Chapitre 17
Ecrit par Victoria04
DARION
-Merde ! Merde ! Merde !
Je donne un violent coup de poing sur
la table basse du salon.
Mon Dieu j’ai envie de tout défoncer,
j’ai envie de péter la figure, de cogner la gueule de quelqu’un.
Cette putain de Niyah elle m’énerve
mais tellement.
J’ai envie de la tuer, de l’écraser
comme une mouche.
Comment ai-je pu coucher avec elle ?
Une minable pute comme elle sans
aucune dignité ni honneur et dire que c’est avec elle que mon père veut
construire sa nouvelle vie, quelle terrible erreur !
Comment peut-il faire rentrer une
pute dans la famille ?
D’ailleurs le savait-il ? Au vu de
comment il me parlait d’elle j’en doute énormément, il me la décrivait comme
une jeune fille respectueuse, combative, courageuse, bien éduquée en fait il
n’y’avait que des qualités et c’est pour ça que j’étais vraiment surpris du
choix de mon père.
J’avoue que c’est vraiment rare de trouver une
jeune fille intéressée par un homme de son âge et sa prestance sans
arrière-pensée de croqueuse de diamants.
Ma mère me l’avait pourtant décrit
comme une fille arriviste, hautaine rien avoir avec les descriptions de mon
père alors je voulais la rencontrer pour pouvoir être sûr de moi.
***
Je me rappelle encore de ce jour, ça
faisait à peine trois jours que j’étais rentré de Genève et je n’avais toujours
pas vu mon père au domicile familial d’après maman il ne vivait plus là-bas il
avait préféré emménager dans une de nos nombreuses villas à Angré avec sa
nouvelle fiancée. Je voulais réellement comprendre ce qui se passait dans ma famille,
après avoir vécu de longues années en suisse à peu près dix ans je n’avais plus
vraiment de liens très proches avec ma famille juste des appels et textos une
ou deux fois par semaine et en période de vacances je rentrais pour faire un
mois ou quelques semaines.
A vrai dire je n’aimais pas trop revenir en
côte d‘ivoire je ne voulais pas réveiller le passé que j’avais laissé ici.
Mais bon bref je pris la décision de
rendre visite à mon père pour mieux comprendre cette soudaine infidélité, j’ai
toujours cru mon père fidèle et très fidèle à ma mère. Il lui démontrait son
amour à chaque occasion, il la gâtait tellement de nombreux tableaux, vases en
céramique et sculptures en bois de grands artistes-peintres africains et
italiens.
Le rendez-vous avait lieu dans les
locaux de son siège, vu son retard je profitais pour discuter avec sa secrétaire
Brenda qui travaillait avec lui depuis presque trois années, elle devrait
surement être au courant de son infidélité vu qu’elle planifie ses journées
professionnelles. Généralement quand il s’agit d’avoir des informations
croustillantes sur le Directeur il faut toujours passer par le vigile ou la
secrétaire, ils sont les plus informés des entreprises.
-Si tu as envie de café ou de thé ou
même de liqueur, ne te gêne surtout pas. Je pense qu’il en a pour longtemps
avec cette réunion ce sont des investisseurs étrangers.
-Merci Brenda c’est très aimable de
ta part mais j’aimerai parler d’un sujet délicat.
Elle fronça les sourcils.
-Je ne vais pas passer par quatre
chemins apparemment mon père a une nouvelle fiancée dans la ville, une jeune
fille d’à peine vingt-deux ans on dirait qu’elle s’appelle Nairah ou quoi.
Elle sourit longuement.
-Niyah Toure plus précisément.
Je savais bien qu’elle la
connaissait.
-Ah okay ! Tu as des
informations sur elle ?
-Humm que dire ? Je sais que
c’est une jeune fille belle, séduisante, étudiante.
Je n’étais pas satisfait de sa
réponse, je voulais savoir plus du genre comment a-t-elle fais pour le
rencontrer ? Se cachait-il avec elle ?
-C’est tout ? Je veux plus
d’informations je sais déjà tout ça.
Elle hausse les épaules.
-Elle rend ton géniteur très fou
limite obsédé. Je ne l’avais jamais vu comme ça !
-Comment le sais-tu ?
- Niyah elle est bien la seule à qui
on envoie des chèques de deux millions de francs CFA, à qui on achète une Range
Rover Evoque, à qui on fait livrer des bouquets de fleurs, des bracelets en
diamants.
J’étais choqué suite à ses
révélations, c’est très facile de reconnaitre un homme amoureux et mon père
était clairement très amoureux.
- De toutes les maitresses que
j’ai vu défilé ici Niyah est clairement en position de préférée les autres elles
n’avaient pas tout ça, elles avaient juste quelques petits chèques de cent mille
francs, deux cent mille francs. Les autres se faisaient baiser dans les bureaux
alors que Niyah c’est carrément des suites dans les hôtels, des résidences
privées.
Je restais bouche bée.
Parlait-on du même Arthur
Konan ?
Mon père qui faisait toujours le
saint en famille, lui l’homme intègre, dévoué et pieux ahh ! Lui qui nous
rappelait que l’honnêteté était la base d’une vie.
Mon père n’était donc pas à sa
première infidélité, waouh il jouait si bien la comédie.
Pendant combien d’années il trompait ma
mère ? Waouh mon père c’est un monument de l’infidélité !
-Et je peux te dire que je connais
tout ça parce que j’ai tellement contacté des services pour livrer tels ou tels
cadeaux à Niyah ou commander des robes ou chaussures.
Je suis aussi un homme je ne suis pas
le plus saint ni le plus exemplaire mais j’avais mal très mal pour ma mère.
Elle ne méritait pas ça surtout après
tout ce qu’elle avait enduré pour lui, leur histoire n’était pas facile mais
elle avait eu pleinement confiance en lui.
J’aime beaucoup ma mère, elle a
beaucoup fait pour moi, elle m’a énormément couvé et protégé même quand je
foutais la merde durant mon adolescence
-je suis désolée pour ta mère c’est
triste c’est une bonne femme, elle est tellement gracieuse et douce.
Je préférais ne pas y répondre, ses
mots m’avaient énervé.
Je n’avais pas conscience du degré de
la situation entre mon père et ma mère la preuve lorsqu’elle m’avait appelé en
larme pour m’informer du divorce je pensais que c’était une excuse pour me
faire rentrer à Abidjan vu que j’avais fait presque huit mois sans y revenir.
Je ne l’avais pas prise au sérieux,
il a fallu l’appel de mon petit frère Darius qui avait eu une conversation
assez houleuse avec papa au téléphone pour comprendre que c’était réel mais j’étais
sûr qu’en rentrant j’aurai réussi à changer la donne.
***
J’ai mal de savoir que c’est cette
pute qui a détruit ma famille.
Et merde j’ai couché avec elle.
J’ai couché avec la fiancée de mon
père.
Je suis un maudit moi.
Je ne sais même pas à qui est-ce que
je peux raconter ça ?
C’est tellement honteux, je n’ai même
pas été capable de révéler ça à mon père tout à l’heure.
Alors que j’aurai pu le faire mais
j’avais juste honte de moi, comment allais-je dire à mon père que j’ai couché
avec sa fiancée lors d’une partouze ?
Le pire je venais de lui lécher la
chatte avant qu’il n’entre nous interrompre.
Moi je passe pour qui après ?
Je fais croire à ma famille que
depuis que je suis installé en Suisse j’ai changé de comportement alors que je
lutte encore avec mes vieux démons même si je ne les laisse plus prendre le
dessus.
Pourtant je veux annuler ce mariage,
je ne peux pas supporter de l’appeler belle-mère alors qu’elle m’a sucé la
bite.
Qu’elle a sucé la bite d’un tas
d’hommes !
Je suis sûre qu’elle les rend tous
fous avec ses manières salaces.
C’est d’ailleurs pour ça que je
voulais même coucher avec elle encore et encore.
Elle sait comment prendre soin d’un
homme, comment satisfaire un homme vu le nombre de mecs avec qui elle a baisé.
Qui sait avec combien de mecs une
pute peut baiser pendant une année ?
Quarante ? Cinquante ? Et
si on rajoute le fait qu’elle doit être dans ce métier depuis peut-être deux ou
trois ans ou plus je dirai quoi au moins deux cent hommes !
Elle peut d’ailleurs rajouter à son
curriculum vitae qu’elle a baisé avec le père et le fils, quel palmarès !
On dirait que le père et le fils sont
attirés par les mêmes gouts en matière de puterie.
Je suis sûr qu’elle lui fait
exactement ce qu’elle me fait.
Rien que le fait d’y penser ça me
dégoute profondément, le respect que j’ai pour mon père est entrain de disparaitre
petit à petit.
Mais putain elle a quoi cette meuf
hein ?
C’est une putain de pute en fait
et il a été incapable de le voir, toujours là à la décrire comme une sainte.
***
Il avait enfin terminé sa réunion,
j’étais maintenant dans son bureau. Je ne pouvais cacher mes émotions, il m’avait
pourtant accueilli avec joie mais moi j’avais toujours cette mine serrée.
-Darion qu’est-ce que tu as ? T’es
de mauvaise humeur, t’es pas content de me voir ? Moi je le suis en tout
cas.
J’étais très peiné comment pouvait-il
être tranquillement assis heureux pendant que ma mère se lamentait et passait
ses nuits en larmes ?
Pour la première fois de ma vie je me
retrouvais pris entre deux feux, qui défendre maman ou papa ?
C’était donc ça le calvaire des enfants
divorcés ?
Tiraillés entre deux êtres aimés
profondément ?
Moi mon cœur penchait plus vers ma
mère.
-Allez filston ! Parle-moi de ta
vie en Suisse, comment se passe ta vie professionnelle ?
Je ne pouvais pas jouer la comédie
éternellement fallait bien que j’aborde le sujet.
-Papa c’est compliqué, ce n’est pas
le moment et je ne suis pas d’humeur ; je veux parler d’un sujet sérieux.
Arrête de faire l’indifférent, tu
sais très bien que nous n’avons pas parler de ça ni au téléphone ni en vrai.
Je n’ai que la version de Maman, de ma tata
Martine et des ragots.
Moi je veux la tienne.
Il croisa ses mains sur le bureau.
-Humm quelle version as-tu alors ?
-J’ai cru comprendre que tu t’es
amouraché d’une jeune fille plus jeune que tes deux fils et apparemment elle te
fait perdre la tête.
Tu dépenses comme un fou pour elle,
des cadeaux à prix exorbitants, des voyages de luxe.
Aussi tu sembles ne pas être à ta
première infidélité mais celle-ci est bien celle qui a tout chamboulé au point d’oser
demander le divorce à ta très chère et tendre épouse Dominique !
Papa comment as-tu pu oser ?
Il resta stoïque telle une statut
grec, aucune émotion ne se laissait voir sur son visage.
-D’abord laisse moi te dire que
mon argent je le dépense comme je veux et avec qui je veux ! Tu as vingt-huit
ans, tu ne dépends plus de moi et je ne te demande d’ailleurs pas des comptes
sur tes dépenses à Genève alors fais en de même !
Ensuite j’aimerai te dire qu’il ne s’agit
pas d’une simple amourette, cette fille je l’aime réellement !
Je lui coupai la parole.
-Papa qu’est ce que tu racontes là ?
Tu me parles de ton argent ou quoi ?
Tu es mon père et je suis ton héritier j’ai le droit de m’exprimer sur tes
dépenses que je trouve folles pour une petite fille !
T’as oublié ma mère à qui t’avais juré amour
éternel jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
Attends c’est Niyah la mort ?
Papa je suis déçu, maman ne mérite
pas ça.
-Fais attention à tes mots je peux te
retirer immédiatement de mon testament si c’est ce qui te monte à la tête !
Je gardais mon calme.
-Tu n’es pas un enfant je ne peux te
cacher que dans un couple au fil du temps l’amour s’estompe vous devenez comme
de bons vieux amis. Avec ta mère c’était la monotonie, les mêmes vieilles
habitudes.
Tu es un homme comme moi maintenant, tu sais
que nous avons souvent des désirs et pulsions, nous avons soif de nouvelles
saveurs.
Je fus pris d’un fou-rire.
Était-ce le même Arthur Konan, mon
père ?
Je me croyais rêver !
Quel était ce discours digne d’un
grand infidèle ?
Je me mis à applaudir sous son regard
ahuri.
-Papa tu es un champion ! Tu
mérites une médaille !
Il secoua la tête.
-Darion j’ai aimé ta mère, j’ai aimé
notre relation, les enfants que j’ai eu avec elle mais accepte que c’est fini.
Je suis tout simplement passé à autre
chose, je ne pouvais continuer à prétendre être heureux au sein de ce couple.
Ça lui ferait encore plus mal à moi
et à elle surtout.
Je n’ai jamais voulu être un grand infidèle,
ça m’ait tombé dessus, c’était prévu et c’est tout !
Je n’ai pas pu résister aux nombreuses
tentations de ces jeunes filles dehors, oui ton père a failli !
J’ai peut-être été lâche dans la
manière de lui avoir informé de ce divorce, c’était assez sec et irrespectueux.
J’en suis désolé, je reconnais cette
erreur et c’est pour cela que je n’ai pas voulu engager une longue bataille
judiciaire avec elle, je lui ai laissé une grande part de nos actions communes,
du jamais vu dans une affaire de divorce pour infidélité.
Je lui devais bien ça, elle est la base de
tout ce que je suis ! On me voit peut-être en homme ingrat mais j’ai quand
même eu de la bonté envers elle.
Je déglutissais péniblement ma salive,
fallait bien se rendre à l’évidence Mon père était bel et bien fou amoureux de
cette jeune fille !
Rien qu’à la manière dont il parlait
avec désintérêt de ma mère.
Il n’y’avait plus rien à dire pour empêcher
ce divorce ou essayer de les rabibocher.
Néanmoins je salue son honnêteté.
-Darion tu ne peux pas me forcer à
rester dans une relation où le cœur n’y ait plus.
J’ai aussi droit au bonheur et si je
le trouve avec cette jeune fille alors tant mieux !
Dans tout ça c’était ma mère qui
avait perdu son bonheur tandis que lui il en avait retrouvé un ! C’était
triste mais c’était comme ça, je devais juste l’aider à remonter la pente en
évitant de lui rappeler ceci.
-Rassure toi mon fils ce n’est pas n’importe
quelle jeune fille, elle est bien éduquée, polie, sage et c’est une orpheline
de père donc elle a vraiment une triste histoire mais elle se bat pour réussir
avec sa mère et sa jeune sœur. Elle est touchante et attachante.
Je me contentais d’hocher la tête.
J’espérais pour lui qu’elle était
bien ce qu’il pensait, apparemment il avait déniché la perle rare des jeunes
filles d’Abidjan !
Une jeune fille non intéressée par
ses richesses et patrimoines !
Maman m’avait surement dressé son
faux portrait, elle était animée par la colère.
Mais en même temps maman ne se trompait
jamais, elle avait généralement raison sur ses descriptions de caractère. Elle
avait ce don de détecter les opportunistes, profiteurs et elle avait été claire
cette Niyah en était une, elle avait même rajouté Grande manipulatrice.
-Je te montre sa photo ?
Demandait-il.
L’idée me traversa l’esprit de lui
demander une rencontre face to face avec cette jeune fille pour en avoir le cœur
net.
-Euh non ! J’aimerai la rencontrer,
faire sa connaissance !
Il sursauta sur son fauteuil.
-Ah d’accord tu m’étonnes beaucoup !
Il fallait bien le rassurer sur ma
surprenante demande.
-Papa rassure toi je ne lui ferai
rien ! J’ai compris qu’avec maman c’était fini et je veux construire une
nouvelle base avec ma future belle-mère, nous méritons une relation cordiale pour
la paix au sein de la famille.
-D’accord tu as raison ! Tu as
beaucoup mûri !
***
Espèce de sale pute de merde !
Je vais te niquer ta vie !
Tu vas regretter tes puteries !
Ce mariage de merde là il n’aura
jamais lieu je le jure sur ma vie !