CHAPITRE 2
Ecrit par Bobby21
Pendant qu’ils continuaient les échanges, une jeune
dame, toute vêtue de blanc accourut. Vu son très jeune âge, elle devait être
une étudiante stagiaire en médecine. Toute tremblante, elle lança au
Docteur :
-
Docteur, vous devez venir en toute urgence,
la situation du patient de la salle 6 s’empire.
-
Oh mon Dieu ! s’exclama le Docteur en
s’élançant le premier. La jeune demoiselle à son tour le suivit.
Un quart d’heure après,
il revint nonchalamment, tête baissée. A sa vue, elles déduisirent le pire.
-
Je suis vraiment désolé, le pire est
arrivé, nous n’avons rien pu faire. Soyez fortes !
-
Non ! Ce n’est pas possible, je
refuse d’y croire ! Il ne peut pas mourir ! Il n’a que 23 ans,
Docteur !! vous devez faire quelque chose !
-
Hélas ; je suis vraiment navré !
-
Non ! Nonnnnnnnnnnnnnnnn !
Et aussitôt, Mangbara se réveilla ! Sa mère
accourut dans sa chambre, à son chevet. Son exclamation en sursaut l’avait
réveillée.
-
Ça va ma chérie ? Tout va bien ?
demanda la maman.
-
Oui maman, juste un cauchemar.
-
Tu veux que je reste avec toi ?
-
Non maman, ça va mieux, lui répondit-elle.
-
D’accord, d’ailleurs ; tu es une
grande fille maintenant, c’est juste un mauvais rêve, ça arrive. Il est encore
tard, recouches-toi, une longue journée t’attend aujourd’hui. Ajouta la maman
de Mangbara avant de retourner dans sa chambre à elle.
Il était quatre heures et quart du matin. Mangbara
essaya de se rendormir mais les images de ce cauchemar ne cessaient de la
hanter. N’en pouvant plus, elle saisit son téléphone posé sur sa table de
chevet. Elle texta à pour savoir s’il allait bien. Mais elle n’eut pas de
réponse. Malgré l’heure, elle l’appela plusieurs fois, toujours pas de
réponses. L’angoisse devint grandissante.
Cinq heures trente, toujours pas de réponses ni de
signe de vie de Magnouziba et pas de sommeil pour Mangbara. L’inquiétude
atteint son paroxysme. Toutes les idées défilèrent dans la tête de Mangbara. En
effet, Magnouziba ne dormait que souvent tôt le matin et en journée car la
nuit, il travaillait en ligne pour gagner de quoi payer ses études et
s’entretenir en plus des petits boulots, par-ci par-là.
De fait, elle
ne comprenait pas ce silence de Magnouziba qui généralement était éveillé à
pareille heure.
Six heures. Mangbara avait les yeux tout rouges et
chargés de larmes, tellement qu’elle n’avait pas fermé l’œil depuis son réveil
en sursaut. Elle ne savait plus quoi faire ni qui joindre pour prendre des
nouvelles. Elle ne connaissait pas chez Magnouziba. Bien que celui-ci l’ait
invitée à plusieurs reprises, elle n’y était jamais allée.
Sept heures du matin ; le bip de notification de
son téléphone la décrocha de ses pensées profondes.
-
Salut RaRa, désolé j’ai manqué tes appels
et messages. Je suis sorti tôt aujourd’hui pour aller m’inscrire comme manœuvre
à une coulée de béton dans mon quartier. Vu l’heure qu’il faisait, j’ai dû
laisser mon téléphone à la maison. Je viens de rentrer. Je vais bien, merci. Et
toi ?
Elle respira un grand coup et un long soupir de
soulagement s’en suivit.
-
Je vais bien également ;
répondit-elle.
-
Que faisais-tu debout à cette heure ?
-
Je me suis réveillée plus tôt, j’ai eu une
grande envie de te parler.
-
Ah bon ? Vraiment ?
-
Oui, bien sûr ! Sinon tu as été
pris ?
-
Je ne sais pas quoi dire, je suis ému.
C’est gentil, ça me fait plaisir cette attention de ta part. Et non,
malheureusement je n’ai pas été pris. Il y avait trop de personnes, et il
fallait avoir des relations avec les maçons.
-
Je suis désolée.
-
Non, il n’y a pas de quoi. La prochaine
fois sera sûrement la bonne. Je vais me reposer. J’ai travaillé toute la nuit,
je suis épuisé. A toute !
-
A toute !
Elle avait enfin eu ce qu’elle voulait, des nouvelles rassurantes, elle pouvait se rendormir. Mais désormais, un grand doute planait dans son esprit. Devrait-elle lui annoncer son voyage d’études pour l’étranger après le rêve qu’elle vient d’avoir ?