Chapitre 2

Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

Chapitre 2

 

Trois mois plus tard...

 

On habite loin dans Angondjè dans la belle villa de tonton. Il y a 5 chambres ici ; il y a une ménagère. Maxime et Alexandre, les deux enfants de ma tante, sont en France. Ils sont à l'internat et ils viennent au Gabon seulement pendant les grandes vacances.

Je sais où habite ma grand-mère Mémé Lina. Je sais qu'elle habite à Belle-vue. Tonton lui a construit une maison de trois chambres là-bas. Je sais qu'on prend le taxi pour aller là-bas. J'ai l'argent pour prendre le taxi, mais tantine m'a dit que Mémé Lina est très malade depuis que ma maman est morte. Elle dit que Mémé Lina n'a pas tenue le choc en apprenant qu'une voiture a percuté et tué maman. Tantine me prend dans ses bras et me dit :

- Je sais que tu veux voir Mémé Lina ais tu ne pourras pas. Nous l'avons envoyé en France pour quelques mois encore. Là-bas, il y a des médecins qui prennent soin d'elle. Elle a besoin de beaucoup de repos. Viens ! On va faire des courses. Je vais t'acheter autant de jouets que tu veux.

Je baisse les yeux. Ça fait une heure que nous sommes ensemble devant la télévision. On est samedi. Je sais que le samedi, elle sort en au restaurant et en boite de nuit avec ses copines. Je sais que je serai seule à la maison. Je sais que...

- Tata, tonton m'a touché ici. Il a mis ses doigts et puis, il m'a dit de jouer avec Tommy. Il a dit que Tommy est mon meilleur ami.

Elle se retourne, me sourit et me dit :

- Mais bien sûr que Tommy est ton meilleur ami. Prends-en bien soin, d'accord.

Je me mets à frissonner et à serrer les jambes, tout en étant assise sur le canapé. Je lui crie :

- Il, il...il a mis...il a mis Tommy dans ma bouche et j'ai dit que je n'aime pas les sucettes.

- Mais qu'est-ce que tu racontes, Nelly ! C'est très bon les sucettes ! Toutes les filles adorent les sucettes. Et je te le répète, tu as le droit de jouer avec Tommy autant que u veux ! Viens, on va faire des courses et ensuite, on ira manger une glace. Je vais augmenter ton argent de poche. Comme ça, tu pourras t'acheter de jolis trucs, d'accord ?

Elle revient vers moi, me sourit et me pose un bisou sur le front. Je vais dans ma chambre de princesse, comme dit tonton. Il a fait repeindre les murs. C'est tout rose avec plein de poster de Barbie aux murs et il y a des étoile collées au plafond ; la nuit, dans l'obscurité, je regarde les étoiles avant de dormir. Mais le samedi, je ne vois aucune étoile. Je ne sais pas si les étoiles brillent le samedi. Je sais seulement que tonton m'oblige à boire son lait parce qu'il dit que y a beaucoup de vitamines dedans et que les vitamines, ça fait grandir.

 

Mon professeur d'histoire-Géo a appelé tonton pour lui dire que j'ai eu à deux reprises, 3/20 à mon contrôle de géographie. Tonton a dit au professeur, qu'il va me donner lui-même des cours particuliers pour que je remonte mes notes. Quand il me donne des cours, là dans son bureau, pendant que tantine fait la cuisine, il met ses doigts dans ma quéquette et puis il me demande si j'aime ça ; je dis non. Mais il dit qu'il va m'apprendre des choses délicieuses si je me montre gentille. Je n'ai plus envie d'être gentille mais ça, il s'en fout et il me répond qu'il m'emmènera à Disneyland pendant les grandes vacances.

J'ai envie d'aller chez Tata Francine à Lambaréné pendant les grandes vacances. Avec maman, je passais toujours les grandes vacances chez tata Francine. Je n'ai pas le numéro de tata Francine. Je vais fouiller dans le téléphone de tantine pour le trouver. Je vais lui dire que je n'ai plus envie d'être gentil avec Tommy. Tommy me fait mal à la quéquette.

Il y a plein de jolies robes dans mon placard. Tantine les a ramenées de France, le mois dernier. Elle avait deux valises d'habits et de chaussures, rien que pour moi. Pourtant, moi je n'aime que les tee-shirts rose que maman m'avait acheté. Je porte toujours mes pantalon jean, même si tantine dit que je devrais mettre mes jolies robes. Quand j'ai mes pantalons jean à la maison, tonton ne peut pas mettre ses doigts dans ma quéquette. Mais comme la nuit je dois mettre ma chemise de nuit, il arrive toujours à me l'enlever.

 

On va faire les courses dans le magasin de Maman Rita, la meilleure amie de tantine. Elle nous accueille avec le sourire. Dès qu'elle me voit, elle me dit :

- Viens Nelly, j'ai fait venir plein de peluches. Je t'en offre une.

Elle m'offre un beau dauphin blanc et bleu. Elle me demande ensuite si tout va bien. Je lui réponds :

- Est-ce que je peux venir chez toi cette nuit ?

Elle me sourit et me dit :

- Il n'y aura personne pour te garder, mon bébé. Je vais au restaurant et en boite de nuit avec ta tante Eulalie. Et puis, tu sais bien que Liselle est repartie au Maroc

Sa fille Liselle était là pour un mois de stage. Quand je lui ai dit que tonton met Tommy dans ma bouche, elle m'a dit : « Il faut être gentil avec Tommy. Tonton va te donner beaucoup d'argent, tu vas voir. »

Et puis, je lui ai montré la cachette secrète avec plein d'argent ; et elle a pris l'argent parce que je lui ai dit que y a une deuxième cachette. Et puis, elle m'a dit : « Quand je vais venir pendant les grandes vacances, je vais m'occuper de tonton et il va te laisser tranquille, d'accord ?

Les grandes vacances c'est dans un mois...

 

Et cette nuit, dès que tantine a démarré sa voiture, tonton n'attend même pas. Il vient et puis, il me soulève du canapé pour m'emmener dans la chambre. Quand je crie que je ne veux pas jouer, il me répond :

- Pourquoi tu ne veux pas être gentil alors que moi je t'aime de tout mon cœur ? Attends, je vais te montrer quelque chose.

Il revient avec un dossier à la main. Il me le donne. J'ouvre et puis je vois qu'il y a écrit : Disneyland Paris.

- Tu as vu combien je t'aime. Je vais t'emmener à Disneyland.

Comme je dis que je ne veux pas aller à Disneyland mais  Lambaréné chez tata Francine, il sourit, me caresse la joue et me dit :

- Si tu écartes bien les jambes et que tu te montres gentil avec Tommy, tu iras à Lambaréné e week-end prochain. Tu es heureuse. Tu veux que j'appelle tata Francine pour le lui dire ?

Je fais oui de la tête. Il sort chercher son téléphone et reviens avec une boite de coca cola déjà ouverte. Il me la donne et je bois parce que j'ai soif. Il sourit en disant au téléphone : « Bonsoir Francine ; Oui, oui, tout va bien pour nous ; Oui, très bien. Je t'appelle pour te dire que Nelly a demandé à venir te voir le week-end prochain. Je la confirai à une de mes nièces qui l'accompagnera jusqu'à toi. D’accord. Je t'appelle vendredi dès qu'elles ont pris le bus de la SOGATRA. Merci. Nelly sera très contente. »

J'ai fini la boite de coca et je lui souris. Je suis trop contente ! Je vais aller chez tata Francine. Je n'arrête pas de sourire à tonton. Quand il me demande d'embrasser tommy, je prends Tommy à l’intérieur de ma bouche et tonton est content. Il sourit et me dit que je suis une gentille fille. Je n'arrête pas de sourire bêtement et puis, il y a un frisson qui me chatouille le corps. Et puis, je sens comme si ma quéquette était mouillée. Et puis quand tonton me pose sur le lit après m'avoir fait avaler tout son lait, il met sa bouche dans ma quéquette et puis il me dit;-

Je vais t'apprendre les bonnes choses, ma princesse. Est-ce que ce n'est pas bon, ça !

Et puis, je souris seulement.

Et puis, je frissonne. Et puis je ris comme une maboule ; et puis je pleure. Et puis, quand tonton se couche sur le lit et puis qu'il me soulève et me pose sur Tommy qui est à l’intérieur de ma quéquette, il me crie que c'est bon, alors que ça fait mal. Tommy est trop gros. Et puis, ça fait mal ; Et puis, je tremble. Et puis je pleure ; et puis je ferme les yeux en disant « ça fait mal, tonton. »

Il me répond : « ça fera moins mal avec le temps, tu verras. »

 

Une semaine plus tard...

 

On est vendredi. J'ai déjà arrangé ma valise rose. J'attends tonton assise dans le salon. Il arrive à 15h 30 et me dit :

- Met ta valise dans la voiture, je t'emmène à Lambaréné.

Je mets la valise dans le coffre de la voiture et je m'assois à l'arrière. Quand il arrive, il a aussi sa valise. Et en route, il s'arrête à la BICIG pour prendre de l'argent. On fait la route jusqu'à Lambaréné alors qu'il avait dit que j'allais voyager avec le bus de la SOGATRA. En chemin, il répond à son téléphone bleu qui vient de sonner alors qu'il a son deuxième téléphone rouge dans une main et essaie de joindre tantine.

- Je me demande où se trouve Eulalie pour ne pas répondre à mon coup de fil ! Lance t-il énerver, en décrochant son téléphone bleu après avoir jeté le rouge dans la boite à gants. Il lance alors : « Allo ! Tata Francine, comment vas-tu. Oui, oui, Je t'emmène Nelly. Oui, oui, nous sommes à Lambaréné dans une demi-heure à peine. Quoi ! Mais, tata Francine, il fallait m'appeler ce matin ! Nous sommes déjà à Lambaréné ! Quoi ? Prendre une chambre d’hôtel ? Ok. D'accord. C'est dommage. Nelly voulait vraiment te voir. D'accord, je lui transmets le message. »

Il raccroche et jette son téléphone dans la boite à gants avant de se retourner vers moi pour me dire :

- Désolé, princesse. Tata Francine a dû aller d'urgence à Mayumba parce que sa mère est malade. On va devoir prendre une chambre à l’hôtel et rentrer tranquillement dimanche.

Je me mets alors à pleurer et il me calme en me disant :

- Je serai très gentil avec toi ; Tommy te laissera tranquille cette nuit.

Je pleure quand même. Quand on arrive à l’hôtel, il paie la chambre en demandant deux lits jumeaux pour sa fille et lui. Ensuite, on monte. Son téléphone sonne. C'est la conseillère de la vie scolaire au téléphone. Ils parlent. J'entends tonton dire : « C'est surprenant ce que vous dîtes là ! Comment ça les résultats de Nelly sont en baisse ? Vous n'auriez pas pu le signaler plus tôt !? Son attitude est différente ? Ça veut dire quoi ? Oooh, mais vous dîtes n'importe quoi, Nelly a toujours été timide et réservée et vous savez combien la mort d'un parent peut traumatiser un enfant au point d'affecter ses relations aux autres. Tout à fait ! Je passerai vous voir lundi après-midi. Il faut à tout prix que je corrige le tir et sache dès maintenant, dans quelles matières, Nelly aura besoin de soutien scolaire pour ne pas rater les compositions de ce trimestre. »

- C'est quand les compositions ? Me demande t-il après avoir raccroché.

- Les compositions, c'est dans deux semaines. Après, on aura les bulletins.

- Je vais te prendre deux professeurs particuliers pour te préparer pour les compositions. Comme ça, tu passeras en 4ème.

J'ai eu 14 au premier trimestre, 7 au deuxième trimestre. Si je n'ai pas 9 au troisième trimestre, je vais redoubler.

Quand il va dans la douche, il revient tout nu. Il me dit :

- On va s'amuser.

Là, je lui dis :

- Tu as laissé tes téléphones dans la voiture. On va les voler. Y a les voleurs à Lambaréné.

- Tu as raison. Il faut que j’aille les chercher.

Quand il s'en va, je reste là quelques instants et puis, je décide de fuir pour courir. Je sais que si je demande, je vais trouver la maison de tata Francine. Je sais que même si tata Francine n'est pas là, Sandra, Joleine et Maminou sont là. Je me lève et puis j'ouvre la porte de la chambre. J'ouvre et je sors en courant pour aller me cacher loin de l'escalier. Je me cache dans un placard à balai. Je reste là très longtemps. Et soudain, la porte du placard s'ouvre et tonton me sourit en me disant :

- J'adore jouer à cache-cache.

Quand il me ramène dans la chambre, il me pose sur le lit ; au lieu de me donner du coca, il me fait une piqure dans le bras. Il finit de boire deux bières et là, il commence à jouer avec mon corps parce qu'il dit que Tommy se sent bien à l’intérieur. Je n'arrive plus à crier. Je n'arrive plus à pleurer. Je ris seulement comme une maboule ; et quand Tommy me fait mal, je pleure en silence...

 

Quand dimanche arrive, je n'arrive plus à parler ; quand j'ouvre les yeux, je vois double. J'ai mal à la tête et mal aux oreilles. Ça brûle entre mes cuisses. Je me sens trop sale parce  qu'il a versé son lait sur moi. Je me lave, je me lave mais je tombe dans la douche parce que la tête qui tourne. Tonton est obligé de m'emmener voir une infirmière au centre de soin. Elle me fait des points de suture et me demande si je vais bien. Je veux répondre mais tonton lui donne rapidement une enveloppe de 200 mille en lui disant :

- Vous avez de la chance aujourd'hui ; je réservais ces 200 mille à mes travailleurs mais il y en a un qui n'est pas venu. Alors, profitez tranquillement.

L'infirmière sourit et donne son numéro à tonton en disant :

- Appelez-moi si vous revenez en week-end à Lambaréné. Je peux vous rejoindre à votre hôtel.

Toton l'embrasse alors dans le cou et lui tape sur les fesses en disant :

- J'aime les femmes entreprenantes.

Je ne sais pas ce que ça veut dire mais, je m'écroule sur le sol en ronflant.

 

On n'a pas vu tata Francine. On est rentrés directement à Libreville et tonton a dit que c'est de ma faute parce que je suis tombée malade et qu'il a dû me ramener directement à la maison pour que je me repose.

On est lundi. Je suis couchée sur le lit. Tantine a dit à la ménagère de veiller sur moi. Elle me passe une serviette glacée sur le front ; elle refait la même chose plusieurs fois. J'ouvre les yeux. Je la regarde et puis j'essaie de lui parler. Mais, aucun mot ne sort. Alors, je lui prends la main et je la mets sur ma quéquette en pleurant. Elle me dit :

- Tu veux te laver, c'est ça ? Mais, tu es trop faible pour aller dans la douche.

Je prends tout mon souffle et lui crie :

- Tonton il a mis son bangala (sexe) dans ma quéquette ! Il m'a fait mal !

Ma tête retombe sur le lit et je m'endors profondément.

 

Le soir quand tantine vient me voir dans ma chambre, elle me dit :

- J'ai renvoyé la ménagère parce qu'elle m'a cassé mon vase en porcelaine. En plus, je me rends compte qu'elle m'a volé des bijoux !

JE VEUX MOURIR...