille, il n’est pas question qu’elle y
aille seule à cette heure. Je prends les clefs de la voiture aussi rapidement
que je peux alors qu’elle prend la direction du salon.
-
Si tu me disais ce qu’il y a et où on
va ?
Après un long soupir, elle me dit enfin qu’on va au
commissariat où un de ses clients a été emprisonné par notre faute. Je n’ai pas
encore bien saisi mon niveau d’implication dans cette histoire mais je suppose
que je le saurais une fois sur place.
Montant dans la voiture, je la vois prendre son téléphone
dire :
-
J’ai vraiment besoin de toi là, je suis en
route pour le commissariat. Oui ce serait bien si tu m’y retrouves. Merci,
merci vraiment. Oui je te fais un message pour tout t’expliquer.
Je suppose qu’elle appelle Harry.
Le trajet se fait silencieusement et quand la sonnerie
messagerie de mon téléphone sonne, elle me lance un regard plein de suspicion.
Il faut que je me retienne sinon je vais perdre patience.
À notre arrivée au commissariat ce n’est pas Harry que
nous voyons mais plutôt Aaron qu’elle suit sans m’attendre.
Ah
ouais !
Tia
Jackson
Je me retourne pour dire à Peter de m’attendre. À son
expression, je vois qu’il n’est pas d’accord mais sans obtempérer il s’arrête
alors que je suis Aaron. Nous traversons le couloir bruyant des cris des
détenus, et atteignons la salle d’interrogatoire dans laquelle je retrouve un
Sylvain Kakou, le visage défiguré et les mains menottées.
Il a été bien amoché le pauvre ! Mais la question est : est-ce par la
police ? parce que ces hommes de loi peuvent s’avérer parfois impitoyables
lorsqu’ils capturent un criminel supposé ou pas.
-
Tia j’ai pu vous avoir 10 minutes, il va
falloir que tu fasses vite ! me dit Aaron en refermant la porte derrière
lui.
Je m’avance vers Sylvain Kakou.
-
Maitre Jackson, merci d’être venu, dit-il
avec difficulté. Ils m’ont eu ! je me suis fait voir !
-
Qu’est-ce qui s’est passé ?
-
Elle m’attendait, ils m’ont tendu un piège.
Elle a cassé mon téléphone maintenant je n’ai plus de preuves !
-
Qui, elle ?
-
RAISSA MAVOUNGOU !
Raïssa MAVOUNGOU !?
Elle colle bien au personnage d’une femme sournoise qui
cacherait bien sous ses airs de grande femme son jeu.
Elle a dans son regard, de la détermination mais je ne l’aurais
jamais cru capable d’un tel crime.
La même Raïssa MAVOUNGOU
qui a appelé Peter ce soir ? Et s’ils étaient complices !
L’idée n’est pas à exclure, ce projet n’est pas le sien,
elle sous les ordres de quelqu’un. Quelqu’un à qui cela nuirait.
Oh non, Oh non.
Je passe en mémoire les évènements de la soirée, le coup
de fil, le message étaient-ce pour régler et mettre au point leur
stratégie ?
Il n’a pas le temps de m’en dire plus qu’un coup à la
porte de la cellule, nous indique que notre entretien prend fin.
-
Maitre Jackson, est-ce que vous êtes toujours
prêt à me défendre ?
-
Bien sûr, lui dis-je en me levant. Je suis
vraiment désolée que vous soyez dans cette position, j’aurais dû vous dissuader
de faire ça et de trouver une autre solution quoi qu’il en soit nous
découvrirons la vérité.
Il ne s’agit plus uniquement de son combat mais du mien.
-
Je repasserai demain, en attendant je vais
appeler votre femme
-
Non ! dit-il avec virulence, je ne veux
pas la voir !
-
Voyons….
Je m’interromps alors que la porte s’ouvre sur Aaron.
-
Je suis désolé Tia , vous allez devoir
arrêter !
Quand je sors de la pièce, je m’adosse contre la porte de
la cellule, la main sur le cœur. Il y a
tellement d’informations à assimiler, tellement de pièces à mettre en place,
que mon esprit se perd dans ce labyrinthe.
J’inspire profondément essayant de réorganiser mes
pensées avant de rejoindre Peter.
Aaron inquiet s’approche de moi et tout doucement me
demande :
-
Qu’est-ce qu’il y a ?
-
Je me sens dépassée, avoué-je, cette société
est en partenariat avec celle de la famille SIMA, celle de mon fiancé ! et
je me pose des questions….
-
Je vois. Tu es bien placée pour savoir que
tant qu’il n’y a aucune preuve de culpabilité chaque personne a droit à ce
qu’on appelle
-
La présomption d’innocence, complété-je, en
soupirant.
-
Il n’ y a qu’un idiot comme moi pour tenter
de sauver son rival ; rigole-t-il, allez va rejoindre ton fiancé et si ton
esprit est tourmenté engage la discussion.
-
Tu as raison ! merci Aaron
-
Je t’en prie princesse.
C’est un Peter debout attendant patiemment que j’arrive
que je retrouve à l’accueil du commissariat.
Aaron prend congé en déposant un baiser sur ma tempe en
me murmurant.
-
Il vaut mieux discuter qu’imaginer !
Il jette un coup d’œil vers Peter dont la mâchoire se crispe
aussitôt
Ils se disent au revoir d’un hochement de tête puis Peter
me dit :
-
C’est bon ? on peut y aller ?
-
Oui, lui dis-je en le suivant.
« Le
bénéfice du doute, le bénéfice du doute » je
me le répète intérieurement alors que je
tapote nerveusement la vitre du véhicule et Peter les sourcils froncés conduit
le regard rivé sur la route.
-
Peter, il va falloir qu’on parle ! lui
dis-je une fois arrivés.
-
Oui Tia, on a deux ou trois petites choses à
mettre au clair, répond-t-il hargneux en claquant la portière de la voiture ce
qui me fait sursauter.
Je descends
furieuse à mon tour. De quel droit ose-t-il ?
Je le retrouve debout dans le grand salon, ses yeux
brillent de colère et son front se plisse. Il se place près de la fenêtre, le
coude posé sur l’espace vide à quelques centimètres de la vitre, les doigts
vers sa bouche.
-
Je t’écoute ! me dit-il , à part m’accuser
d’une chose dont je n’ai pas connaissance et me faire passer pour un imbécile
auprès de ton amoureux, qu’as-tu à me dire ?
-
Quelque chose dont tu n’as pas connaissance ?
voyons, tu peux me dire ce que Raïssa et toi avez planifié cette nuit ?
-
Qu’est-ce que Raïssa à avoir dedans !?
dit-il soudainement incrédule. Tu parles
de quoi à la fin, il va falloir que tu mettes sur la voie parce que je t’avoue
que j’ai dû mal à te suivre !
-
Peter, cet homme-là que je suis allé voir au
commissariat a été arrêté parce qu’il tentait de me rapporter des preuves que DIPRAX
est un produit dangereux qui sera mis en vite.
-
Oh la, oh la, dit-il en se redressant. On parle de quoi là ? ce projet tu sais
depuis quand il est mené, mais qu’est-ce que tu racontes !? tu sis toutes
les vérifications qui y ont été faites, tu nous crois capable de mettre en
péril la vie d’un millier de personnes !
Il pose sur moi un regard plein de consternation.
-
Dis- moi de quoi tu parlais avec Raïssa MAVOUNGOU
ce soir Peter !
-
Bon Sang, mais qu’est-ce que Raïssa vient foutre la dedans ! ? Montre-moi
le message qu’elle t’a envoyé, j’ai bien vu son nom s’afficher !
Je tends ma main, attendant qu’il me tende son téléphone.
S’il n’a rien à se reprocher, il me le montrera.
-
Cet homme a été piégé ce soir par Raïssa MAVOUNGOU,
elle a détruit son téléphone dans lequel il avait pris un enregistrement elle a ensuite fait passer ça pour un
cambriolage, j’ai besoin de croire que tu n’es pas impliqué là-dedans Peter !
lui dis-je le ton radouci
-
Je ne peux pas le croire ! se dit-il à lui-même. Tu
m’en crois vraiment capable !
-
Après tout, on ne se connait pas vraiment !
répliqué-je
-
Il se mord la lèvre inférieure, se passe la
main dans le visage
Sans me répondre, il me dépasse pour se diriger vers la
chambre.
Le cœur battant, je le suis. Seuls les coupables fuient
devant la confrontation.
À mi-chemin il s’arrête et se tourne vers moi.
-
Ça s’arrêterait à moi que je banaliserai, mais en m’accusant tu accuses aussi ma famille
parce que tu oublies une chose Tia ce projet nous le portons tous au nom de DAMIEN !
Sa voix est pleine de déception.
Il rebrousse chemin et avant de me dépasser il me dit :
-
Tu as raison, après tout on ne se connait pas !