Chapitre 17: Regarde mais ne touche pas
Ecrit par kaynaliah
1 mois plus tard
******Abbi*****
Cela fait déjà presque trois semaines que nous sommes rentrés au Gabon.
Les enfants sont gardés à tour de rôle par leurs grands-parents. Il
était hors de question que je les laisse entre les mains d’une inconnue.
Heureusement que notre famille nous aide énormément. J’ai repris le
travail et surtout décidé d’affronter la réalité. Je me souviens avoir
quitté ce pays dans un état lamentable et enceinte jusqu’au cou à cause
de cette garce de Laurel mais elle ne perd rien pour attendre. Revenir
dans cette maison me rend étrange. Je pensais ne plus jamais y mettre
les pieds. Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais dit à Serge que je suis au
courant de son sale et vilain petit secret. Je l’observe et regarde
jusqu’où il est prêt à aller pour se couvrir. A maintes reprises, je lui
ai posé la question de savoir s’il n’avait rien à me dire mais il se
rétracte et je ne le forerai pas. J’ai toujours la liste d’avocats
d’Anne mais je n’ai pas eu le temps de contacter encore qui que ce soit.
Une semaine avant notre retour, j’ai été à la messe avec Serge pour
faire bénir nos enfants par le pasteur. Ce jour-là, le pasteur a prêché
sur l’amour et le pardon de Dieu. Je regardais tous ces couples qui nous
entouraient ce jour-là et qui semblaient en harmonie avant de reporter
mon regard sur mon mari.
Assister à ce culte m’avait chamboulé
l’esprit. Nous sommes rentrés mais je me suis promis de revenir ici
avant mon départ et de rencontrer le pasteur. Cette nuit-là, alors que
j’ouvrai les yeux, je trouvai Serge réveillé en plein deux heures du
matin et qui me regardait au point de me faire hurler de terreur. Il
m’a assuré que tout allait bien avant que je ne fasse ma ronde
quotidienne pour voir les enfants. A mon retour dans la chambre, je le
trouvai à genoux devant moi. Cela me fit bizarre de le voir s’humilier
ainsi devant moi. Il me prit les mains et m’avoua tout. Il n’a jamais
été au courant de la grossesse ni de l’existence d’un enfant dont on lui
réclame la paternité depuis quelques semaines. Je lui ai aussi avoué
que j’étais au courant de tout depuis bien longtemps mais que je ne
pensais pas qu’il m’avouerait les faits. Cet acte a brisé quelque chose
en moi. J’ai l’impression qu’il dit la vérité et je le crois.
J’avais besoin d’extérioriser tout ce que je traversais. J’avais besoin
d’en parler à une personne qui ne me connaissait pas ni Serge. J’avais
besoin d’un avis neutre tout simplement. Je suis retournée à l’église
et j’ai demandé à rencontrer le pasteur et je dois dire que cela m’a
fait du bien. Dans 1 Corinthiens 13.7, il est déclaré que l’amour
pardonne tout et supporte tout. Mais prenons –nous vraiment conscience
de la déclaration de ce verset ? Il m’a expliqué que le pardon entre
époux est sans condition à l’exemple de Jésus-Christ qui a pardonné à
ceux qui l’ont offensé. Il m’a dit que de la même façon que nous
demandons pardon à Dieu, nous devons adopter la même attitude envers
notre conjoint. Je suis sortie de là-bas perplexe car je comprends bien
ces versets mais j’ai du mal à es appliquer dans ma relation avec Serge.
Je suis trop peinée et blessée. J’ai du mal à croire que durant toutes
ces années, il a mené une double vie. Je suis juste dégoûtée.
Serge redouble d’attentions envers ma personne mais je ne sais pas
vraiment ce qu’il attend de moi. Je ne sais plus ce que j’attends de
lui. Je suis en pleins doutes actuellement. Il me couvre de cadeaux
mais cela ne parvient pas à atténuer mes blessures. Nous dormons dans
des chambres à part. Il m’a juré qu’il ferait tout pour se rattraper
mais ai-je seulement envie de lui redonner une autre chance ? Suis-je
prête à cela ? Je ne pense pas. Il ne sort plus les soirs ni les
week-ends avec ses amis. Je lui ai exigé d’ailleurs que je ne veux pas
voir ces « faux-culs » dans ma maison. Tant que je serai dans cette
maison, je dicterai mes règles et elles ne changeront pas. Je n’ai pas
encore eu le temps de consulter un avocat depuis mon retour. Je vis au
jour le jour pour l’instant et je dois quand même remarquer que Serge
fait des efforts. A notre retour au Gabon, Serge m’a fait un cadeau. Il
m’a offert une chaînette mais pas n’importe laquelle. Mon alliance de
mariage s’y trouve. Je me souviens exactement de ce qu’il m’a dit ce
jour-là.
-« Je sais que ce sera difficile et très périlleux
mais j’y crois. Je crois en cet engagement qu’on a pris l’un envers
l’autre. Je crois en nous Abbi. Je crois en notre famille. Je sais que
j’ai été con et idiot de jouer ainsi avec nos vies mais la vérité est
que je t’aime et que je veux me battre pour retrouver le chemin de ton
cœur peu importe le temps que ça prendra, seul le résultat compte. Je
sais que tu ne voulais plus être liée à moi au point de divorcer. Je
sais aussi que si tu avais cessé de m’aimer, tu ne serais plus dans
cette maison. Je veux qu’à chaque fois que tu poses ton regard ou tes
mains sur cette chaîne, tu te souviens de tous les sentiments qu’on
ressent l’un pour l’autre et que tu trouves enfin la force de me
pardonner. Je ne cesserai jamais de m’excuser auprès de toi pour toutes
ces douleurs que je t’ai infligées. Je suis désolé vraiment »
Je n’avais pas su quoi répondre tout simplement. Je porte juste cette
chaîne et ce cadeau me touche. Pour son fils, on a rencontré la maman
Erica et l’enfant Serge Junior à la maison. Honnêtement, il ne ressemble
pas à ces parents du tout. Avec Serge, on a décidé de faire des tests
ADN concernant sa paternité. Il s’avère qu’Erica est une cousine
germaine à Laurel. J’espère vraiment que cet enfant n’a aucun lien avec
Serge.
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Ce soir, j’ai un événement associatif et j’y vais avec Serge. En
sortant du boulot, je suis allée rapidement faire les courses de la
maison avant de rentrer. Serge y était déjà et je l’ai trouvé en train
de se battre avec les enfants pour leur donner à manger. Ces deux-là
parfois nous donnent du fil à retordre. Quand ce n’est pas Gaby, c’est
Samy qui fait des siennes. J’ai rangé les courses avant d’aller lui
prêter main forte. Je m’occupe de Samy tandis qu’il s’occupe de Gaby.
Installés sur leur tapis d’éveil, je fais la vaisselle avant de faire
une salade rapide pour nous. Serge passe en premier à la salle de bains
tandis que je joue avec les enfants. Je prépare leurs sacs car ils vont
passer la nuit chez les parents de Serge.
Je viens d’arriver à
la soirée avec Serge. On prend des photos à l’entrée avant de pénétrer
dans la salle. Nous sommes conduits à notre table par une hôtesse. Nous
nous installons avant de faire connaissance avec les autres personnes
autour de notre table. La soirée bat son plein et tout se passait bien
jusqu’à ce que mon regard croise celui d’Audrey. Je la vois me lancer un
regard noir auquel je réponds par un sourire. Elle est accompagnée ce
soir d’un homme que je ne connais pas du tout et qui pourrait être son
père. J’aperçois Laurel installée à une autre table. Pourquoi faut-il
que je croise toujours ces garces ?
Serge finit par se lever et
me dit qu’il va rapidement aux toilettes. Tandis qu’il traverse la
salle, j’aperçois Laurel qui se lève à son tour et qui prend le même
chemin que Serge. Je m’excuse auprès des autres avant de disparaître à
mon tour. J’ai le temps de voir Laurel entrer dans les toilettes prévues
pour les hommes. Elle m’étonnera toujours celle-là. Elle n’a vraiment
pas froid aux yeux.
J’entends Serge élever la voix avant de sortir rapidement des toilettes.
-« Que fais-tu là chérie ? »
-« Je ne suis pas là pour toi mais pour ta chienne de service »
-« Hein ? »
-« Laurel »
-« Je te jure qu’il ne s’est rien passé »
-« Pas la peine de te justifier. Je sais que tu n’as rien fait avec elle »
Il semble soulagé de m’entendre dire ça. La porte s’ouvre au même moment pour laisser apparaître une Laurel en colère.
-« Va t’asseoir mon amour. Je dois avoir une discussion avec ton sac à puces »
-« Ok »
A peine il s’en allait que je saisis Laurel par le bras et je l’ai
entraînée de force dans les toilettes des femmes. J’ai refermé la porte
avant de la pousser violemment contre le mur.
-« Je pensais avoir été claire avec toi mais il faut croire que tu es dure de l’oreille. »
-« Tu crois que tu me fais peur Abbi ? »
-« Tu devrais car lorsque je m’énerve, je deviens incontrôlable »
-« …… »
-« Tu n’en n’as pas marre de courir derrière les maris des gens. Mon
mari est tellement sucré que tu ne peux t’en trouver un c’est ça ? »
- « Lol Abbi. Dois-je te rappeler que j’ai déjà couché avec ton mari ? »
-« Et alors ? Tu as couché avec lui et ? Cela a changé quoi ? Il te
regarde ? Il t’a fait des promesses ? Non. Il te fuit comme la peste
mais tu refuses de comprendre »
-« …. »
-« Je te le dis une dernière fois. Ne t’approche plus de mon mari sinon je m’occuperai personnellement de toi »
-« Tu comptes faire quoi au juste ? »
-« Ton petit scandale de la dernière fois d’après toi qui est derrière
tout ça ? Mmh. Tu devrais réfléchir à deux fois avant de poser tes
actes. La prochaine fois que je te revois tourner autour de lui, je
ferai de ta vie un véritable enfer et je m’assurerai que tu perdes tout.
Je dis bien tout. Ne tente même pas de te frotter à moi sinon tu vas
sévèrement te brûler. Oups dernière chose : tu peux le regarder, baver
autant que tu veux mais tu n’y touches plus. Surveille bien tes arrières
sac à puce »