Chapitre 19 : Vérité
Ecrit par kaynaliah
******Amina******
Je suis assise là à les regarder discuter et faire leur comédie tandis
qu’à l’intérieur de moi c’est la colère et la rage qui dominent.
J’imagine toutes les mauvaises choses que je pourrais leur faire rien
que pour qu’elles souffrent, rien que pour qu’elles ressentent la
douleur que j’ai eue durant des années. Je n’arrive pas à penser à autre
chose. Elles m’ont enlevé mes enfants.
Elles ont pris une partie de moi. Est-ce possible d’être si cruelles ?
Est-ce possible de faire autant de mal à son propre sang ? Je n’arrive
plus à maitriser mes pensées. J’ai vécu et traverser cette douleur à
trois reprises. J’ai eu trois fausses couches alors que tout allait bien
et que ce n’était pas des grossesses à risque. Je me posais des
questions sur ce qui a très bien pu se passer mais je n’arrivais pas à
obtenir de réponses. Je me souviens d’ailleurs qu’on prévenait nos
familles dès qu’on avait les résultats et à chaque fois, on était
confronté à une perte. Je me souviens que lorsque je suis tombée
enceinte des jumeaux, j’ai supplié Terrence de ne rien dire à qui que ce
soit. Il a accepté ma condition et je suis partie à l’étranger pour
vivre sereinement ma grossesse. Et ce fut la même chose avec les enfants
qui ont suivi. En dehors de mon père, d’Anta et de mon beau-père,
personne était au courant de mon état. Ma belle-mère et mes autres
belles-sœurs étaient au courant après la naissance des enfants et ma
belle-mère montait toujours sur ses grands chevaux en se demandant
pourquoi on l’excluait de ces expériences. Je commence à comprendre que
c’était juste pour me causer du tort comme avec mes autres grossesses.
Je pourrai leur faire toutes les choses inimaginables au point de les
torturer pour les faire avoue mais qu’est-ce que cela m’apportera au
juste ? Je ne suis pas comme elle et ne veux point leur ressembler. Je
veux avoir la conscience tranquille. J’ai un mari et mes enfants en vie
et en bonne santé qui ont besoin de moi. Je ne laisserai pas les folies
de ces femmes entraver le bonheur et la stabilité de ma famille. Elles
ne sont rien et ne valent rien. Je crois en la justice divine peu
importe le temps que cela prendra. Je crois en Dieu Mon rédempteur qui a
su guérir toutes mes blessures.
-« Ca va Amina ? » demande Anta
-« Non Anta. Ca ne peut pas aller. Je ne comprends pas ce que j’ai fait à ta mère et tes sœurs pour qu’elle me haisse autant »
-«Ton seul crime est d’aimer Terrence »
-« Au point de s’en prendre à mes enfants ? »
J’entends Andrée rire de loin au téléphone et là c’en est trop pour
moi. Je détache ma main de celle d’Anta, me lève et me dirige droit vers
Andrée malgré les protestations d’Anta. Elle est de dos et ne me vois
pas arriver. Je la retourne de force et lui mets un coup de poing en
plein visage qui la fait hurler de douleur et vaciller. Son téléphone
atterrit au sol et tout le monde nous regarde. Je ne me laisse pas
démonter et monte sur elle. Je suis habitée par une rage folle que j’ai
besoin d’évacuer. Terrence me crie de laisser sa sœur mais je fais la
sourde oreille. Il finit par me soulever de là et à m’éloigner de cette
criminelle.
-« Qu’est-ce qui se passe Amina ? Calme-toi ! Qu’est-ce qui t’arrive ? » demande Terrence en douceur
-« Je ne leur pardonnerai jamais cet acte Terrence. Jamais » dis-je en larmes
-« Mais qu’est-ce qui se passe ? De quoi tu parles ? »
-« Elles sont responsables de mes fausses couches. Elles ont tué nos enfants. Je les hais de toutes mes forces »
-« Quoi ? »
-« Demande à Anta. Elle te dira »
-« Je ne comprends rien à ce que tu me dis »
-« Ton père a découvert récemment que ta mère et tes sœurs sont
derrière mes fausses couches. Tu ne te souviens pas qu’à chaque fois que
je tombais enceinte elles étaient gentilles avec moi et on se disait
tous les deux qu’elles faisaient des efforts pour se rapprocher de moi »
-« Oui. Mais je ne comprends toujours pas »
-« Elles se rapprochaient de moi pour m’empoisonner et me provoquer les fausses couches »
-« Quoi ? »
On a juste vu Annick s’enfuir avec ses talons.
-« Elles n’ont pas osé nous faire ça » dit Terrence
-« Amina j’ai toujours su que tu étais une folle. Tu m’as cassé le nez » hurle Andrée
-« Rien que ça. J’aurai dû te faire hospitaliser en te cassant les pieds » j’hurle
-« …… »
Terrence me prend dans ses bras et me serre pour tenter de me calmer et
de me réconforter. Il me prend la main avant de faire face à Andrée.
-« Vous n’êtes que des sorcières. Vous avez joué avec la vie de mes
enfants, ma femme. Je ne ressens que du dégoût et de la pitié pour vous.
Nous énerver ou vous faire du mal ne nous ramènera pas nos enfants.
C’est entre Dieu et vous. Amina a fait de violentes dépressions suite à
ces fausses couches et vous avez joué aux personnes compatissantes alors
que vous aviez joué du sang sur les mains. Vous êtes la source de tout
ce qui nous est arrivé. Je comprends vraiment pourquoi tu es la reine
des avortements Andrée. Vous êtes lamentables, minables. Oublie dès
aujourd’hui que je suis ton frère car je te renie à tout jamais et tu
peux aller répéter le message à tes acolytes. »
-« Terrence….. »
-« Vous avez interdiction d’être ici et de voir papa »
-« Je suis désolée. Je ne savais pas »
-« On y va chérie. »
-« Je vais rester encore avec papa »
« Très bien. Mes oncles venez avec nous on va vous déposer. Vous avez besoin de repos »
-« Bien »
-« Anta je reviens dans quelques heures. Je vais prendre la relève » dis-je
Terrence prévient le service hospitalier que ni Annick ni Andrée ni une
dénommée Christiane ou femme d’un certain âge se faisant passer pour sa
femme ne doit venir lui rendre visite. Nous sommes rentrés chez nous où
j’ai pris soin de mes enfants et de mn mari.
Lorsque j’arrive
à l’hôpital dans l’après-midi, Anta s’apprête aussi à rentrer pour se
reposer car elle est de garde ce soir. Elle est épuisée et ça se voit.
Je préfère ne pas discuter de ce qui s’est passé tout à l’heure. Je
m’installe confortablement et veille patiemment. Je me mets en prière et
demande à Jésus de guérir mon beau-père.Il a toujours été gentil avec
moi et m’a toujours bien accueillie dans sa famille. Christiane est
vraiment folle pour s’en prendre ainsi aux gens. Elle n’est que la
personnification du mal.
Je sors de la chambre pour prendre un
café et surtout appeler les enfants et Terrence pour leur donner des
nouvelles. J’en profite aussi pour appeler mon père qui s’inquiète pour
Raymond également. Terrence est dans sa famille paternelle où une
réunion est entrain d’avoir lieu en ce moment même. Jamil me rappelle et
me dit qu’Annaelle est à la maison avec toutes ses affaires. C’est
encore quoi ces histoires ? Annick est passée où ? Je lui ai juste dit
de l’installer dans la chambre d’amis en attendant. Je règlerai cela à
mon retour.
En retournant vers la chambre, je croise le médecin
qui m’informe que mon beau-père est réveillé et que je peux aller le
voir. Il lui fera des examens complémentaires plus tard. J’ouvre la
porte de la chambre et je crois que je nage en plein cauchemar en voyant
Eunice et mon beau-père échanger un baiser. Je me racle la gorge pour
signifier ma présence.
-« Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ici ? »
-« Bonjour Amina. Je sais que tu dois être choquée de me voir dans
cette posture et je ne veoulais pas l’annoncer ainsi mais je suis en
couple depuis bientôt trois ans avec Raymond »
-« Quoi ? »
-« Et elle va me donner un bébé »
-« Oh Mon Dieu »
C’est une bonne chose qu’il soit réveillé et hors de danger mais est-il
sûr d’être préparé à la tempête que ces nouvelles vont avoir dans la
famille. Je comprends mieux pourquoi Christiane a pété les plombs.
Eunice ? Jamais je n’aurai pensé à cela.
-« Je sais que tu peux être choquée Amina mais ce n’est pas voulu. Je ne l’ai pas fait exprès »
-« Ca ne me dérange pas du tout. Chacun a droit au bonheur mais vous
devriez plus vous inquiétez de la réaction de Terrence et d’Anta »
-« Pourquoi on devrait s’inquiétez de ma réaction ? »
Terrence vient d’arriver et on peut juste entendre aucune mouche voler.
-« Eunice ? Je ne m’attendais pas à te voir ici ? »
-« Moi non plus »
-« Mais papa pourquoi tu l’attrapes comme ça ? »
-« Terrence j’ai quelque chose à te dire » dit Raymond
-« ……. »
-« Je suis en couple avec Eunice »
-« Quoi ? »
-« Et nous attendons un bébé »
Je me suis tournée vers mon mari et il n’y avait toujours pas d’expression sur son visage. Ca promet.