chapitre 2

Ecrit par Vicky001

Ça fait 3 semaines que je suis à la CCIB. Tous les matins nous faisons une prière avant de commencer à travailler et pareil tous les soirs avant de rentrer. Vers 10h les matins, nous prenons le petit déjeuner, juste notre bureau hein, pas tout le service. Il y a de tout chez nous : lait, sucre, chicoré, biscottes, un chauffe-eau, des tasses, même des feuilles de citronnelles pour aromatiser l’eau…un vrai régal. C’est surement une des raisons pour lesquelles tout le monde ici aimerais travailler dans ce bureau. Je suis vraiment bien ici. En plus chaque instant que je passe près de Steve me fait fantasmer sur le jour où voudra bien poser les yeux sur moi, et me voir autrement que comme la petite stagiaire. Chaque fois que nos mains se touchent j’en ai des frissons, quand il s’approche de moi son parfum m’enivre et j’ai le cerveau en compote ; et quand il parle, quand je regarde le mouvement de ses lèvres je n’ai qu’une envie, l’embrasser… pffffffffffff !! c’est dur.

Même en dehors de l’effet qu’il a sur moi c’est vraiment difficile de travailler avec Steve, il est très strict, limite un peu trop ; et vu que j’ai du mal à rester concentrer en sa présence, ça n’arrange pas mon cas. Surtout quand il se penche vers moi pour m’expliquer quelque chose et que je ne sens rien d’autre que son parfum, son odeur…c’est un pur délice pour mon nez mais une vraie torture pour mon cerveau. Par contre m’asseoir et le regarder travailler je pourrais faire ça toute ma vie, quand il est absorbé par son travail il est tellement mignon, il a l’air à la fois sérieux, responsable, intelligent hmmmmm… Seigneur délivre-nous de la tentation !!!

En parlant du Seigneur je suis retourné à l’église Catholique le dimanche dernier, juste pour voir, mais je compte bien y retourner, j’ai bien aimé.

Aujourd’hui Steve m’apprend que notre supérieure à tous les deux, madame Anne elle s’appelle, revient de ses congés mardi prochain. Depuis l’annonce de cette nouvelle mes rapports avec Steve ont changé. Il est vrai qu’on n’était pas super proche mais au moins on se parlait, on riait ensemble, on travaillait dans une bonne ambiance. Mais là il est carrément distant, si ce n’est pas de travail on ne parle plus de rien. On dirait qu’il évite même de poser les yeux sur moi. Je suis perdue. Qu’est-ce qui s’est passé Steve ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que tu me traite avec tant d’indifférence ? Je n’ai pas trouvé en moi le courage de lui poser la question. Ça me brise le cœur qu’il soit comme ça avec moi, mais bon qu’est-ce-que j’y peux ?? cette semaine m’a semblé interminable.

Enfin on est vendredi, il est 18h30, je range mes affaires :

Steve : Madame revient mardi, je te l’ai dit non ?

Moi : oui je sais.                                    

Steve : Elle ne tolère pas le retard, ni qu’on néglige le travail pour faire autre chose. C’est une dame correcte, une bonne patronne, donc si tu es correcte vous devriez bien vous entendre.

Moi : ok j’ai compris. (comme si j’étais arrivée en retard une seule fois depuis que j’ai commencé ici)

Après la prière chacun prend son chemin comme d’habitude. Il a une moto, et moi je prends un taxi pour rentrer. On va dans la même direction, cependant il n’a jamais proposé de me dépanner, ne serait-ce que de quelques mètres. Je ne le juge pas, après tout il ne me doit rien, on se connait à peine. Il n’a pas à me faire la conversation, ni à être gentil avec moi, je comprends.

Journée du lundi, rien à signaler ; mardi non plus, madame Anne n’est pas venue. Je ne sais pas pourquoi, et je n’ai pas demandé, on se parle le moins possible. Qu’est-ce-qui a bien pu se passer ?? Qu’est-ce-que je lui ai fait ??

Mercredi matin ; il est 7h25 quand j’arrive. Steve n’est pas encore là, le bureau est donc fermé. Je m’assois à l’entrée pour l’attendre. Quelques minutes plus tard il est là, on se salue puis on entre dans le bureau. Bizarrement, aujourd’hui il ne s’installe pas dans le siège en face comme d’habitude, mais sur celui à côté de moi. Je joue l’indifférente alors que je me pose mille et une questions.

Il est 9h passé quand une dame très charmante entre dans le bureau, toute souriante, j’ai vite compris que c’était la fameuse madame Anne. Une belle dame, grande de taille au teint noir, ni grosse ni mince avec une très belle forme et une voix si chaleureuse, je sens que je vais l’adorer.

Anne : bonjour ici, comment ça va ? avec un large sourire

Steve : bonjour madame (en se levant pour l’aider avec son sac), ça va bien et chez vous ? Comment s’est passé le voyage ?

Moi : bonjour madame (en me levant également)

Anne : bien Steve, on rend grâce à Dieu. Ma chérie comment tu vas ? Tu as bien commencé ? Ella, c’est ça non ?

Moi : oui madame, tout va bien merci (surprise et contente qu’elle connaisse déjà mon prénom)

Anne : ah c’est bien. Steve m’a déjà parlé de toi, il a dit que tu étais sérieuse, très ponctuelle et que tu t’en sortais bien avec le travail. Donc s’il l’a dit ça doit être vrai, c’est mon digne représentant ici.

Elle fait une grimace et tous on éclate de rire. Steve n’avait pas tarit d’éloges sur elle, et je constate avec joie qu’il n’avait pas exagéré. Ce qui m’étonne par contre c’est qu’il ait été si élogieux à mon propos, je ne l’aurais vraiment pas imaginé capable de dire tant de bien de moi, surtout après les derniers jours.

Avec l’arrivée de madame Anne le bureau n’était désormais plus que rire et bonne humeur. Le travail allait bon train, puisqu’on le faisait dans une bonne ambiance. Impossible de s’ennuyer avec cette dame. Peu à peu Steve et moi avons commencé à être plus proche, il était plus gentil avec moi, pour mon plus grand bonheur. Néanmoins les petits messages tendres de sa dulcinée tous les matins me ramenaient très vite à la réalité.

Madame Anne m’a beaucoup parlé de Dieu, de sa propre expérience, elle m’a fait part de nombreux témoignages qui m’ont renforcé dans ma décision de retourner à l’église Catholique ; il faut dire que Steve avait déjà réussi à me convaincre. Les midis elle ne restait pas avec nous, elle allait à la messe de 13h, ensuite elle aimait bien passer le reste du temps au sanctuaire. Ce qui fait que Steve et moi restions toujours seuls à la pause.

Ces derniers jours, au lieu de dormir nous avons parlé, beaucoup parlé, de nos vies, nos histoires d’amour, c’est surtout moi qui parlais en fait. Il me posait beaucoup de questions, comme s’il voulait tout savoir sur moi ; et honnêtement ça me plaisait bien. J’ai quand même fini par lui demander si lui était en couple :

Steve : c’est compliqué

Moi : explique-moi

Steve : disons que je suis avec quelqu’un actuellement, mais je sais que ce n’est pas elle la femme avec qui je veux faire ma vie

Moi : comment ça ?

Steve : elle ne me convient pas, ce n’est pas une femme pour moi

Moi : et elle doit être comment la femme qu’il faut pour Mr Steve ?

Steve : tu le sauras bien assez tôt (avec un sourire pas tout à fait innocent)

Je ne suis pas sure d’avoir compris le sens de cette phrase. Mais je ne préfère pas trop y penser, je suis trop forte quand il s’agit de se faire des films dans sa tête pour un rien.

Je viens de finir 6 semaines au bureau de la trésorerie et ce lundi matin on m’apprend que je vais devoir rejoindre la comptabilité comme le DRF me l’avait dit au départ. J’ai littéralement les larmes aux yeux, je n’ai aucune envie de quitter ce bureau, de quitter Steve. Lui non plus n’a pas envie de me voir partir, il me l’a dit lui-même, et maintenant j’ai encore plus envie de rester.

Anne : Ella, tu es là ? ça ne va pas ? avec un sourire moqueur

Moi : Madame je veux pas partir

Quand on dit que les apparences sont trompeuses…Aujourd’hui nous allons tous en ville, d’abord à la banque, ensuite au ministère. J’étais déjà allé en mission avec Steve mais c’était d’un ennui pas possible, lui devant avec son air sérieux qui me calcule pas et moi derrière à rêvasser. Mais aujourd’hui c’est différent, lui et moi on est plus ou moins amis maintenant, de plus il y a madame Anne avec nous, donc c’est elle qui est restée devant avec le chauffeur, et Steve et moi derrière tous les deux. Le chauffeur s’était arrêté à une station pour prendre de l’essence, madame Anne a aperçu une connaissance et est sortie. On s’est alors retrouvé seuls dans la voiture, c’est là que Steve s’est mis à me caresser la jambe, du genou jusqu’à remonter sous ma jupe, j’ai senti une chaleur intense entre mes cuisses

Moi : mais qu’est-ce-que tu fais ?

Là il me regarde dans les yeux et me dit

Steve : embrasse-moi

Ces mots ont eu le même effet que la sensation de sa main sous ma jupe. J’avais tellement chaud, j’étouffais dans cette voiture. Bien sûr j’avais très envie de faire ce qu’il me demandait mais je ne devais pas, et j’essayais de toutes mes forces de me rappeler toutes les raisons pour lesquelles je ne devais absolument pas l’embrasser. Lui par contre il était très calme, avec un sourire satisfait, comme s’il savait parfaitement ce qui se passait en moi, comme s’il savait l’effet qu’il avait sur moi. A partir de cet instant je le voyais différemment, il n’avait plus rien de l’intello accro au travail et trop sérieux, encore moins du religieux chaste et coincé que j’imaginais à notre rencontre, Steve me semblait à cet instant précis être un homme plein d’assurance, sûr de lui, conscient de son charme et bien décider à obtenir ce qu’il voulait. Le pire c’est que plus j’apprenais à le connaître, plus j'avais envie de lui. J’étais complètement déconcertée, et ce n’était que le début…

Le lendemain à la pause :

Steve : Ella viens t’allonger près de moi

Moi : hein ???? (les yeux écarquillés)

Steve : tu veux pas ? Ok (en souriant)

Bien sûr que je veux, j’en meurs d’envie, mais je ne peux pas. L’un d’entre nous doit être raisonnable, et puisqu’il avait clairement décidé que ça n’allait pas être lui, il fallait que ce soit moi. C’est très difficile de résister aux avances d’un homme comme lui, beau, grand de taille, qui sent tellement bon, avec de si belles lèvres qui ne demandent qu’à t’embrasser… sincèrement je ne sais pas où j’ai trouvé la force de lui résister si longtemps.

Mon conte de fée