Chapitre 19

Ecrit par Ellie chou

***Un autre dîner en famille chez les Al-Farouk ***

Le dîner avec les parents d’Idriss avait été plus lourd que d’habitude. 

Une pression invisible s’était installée à la table, et Fatima ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise.

Les repas s’enchaînaient, mais il y avait un sujet qui revenait invariablement dans les discussions : l'absence de grossesse.

Idriss le sentait venir. 

Ce n’était qu’une question de temps avant que ses parents n’abordent le sujet. 

Ce soir-là, son père, un homme respecté et pragmatique, brisa la glace avec une question qu’Idriss redoutait depuis un moment.

— Idriss, tu sais que cela fait plusieurs mois maintenant que vous êtes mariés, mais aucune grossesse à l’horizon. 

Je pense qu’il est temps de parler de ça.

Fatima baissa immédiatement les yeux, mal à l’aise, mais Idriss, le cœur battant, chercha à garder son calme.

— Papa, il n’y a rien d’alarmant. 

Le mariage est encore récent, et il faut du temps parfois, ajouta-t-il avec une fausse assurance.

Mais le regard insistant de son père le transperça.

— Les années passent, et nous ne sommes pas jeunes. 

Il est temps pour nous , de devenir grand parents. 

Tu es notre unique fils , il faut nous faire beaucoup de petits enfants stp .

Ce n’est qu’une question de temps papa repondit Idriss.

Sa mère, aussi, intervint :

— Est-ce que Fatima va bien ? Tu sais, elle n’est pas toute jeune non plus. C’est important que tout se passe bien, que la santé de la famille soit prise en compte.

Fatima sentit ses joues rougir.

Idriss déglutit, essayant de ne pas se laisser déstabiliser. 

La situation devenait plus difficile à contrôler.

Il savait très bien que ce n’était pas le temps ni les circonstances qui leur manquaient, mais la consommation du mariage, qu’il n’avait pas encore osée franchir. 

Il devait trouver des arguments solides, mais aucun ne semblait assez convaincant.

— Papa, maman… je vous assure que tout va bien, répondit-il enfin, feignant une tranquillité qu’il ne ressentait pas. 

Fatima et moi avons tout le temps devant nous. Parfois, les choses prennent du temps, et nous devons être patients.

Ses parents échangèrent un regard. 

Ils semblaient sceptiques, mais ils se contentèrent de hocher la tête.

— Nous espérons juste que tu ne vas pas attendre trop longtemps pour fonder cette famille, Idriss, dit son père d’un ton plus doux.

Fatima, gênée, préféra ne pas répondre. 

Elle savait que la situation laissait à désirer, mais qu’elle n’avait pas son mot à dire. 

Elle se contenta de rester silencieuse.

Une fois à la maison, de retour dans leur chambre, Idriss s’assit sur le lit, épuisé.

Fatima entra quelques minutes après, le visage fermé.

— Idriss, pourquoi ne leur as-tu pas dit la vérité ? Pourquoi avons-nous dû mentir ?

Il leva les yeux vers elle, un peu coupable.

— Je… Je ne voulais pas que nos familles pensent que nous avons un problème. 

Je voulais juste éviter toute pression supplémentaire.

Elle s’assit à côté de lui, son cœur serré.

— Mais si nous continuons comme ça, cela va être de plus en plus difficile à cacher. 

Tu sais bien que je n’ai pas eu le courage de… de consommer notre mariage.

Idriss soupira profondément.

— Fatima… Je sais, et je m’en veux. 

Mais je veux te respecter. 

Je veux que tu sois prête. 

Tout cela est si… compliqué.

Elle le regarda intensément, voyant l’honnêteté dans ses yeux. 

Pourtant, une pointe de frustration l'envahit. 

Elle ressentait toujours cette distance entre eux.

— J’ai peur, Idriss. 

Peur que tu ne veuilles jamais franchir cette étape avec moi.

Il posa sa main sur la sienne, un geste de réconfort, mais il sentait qu’ils étaient encore loin de la confiance totale.

— Je te promets que ça ne va pas tarder. 

Je veux que tu sois prête. 

Ce n’est pas une question de volonté. 

C’est juste… il faut qu’on trouve notre rythme.

Elle hocha lentement la tête, mais quelque chose dans son cœur restait flou. 

Les promesses d’Idriss étaient touchantes, mais elles n’effaçaient pas la vérité qu’il n’avait pas encore franchi cette étape avec elle.

*** karim Diaby***


Le lendemain matin, Idriss reçut un appel de Karim.

— Idriss, il faut que tu viennes. 

J’ai besoin de te parler.

Inquiet, Idriss se rendit immédiatement chez son ami. Karim l'attendait, assis sur un canapé dans son salon, un sourire fatigué aux lèvres.

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Idriss, s’asseyant près de lui.

Karim, apparemment en bien meilleure forme, sourit largement.

— Rien de grave, mon frère. 

Je me suis inquiété pour rien. 

Les médecins m'ont dit que c'était juste une petite infection, rien de sérieux. 

Je vais bien. 

Je suis sur pied et je vais bientôt reprendre le travail.

Idriss soupira de soulagement. 

Karim était debout et en pleine forme, bien qu’il ait eu une frayeur.

— Tu m’as bien fait peur, je croyais que c’était plus sérieux que ça.

Karim rit doucement.

— Ne t'inquiète pas, tout va bien. 

Juste une petite alerte. 

Je suis déjà presque rétabli.

Idriss sourit, visiblement soulagé. 

Karim reprit alors, plus sérieusement.

— Mais écoute, il y a des choses sur lesquelles je veux te parler. 

Comment va Fatima ? 

Vous avez eu des tensions, non ?

Idriss hésita un instant, mais l’amitié sincère dans le regard de Karim le poussa à se confier.

— C’est compliqué, frère. 

Entre la pression des familles et nos propres incertitudes, il y a beaucoup de non-dits. 

Je dois lui donner du temps, mais je sais que ça commence à peser.

Karim hocha la tête, comprenant.

— Il faut que tu lui montres que tu es là pour elle. 

Qu’il n’y a pas de précipitation, mais que tu respectes le fait qu'elle soit vierge. 

Qu'elle sache la première doit se faire délicatement sinon ,elle gardera un mauvais souvenir toute sa vie.

 Tu sais, tu dois aussi être transparent avec elle. 

Le silence, ça ne mène à rien.

Idriss le fixa, reconnaissant la sagesse dans les paroles de son ami.

— Je vais essayer, Karim. 

Je vais faire de mon mieux.

Sur ce Idriss prit congé de son ami,  et rentra a la maison retrouver son épouse Fatima.

A suivre.


Un mariage forcé