Chapitre 17
Ecrit par Lady_miinash21
Massachusetts general hospital
Voilà bientôt 4h de temps que les meilleures chirurgiens et neurochirurgiens de l'hôpital se sont regroupés dans cette salle d'opération à explorer le cerveau de Kayni afin d'appliquer la meilleure méthode pour lui permettre de vivre le restant de sa vie normalement.
Et ils y sont arrivés, Kalidou vient tout juste d'extraire le dernier tissu cancéreux précautionneusement. Khadija qui suivait l'intervention de par une autre salle ne s'est pas retenu d'applaudir suivie de près par les autres médecins. Elle avait été stressé pendant toute l'opération et n'avais cessé de prier pour que Kayni s'en sorte. Ses prières ont été retenu et Grâce à Dieu, la jeune fille vient d'être sauvé.
Non pas qu'il n'y ait pas eu quelques complications pendant lesquelles Kalidou et ses collègues ont failli perdre leur patiente, mais c'est grâce à la détermination du jeune homme et à l'envie qui l'anime et qui consiste à sauver la jeune fille qui ont fait que tout est rentré dans l'ordre.
De l'autre côté, dans la salle d'attente, Ma Aïcha est assise sur le banc, et toujours l'éternel chapelet entre les mains 'Koć, Koć' sont le bruit que font les perles saintes en s'entrechoquant. Son coeur bat à un rythme effréné, la peur de perdre sa fille est toujours là, présente.
Et dire qu'elle avait accepté ce mariage juste pour sauver sa fille, juste pour ne pas qu'elle subisse ce qu'elle a elle même subit, juste pour ne pas laisser l'histoire se répéter. Hélas, ça aurait pu avoir une autre tournure si elle n'avait pris cette décision, sa Kayni ne serait pas entre la vie et la mort.
Les larmes brouillant sa vue, elle crû voir Khadija sortir du bloc, elle secoua la tête et la cala entre ses deux mains, le coeur rempli de regrets de tristesse mais aussi d'espoir.
Une main caressa son épaule doucement, une caresse apaisante. Elle releva la tête et vit le visage de cette femme, si rayonnante, si angélique, celle de Khadija. Que n'a t'elle pas fait pour sa fille ? Quelle peine ne s'est-elle pas donné pour soigner sa fille ? Et à cet instant, Ma Aïcha se dit intérieurement que, toute la reconnaissance et la gratitude du monde ne pourrait suffire envers cette dame.
-Je t'en supplie, annonce moi une bonne nouvelle, ou alors laisses moi dans mon état actuel, supplia t'elle ayant peur d'entendre une mauvaise nouvelle.
Khadija la regarda avec compassion et se retourna complètement vers elle.
-Tu sais Aïcha, yallah teudjoul bountou teudj fenêtre, mbakhayam bou yatou motax tay nangou neu sa ay gnane (le seigneur n'exclut personne quand il est question de sa générosité. Sa bonté et sa grandeur ont fait qu'il a accepté vos prières). L'intervention vient de finir et tout s'est très bien passé mash'allah.
-Ayway Al hamdoulilaah, dit-elle en passant son chapelet sur son visage.
-Kalidou a fait un excellent travail et grâce à lui votre fille est maintenant hors de danger. Elle est toujours plongée dans le coma, mais les docteurs espèrent qu'elle se réveillera dans pas longtemps.
Ma Aïcha, avec les larmes aux yeux, prend les mains du docteur.
-Khadija djeureudjeuf, merci pour tout ce que tu as fais pour ma fille jusqu'à maintenant, je t'en serais redevable à jamais.
-Non ne me remercie pas, Kayni je l'a considère comme ma fille et je serais toujours là pour elle quoi qu'il arrive. Je veux juste que toi et Abdel vous reteniez une leçon de toute cette histoire. Vous avez faillit perdre votre fille à cause de la mauvaise décision que vous avez pris mais ce n'est pas pour autant que je vais vous juger, vous aviez sûrement une bonne raison pour faire cela. Mais la prochaine fois, essayez de penser aux conséquences avant de faire un quelconque choix concernant la vie de Kayni.
Elle acquiesce à nouveau comme une petite fille qui se fait grondé sans ne rien rajouter. Qu'à t'elle à dire?
La culpabilité ne la quitte pas depuis qu'elle a su tout ce que sa fille a vécu dans son “mariage”. Elle se considère aujourd'hui comme n'ayant pas été une bonne mère, elle regrette.
Betty Bâ
Je me réveille avec une mine désastreuse. Je n'ai pas dormi de la nuit. Toutes mes pensées étaient tournées vers Kayni. Faut dire que depuis ce fameux jour là, je pense à elle tout le temps. Je me pose des questions concernant son opération, s'en est-elle sortie ? Est-ce que ça s'est bien passé ? Je sais que c'est à Kalidou que je dois poser toutes ces questions mais il ne répond pas ni à mes appels ni à mes messages et cela me stresse.
Vous trouvez sûrement bizarre le fait que je sois aussi préoccupée par l'état de cette fille, mais je vous jure que moi même, je n'y comprends rien. Elle est constamment dans mes pensées et même ma mère m'en a fait la remarque tellement je m'absente beaucoup quand elle me parle.
Pour mon père, laisse tomber ! Malick m'a appelé pour m'en parler mais je lui ai dit que je n'avais pas la tête à m'occuper de cette homme, peut-être plus tard, lorsque je saurais que Kayni est sauvée. Il a faillit débarquer à la maison pour me voir disant que j'étais peut-être malade, il est fou ce mec !
Je réessaie d'appeler kalidou une énième fois et comme les autres sans succès. Puis je sors du lit pour rattraper la prière de Fajr avant de me forcer à descendre car en plus de la grosse flemme qui m'anime, j'ai aussi une grosse dalle.
Je descends et trouve ma mère dans le salon, les lunettes pendues au nez, l'ordinateur sur les genoux et ses mains parfaitement manicurées par moi tapotant les touches de l'appareil. Je l'observe du pas de la porte, elle est belle ma maman.
Elle est toujours bien habillée, toujours classe et présentable. Et même quand elle est en pyjama, elle dégage une totale élégance, un charme. Dafa beug bopam mash'Allah. Je tiens sûrement cet amour des bonnes choses d'elle et je ne le regrette nullement.
Elle soulève la tête et me regarde avec un sourire radieux. Ce sourire, je tuerais pour le voir tout les jours sur son beau visage car c'est le seul moment où je vois celui-ci s'illuminé.
-Ma petite princesse, tu es enfin réveillée, petite flemmarde, me dit-elle en tapotant une place près d'elle pour que je l'y rejoigne.
Sans hésiter, je me précipite vers celle-ci et me réfugie dans ses bras tel un bébé.
-Si tu savais comment j'ai mal dormi hier nuit, tu ne vois pas mes cernes khana, soufflais je en relevant la tête pour qu'elle regarde bien mes yeux.
-C'est vrai que ces temps ci, je te sens ailleurs, préoccupée et même triste. Tu me caches des choses Betty ?
-Mais non, bien sûr que non,...c'est juste que...tu te rappelles de la fille dont je t'avais parlé la dernière fois, celle que j'ai trouvé dans la maison grise à deux pas d'ici ?
-Oui...oui je m'en souviens, j'ai même vu des policiers qui gardent la porte, qu'est-ce qui s'y est passé ? C'est un meurtre ? , me demande t'elle les yeux grands ouverts
Je n'ai pas pu me retenir de rire. Walay il fallait voir sa tête.
-Wa lanla loy ré, gawé ma bok fi dafa am raykatou nit (Mais pourquoi tu rigoles, dit moi vite s'il y'a un tueur dans ce quartier)
-Haha shi Ma kone ni nga tapette wé, (tu es aussi peureuse)
-Ma yëy katt, deuk bi woroul (je dois l'être car le pays est insécurisé)
-Tu as raison mais attend que je finisse d'abord. Donc comme je te l'ai dit la jeune fille était dans le coma mais elle a aussi contracté une tumeur cérébrale, ces parents l'ont transféré en Amérique dans l'hôpital où travaille Kalidou et c'est même lui qui devait l'opérer. Maintenant j'attends son appel depuis hier mais je n'arrive pas à le contacter pour savoir comment ça s'est passé. Je suis dans le flou.
-Ayow ce qui arrive à cette jeune fille c'est triste dh. Qui a bien pu lui faire cette atrocité.
-Je ne sais pas, je ne connaissais pas le voisin et je ne le voyais pratiquement jamais donc.... Mais moi en ce moment ce qui me préoccupe le plus, c'est l'état de Kayni, je veux savoir.
-Elle s'appelle donc Kayni. Je vais prier pour elle, mais en attendant réessaie d'appeler ton cousin pour voir.
Je souffle et prend mon téléphone pour tenter une nouvelle fois, mais échec. Walay je commence à avoir peur.
-Il ne répond pas. Je suis inquiète Ma', j'ai peur qu'elle ne s'en sorte pas.
Elle me regarde avec compassion et me prend dans ses bras.
-Qui qu'elle puisse être, il faut prier pour elle, inch'Allah Dieu ne la laissera pas tomber.
Elle me fait un bisou sur le front et caresse mes cheveux. Ma mère est incroyable. Toujours positive et réconfortante, mais aussi très généreuse. Je ne remercierais jamais assez le seigneur de m'avoir donner une mère comme elle.
Mon ventre émet quelques bruits pour me rappeler que je ne me suis toujours pas nourrit. Mettant fin à ce moment de tendresse mère-fille.
-Bon, dis-je en me levant, je t'aime maman, mais le devoir m'appelle
-Ioe kay démal, ni rk nga fi néké, manger, dormir, sortir ak parler rk wayé baxna (de toute façon tu ne sais faire que manger, dormir, sortir et parler mais c'est bon)
Je rigole et lui tire la langue. Je suis une princesse, c'est donc normal que je me conduise comme telle.
Mais non je rigole, je sais qu'un jour je vais devoir m'occuper de ma propre maison, de mon propre mari et de mes propres enfants. Pour ce côté mom, je n'ai pas de problème et ma mère le sais très bien. Boudé liguéyou djiguéne rk, dama ko meune bamou djekh (je maîtrise parfaitement toutes les tâches ménagères). Mais ce n'est pas encore l'heure pour moi de gérer ces choses donc je profite.
Pariss Diop (Leïla)
Je suis dans ma suite entrain de prendre un petit déjeuner royal. Mon humeur est au top, pourquoi ? Et bah j'ai passée une merveilleuse soirée la nuit dernière.
Le mec de l'aéroport s'appelle Abdou et il est riche à souhait, c'est le vice président d'un club allemand basé içi à Dakar. D'après ce que j'ai vu et comment j'ai mis le paquet à ma tenue d'hier, il est tombé complètement sous mon charme. Il faut dire que j'ai assuré grave avec la robe rouge vif que j'ai porté accompagné d'un décolleté plongeant et une longue fente s'arrêtant à ma cuisse, avec le make-up parfait de Fatou et mon long tissage blond, je vous dit, Abdou bavait lorsqu'il m'a vu. Cependant je n'ai pas voulu aller plus loin avec lui, on va y aller doucement et le laisser sur sa faim. En ce moment, je peux dire que je l'ai dans la poche puisqu'il ne cesse de m'appeler depuis ce matin, il veut un autre rendez-vous, ce soir. Il est pressé le petit hein, mais je ne compte même pas accepter, il faut que je me fasse désirer un peu, sinon il se lassera très tôt de moi, ce qui ne m'est jamais arrivé, à part bien sûr ce connard de Kalidou.
En parlant de lui, j'ai fait mes recherches pour vérifier dans l'hôpital où il travaille s'il était bien en voyage et c'est le cas. Je crois que je vais laisser tomber avec lui parce qu'il découvre tout le temps mes plans et je n'ai nullement envie de gâcher mes vacances donc...qu'il aille au diable !
Après avoir fini, je me glisse dans mon lit et allume la télé pour faire passer le temps. Je zappe, zappe et zappe puis à un moment donné, je souffle et dépose la télécommande pour prendre mon téléphone lorsqu'une photo qu'on affiche à la télé m'attire, je le regarde et reconnais un homme, mon homme...enfin...mon ex homme. Je me précipite vers la télécommande pour augmenter le son:
[-...il se nomme Ismaïla Junior Sy et est recherché par la police sénégalaise car accusé de viol conjugale, violence et tentative de meurtre sur mineure. D'après nos sources, il aurait quitter le pays depuis bientôt une semaine et les autorités sénégalaises l'ont signalé dans tous les États environnants pour une arrestation immédiat en cas d'identification...]
OH MON DIEU ! Je suis choquée. Dites moi que ce n'est pas Junior, MON Junior. Alors à l'aéroport il...il s'enfuyais, après avoir fait toutes ces choses et puis...viol conjugal donc...il...il était marié. Mon Dieu, pourquoi il a fait ça? Et puis pourquoi ça me fait si mal ?
Comment il a pu devenir comme ça. Lui qui était si doux, si gentille et si adorable, je ne peux pas y croire, il n'a pas pu devenir aussi méchant que ça quand même, il se sont sûrement trompé. Mon humeur est redescendu à 0. Je suis triste, moi qui croyais l'avoir oublier, voilà que je me retrouve triste pour lui à cause de tout ça.
Oh Junior.
Deux mois plus tard
Kalidou Bâ
Deux mois, deux mois qu'elle ne se réveille pas, c'est anormal. Après l'opération je pensais qu'elle allait se réveiller le lendemain au moins, mais j'ai étais surpris de ne pas la voir se réveiller lorsque nous avons tenté de retirer les fils pour la faire sortir du coma. On a même cru qu'elle était morte, et je ne vous dit même pas le chagrin que j'ai eu.
Sa mère est rentrée avec Khadija il y a une semaine, elle sont venus deux fois dans le mois accompagné de Mr Gueye, mais ils ont dû rentrer bredouille. Ils sont tellement dévastés et tristes, Ma Aïcha a failli avoir une crise cardiaque lorsque je lui ai dit que sa fille ne se réveillait pas, j'ai eu à la limite pitié d'elle tellement elle pleurait.
Quant à Khadija, elle a été comme d'habitude, je sais qu'elle est autant plus triste que les autres mais elle ne le montre pas. Elle préfère consoler les gens plutôt que le contraire, je lui ai bien sûr dit d'arrêter de cacher ses sentiments pour elle et pour son bien, mais elle ne m'écoute pas, cette carapace au dessus d'elle s'est sûrement formée au fil des années, mais viendra un jour où elle devra le casser, ça arrivera j'en suis sûr.
Betty aussi est venue avec ma tante Hélène. J'ai été surpris de la voir mais pas étonné. Elle a un grand coeur et Betty m'a dit qu'elle a insisté pour venir voir Kayni. J'ai tellement hâte que cette dernière se réveille pour voir tous ces gens qui se préoccupe d'elle et qui l'aime, plus particulièrement moi.
Et oui ! Je crois que j'ai mordu à l'hameçon. Elle occupe toutes mes pensées jour et nuit, mon coeur bat à chaque fois que je rentre dans sa chambre et je souris rien qu'en regardant son visage d'ange. Si ce n'est pas le Love, c'est quoi ? Mais qu'est-ce que je dis ?
Je sors de la cafétéria et décide d'aller la voir. Il m'a fallu augmenter mon nombre d'heure de travail içi pour veiller sur elle. En temps normal, j'ai un contrat de travail à temps partiel dans cette hôpital, et mes fonctions devraient reprendre au mois d'Avril mais je les ai anticipé. On est en Janvier, ça me fera juste des vacances, vacances dépendant de Kayni.
J'ouvre la porte les mains tremblantes et rentre dans la chambre. Je m'avance doucement vers elle en la fixant comme d'habitude. À chaque fois que je viens la voir, je n'arrive jamais à détacher mes yeux de son visage, elle m'hypnotise. Je m'assis près d'elle et saisis sa main, un frisson me parcours le corps, je la caresse sans détacher mes yeux d'elle mais à un moment, je crû voir ses cils bougés. Je me fais sûrement des idées puisque je l'imagine toujours se réveiller.
Mon bipeur sonne et me signale qu'on a besoin de moi en salle. Je me lève et me précipite vers la porte mais je sens quelque chose m'arrêter ou plutôt...une main, celle de Kayni.
Je me retourne et constate qu'elle mène une bataille acharnée. Et puis lentement elle démêle ces cils et ouvre les yeux...
OH !!!