Chapitre 17 :

Ecrit par Maya my'a


-George !


Elle le tint par la chemise, houspillant sans arrêt.


-Je vais te poser une question, ta fille sort les hommes ? Dit-il. Tu comprends pourquoi je lui interdis les sorties et les amis(e) s ? Et pourquoi, même chez Priscilla, je me suis opposé ?

Monique, tu oses m'accuser des faits aussi graves ? Je prends soin de vous, je me bats comme je peux pour que vous soyez à l'aise, afin que vous ne manquiez de rien dans cette maison, depuis plus de quatre ans. Je suis déçu de toi.


-George ! Déçu ou pas, c'est ton affaire. Je t'ai surpris une fois en plein acte sur elle.


Elle eut une force indescriptible pour le trainer dans toute la maison, le rouant de coups. La rage qui la possédait, la transformait en un guerrier de lutte traditionnelle agressé par des malveillants.


-Monique, je n'ai jamais touché ta fille. Tu étais bourrée (ivre d'alcool) ce jour-là. Mais, comment ose tu? En plus tu insiste. Si tu as des preuves, va au commiriat.


-George !


David pleurait en se collant à son pagne. Elle le repoussa en le fustigeant.


-Ah! va au diable fils de Lucifer !


Elle était méconnaissable. Son geste l'effrayait. Mais, néanmoins, il la collait sans relâche. Elle lui donna quelques gifles avant de le porter sur son dos, puis sortir en courant. Entre temps George craintif s'était repliée dans le sanitaire. Sur son passage, Monique ravageait tout. La maison ressemblait à un champ de bataille.


En course derrière moi, elle n'apercevait plus que ma silhouette.


 L'espoir de me rattraper disparut au fur et à mesure de mon éloignement.


-Jessica, mon bébé, vient ; je suis là pour écouter tes confidences, je suis là ma fille.


Elle arriva jusqu'à la route sans retrouver mes traces.


-Ma fille, mon bébé, pleurait-elle ardemment. Jessica avec les enlèvements, les violeurs, les braqueurs... (mettant les mains sur la tête). Cette nuit, je te cherche où ? Je commence par où ? Chez qui ?


David aussi ne cessait pas de pleurer. S'asseyant sur le trottoir, elle se passa les mains sur tout son corps ; elle se rendit compte qu'elle avait laissé son téléphone à la maison. Elle mit David qui, commençait à dormir, au dos. Et marchait au beau milieu du paysage de la nuit, sans savoir chez qui cogner pour demander de l'aide.


À cet instant, elle ne pensait plus à sa propre sécurisé, où même à celle de David. Elle pensait plus tôt à sa fille, son unique fille.


-Jessica devient ma mère, ma sœur, ma copine, mon tout... George, tu as osé... 


Elle pleurait en chantant.


-Mon espoir revient. Quand je pense que chaque nuit, je rêve de sa réussite ; je me vois à Libreville où dans deux avions parce que Jessica est devenue une femme d'affaire; parce que Jessica est devenue magistrate; parce que Jessica est devenue médecin, parce que Jessica est devenue pilote.


Monique implorait le Seigneur à genoux pour la protection de sa fille. En plein prière au beau milieu de la nuit, sur la chaussée, un klaxon de voiture raisonnait sans arrêt. Mais elle restait sur sa position. Cette voiture pouvait lui passer dessous, ça ne lui importait absolument pas. À quoi servait la vie sans son enfant ? Son unique fille.


 Sur son dos, David dormait deux minutes et se réveillait les deux minutes qui suivaient.


-Je n'imagine pas ma vie sans ma fille. Pour mettre Jessica au monde, j'ai suivi des traitements interminables. J'ai parcouru des kilos mètres et des kilos mètres, l'argent est fini dans la médecine traditionnelle et moderne. Je pense aux douleurs, les contractions de trois jours, pour finalement accoucher par césarienne. Ses pleurs ! Toute seule, je devais assurer, sans expérience.


Et à cause de ma jobardise, ma fille se sent délaisser, maltraiter au point de fuguer dans la nuit. Pas question de retourner à la maison.


 Pied nu, elle continua sur son chemin.


Muette