CHAPITRE 2: LE MARIAGE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 2: LE MARIAGE.

    Alexandre d'abord surpris de la rapidité avec laquelle elle l'avait rappelé, finit par organiser un repas familial à son domicile et l'y invita. Le chauffeur alla la chercher et l'y conduisit. Lorsque la voiture rentra dans le grand portail, elle prit peur. Elle appréhendait cette rencontre et ne cessa de se demander dans quoi elle s'était jetée. Elle s'étonnait aussi devant le calibre de la maison. Jamais de toute sa vie elle aurait pensé qu'il y avait de telles maisons au Gabon, encore moins qu'elle en visiterait une un jour. 

  Elle fut accueillie par lui-même à la porte qui la fit entrer et la présenta à sa famille. Il y'avait en face d'elle, une femme d'âge mûr qu'on lui présenta comme Mme RETENO, Nathalie était son prénom. 3 jeunes femmes dont elle ne retint ni les noms ni les titres et 2 jeunes hommes d'une trentaine d'années à peu près. Ils la regardaient tous de façon étrange et il semblait qu'ils ne l'appréciaient pas du tout. Elle se dit qu'elle n'avait pas sa place auprès de ces gens. Elle regarda tout de même les 2 hommes et se demanda lequel d'entre eux était le fameux William qui devait être son mari. Ils étaient tous les 2 très beaux et avaient beaucoup de traits de visages de leur père mais ils étaient trop vieux pour elle. Elle ne pouvait pas être la femme de l'un d'entre eux c'était trop.


« William n’est pas encore arrivé mais il ne tardera plus à le faire. Il m’a dit être en chemin lorsque je l’ai eu au téléphone avant ton arrivée. » Intervint Alexandre pour la mettre au fait des choses.

« D’accord. » Répondit-elle timidement soulagée d’apprendre que son futur mari n’était pas l’un des deux hommes devant elle.


 Alexandre lui proposa de s'asseoir et lui apporta un rafraîchissement. Tous les regards étaient braqués sur elle comme s'ils voulaient la sonder. Elle en était tellement gênée qu'elle retenait même jusqu'à sa respiration pour éviter de faire une gaffe. Alexandre essayait de la mettre à l'aise quand ils entendirent tous un "bonsoir" suivi d'un "désolé pour le retard." 


Elle tourna sa tête en direction de la voix et son regard croisa celui de William. Elle ne put le soutenir qu'une seconde avant de le baisser. 


« Ah, tu es là » Fit Alexandre en souriant avant de rajouter. « C’est toi que l’on attendait. Approche toi donc pour que je fasse les présentations » 


Se tournant vers Aurore un large sourire sur les lèvres.


« Voici Aurore, notre invitée spéciale de ce soir. Aurore, William, mon 3e fils dont je t’ai parlé »


Aurore leva les yeux une fois de plus dans sa direction et croisa son regard neutre sur elle.


« Ok » Lança William au bout de quelques minutes sans aucun enthousiasme.

« D’accord » Dit-elle à sa suite timidement en baissant une fois de plus les yeux.


Ils passèrent sans plus tarder à table. Lorsqu'elle vit la façon dont cela était dressée, elle ne put s'empêcher de remercier d'abord sa mère qui la forçait dès son jeune âge à manger avec des couverts, puis le restaurant dans lequel elle avait travaillé et lorsqu'elle commença à manger, les regards étaient sur elle comme s'ils s'attendaient à ce qu'elle ne sache pas à quoi chaque chose servait. Elle se dit au fond d'elle que ces gens étaient peut-être riches, mais avaient de très mauvaises manières. Durant le repas tout le monde la questionna sur ses origines, ses études, ses parents, son domicile, son quartier etc. Des questions parfois même indiscrètes et Alexandre devait intervenir de temps en temps pour les rappeler à l’ordre. William quant à lui ne faisait aucun commentaire, il avait plutôt l'air de ne pas être intéressé par sa présence. Il ne lui parlait pas, ne demandait rien et ne la regardait même pas bien qu'étant assis en face d'elle. À la fin du repas, qui l'avait semblé durer une éternité, elle fut conduite dans le bureau d'Alexandre avec William. Une fois assis, Alexandre prit la parole. 


« Aurore voici donc officiellement mon 3e fils William Gaël RETENO c'est de lui dont tu seras l'épouse. Will voici ta future femme Aurore Eva DIAYI, elle a peut-être l'air d'une grande femme, mais c'est encore un bébé, il faudra que tu prennes soin d'elle et que tu sois également patient. C'est toi l'aîné et l'homme donc tu seras le chef. Tu as intérêt à ne pas jouer avec cette fille ou lui faire quoi que ce soit pour la rendre malheureuse. J'espère aussi que tu sauras apprécier la perle que je te donne et que tu laisseras le passé derrière et iras de l'avant. »


 à cette dernière remarque, William fronça les sourcils et son visage changea d'aspect. En une fraction de seconde, elle le vit être traversé par de la colère, puis de la tristesse avant de refermer son visage. Elle ne comprit pas bien ce qui venait de se passer. 


« N'oublie pas que j'agis dans ton intérêt. » Poursuivit Alexandre avant de lui demander s'il avait quelque chose à dire.

« Je n’ai rien à dire » Répondit-il avant de se murer dans son mutisme.


 Alexandre leur annonça alors le programme de leurs cérémonies. Ils commenceraient d'abord par se présenter auprès de sa famille, ensuite il ferait les fiançailles suivi du mariage coutumier et civil pour finir avec un mariage à l'église. Aurore s'étonna du programme, ils se marieraient même à l'église ? Était-ce nécessaire d'impliquer Dieu dans cette affaire ? Le pire était que dans tout ça, le futur marié ne faisait aucun commentaire. Il se contentait de le regarder comme si ce n'était pas son mariage qu'on planifiait. Ils conclurent que dès la fin de la semaine ils se rendraient chez ses parents afin de préparer le terrain. Elle n'était pas très sereine eu égard à ce qui se racontait dans la famille à son propos mais accepta. À la fin de la réunion, Alexandre dit à William de la raccompagner histoire de faire mieux connaissance tous les deux. Il n'omit aucun refus. Ils partirent donc ensemble de la maison sous les regards mécontents des uns, dédaigneux des autres et satisfaits d'Alexandre. Ce dernier avait la certitude qu'Aurore était celle qu'il fallait à son fils pour le sortir de la situation dans laquelle il se trouvait depuis trop longtemps à son goût. Il n'en pouvait plus de voir son fils ainsi, aussi il lui chercha une femme qui l'aiderait. Lorsqu'il vit Aurore pour la première fois à l'hôpital en compagnie de son père, il la trouva fortement belle et très courageuse parce qu'elle abordait la situation de son père avec une certaine lucidité et sourire malgré la forte pression qu'elle devait supporter. Il savait ô combien c'était éprouvant d'avoir un proche souffrant de cette maladie, il avait expérimenté la chose quelques années en arrière et en avait été traumatisé. Toutefois il n'avait pas cherché plus loin que ça sur elle. Seulement, il ne savait pas trop pourquoi mais cette jeune fille l'avait marqué aussi bien que lorsqu'il l'avait revue quelques semaines plus tard dans cette même structure, mais cette fois-ci en pleurs, il en avait été touché. En se rapprochant d'elle, il entendit la conversation qu'elle avait eu avec son amie et fût touché par son histoire, il s’indigna d’ailleurs de la proposition malsaine que son amie lui fit. Il décida donc de l'aider de façon tout à fait désintéressée, ce n'est que lorsqu'il entreprit de parler avec elle que l'idée d'un mariage entre elle et son fils lui vint à l'esprit. Il ne savait ni pourquoi ni comment il l'avait eue, mais il était plutôt content de l'avoir et aussitôt qu'il finit de parler avec elle, il appela son indic afin que celui-ci lui trouve des informations sur elle. Ce qu'il découvrit à son propos ne fit que l'encourager à faire d'elle sa future bru(...)


   Le trajet retour vers la maison d'Aurore était très silencieux. Elle se sentait mal à l'aise à côté de William. La seule fois qu'il lui adressa la parole et la regarda par la même occasion était lorsqu'ils venaient de monter dans la voiture. Il l'avait regardée et questionnée sur la destination qu'il devait prendre. Depuis sa réponse, le silence s'était imposé. Elle aurait voulu savoir son opinion sur ce mariage, mais n'osait pas lui demander car il l'intimidait, et le fait qu'il ne prête aucunement attention à elle renforçait ce sentiment. Lorsqu'ils arrivèrent à son entrée, elle lui dit qu'ils étaient arrivés. Il se gara et vint lui ouvrir la portière. Elle était surprise par le geste car elle ne pensait pas qu'il ferait une chose pareille vu le désintérêt qu'il lui avait montré jusque-là. Il était vrai qu'il lui avait ouvert la portière lorsqu'ils quittaient la maison familiale mais bon elle se dit que c’était à cause des gens autour. Elle le remercia et descendit du véhicule. Elle ne savait pas la conduite à tenir, est-ce qu'elle devait dire quelque chose ou partir chez elle tout simplement ou encore rester là au cas où il voudrait lui dire un truc ? Il résolut l'énigme en lui souhaitant une bonne soirée avant de remonter dans sa voiture et partir. Elle resta encore 2 min au même endroit après son départ puis se décida à rentrer chez elle. Elle ne savait pas quoi penser ou dire de lui et son comportement. Il n'avait pas eu le même regard que le reste de la famille à son endroit, il avait été neutre. Sa présence vraiment l'avait laissé à 37° et c'était choquant. 


Le week-end qui suivit, la première rencontre se fit, elle qui craignait que ses oncles n'auraient pas été d'accord avec ce mariage en raison de son âge, fut très surprise de constater que ce n'était pas le cas. Les fiançailles eurent lieu, 1 mois après les présentations et le mariage 6 mois après ce dernier. Personne ne lui demandait comment elle allait et tout, rien, tout ce qui les intéressaient était combien chacun gagnerait avec ce mariage. La famille RETENO n'était pas n'importe qui aussi, ils n'avaient pas hésité à demander une grosse somme d'argent à titre de dot en espèce sans compter la marchandise. Elle était choquée par le sans gêne des membres de sa famille et pleurait la mort de ses propres parents. Elle s'apprêtait à fêter sa 16e bougie seulement et était traitée ni plus ni moins que comme une marchandise. Quand elle pensait aux dépenses qu'Alexandre avait déjà faites avec les soins de son père en plus des funérailles, elle ne voulait plus de dot parce que cela faisait trop. Mais c'était sans compter sur sa famille qui avait vu en elle un mangement. 


Elle s'était excusée auprès d'Alexandre pour leur comportement mais ce dernier lui avait dit de ne pas s'inquiéter. Il finança toutes leurs exigences et célébra le mariage en grande pompe. Pour le mariage coutumier, le cadre était restreint, mais pour le civil et le religieux, elle avait l'impression que tout le Gabon était présent à ce mariage. Il avait fortement été médiatisé et elle ne connaissait pas les 3⁄4 des personnes présentes. Elle se contentait de sourire aux "félicitations" qu'on ne faisait que lui dire au point d'en avoir mal aux mâchoires. 2 autres choses la préoccupaient, la première était le comportement de cet homme à qui elle venait d'unir sa vie devant leur famille, la société et Dieu. Il avait participé à toutes les cérémonies, avait répondu positivement aux questions qu'on lui avait posées et souriait même à quelques occasions  sur les photos mais seulement à elle il ne disait rien. Ils étaient assis l'un à côté de l'autre et se tenaient même par la main en suivant le programme de la soirée de leur mariage sans plus. Ils étaient toujours de parfaits inconnus. Il n'avait pas fait l'effort depuis qu'elle l'avait rencontré, de chercher à la connaître. Ils ne se voyaient d'ailleurs que pendant les différentes cérémonies et personne n'avait le contact de l'autre. Aussi, jamais il ne l'avait embrassée sur la bouche, à toutes les occasions lorsque ce moment arrivait, il choisissait soit la joue soit le front pour les baisés du coup elle se demandait ce qu'allait être leur cohabitation. D'un autre côté, elle avait peur de la fameuse nuit de noce dont tout le monde lui avait parlé. Elle n'avait aucune expérience dans ce domaine et avait peur que cela se passe mal. Déjà que ses tantes et cousines lui avaient dit qu'il fallait être une experte dans ce domaine pour que le mariage dure et plein d'autres choses qui l'avaient traumatisée, elle ne savait pas quoi faire. En plus, elle n'était pas à l'aise avec l'idée de coucher avec cet homme qui était certes son mari mais demeurait un parfait inconnu pour elle. Aussi bien que vers la fin de la soirée, lorsqu'il lui apprit qu'ils devaient rentrer, elle prit peur. Elle se stressait tout le long du trajet qui se faisait en silence en s'imaginant plusieurs scénarios les uns plus catastrophiques que les autres et ce d'autant plus qu'elle ne savait pas où il l'emmenait. Après un long trajet, il se gara devant un grand portail puis klaxonna pour qu'on lui ouvre. Une fois fait, il entra et se gara devant le parking. Il vint comme d'habitude lui ouvrir la portière et elle descendit. Après avoir refermé sa portière, il se mit à marcher devant elle jusqu'à dans la maison. Il prit les escaliers et vint s'arrêter devant une porte, il attendit qu'elle soit à son niveau pour lui parler. 


« Tes affaires ont été mises dans cette chambre et elle a été nettoyée. Si elle ne te convient pas tu pourras choisir celle que tu voudras à part celle du milieu qui est la mienne. Demain matin je te ferai visiter la maison et te présenterai au personnel. Sur ce bonne nuit à toi. »


Il n'attendit pas sa réponse avant de se retourner et de rentrer dans la fameuse chambre qui était la sienne. Aurore resta pantoise devant la porte qu'on lui avait montrée, elle ne savait pas quoi faire et ne comprenait pas non plus ce qui venait de se passer. Au bout d'un certain moment, elle entra dans la chambre et s'assit sur le grand lit. Elle voulait réfléchir à tout ce qui s'était passé mais elle était épuisée par la journée éprouvante qu'elle avait vécue, aussi elle s'était profondément endormie dès l'instant où sa tête toucha l'oreiller.  Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, le jour s'était déjà bien levé. Elle s'étira avant de se demander où elle se trouvait. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler de l'endroit où elle était . Elle décida alors de se lever du lit et de faire le tour de la chambre. Cette chambre était plus grande que la maison de ses parents et avait une salle d'eau, une salle de miroir et un dressing. Elle s'offusquait du luxe qui était dans cette pièce et se demandait si elle allait s'en sortir avec tout ça. Le dressing était presque aussi grand que la pièce où était le lit. Elle n'avait pas beaucoup de vêtements car les établissements qu'elle fréquentait depuis qu'elle avait commencé les études avaient des uniformes et elle-même n'aimait pas les sorties, sortir pour aller où ?? Elle n'avait pas d'amies et fréquentait rarement la famille. Même les endroits où elle travaillait il y avait des uniformes du coup, elle ne voyait pas trop l’intérêt de dépenser de l'argent pour la garde robe plus fournie. Elle n'avait que des basiques et ne se cassait pas la tête dessus. Elle sortit une tenue de l'un de ses sacs et alla prendre une douche. Quelqu'un frappa à sa porte juste quand elle finissait de s'apprêter. Elle découvrit une dame d'un certain âge de l'autre côté qui l'informa que le patron l'attendait en bas pour le déjeuner. C'est alors qu'elle sut qu'il était midi. Elle sortit et marcha à la suite de la dame jusqu'au grand salon. Ne sachant pas comment il fallait s'y prendre avec lui, elle dit juste « bonjour » avant de s'asseoir. Il répondit avant de se mettre à manger sans aucune autre forme de procès. 


   Après le repas qui se fit en silence, il appela le personnel de maison qu'il lui présenta en lui disant qu'ils étaient tous sous ses ordres et que désormais ils devaient se référer à elle pour quoique ce soit. Une fois fait, il lui fit faire le tour de la maison, de bas en haut avant d'aller s'arrêter dans la salle du séjour. Où il s'assit et l'invita à le faire également, ce qu'elle fit. 


« Avant toute chose, rappelle moi ton prénom »  Dit-il en la regardant. 


Comme elle était tête baissée, parce qu'elle avait du mal à le regarder, surtout lorsqu'il la fixait car il l'intimidait ; elle releva la tête et croisa son regard surprise. Elle ne savait pas si sa demande était une blague ou s'il était sérieux. C'est lorsqu'elle le vit arquer un sourcil d'impatience qu'elle comprit qu'il ne blaguait pas. Ça ne faisait même pas 24h qu'ils étaient mariés et déjà il ne savait plus comment elle s'appelait ? Ou bien il ne l'avait jamais su ? C'était impossible, lors de leur première rencontre, les présentations avaient été faites, durant toutes les cérémonies il avait bien prononcé son nom complet. Qui peut oublier le prénom de sa femme ?? 


« Aurore. » Finit-elle par répondre. 

« Ok. Aurore nous nous sommes mariés officiellement hier et à cause de cela nous sommes obligés de vivre dans la même maison. Mon père a voulu de ce mariage et il a été célébré. Je connais les raisons qui ont fait en sorte qu'il cherche à tout prix à me marier et je peux le comprendre. Tes raisons à toi, je les ignore et je n'ai pas envie de les connaître. Seulement nous sommes amenés à cohabiter ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare. J'ai promis de m'occuper de toi et je compte tenir ma promesse. Tu auras ce que tu veux quand tu veux dès l'instant que c'est faisable. Cependant , je tiens à te préciser une chose: comme tu as pu le constater jusqu'ici, je n'ai jamais rien entrepris pour chercher à te connaître et ce n'est pas près de changer. Qu'il n'y ait donc pas de méprise entre nous. Nous n'aurons pas des rapports intimes, entends par là coucher ensemble. Nous ne partagerons pas non plus la même chambre comme tu as pu le constater hier et ça demeurera ainsi. Nous aurons des sorties une ou 2 fois par mois au restaurant lorsque je serai au Gabon et nous dînerons également de temps à autre chez mes parents. Tu m'accompagneras à toutes les sorties et dîners officiels donc tu dois veiller à toujours être présentable à ces occasions. Je te donnerai le nécessaire pour. Ce mariage n'est pas conventionnel et n'a pas vocation à le devenir. »


Il fit une petite pause avant de poursuivre. 


« Je ne sais pas si avant ce mariage tu avais un copain ou autre, sache que tu peux continuer à le voir ou avoir n'importe quel autre amant qui te plaira pour des raisons purement sexuelles. Toutefois, veilles à ce que ce soit de façon discrète car tous les actes que tu poseras rejailliront directement ou indirectement sur moi et ma réputation j'y tiens. Donc sois discrète à ce niveau... »


Elle le regarda comme un extra terrestre, car elle doutait de la santé mentale de cet homme. Elle n'était pas contre le fait qu'il n'y ait aucune intimité entre eux, après tout c'était un inconnu pour elle et elle avait peur de ce qu'il la forcerait à avoir des rapports sexuels avec lui contre sa volonté, mais le fait qu'il l'autorise à aller voir ailleurs l'indigna. Pour quel genre de fille la prenait-il ?? Elle avait envie de le gifler quand il parlait mais ne fit rien. Elle se contentait d'écouter le monologue qu'il était entrain de faire. 


« ... Donc voilà un peu le tour de la question tu as quelque chose à dire ? »

« Non. »

« Bien. Tu as quel âge ? »

« 16 ans. » 


Il arqua un sourcil surpris par sa réponse. Il ne la pensait pas aussi jeune. Il se disait qu'elle avait au moins 19 sinon 20 ans. Il était loin de s'imaginer qu'elle n'avait que 16 ans. Du coup il se fit la réflexion de savoir comment une fille de son âge avait accepté de se marier à un inconnu ? Et surtout comment ses parents avaient-ils pu cautionner une telle chose ? Il n'alla pas plus loin dans sa réflexion car se disait-il, l'argent était souvent la grande motivation des gens et après tout cela ne le regardait pas. Aussi, il poursuivit ses questions. 


« Et tu fais quoi dans la vie ? »

« J'étais élève en terminale mais à cause de certaines circonstances j'ai dû arrêter. »

« Tu comptes y retourner ou rester à la maison ? »

« Je veux y retourner si c'est possible. »

« Bien, dans 2 semaines tu y retourneras mais dans un établissement privé. Je verrai ça avec mon assistant, il s'en chargera. Demain avant notre départ, on fera un tour à la banque afin de faire une ouverture de compte et une demande de carte bancaire pour toi. Tu as bien tous tes papiers n'est-ce pas ? »

« Oui, je les ai. »

« Ok. »


Après une longue pause de sa part, elle hasarda une question. 


« Nous partons en voyage ? »

« Pardon? » Dit-il en la regardant à nouveau. 

« Tout à l'heure tu as dit demain avant notre départ, je demande donc si on doit voyager ou il s'agit d'une sortie. »

« Oui nous partons en voyage. Notre lune de miel a été payée pour 2 semaines. Nous ferons 3 destinations, L.A, Londres et Paris avant de revenir. Au fait tu parles  l'anglais ou une autre langue étrangère à part le français ? »

« Non. »

« Je vois, nous réglerons ça à notre retour, car tu seras amenée à rencontrer les femmes de certains de mes partenaires d'affaires ici ou à l'étranger et elles ne sont pas toutes francophones. »

« Ok. »

« Rassure moi, tu as bien un passeport n'est-ce pas ? »

« Oui. »

« Tant mieux. Je crois que c'est tout ce que j'avais à te dire, si tu n'as rien à ajouter tu peux t'en aller. »


Elle voulait se lever pour partir mais une question trottait dans sa tête et elle hésitait à la lui poser tant elle était intimidée et embarrassée par cette question. Il remarqua son hésitation et prit la parole. 


« Si tu as une autre question tu peux me la poser. »

« Pourquoi ? » Interrogea-t-elle de façon hésitante.

« Pourquoi quoi ? » Répondit-il en arquant les sourcils.

« Pourquoi partons-nous en lune miel ? Tu, tu as dit que nous ne serions pas euh, hum » Parvint- elle à dire gênée de poursuivre sa phrase à cause du regard profond de ce dernier sur elle, elle se mit à balbutier sans finir sa phrase.

« Nous ne le serons pas. Comme je te l'ai dit, la lune de miel a été payée entièrement et le fait de ne pas y aller va attirer l'attention sur nous. C'est bien la dernière chose dont j'ai besoin actuellement. Nous aurons des chambres séparées partout où nous irons. » La rassura-t-il après avoir compris ce qu’elle voulait dire.

« Ok. »

« Tu as d'autres préoccupations ? »

« Non. »

« Tu peux donc disposer. »

« D'accord. »


Elle se leva et entreprit de quitter la pièce où ils étaient. Lorsqu'elle s'apprêtait à sortir de son champ de vision, il l'interpella. 


« Une dernière chose. »


Elle s'immobilisa avant de se retourner et lui faire face. 


« Je prends le petit déjeuner à 7h00 tous les matins, le déjeuner est à 12h00 et le dîner à 20h. Nous les prendrons ensemble lorsque nous serons à la maison. Pour le déjeuner il sera aléatoire en raison des occupations qui seront les nôtres . Mais pour ce qui est du petit déjeuner et du dîner, ils sont obligatoires. Je te veux donc à table à ces occasions. »

« Ok. »

« Tu peux t'en aller. »


Elle ne se fit pas prier pour le faire. Elle alla s'enfermer dans sa chambre et ne ressortit que lorsqu'elle vit que l'heure du dîner s'approchait. Elle avait passé la journée à se demander s'il était nécessaire de faire un voyage de noce eut égard à ce qu'il venait de dire concernant leurs rapports. La lune de miel était pour les amoureux qui souhaitaient passer du temps en intimité à se lover et se connaître dans tous les sens du terme, ce n'était pas le cas pour eux, ils ne cherchaient ni à se connaître ni à se lover et ils étaient encore moins amoureux, donc quel intérêt ? Elle choisit toutefois de se taire et de voir comment les choses se passeraient. 


 Le lendemain, ils accomplirent tout ce dont il lui avait parlé la veille avant de se rendre à l'aéroport pour leur voyage. Ils arrivèrent à L.A la nuit et fatigués par le voyage, ils ne tardèrent pas à s'endormir chacun dans sa chambre. Le jour suivant, ils le passèrent dans l'appartement qu'ils occupaient. Lui occupé devant son ordinateur ou au téléphone avec ses partenaires et elle, se tournant les pouces dans sa chambre car elle ne savait pas quoi faire pour s'occuper. Le 2e jour, elle fut surprise de l'entendre dire qu'ils passeraient la journée dehors après le petit déjeuner. Elle était contente de l'apprendre car elle se demandait ce qu'elle aurait fait pour passer cette journée. Aussi lorsqu'il lui fit faire une visite guidée de la ville, elle était aux anges. Ils passèrent donc toute la journée à tourner l'un avec l'autre à l'extérieur. Il ne lui parlait que très rarement mais cela ne la dérangeait pas tant que ça, tant qu'elle visitait la ville, c'était l'essentiel. Le jour d'après, il l'emmena faire du shopping, il lui dit qu'elle pouvait prendre tout ce qu'elle voulait et qu'il paierait. Elle était gênée, surtout lorsqu'elle regardait les prix des vêtements, elle ne voulait pas les prendre. Ils étaient hors de prix. Un seul des articles dans ces boutiques achetait toute sa garde-robe. Devant son indécision, il appela les vendeuses et leur dit de lui trouver des vêtements et qu'elles avaient quartier libre sur le budget. Elle n'avait pas assez de bras pour soulever tout ce qu'elles avaient choisi. Ils répétèrent le manège dans 5 boutiques différentes, achetant vêtements, chaussures, sacs, accessoires etc. Le jour suivant, il lui réserva une journée entière dans des salons de soins corporels et de beauté. À la fin de sa journée, elle avait l'impression d'être une autre personne, elle ne se reconnaissait pas. Lorsqu'elle arriva à la maison, il l'informa qu'ils dîneraient au restaurant car c'était leur dernière nuit dans la ville. Ils firent comme il avait dit. Il l'emmena dans un restaurant 5 étoiles, le cadre était beau et romantique, on aurait dit qu'il cherchait à la séduire avec tout ce qu'il faisait pour elle. Il se comporta en parfait gentleman durant toute la soirée, à une exception près qu'il ne lui parlait pratiquement pas. Mises à part les questions sur ce qu'elle voulait manger et boire, il n'échangeait rien d'autre avec elle. Elle se demandait comment un homme pouvait être aussi versatile. Tantôt il était à ses petits soins et prévenant pour tout, tantôt il la traitait avec une totale indifférence. Elle se demandait à quoi il jouait. Était-ce une stratégie à lui pour la rendre amoureuse ou bien était-ce autre chose ? Elle ne sut pas la réponse. Ils dînèrent en silence avant de rentrer dans leur appartement où il alla directement s'enfermer dans sa chambre. Le lendemain, ils reprirent l'avion pour Londres. Le même scénario se produisit et ce même à Paris. Elle passait beaucoup de temps à l'observer quand ils étaient en public, il n'était pas très bavard, ça c'était un fait, mais l'autre fait était que son silence à son égard était délibéré. Car il parlait avec les inconnus et même au téléphone, mais avec elle il ne faisait aucun effort. Elle voulait de temps en temps lui parler ou lui poser des questions sur plein de choses mais dès qu'elle rencontrait son visage sans expression et qu'elle se souvenait des paroles qu'il lui avait dites le lendemain de leur mariage, elle se rétractait. C'est ainsi qu'ils passèrent les 2 semaines de leur lune de miel avant de rentrer chez eux… 


MON MARI, CET INCONN...