Chapitre 17
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
Chapitre 17
Il
est 1h du matin, ce 25 décembre à Libreville…
*** Christian.
La fête bat encore son plein
quand ma belle-sœur Maya, arrive vers moi pour me demander si tout va bien.
- Oui, oui ! Je ne vais
pas tarder à rentrer.
- D’accord. J’ai bien déposé
Alexandre et Anissa à la maison. Ils sont avec la nounou. Je te les ramène tout
à l’heure.
- D’accord. Merci Maya.
Il est 1h du matin, mais
personne ne semble pressé de rentrer. C’est bien simple, tous les couples qui
n’ont peut-être pas l’habitude d’aller en boîte de nuit, sont en train de se
déchaîner sur la piste de danse.
Kéyan a insisté pour que la
fête du baptême des jumeaux ait lieu chez lui. Il a fallu dégager le salon et
la salle à manger. Cela a permis d’installer la piste de danse à l’intérieur
alors que nous avons mangé dehors, sous deux grandes tentes blanches. Kéyan a
fait simple : un barbecue avec viande, poisson, crustacés et saucisse à
volonté.
Les parents sont déjà partis,
les enfants ont été mis au lit. Il ne reste en place que les personnes de ma
génération et les adolescents qui ne s’arrêteront de danser que lorsque le DJ
aura mal aux doigts !
Comme d’habitude, il y a une
débauche de nourriture et la boisson coule à flots. Parce que tout le monde a
dû « oublier » qu’il s’agit du baptême de deux bébés et non d’une
fête d’étudiants. La musique tape. Les gens dansent.
Touré, l’un des potes de Kéyan
ainsi qu’Emma, la meilleure amie de Gwenola ont fait le voyage depuis Bordeaux.
C’est la première fois qu’Emma arrive au Gabon, l’occasion pour elle de visiter
en même temps qu’elle est marraine des jumeaux. Le parrain n’est autre que
Terrence, le fils médecin de l’oncle Éric et la tante Monique.
J’observe tranquillement tout
ce beau monde, avec un verre d’eau en main. J’essaie de faire descendre les
deux coupes de champagne que j’ai avalées, il y a une heure.
- Hey, bro’ ! la fête
c’est par-là ! me fait Kéyan en arrivant avec une canette de GinTonic en
main.
- Je suis crevé. Il faut que
je retrouve des forces avant d’aller chercher Candice.
- Hum, je vois ! Où
est-elle ?
- Elle est allée dîner chez la
sœur de sa marraine, à Montagne Sainte.
Keyan me regarde en silence
avant de me dire :
- Désolé que maman ait refusé
qu’on l’invite.
- Je comprends !
J’attendrai encore un peu avant d’imposer sa présence à tout le monde.
- Tu ne nous l’imposes pas,
Christian. Nous allons l’accepter parce que nous t’aimons. On savait que rien
n’est immuable. On l’avait juste oublié. Au demeurant, j’ai vraiment apprécié
la présence de China à l’église.
- Hum ! fais-je en
souriant. Elle a fait son petit effet, bonjour, au revoir et merci !
- C’est quand même elle !
me fait Keyan en riant. J’avoue que sa folie me manque, parfois. Mais je
suppose que l’on doit respecter sa décision de prendre des distances.
- Des distances vite reléguées
aux oubliettes quand il s’agit d’agresser Candice.
- Ça, c’est un autre volet de
la saga Christian et China ! Bro’, elle va lâcher du lest sur cette
répulsion qu’elle a pour Candice.
- De quoi parles-tu,
Kéyan ?
Il me regarde, avale une
gorgée de sa boisson et me dit :
- Imhotep et Flavie étaient
invités au mariage du fils d’un ponte de la BICIG, samedi. Cela avait lieu dans
l’un des salons du Radisson. Ils ont vu China en compagnie d’un homme, si tu
vois ce que je veux dire.
Je le regarde intriguer et
réponds :
- En effet ! Les enfants
m’ont parlé tout à l’heure d’un tonton qui serait venu à la maison avec des tas
de pizzas. Le tonton aurait emmené leur mère au restaurant… Enfin, tu vois le
tableau.
- Oui ! Et je ne sais pas
comment te le dire, mais voilà ! Le tonton en question…
- Je ne sais pas pourquoi je
n’ai pas envie d’entendre la suite, Kéyan !
Il me regarde, boit à nouveau
une gorgée et me dit :
- Elle aurait dû aller
chercher un Nzébi ou un Punu. Mais, je suppose que lorsque l’on rencontre
quelqu’un la première fois, on se fiche pas mal de son ethnie. Il n’y a que les
idiots qui font s’en inquiètent.
- Qu’es-tu en train de dire,
Kéyan ? Qui est ce type !
- Disons que si on dit que le
Gabon est un petit pays, ce n’est pas par sa superficie. Et si les autres à
tout bout de champ disent que tous les myènès sont parentés, c’est
effectivement qu’il y a de la vérité là-dessous.
- Kéyan ! Arrête de faire
durer le suspense ! Qui est ce type ?
Il prend son temps pour délivrer
l’info, en buvant une dernière gorgée. Il sourit, me donne une tape sur
l’épaule droite et me dit :
- Bro’, je ne sais pas comment
vous vous êtes arrangés. En fait, tu aurais dû aller chercher une Massango ou
une Tsogho. Elle aurait dû aller chercher un kota ou un ou un Gisir. Au Gabon
il y a une palette ethnique diverse.
- Kéyan ! fais-je en me
levant. Tu vas cracher le morceau ou continuer de te foutre de moi ?
Il éclate de rire et me
dit :
- Papa Christian, figure-toi
que China et toi allez, vous retrouver dans les mêmes dîners de famille !
Est-ce qu’elle n’est pas belle la vie !
Je reste là bouche ouverte
essayant de mettre les idées en ordre dans ma tête.
~ A
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