Chapitre 19

Ecrit par Mayei

Partie 19

...Morelle Desoto...

13 heures ! Je n’arrivais pas à croire que j’avais autant dormi. Je ne me savais pas si fatiguée. Je m’étirais un bon coup puis sortis de mon lit. Je me sentais de bonne humeur en cette journée de dimanche. C’était assez rare, détestant le dimanche d’habitude. Avant même de me brosser les dents, je me ruais sur mon téléphone et souris en lisant les messages de Lucas. C’était mon moment favori de la journée, ça mettait encore plus de tonus. Je lui répondis en lui décrivant combien mon amour pour lui était fort. Ne me regardez pas comme ça, nous faisons toutes le malin dans les débuts et après nous sommes mordues. 

Je pris ma douche et descendis mais il n’y avait personne au salon. Je m’aventurais vers la piscine dans l’espoir du trouver ma sœur mais elle n’y était pas. Mon ventre se mit à gargouiller de faim. Je fis un tour dans la cuisine pour me faire un sandwich de saucisson au beurre. C’est ce moment-là qu’Elizabeth me trouva à table et se joignit à moi. Elle était étrangement agréable ce matin, me demandant si j’avais bien dormi et si mon sandwich était à ma convenance. Elle alla jusqu’à me sourire. Je lui rendais son sourire hypocrite. C’est à ce moment-là que je vis ma sœur passer en me regardant étrangement. Je ne prêtais pas tellement attention. J’allais me rendre dans sa chambre après avoir fini de manger.

Je rentrais dans la chambre de Leslie et y trouvais Orlane. Cette dernière s’excusa et sorti de la chambre. 

Moi : pourquoi ai-je l’impression qu’elle sorte à cause de moi ?
Leslie : hum...

Je me jetais sur son lit et posais un vrai regard sur ma sœur...plus précisément sur son dos dénudé. Ces traces ! C’était les mêmes que nous avions toutes les deux sur le corps lorsque papa nous avait sauvagement battues. Comment s’était-elle fait ça ?

Moi : Lyly...c’est quoi ces traces ?

Lyly : ... ... 

Moi (inquiète) : c’est papa qui ta fait ça ?

Lyly : ... ...

Moi : mais Leslie je suis en train de te parler, pourquoi fais-tu la sourde oreille ?

Lyly (s’énervant) : parce que tu me donnes l’envie de vomir avec ton hypocrisie. Je ne connaissais pas ce côté de toi. 

Moi (choquée) : j’ai raté un épisode ou quoi ? Qu’est-ce qui te prend ?

Lyly : pardon arrête-moi ton cinéma ! Tu vas t’arrêter là et faire celle qui est dépassée pourtant tu étais bien debout lorsque ton père se défoulait sur moi. Mais tu étais bien occupée à faire un CR avec ta patronne n’est-ce pas ! Tu t’es alliée avec Elizabeth et tu t’es empressée de me trahir auprès d’elle. Heureusement que Orlane m’a ouvert les yeux sur qui tu es vraiment...

Moi (la coupant) : Orlane ? C’est sur les dire d’Orlane que tu te bases pour me sortir tout ça ? Tu la connais depuis quand déjà ?

Lyly : pkaaa ! Arrête-moi ton cinéma 

Je regardais ma sœur comme si je la voyais pour la première fois. Il n’y avait même pas une once de plaisanterie sur son visage. Elle était bel et bien sérieuse dans cette affaire. Je ne restais pas dans cette chambre une minute de plus. Je rejoignis ma chambre rapidement. Mes larmes se sont mises à couler, pas parce que j’avais mal non ! J’étais juste en colère. J’étais en colère qu’une fille sortie de nulle part puisse semer la zizanie aussi facilement entre nous. Et le pire c’était que Leslie laissait faire. Je n’allais pas rester les bras croisés comme ça. J’essuyais mes larmes rageusement et allait frapper fortement contre la porte de cette Orlane. Elle mit du temps avant d’ouvrir. Je me précipitais à l’intérieur et bouclais la porte. Je n’ai pas cherché midi à quatorze heures comme on le dit. Je suis allée vers elle comme une flèche et déposais une gifle violente sur à joue avant de la saisir par les cheveux.

Moi : si tu te trompes pour crier ! Je vais te frapper comme on ne t’a jamais frappée 

Je t’irais encore plus sur ses cheveux et pouvais bien voir la grimace qu’elle faisait. Je fini par la jeter au sol.

Moi : tu penses que je suis ta camarade ou qu’on a le même âge ? C’est avec ma sœur, ta tante et toi pouvez jouer hein. Mais sachez que je vois clair dans votre jeu. La prochaine fois que mon nom sort dans tes bêtises tu vas m’entendre. N’importe quoi. (Prenant ses cheveux) ce qui vient de se passer ici reste entre nous.

Orlane : mais…

Moi (tirant plus fort sur ses cheveux) : tu parles encore, je vais sérieusement te corriger. Je dis qu’il ne s’est rien passé ici ! Tu m’as comprise ou pas ?

Orlane : j’ai compris c’est boooon

Moi : ok 

Je suis sortie de sa chambre complètement satisfaite et légère. Il avait longtemps que je n’avais pas fait de sport. Si Leslie le voulait, elle pouvait demeurer bête autant qu’elle le souhaitait mais ce n’est pas moi qui vais rester là à regarder n’importe quoi. La prochaine fois je vais bien la frapper. Je suis peut-être calme mais lorsqu’on me provoque, je sais sortir les griffes. 

...Windi...

J’étais de très mauvaise humeur ce matin. Voilà maintenant deux semaines que je n’ai plus de nouvelles de Dénis. C’était comme s’il serait volatilisé et ce depuis notre retour de jacqueville. Son numéro ne passait pas et les fleurs avaient cessé d’être livrées chaque matin. Aujourd’hui encore j’avais essayé de le joindre mais je passais automatiquement sur sa messagerie. J’étais tentée de me rendre à son bureau ou chez lui mais cette fierté en moi m’avait empêchée de faire le pas. Il avait disparu alors pourquoi devrai-je le chercher ? Même si cela me tuait à l’intérieur, je n’allais pas lui courir après. Pfff ! 

Je tournais en rond dans mon bureau. À chaque sonnerie mon cœur s’emballait puis je désenchantais lorsque je me rendais compte qu’il ne s’agissait pas de lui. C’était un supplice de vivre comme ça. Il me manquait terriblement...sa voix ! Son parfum ! Ses caresses ! J’étais comme une droguée à qui on venait de confisquer sa dose quotidienne. J’étais désagréable et je le savais moi-même. Je n’attendais pas que quelqu’un d’autre me le dise. 

Heureusement qu’il était déjà l’heure de rentrer à la maison. Moi qui d’habitude faisais la causette au chauffeur, je n’avais même pas pris la peine de le saluer. J’arrivais à la maison et la trouvais complètement vide pourtant la télévision était allumée ainsi que la climatisation. Je me mis à crier le nom de Marlène mais aucune réponse. Elle n’a pas pu sortir tout de même et laisser tout ça allumé. Je fouillais frénétiquement dans mon sac et fit sortir mon téléphone. 

Marlène : oui madame !

Moi : tu ne vas pas me dire que tu es sortie en laissant la télévision allumée tout de même. Et le climatiseur ! Tu penses que je prends l’argent sur les arbres pour régler les factures ?

Marlène : juuuu ! C’est pour la télé que tu me parles comme ça ?

Moi : PAS QUE LA TELEVISION. Il y a aussi le climatiseur, c’est énervant tout de même ! Qu’est-ce qu’il y’a de compliqué au fait d’éteindre tout ce qui est en marche lorsqu’on sort ? 

Marlène : il n’a toujours pas fait signe de vie ?

Moi : ... ... ...

Marlène : je comprends ! Ça va aller. Je rentre demain. Bisous.

Clic 

Je me sentis ridicule tout à coup. Cette situation avait beaucoup plus d’impact que je ne souhaitais me l’avouer à moi-même. Honteuse, j’atteignis la télévision et regagnais ma chambre. Une bonne douche n’allait pas me faire de mal. Ça m’aidera à me mettre les idées en place. En montant les escaliers, ma tête se mit à tourner légèrement. Ça doit être le stress. Tout compte fait, cette douche allait se transformer en un long bain relaxant. Je me débarrassais de mes vêtements et me glissais dans cette eau chaude. Je sentais déjà l’effet. Je fermais les yeux pour mieux en profiter. 

Lorsque je les ouvris de nouveau, mon cœur s’emballa au point de rater un battement. Il était là...le dos contre le mur de ma douche. Il était encore plus beau et ce regard qu’il posait sur moi. Toute cette colère qui m’avait habitée, se dissipait immédiatement. Il était là...il était de retour. 

Dénis : tu m’as manqué mon amour 

Moi : tu m’as manqué aussi mon cœur 

Je n’arrivais pas à croire que je lui sortais cette réplique aussi facilement. Moi qui voulais tempêter. Il retira sa chemise et torse nu s’approcha de la baignoire. Il s’assit à même le sol et glissa sa main dans l’eau qu’il posa sur ma cuisse. Il ne parlait pas mais se contentait de me regarder, un regard qui disait bien plus que les mots. Il m’avait terriblement manqué. Je n’avais qu’une seule envie, qu’il me prenne dans ses bras. Je ne demandais pas plus. 

Moi : prends-moi dans tes bras 

Dénis : viens la ! 

J’essayais de me lever quand tout à coup je me sentis tomber violement, comme une chute libre. Lorsque mes yeux se posaient sur lui à nouveau, ce n’était plus Dénis mais Marlène. Non ! Ce n’est pas possible 

Moi : Marlène ? Qu’est-ce que tu fais la ? Ou es dénis ? Il était pourtant la 
Marlène : je vois que j’ai bien fait de venir après tout ! Ma chère tu étais en train de rêver oh. Je viens de te réveiller comme ça ! Il faut sortir du bain. Je suis en train de préparer tu vas manger un peu. 

Je la regardais sortir de la douche sans bouger. Ce rêve était bien trop réel. Il était là dans cette pièce. J’avais senti sa main sur ma cuisse…son parfum ! C’était trop pour moi. Je ne pouvais plus me retenir. Je pleurais un bon coup pour faire sortir cette douleur liée à ce manque. Ou était-il ? Pourquoi ne me faisait-il pas signe ? Pourquoi me laissait-il dans un état pareil ? Je pleurais durant une bonne dizaine de minutes puis me rinçais sous l’eau froide. Je passais une robe fluide en pagne et retrouvais Marlène en train de dresser la table. Mon ventre criait famine déjà. Je m’installais en attendant qu’elle rapporte la nourriture. 

Marlène (posant la soupière) : tu as pleuré ?

Moi : mais non ! 

Marlène : a d’autres ! Tu as mes yeux tous rouges. Ne laisse pas cette histoire te faire autant de mal. Il te fera signe forcément. Peut-être qu’il est allé en mission et que ça s’est fait sans qu’il n’ait le temps de t’informer 

Moi : une fois arrivé il aurait pu me joindre !

Marlène : ce n’est pas faux ! Mais tu sais quoi ? Pour le moment mange après nous allons penser à tout ça. 

Elle me servit. Je savais déjà que j’allais me régaler. Au moins de ce côté je pouvais avoir satisfaction. Vue comment j’avais faim, je demandais qu’elle me fasse une assiette conséquente. Seulement, à la première bouchée, je failli recracher tant la nourriture était fade. Je me retiens pour ne pas heurter les sentiments de ma cousine. Mais franchement je ne pouvais pas manger ça, surtout sur mon assiette était pleine. Pourtant elle mangeait très bien. 

Moi (toussant) : je peux avoir un peu de piment 

Marlène : avec le piment qu’il y’a déjà là ? Ce n’est pas toi qui pleures toujours ici pour le moindre piment ?

Moi : ça ne fait rien donne !

Avec un peu de piment, ça passait plutôt mieux. 

[...]

Une autre semaine venait encore de s’écouler. Trois semaines sans nouvelles de lui. Il fallait que je fasse quelque chose. Cette fierté, j’allais la mettre de côté. Je n’en pouvais plus. Ce soir même j’allais me rendre chez lui et voir ce qu’il en était de cette histoire. Je veux bien entendre ce qu’il avait à me dire. Il a décidé comme ça de s’insinuer dans ma vie et disparaître du jour au lendemain ? Jouer comme ça avec mes sentiments ? 

Alida : Windi !

Moi : hum ?

Alida : à quoi penses-tu ? Tu es perdue dans tes pensées. Ta secrétaire a même déposé ton plat sans que tu ne t’en rendes compte. 

Moi : excuse-moi ! C’est décidé j’irai frapper à sa porte. 

Alida : on ira ensemble alors ! Mais mange d’abord 

C’était un plat de Marlène que j’avais ramené avec moi aujourd’hui. Ma secrétaire avait été bien gentille de le réchauffer pour moi. Ça sentait extrêmement bon.

Alida : pourquoi fais-tu cette grimace ?

Moi : je ne sais pas ce qui lui arrive ces derniers temps mais elle manque ses assaisonnements. C’est bien trop fade !

Alida : donne-moi voir ! Marlène rater ses assaisonnement ? J’aimerais bien voir ça (prenant une bouchée) hummmm Windi mais qu’est-ce que tu racontes ? 
C’est super bon. Si tu ne veux pas manger donne-moi. 

Moi (dégoûtée) : prend tout ! 

Alida (me regardant) : tu es sûre que tu vas bien ? J’espère que tu ne caches pas une grossesse hein. J’avais des changements de goûts comme ça dans mes débuts.

Moi : pardon ne vient pas me donner encore plus de problèmes. Mange et on part chez lui. 

Je la regardais manger avec appétit. Sa question venait d’installer un doute dans mon esprit. Mais je réfutais cette idée. Ça serait le comble. Me retrouver avec l’enfant de quelqu’un qui a disparu ? J’explique ça comment ? C’est trop pour moi ça. Malgré moi, je rentais dans cette application installée pour le suivi de mon cycle menstruel. Je fus surprise d’être accueillie par cette phrase « your period is late by 13 days » ce qui se traduit par « vous avez un retard de 13 jours ». Ça doit sûrement être le stress ! Oui c’est ça. Je ne veux plus penser à ça. 

J’ai conduit jusqu’à sa maison et me suis garée juste devant le portail. J’étais anxieuse tout à coup. Qu’est-ce qui m’avais pris de conduire jusqu’ici ? J’avais les mains toutes moites. Le regarda anxieux d’Alida ne m’aidait surtout pas. Je pris mon courage à deux mains et sortie de la voiture. Alida me suivait derrière. Je sonnais et attendis qu’on m’ouvre. Ce fut une jeune demoiselle qui ouvrit. Mon sang ne fit qu’un tour ! Que faisait cette femme ici ? C’était pour ça qu’il avait disparu ? Elle ne donnait pas l’air d’être une servante. 

Elle : puis-je vous aider ?

Moi : euh...en fait...

Alida : nous désirions voir monsieur Dénis ! 

Elle : Monsieur Dénis ? C’est le propriétaire de la maison, nous ne sommes que les occupants. Il n’habite pas ici 

Moi : vous voulez dire que cette maison est en location ? Depuis quand ?

Elle : nous avons aménagé il y’a deux semaines 

Alida : vraiment merci et désolées d’avoir dérangé 

La demoiselle nous souhaita de passer une excellente soirée. Je n’avais pipé mot jusqu’à chez moi à la maison. La maison était en location ? Il avait donc décidé de disparaître sans laisser de traces ! Je me voyais mal aller à son bureau et faire une scène. De quel droit leur ferais-je une scène ? A quel titre ? J’avais prévu joindre sa sœur mais à quoi bon ? Je pensais que quelque chose de sérieux s’était établi entre nous dans ce laps de temps. Apparemment c’était à sens unique. Pour la première fois de ma vie j’avais un chagrin d’amour. Cette pensée m’arracha un sourire. Je pense ne pas être faite pour les relations amoureuses. J’ai laissé mon cœur s’ouvrir une fois et voilà ! Les affaires, s’occuper de ma société est beaucoup plus facile. Et je compte y replonger complètement a compter de demain. Plus de place pour les broutilles. 

Alida : je peux te proposer quelque chose Windi ?

Moi : je t’écoute !

Alida : j’ai une amie qui pourra nous aider 

Moi : comment ?

Alida : fais-moi juste confiance. Je vais la contacter et si elle est disponible, je viendrai te chercher et nous irons la voir.

Moi : hum...

Alida : fais-moi juste confiance. 

...Alice...

Céline : mais depuis je sonne tu ne peux pas ouvrir la ?

Moi : pardon il fallait que je vérifie qui c’était ! 

Céline : Tu te caches de qui ?

Moi : précieux depuis qu’il m’a avoué avoir des sentiments pour moi !

Céline : Noooon ! Tu t’amuses ! Quand je te disais que ça type n’était pas bon, tu pensais que je plaisantais n’est-ce pas ? Donc il attendait que son ami disparaisse de l’équation pour te sauter dessus ?

Moi : c’est ça qui est là oh ! 

Cette situation devenait de plus en plus pénible. Précieux n’arrêtait pas avec ses allusions. Le pire était qu’il connaissait chez moi. Si j’avais su ses desseins, je ne lui aurais même pas demandé de l’aide pour le déménagement. Comme ça il serait resté bien loin de moi. Même si aujourd’hui j’avais décidé de me plus avoir de sentiments pour son ami, je ne pouvais quand même pas me mettre en couple avec lui. 

Eh oui après la lettre que j’avais reçue de Kevin, j’aurais été une folle de me morfondre et pleurer pour lui. Dans la lettre qu’il avait remis à précieux, il me traitait carrément de bonne à rien et me faisait porter le chapeau du fait qu’il soit déporté. Selon lui j’étais incapable de réunir la somme pour la caution et que je ne servais absolument à rien. Mais où est donc sa femme pour qu’il vienne déverser son venin sur moi ? C’est à elle qu’il fallait demander l’argent pour la caution et non moi. N’a-t-elle pas de parents qui puissent les aider ?

Bref, il ne fallait pas parler des choses qui fâchent, j’avais décidé d’être positive. Il n’y a que comme ça qu’on attire les bonnes ondes vers soi. C’était mon jour de repos aujourd’hui et j’avais prévu de bien en profiter. Ce soir c’était notre soirée pyjama si on pouvait le dire ainsi car je passais la nuit avec mon amie. Elle avait rapporté de bonnes choses, notamment les cookies dont j’en raffolais. Nous allions passer la matinée à finir une série qu’on venait de découvrir. 

[Dans la soirée]

Céline : je vais prendre une douche rapidement !

Moi : ok finis et je te remplace. 

J’en ai profité pour commencer à ranger le salon, débarrasser les assiettes dans lesquelles nous avions mangé. J’aurais pu laver la vaisselle par la même occasion mais j’avais cette grosse flemme qui ne me quittait pas. Souvent ça arrive ! De plus, l’on venait de sonner à la porte. Je n’allais pas laisser quelqu’un debout là-bas dehors pour laver la vaisselle. Je me nettoyais les mains au passage et allais ouvrir la porte pour désagréablement tomber sur précieux. Pourquoi tout ne pouvait pas être parfait, même cette simple journée !

Précieux : bonsoir Alice 

Moi : bonsoir précieux ! Rentre 

Il ne se fit pas prier, se débarrassa de ses chaussures et s’assit dans l’un des fauteuils. Je lui apportais un jus à boire et m’assis loin de lui. Il ne fallait pas que je lui donne l’occasion d’avoir un geste déplacé envers ma personne comme toutes les autres fois. Il ne se gênait pas pour glisser sa main sur mes cuisses comme si cela était une chose normale. 

Moi : nouvelle !

Précieux : je vais aller droit au but ! Alice pourquoi ne veux-tu pas de moi ? 

Moi : précieux j’ai été avec ton ami...et en dehors de ça je n’ai pas de sentiment pour toi 

Précieux : mais ça vient avec le temps. Tu veux dire que tous ceux qui se mettent en couple sont fou amoureux dès le départ ?

Moi : précieux s’il te plaît ! 

Précieux (s’énervant) : pourquoi ne veux pas tu pas comprendre que je t’aime ! C’est toi que j’attends pour me caser. Je vais te mettre à l’aise. Dis oui seulement 

Moi : je suis désolée...

Précieux (se levant) : tu es désolée (riant) tu veux que je fasse quoi avec le fait que tu sois désolée ? 

D’un coup il tira sur le plateau qui contenait le verre que je lui avais servi. Je sursautais et poussais un cri de surprise. Tout serait brisé au contact du sol. Je n’avais jamais vu ce côté de précieux au paravent. Telle une furie, il se jeta sur moi, m’étouffant presque. J’essayais de me débattre comme je le pouvais. Je redoublais d’effort lorsque je constatais qu’il commençait à retirer la ceinture de son pantalon. Avait-il l’intention de me violer ?

Moi (me débattant) : arrête ! Lâche-moi !

Précieux : je vais t’envoyer au septième ciel ! Tu vas voir qu’à côté de moi, cet idiot de Kevin ne valait absolument rien. Quand j’en aurai fini avec toi, tu vas me courir après. 

Je commençais à manquer de force à force de me débattre dans tous les sens. Je me sentais si impuissante que mes larmes se mirent à couler. Je sentais son membre contre ma cuisse. Il essayait de se frayer un chemin en moi lorsque tout d’un coup il émit un hurlement et s’effondra à même le sol. Il alignait les gros mots comme si cela allait le soulager. 

Céline : la prochaine fois ce n’est pas dans tes couilles sur je vais taper mais ton crâne que je vais ouvrir ! Tu es devenu un violeur précieux ? Violeur ? Elle t’a dit d’arrêter qu’est-ce que tu n’as pas compris ?

Précieux : espèce de salope ! Quand je vais me relever tu me sentiras passer 

Céline : tout comme tu vas sentir la prison passer quand je vais transmettre la vidéo que j’ai en ma possession a la police. Tu dégages d’ici maintenant. La prochaine fois que je te vois roder autour de mon ami c’est la police qui ira te chercher 

Précieux restait là et se tortillait toujours dans sa douleur. Céline étant bien impatience, le tira dehors. Durant toute cette scène, j’étais restée dans un mutisme. Je ne réalisais pas encore ce qui venait de se passer. Si mon amie n’avait pas été là, cette soirée aurait été un cauchemar qui me hanterait toute ma vie durant. Quand est-ce que certaines personnes, finiront par comprendre qu’un refus reste un refus ? 

Quand est-ce que ces personnes cesseront d’utiliser le viol comme une arme contre la femme ? Quel joie éprouve-t-on à voir quelqu’un souffrir ? Je secouais la tête et revins à moi-même. Mon amie n’avait pas dit un mot. Je pense qu’elle comprenait la situation et me laissait le temps de ravir à moi-même. Je me levais et pris une bouteille d’eau que je bus d’un trait avant de me rassoir.

Moi : merci...merci énormément 
Céline (Me prenant dans ses bras) : il n’y a pas de merci...j’ai fait ce que Toute personne sensée aurait fait. 

Je me blottie contre elle et laissait mes larmes couler à flots. Toute cette angoisse que j’avais ressentie se mettait à me quitter. J’étais soulagée...j’étais rassurée. Elle était là pour moi chaque fois que je traversais un moment difficile. Sa seule présence réussissait à me relever. Elle me laissait pleurer mais savait frapper du poing lorsque je n’avançais pas. Elle était plus qu’une amie, c’était un ange que DIEU lui-même avait mis sur mon chemin. Même si nous nous chamaillions souvent. N’était-ce pas là le commun de toute amitié ?
[...]
La reprise du travail était bien vite arrivée. « Time is money » je n’avais donc pas le temps de me morfondre sur ma mésaventure au risque de le sentir passer dans mon cheque de la semaine. Je t’irais mon chariot jusqu’à la chambre 214. Comme on nous le répétait toujours, je vérifiais qu’il n’y avait pas l’étiquette « ne pas déranger » qui devait être accrochée sur la porte. J’avisais le sol au cas où l’étiquette s’y trouverait mais rien. Je frappais tout de même et annonçais le service de nettoyage. Là également, il n’y avait pas de réponse. J’y allais donc. 
Quelle ne fut ma surprise de trouver cette chambre parfaitement rangée ! Le lit était strictement fait comme si l’on n’y avait jamais dormi. N’eut été la valise posée près du mur, j’aurais conclu que cette chambre n’avait pas été occupée de toute la nuit. Qui venait à l’hôtel et rangeait sa chambre ? Je n’avais jamais vu ça au préalable. C’était la une aubaine pour moi. Je pouvais me reposer un moment puisqu’il n’y avait rien à faire. Enfin si, j’allais tout de même changer les serviettes.
Je pris dans mon chariot des serviettes propres et poussais la porte de la douche 

Moi (laissant les serviettes tomber) : merde ! Je suis désolée (me retournant) je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un 

Je venais de tomber sur ce client qui était complètement nu dans la salle de bain. Merde ! Merde ! Je suis couverte de honte. Il ne fallait pas que je reste ici une minute de plus. Je tirais mon charriot et sorti de cette chambre. Heureusement qu’il n’avait pas vu mon nom sur mon habit...du moins c’était ce que je croyais. Et s’il me décrivait et qu’on m’identifiait, je risque de perdre mon emploi. Merde ! Merde ! 
« Je n’en avais pas encore vue de si grosse » fit une petite voix dans ma tête. D’où venait cette voix ? Je n’avais pas le temps pour ça en ce moment. « En plus il était sacrément beau ». Je secouais ma tête et quittais ce pallié le plus rapidement possible. Quelles étaient ces choses qui naissaient dans mon esprit ?


C’est compliqué