Chapitre 18 : Le rencard

Ecrit par Dalyanabil

Chapitre 18 : Le rencard

 

Fadia

 

Ce matin j’ai complètement évité mon miroir, en choisissant la manière dont m’habiller j’ai misé sur du confortable, j’ai enfilé un bas de jogging et un t-shirt j’ai ramené mes cheveux en chignon lâché au-dessus de ma tête. Si une chose à été clair dès mes premiers jours ici c’est le caractère informel des tenues vestimentaires. Ce matin on a tous opté pour des pancakes, entre rires et farine la cuisine est dans un état déplorable et May ne semble même pas en colère.

 

« Salam » Je me fige au son cette voix, elle est suivi d’un deuxième que mon esprit enregistré à peine. Du coin de l’œil je l’observe en osant à peine respirer, en me réveillant hier matin j’ai fait une crise d’angoisse à l’idée de le revoir convaincue que ça serait le cas et en ce moment je ne sais pas si je devrais me sentir soulagée qu’il n’ait pas assisté à mon ridicule.

 

Les jumeaux se jettent sur Malick « Tonton Malick » ils les prend dans ces bras entre chatouille et fous rires mon regard glisse involontairement vers May, elle a un sourire béat sur le visage « Walaikoum salam, comment vas les personnes les plus cool de l’univers ? » 

 

« On fais des pancakes. »

 

« Vous faites des pancakes ? » May prend un air faussement sévère, les mains sur les reins son regard passe des enfants à Malick « je comprends mieux l’état de ma cuisine. »

 

« Tati May » ils s’exclame en cœur « on t’aide. » crois bon de rajouter Farisa » en plus c’est elle qui a commencé à jeter de la farine partout » maintenant je suis pointé du doigt par Elias, Farisa pouffe.

 

J’adopte le même air que May, les sourcils lève de manière on ne peut plus exagère en m’exclamant « OHHHHHHH ! » May s’est tournée vers moi en attente d’explications. « Bande de lâcheurs. May tu y a participé, toi aussi A. »

 

On ne voit pas A ramasser une bonne poignée de farine, ni s’approche de May, ni elle d’ailleurs elle est trop occupée à parler aux jumeaux tout en dévorant Malick des yeux « vous avez peut-être aider mais ça… » Elle est coupe net dans son élan par A qui lui souffle de la farine sur le visage.

 

« OHHHHHHH » on s’exclame tous à la fois, le silence se fait, on attend de voir comment vas réagir May, A à l’air très fière d’elle, « tu veux la guerre ? » Le ton de May est beaucoup trop calme pour être innocent. A lève les mains au ciel « non je te l’interdis. »

 

Maintenant les jumeaux pouffent ouvertement de rire, ils sont descendus des bras de Malick et ont courus se cacher derrière le comptoir de la cuisine comme s’il étaient certain de la tournure des choses. Nous les adultes on est un peu comme figés pas encore prêts à croire qu’elles vont vraiment se lancer dans une bataille de farine « Maimouna Mahmoud j’ai une vidéo conférence dans une heure. » Lance A le plus sérieusement du monde, si je ne pouvais pas voir ces yeux rieurs et plein de défis en ce moment précis, je dirais que May n’oserait pas « May ? » elle n’a pas le temps d’en dire plus car May lui jette un œuf à la figure elle a juste le temps de placer ses mains devant son visage pour le protège. Il se brise dans un bruit sec en l’éclaboussant, le silence s’étire tout se fige avant que sortant de nulle part je reçois en plein visage un jet d’eau Farid se jette sur moi me plaquant au sol sans me bouscule ou me faire mal. Les cris fusent de partout, sans vraiment le faire express on s’est divise en trois clans : Moi et Farid ; May et les jumeaux ; et finalement Malick et A. Quand mon regard croise celui de Farid le temps s’arrête encore une fois au point où j’en oubliée de respire, je ne sais pas dire si c’est moi ou si c’est six derniers mois le gris de ces yeux est devenu plus intense « ça va ? » Il sent tellement bon, pour ne pas tomber j’ai dû pose ma main droite sur sa poitrine, la chaleur qui irradie de lui me brule littéralement la paume. J’ouvre la bouche pour parler mais ne réussir qu’avaler ma salive tellement ma gorge est sèche, je suis sortie de mon état de transe par sa voix juste à cote de mon oreille « on vas se faire battre si tu continues de rêvasse. »

 

« Je ne rêvasse pas et puis je suis championne du monde quand il s’agit de ce jeu-là. Observe. » Je ne lui laisse pas le temps de proteste et me jette dans la mêlé je reçois successivement de l’eau, un œuf dans les cheveux et du beurre avant d’être tire vers le bas par lui. « je vois ça. » dit-il d’un ton moqueur mais le voir rire me rend heureuse alors je souris le regard complètement tourné vers me foutant pas mal de perdre face à tout le monde. Apparemment lui il n’est pas d’accord « tu sais tiré au moins ? »

 

« Pffff » j’essaie de prendre un air à la fois choqué et  outragé « tu me demande si je sais visé » mon regard passe au pistolet à eau qu’il me tend, comment va-t-il réussir à mettre la main dessus ?

 

« Oui c’est ma question ? »

 

Je lui arrache pratiquement des mains avant de pointer et de tire droit dans la direction des jumeaux « oui je sais tirer, » je m’assure de touché Malick cette fois-ci trop occupé à bombardé May de fraise « j’ai eu de bon profs ». Quand il suis la direction de mon regard il éclate franchement de rire et juste comme ça je suis engloutir par le champ magnétique de charisme qu’il dégage. « On vas perdre Fadia, tire leur dessus. »

 

Pendant la demi-heure qui suit on se tire dessus en utilisant les provisions qu’on a à porte de mains, spécialement de la farine, du beurre, des fraises, des myrtilles et de l’eau. Entre rires, fous rires et discussion de qui à gagner on finit par choisir de faire une trêve pour manger assis sur le comptoir de la cuisine les pancakes froides que May doit réchauffer au four. Une fois le petit déjeune fini May ramené balai torchon et serpillère qu’elle met dans les mains de chacun d’entre « maintenant il est temps de nettoyer tout ça. »

 

A jette un rapide coup d’œil à sa montre avant de se levé « ça sera sans moi j’ai une réunion. »

 

« C’était sérieux ? » May à l’air vraiment surprise en posant la question.

 

« Quoi, tu as cru que je te faisais marché pour ne pas me faire attaquer par toi ? »

 

« Attaquer ? » Elle met ces mains sur ces hanches « tu veux dire me défendre contre ton attaque. »

 

Les jumeaux, moi Farid et Malick suivront la conversation avec un intérêt certain mais on se garde bien d’intervenir d’ailleurs la cuisine garde encore les conséquences de leur dernières taquineries alors on se contente de rire quand s’excuse et s’en vas nous laissant le soin de tout bien ranger pour ne pas subir le courroie de May.

 

« ça te dirais de prendre le café avec moi après ? » 

 

Je me tourne vers Farid complètement sous le choc « je ne bois pas de café. » Que dire d’autres ?

 

« Alors du thé, de l’eau peu importe. »

 

Je ne sais pas toujours quoi dire.

 

« Oui elle pourra. » C’est May qui à parler à ma place. On a fini de nettoyer la cuisine il y’a cinq minutes et Malick s’est proposé d’amener les jumeaux prendre leur bain, elle est parti juste après eux pour déposer un sac de poubelle dehors donc lui et moi sursautons quand elle dit ça. « Maintenant vas-y avant qu’elle ne comprenne vraiment ce que tu demandes et ne trouve une excuse bidon pour t’envoyer paitre. »

 

Il ris sous cape, donne le salam et s’en vas. « Que je ne comprennes vraiment ce qu’il demande ? »

 

Elle hoche les épaules d manière désinvolte « Bah oui, il vient de t’invite à sortir. » Elle se diriger vers le levier pour prendre les torchons à l’intérieur pour les mettre dans les bac de linge sale de la cuisine.

 

Je fronce les sourcils, mon cerveau se refusant de comprendre ce qu’elle dit. Devant le silence que revoit son analyse elle se retourne vers moi il lui faut quelle seconde pour écarquillé les yeux avant de s’exclame « désolée, j’ai oubliée à quel point tu n’avais pas d’expérience, Farid veut te parler le café, le thé etc… C’est juste une excuse. »

 

« Pourquoi ? »

 

« Pourquoi quoi ? »

 

« Pourquoi il veut me parler ? »

 

« À ton avis ? »

 

J’hoche les épaules « je ne sais pas, » je marque une pause avant de reprendre inquiète « tu crois que j’ai fait une bêtise ? »

 

« Non. » Elle se rapproche de moi « tu n’as rien fait et ce n’est pas pour ça qu’il veut te voir seule. »

 

« Seule ? »

« Si je l’ai bien cerné, Malick sera à portée de voix » elle continue comme si elle se parlait à elle-même « donc c’est plus une question d’intimité pour que tu sois plus à l’aise. » Elle prend un air reveux complètement ignorante de ma détresse.

 

L’horreur de ce qu’elle insinue me glace le sang, mon cerveau n’a pas enregistré la partie où elle a dit que Malick serait à porter de voix. « Intimité avec moi ? »

 

« Bah oui. »

 

Je secoue vigoureusement la tête en signe de négation « NON »

 

Je crois qu’elle réalise enfin ce qui ce passe « Malick sera là »

 

« Et si tu te trompes sur lui ? » à peine ces mots ont franchi ma bouche que je sais qu’elle ne se trompe pas.

 

Elle semble lire cette réalisation sur mon visage car elle sourit « si tu ne veux pas y aller, tu n’y vas et puis c’est tout. »

 

« J’ai peur. »

 

« Je sais. »

 

Elle n’en dit pas plus et je me sens soulagée de ne pas avoir besoin d’en dire plus après quelques secondes de silence je lui réponds « j’en ai envie. »

 

Elle a un grand sourire « cool parce que tu lui plais. »

 

Sceptique « tu crois. »

 

« Oui, son premier instinct quand la guerre à commencer a été de se jeter sur toi pour te protéger. »

 

Quand je réalise enfin ce qu’elle dit je porte mes mains à ma bouche trop surprise pour répondre, j’ai envie de lui dire qu’il me plait aussi, beaucoup mais je ne suis pas encore prête à le dire à voix haute.

 

« Aller, allons te préparer à ton tout premier rencard. » Son excitation est contagieuse alors je la suis le cœur allégé, impatiente d’y être.

 

Finalement on s’est rendu compte qu’on avait pas de date, ni d’heure pour ce rencard alors finalement on s’est changé et sommes allez vaquer à nos occupations de la journée. J’ai été légèrement surprise quand quelques heures plus tard A m’a appelé dans son bureau. « tu m’as fait appeler ? »

« Oui assied-toi. » Une fois que je suis installé, « j’ai trouvé quelqu’un avec qui tu peux parler. »

Je m’attendais à tout sauf à ça, « déjà ? » Qu’elle trouve quelqu’un aussi vite ne me devrait même pas me surprendre.

« Hey ! » Elle marque une pause, se lève, fait le tour de son bureau, viens s’assoit en face de moi et prend mes mains dans les siennes « c’est toi qui décide quand, comment mais surtout » quand elle réussit à capter mon regard « avec qui ? »

Quand je sors du bureau de A je me sens anxieuse, épuisé, je sais que May se chargera de me distraire et aussi à m’écouter si je vais la trouvé mais je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Comment choisir-t-on quelqu’un à qui on vas raconter sa vie ? Et si pour guérir je dois tout lui raconter ? Est-ce que je suis vraiment prête à ouvrir la boite de pandore ? Laissant mon subconscient décidé je me retrouve dans l’un de mes coins favoris sur cette île. « Salam. » Je bondis en arrière complètement paniquée je ne respire mieux que quand mon cerveau comprend que c’est Farid « je suis désolé je ne voulais pas te faire peur. »

« Ce n’est pas grave. »

« Tu vas bien ? »

« Oui. » Je mens.

« Tu veux en parles ? » Pour dire quoi ? je garde le silence tellement longtemps qu’il finit par dire mon nom « Fadia ? »

Pendant quelques instants j’ai été perdue dans mes pensées présente de corps, absente d’esprit je voudrais ne pense à rien mais je ne peux pas continue à faire l’Autriche de plus je ne veux pas qu’il parte non plus. J’ai envie de passer plus de temps avec lui mais je n’ai pas envie de parler de mon passé.

« J’ai apporté de l’eau vu que tu ne bois pas de café. »

« Pour le rencard ? » 

« Le rencard ? » Il semble sonné, ai-je dit une bêtise ?

« Oui May dit que c’est comme ça quand un garçon plait à une fille » je marque une pause pour rassemble mon courage avant de lui poser la question qui me brule les lèvres depuis la première fois que mon esprit a été assez clair pour entrevoir cette possibilité « est-ce que je te plait ? »

Survivre à l’enfer d...