Chapitre 2

Ecrit par sokil

Chapitre 2 :

 

Je suis sur un petit nuage, j’ai constamment le sourire, je suis  heureuse, Martin avait eu raison, nous nous sommes finalement mariés, on a juste fait la mairie ; les choses sont allées très vite, il m’a présentée à sa famille. Il  est le benjamin d’une fratrie de huit enfants, dont quatre filles et quatre garçons, je connais déjà Etienne qui est l’aîné de la famille, il est considéré comme le chef, puisque leurs parents sont très âgés, ils vivent en campagne ; c’est une famille vraiment très modeste, ils ont mis tous leurs espoirs sur Martin qui semble sortir du lot, il est le seul à avoir percé loin dans les études, le seul à avoir un gros diplôme, bref il est différent, et sa condition sociale évolue très rapidement. Les présentations ont été brèves, personne n’a manifesté un grand enthousiasme, ils ont été juste ravis pour leur fils et frère, point ! C’était juste les commodités et  j’ai été très mal à l’aise, de sentir une sorte de petite froideur venant d’eux, le seul qui manifeste un peu d’égard à mon attention c’est Etienne, il me connait bien et connait ma famille ; Martin m’a rassurée, il m’a dit de ne pas y prêter attention, le plus important pour moi c’est de jouer mon rôle d’épouse, le reste on s’en fiche.

 De mon côté, les choses ont été différentes, mes parents, surtout ma mère ont été très surpris, mais très enthousiastes, surtout qu’il s’agit d’un type de la trempe de Martin, et à qui tout semble réussir ; ma mère pour la première fois est aux anges, mais  elle ne manque pas toujours d’en rajouter.

-          Ma mère : Je suis contente et fière de toi, mais seulement ne négliges pas tes études, même si il te donne quoi ! Toi, fais seulement l’école…

Est-ce que je l’écoute alors ? J’ai 20 ans et je suis mariée, pour moi il n y a  pas plus belle réussite dans la vie ; mes études même en pâtissent, je ne vais plus tout le temps en cours, et puis je m’enfous, je n’en ressens vraiment pas la motivation, surtout que je suis tombée enceinte de notre premier, et c’était en fin d’année académique, je n’ai pu aller composer, je suis très fatiguée; Martin est aux bons petits soins, il me ménage, il m’a dit que je pourrai reprendre mes études après mon accouchement. Lui par contre, son ascension est fulgurante, il est passé de simple responsable de service à directeur adjoint, il a beaucoup d’avantages, je suis heureuse pour lui ; on vient de déménager, il veut un appartement plus grand étant donné que la famille s’agrandit, et il vient aussi de m’acheter une voiture avec chauffeur en plus !

Je n’ai pas beaucoup d’amis, juste deux ou trois copines de la fac qui viennent souvent me rendre visite ; on a l’habitude de se fréquenter même en dehors des cours et on buche aussi souvent ensemble. Elles se sont accommodées de mon nouveau style de vie, bien que nous ne fassions plus partie du même monde, je ne peux plus sortir n’importe comment, aller aux bringues n’importe comment, et surtout je vais bientôt devenir mère. Martin apprécie quand même mes compagnies, mais il préfère de loin qu’on vienne me rendre visite, il n’admet pas vraiment que je sorte, et pire avec mon état c’est quasi impossible.

-          Martin : Chérie ? Trouves tu normal que étant enceinte tu veuilles sortir ? Et tout ça pour aller où ??? A une fête ????

-          Moi : Non mais c’est juste l’anniversaire de ma copine, je ne peux pas…

-          Martin : Non… Ecoutes tu dois te reposer, voila ce qu’on va faire, tu pourras aller avec le chauffeur lui acheter son cadeau, tu iras le lui remettre mais tu ne pourras pas t’éterniser la bas d’accord ? Je pense que c’est mieux ainsi.

Eh oui ! Je suis sa reine, mais il en fait trop parfois, je supporte car je l’aime aussi, je suis folle de lui, pour moi ce n’est que très normal. Mes parents prennent tout le temps de mes nouvelles, ainsi que mes sœurs, elles ont l’habitude d’ailleurs de souvent passer la journée avec moi ; comme je suis déjà en phase terminale, ma mère m’a proposé de venir m’assister, elle doit venir rester pour quelques temps chez nous. Avec ma belle famille les rapports sont presque normaux, il y avait une certaine  hypocrisie dans l’air, mais il faut bien sauver les apparences ; mes belles sœurs ne rendent pas la tache facile, on sent très bien qu’elles ont une admiration pour leur frère, et par moment elles ont préféré causer en aparté avec lui, du genre des petites confidences que je n’ai pas le droit de savoir ; à part leur frère Etienne qui est plus gentil avec moi, le reste, ce ne sont que les commodités, sans plus. Martin m’a rassurée dès le départ, que je ne devrais pas prêter attention à ce genre de comportement vis-à-vis d’eux, et que j’ai juste mon rôle à jouer, celui d’épouse, belle fille et belle sœur, chose que je m’attèle  à bien  faire et je respecte ça. Mais Martin quant à lui ne m’a  ou alors ne m’a jamais  rendu compte de ce dont il parle, lui et ses sœurs, bref je l’ai  remarqué,  mais après je n’y prête plus attention.

Deux semaines après, j’ai donné naissance à un garçon, contre toute attente je n’ai pas beaucoup souffert, le travail n’a duré que quelques heures, ça a beaucoup surpris les médecins ; Martin est aux anges, il est si ému que je vois quelques larmes jaillirent de ses yeux, il prend le petit dans ses bras pendant de longues minutes, il le regarde et lui dit : « Bienvenu au monde mon petit OLAM OLAM François Junior…. ». Quoi ??? Je regarde Martin interloquée, on ne s’était pas entendu sur le nom de l’enfant, il était question qu’on le choisisse ensemble mais  non seulement il me prend de court, mais toute sa famille présente semble ravie !!! Je me sens tellement ridicule, obligée de sourire et de faire celle qui est d’accord pour tout ; mais je ne vais pas gober ça du tout, j’ai attendu qu’on soit un peu seuls.

-          Moi : Martin !!!! Qu’est ce que ça veut dire ????

-          Martin : Mais quoi ? chérie ?

-          Moi : Quoi comment ? c’est quel nom que tu as choisis pour le bébé comme ça ? Et ce, sans rien me dire !!!! ça veut dire quoi ? et apparemment tous tes gens le savent sauf moi !!!

-          Martin : Je sais ! je sais ! j’aurai du te le dire, mais dans la foulée j’étais très ému ! alors j’ai balancé ça comme ça !

-          Moi : Tu as intérêt parce que ce n’est pas ça que je veux donner comme nom à mon fils !

-          Martin : Mais François c’est très beau comme prénom…

-          Moi : C’est parce que c’est le prénom de ton père…

-          Martin : Oui, mais on peut rajouter un autre prénom de ton choix si tu veux !

-          Moi : Oui c’est ce qu’on va faire…

Le petit François Keylian grandit bien, il a déjà six mois, ma mère m’a beaucoup assisté, elle est resté avec nous pendant les trois premiers mois avant de repartir ; l’ambiance avec elle était assez bonne, même comme elle ne cessait jamais d’attirer mon attention sur tel ou tel aspect de mon couple, et moi aussi je n’hésitais à la mettre à sa place, je lui ai dit que ma vie de couple ne regarde que moi et mon mari, elle n’a rien à me dire, je trouve qu’elle exagère un peu sur le bords.

-          Moi : Est-ce que tu me vois te faire des remarques sur ta vie de couple avec papa ? Alors !!! Laisses moi vivre la mienne ! Je ne m’en plains pas vois tu ?

-          Ma mère : Nooon je n’ai pas dis que tu dois t’en plaindre, mais je dis que il ne faut pas trop dormir sur tes lauriers !!! Je vois comment il te donne tout ce que ce dont tu as besoin, tu ne manques de rien, mais…

-           Moi : Mais quoi ? Si je n’avais rien ! s’il ne me donnait rien ! Tu aurais toujours un truc à me dire n’est ce pas ?

-          Ma mère : En tout cas ce n’est pas mauvais, mais sois juste vigilante !! Et surtout, restes toi-même !

-          Moi : Mama ohhhh !!! Laisses moi comme ça !

C’est vrai que ma vie a beaucoup changée, j’ai aussi changée, mais je ne m’en rends même pas compte, j’ai pris un de ces airs de filles guindées, j’ai tout pour moi, domestiques, nounou, je ne fais rien à part me pavaner dans les rues à bord de mon véhicule, je rends visite à mes amies, ma famille, et de temps en temps, à ma belle famille, surtout quand que les parents de Martin viennent en ville, je me dois bien d’aller les voir quitte à ce qu’on ne dise pas que je les méprise !!! Martin aussi a changé, mais sur un autre point, il a toujours plus, il veut toujours être le premier en tout, il veut plus de réussite, et ça marche à tous les coups ; il vient d’acquérir un lopin de terre de 1000 m2 et a entamé les constructions, en à peine huit mois les fondations étaient déjà posées ; il m’avait montré le plan de la maison, c’est un château, j’ai hâte que les constructions finissent, je me prends la tête.

J’ai mêmeX oublié mes études, je n’y pense même plus, j’ai acquis une de ses paresses que même mon corps en subit les conséquences, je prends du poids, mais comme Martin ne me fait aucune remarques, je me dis que tout va bien, même quand je lui pose la question, il me rassure toujours ; qu’à cela ne tienne je lui ai demandé de m’acheter un vélo d’appartement, question de me prendre en main, car je ne voudrai pas devenir comme une de ces grosses vache à lait ; je suis même devenue plus grosse que mes sœurs et  elles se moquent tout le temps de moi, parfois elles  tentent de me ramener à la normale.

-          Anne : Reine ! fais gaffe ! tu ne fais aucuns efforts !! regardes comment tu gonfles comme le tap’s !!! (tapioca). La mater a parlé fatigué !!! mais elle dit que tu ne l’écoutes pas !!

-

Au Coeur de la Tourm...