Chapitre 2 : Le sacré coup de foudre

Ecrit par Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 


****Chapitre 2 : Le sacré coup de foudre****


<<Le seul amour véritable est le coup de foudre ; le second regard rompt le sortilège.>>


Auteur inconnu...


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J'étais dans une très grande impasse de ma vie lorsque j'avais rencontré Théophile. C'était quelques années après que j'avais arrêté mes études. 


J'avais vingt ans et j'étais en première année de  comptabilité et gestion des entreprises à l'université lorsque ma famille fut dévastée par des évènements malheureux successifs. L'on aurait pensé que nous étions maudits par le tout puissant façonneur. Ma mère succomba à un cancer de sein qui l'avait malmené pendant une quinzaine d'années et mon père fut fauché par une voiture en pleine circulation quelques mois après son enterrement. Mes frères et moi étions devenus des orphelins et à partir de cet instant, tout sombra autour de nous. 

J'avais une grande sœur (Awa). Elle était déjà mariée à Titi, un comptable d'une microfinance mais vivait toujours avec nous parce que  ce dernier était en mission à l'étranger; un petit frère (Létho) étudiant en première année tout comme moi et deux petites sœurs mineures (Nadine et Dalila). Malheureusement, aucun d'entre nous les aînés n'était financièrement autonome pour nous occuper des plus petits. Tous,  comptions sur Titi mais lui aussi avait une grande famille dont il s'occupait. Toute notre famille (mes oncles et tantes) nous avait tourné le dos sauf ma grand mère paternelle que j'ai l'habitude d'appeler mami. Sans elle, nous serions à la rue et laissés à nous même. Ce fut elle qui nous avait tous recueillis et hébergés à part Awa qui avait rejoint son mari après que ce dernier soit rentré de mission.


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Mami habitait un bungalow de deux petites pièces communément appelées "studio" dans une banlieue de la ville de Lomé où elle vendait du Kom dans une école primaire. Elle nous laissa une pièce pour que nous nous débrouillions avec. Il n'en resta pas grand chose comme espace pour mettre un lit après que nous ayions rangé tous nos affaires. Pour cela, nous avions acheté deux petites nattes sur lesquelles nous nous entassions chaque nuit en proie à la chaleur et aux piqûres de moustiques. 

Nous étions tous obligés d'abandonner les études  pour l'aider à nous nourrir avec son petit commerce vu qu'elle n'avait pas les moyens de payer nos frais de scolarité qui s'estimaient à des millions par année. C'est ainsi que nous étions tous convertis en vendeurs de Kom. Chaque matin, moi et Letho se  reveillions de très bonne heure tout comme mami. Pendant que j'emballais les boules de kom, il lavait les assiettes. Quant à mami, elle s'occupait des différentes sauces d'accompagnements. Déjà vers six heures du matin, tout était prêt. En ce moment, Dalila et Delphine étaient réveillées et partaient nettoyer l'espace et aussi apprêter les tables sur lesquelles nous vendions.  Après, nous y transportâmes tout et attendîmes la récréation. Letho et moi vendions, Dalila et Delphine faisaient la vaisselle et mami encaissait l'argent. 


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Nous restâmes pendant au moins deux ans dans cette situation. Ce fut  ma rencontre avec Théophile, un homme dans la quarantaine pétante qui changea le cours des choses. Il était venu rendre visite à un de ses amis d'enfance qui enseignait dans l'enceinte de l'école où nous vendions et avec lui, ils étaient venus manger chez nous. Ce jour où j'avais posé mes regards sur lui, sincèrement, j'avais eu la chair de poule et même je m'étais sentie déboussolée lorsqu'il m'avait adressé la parole pour passer commande. Il était beau, rayonnant, bien coiffé, charmant et élégant au point où il m'avait fait perdre la boule pendant quelques minutes. Ce furent les cris de mami qui m'avaient ramené sur terre si je me rappelais bien. Elle s'était mise en rogne contre moi parce que je les faisais beaucoup attendre...

Pendant que Théophile et son ami mangeaient, je n'arrêtais pas de le mater. Lorsqu'il arrivait que nos regards se croisaient, je detournais rapidement le mien et me mettais à regarder ailleurs. Le scénario se répétait jusqu'à ce qu'ils ne finissent de manger. Il régla la facture avec mami puis ils s'éloignèrent. Je ne l'avais pas lâché du regard. Ils papotèrent pendant un moment au portail et se séparèrent par la suite. Théo lui s'en alla pendant que son ami l'enseignant regagna sa classe. 

Je n'avais pas arrêté de penser à lui. Son image était en quelque sorte figée dans ma mémoire et c'était difficile pour moi de m'en défaire et de penser à autre chose.


 Midi arriva. L'école était déserte. Mami et mes petites sœurs étaient déjà parties. J'étais avec Letho et nous balayions notre petit espace. Je l'entendis m'appeler et lorsque je me retournai, je le vis avec un porte monnaie en main. Il prétendit l'avoir trouvé par terre. Nous, après avoir beaucoup réfléchi, décidâmes de l'ouvrir. À l'intérieur se trouvait une panoplie de billets neufs, des pièces d'identité (carte d'identité et passeport), cartes bacaires et aussi des photos passeport. Les pièces étaient au nom de Théophile. Mon cœur battit la chamade mais par dessus tout, je me sentis étrangement joyeuse. Cela pouvait peut être être expliqué par le fait que j'avais la possibilité de le revoir. 

Letho et moi décidâmes d'appeler Théophile et de lui notifier que nous avions en notre possession son porte monnaie. Ce que nous fîmes. Il n'avait même pas remarqué qu'il l'avait égaré. Il nous remercia et nous donna un rendez-vous dans la soirée afin qu'il puisse le récupérer. 


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Je profitai des courses du marché que mami m'avait envoyées faire pour aller rencontrer Théophile. Letho était un peu occupé par les tâches ménagères donc j'étais obligée d'y aller seule. J'allai le retrouver au restaurant où il m'avait donné rendez-vous. C'était un endroit magnifique très calme et peu animé où l'on pourrait se déstresser et se reposer facilement. Les tables et les chaises étaient peints aux couleurs de l'amour.  Il était en train de parler au téléphone avec quelqu'un avant mon arrivée mais me fit signe de la main de prendre place. Ce que je fis en baissant la tête. C'était facile de le dévisager de loin l'autre jour mais difficile maintenant que je me retrouvais en face de lui. Lorsqu'il raccrocha, il me salua et nous firent vraiment connaissance. Il me demanda si j'aimerais commander quelque chose du moins pour étancher ma soif. Je lui sortis l'excuse que ma grand mère serait fâchée contre moi si je rentrais tard; donc je devais donc déjà le quitter Malgré cela, il refusa. J'étais obligée de lui promettre une autre rencontre dans les jours à venir avant qu'il ne me laisse partir. Il me remit sa carte où figuraient son adresse et ses numéros de téléphone afin que je puisse l'appeler et le prévenir du jour où je serai disponible. Il me remit également une somme de vingt mille francs pour mon transport que je refusai de prendre. Alors il se proposa galamment de me déposer avec sa voiture qu'il me montra du doigt; ce que je refusai également. Je ne l'avais pas fait pour l'argent. C'était juste pour le revoir. Mais pas pour qu'il m'escorte aussi jusqu'à chez moi. Je me sentirais très gênée.  Je le quittai. Une fois au portail, je me retournai pour le regarder une dernière fois et l'enregistrer dans mes pensées avant de m'en aller. Nos regards se croisèrent dans cette initiative. Il me sourit et me fit le bye bye avec sa main. 


Je m'en allai avec un petit serrement dans la poitrine...


À SUIVRE...


Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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