Chapitre 20 : Contre vérités

Ecrit par Moktar91

Chapitre 20 : Contre vérités



Godomey


Amos poussa le bois de tôle qui servait de portail à la maisonnentte. Il vit à l'intérieur, de jeunes enfants qui y jouaient. La maison comptait un long bâtiment séparé par de petites portes qui delimitait les divers appartements que se payaient les locataires à la fin du mois. L'aspect vétuste et sale de la maison ne lui augurait rien de bon. Combien payait ses gens à la fin du mois ? 


Cette question lui traversa l'esprit pendant qu'il venait se pointer devant la chambre de Naimath et sa mère. Il frappa de ses deux mains comme pour annoncer la présence d'un visiteur. Quelques secondes après la mère vint à sa rencontre. Elle tira le rideau jaune et le laissa entrer. Le studio qui n'en était vraiment pas un était fait avec du bois de bambou. Un rideau bleu ciel séparait la chambre en deux. Derrière, il put voir un petit gaz sur lequel reposait une casserole. Malgré l'aspect vieillissant du bâtiment, il ne put qu'être en admiration devant la propreté qui y régnait. Il prit place sur le tabouret que lui désigna la mère de Naimath comme siège et attendit. Cette dernière déroula devant lui une natte de raphia et s'y assit après lui avoir apporté de l'eau. Il but quelques gorgées et versa une infirme partie au sol en guise de respect aux ancêtres. Si il y avait bien une chose qui ne l'avait pas quitté, c'était son côté africain, ce côté béninois qu'il préfère suivre plutôt que de se retrouver à l'église... La bonne dame le dévisageait sans toutefois rien lui dire.


Quelques minutes passaient et enfin Naimath fit son entrée dans la chambre. Elle avait en main un sceau en plastique de couleur noire dans lequel elle avait déposé son eponge et sa savonniere. Elle était drapée dans sa serviette bleu nuit. 

Quand elle vit l'inspecteur, elle fronça les sourcils, le salua et alla se réfugier derrière le rideau. Elle revint quelques minutes plus tard dans un ensemble blanc qui lui moulait les seins et fit ressortir ses courbes. 

En prenant place au côté de sa mère, elle fit un sourire à l'inspecteur et lui demanda le but de sa visite. 


L'homme se frotta la tête et voulut parler quand un bruit se fit entendre. C'était un ballon que les gamins avait mal ajusté. Il s'écrasa sur le portillon des douches communes de la maison. Le bruit fit sursauter l'inspecteur qui n'était point à son aise. Il savait que sa demi-sœur n'était pas une fille des plus simples et ceci l'effrayait davantage. Il trouva alors à travers cet incident l'occasion parfaite pour se défiler.

-<<Et si on sortait prendre un pot, propose-t-il. On pourra alors mieux parler calmement.>>


Son regard se posa sur Naimath. Cette dernière regarda sa mère cherchant son approbation. 



Quelques minutes après, ils étaient dans un restaurant au stade de l'amitié.

En attendant le repas, Amos put alors entrer dans le vif du sujet. Quand son regard se posa sur Naimath, elle sut de quoi il en retourna. De ses yeux enfantins, elle le supplia de ne point en parler. Il regarda sa mère, assise à côté d'elle et lui demanda de but en blanc le mystère qui l'entourait.

La jeune fille regarda une fois encore sa mère, elle balança sa tête de bas en haut en signe d'approbation.

Naimath soupira profondément et baissa la tête. Sa mère lui prit la main, comme pour la soutenir. 

-<<Je suis extra lucide et j'ai des prémonitions.>>

Sa réponse ne surtout guère l'inspecteur mais il voulait en savoir plus. Il ne pouvait s'arrêter ainsi. 


-<<Extra lucide ? Prémonitions ? Que veux-tu dire exactement ?>> Demanda-t-il.

-<<Mes rêves se réalisent , je peux deviner les pensées de ceux qui m'entourent si je me concentre et je peux intervenir à distance sur l'espace temps...>>

-<<Intervenir comme tu as fais avec le Père Florent ?>>

-<<Oui !>> Lui dit-elle de sa petite voix.


Amos se servit un autre verre avant de plonger la cuillère de riz dans sa bouche. Il se découpa un morceau de viande et enchaîna.

-<<Qui est vraiment ce prêtre ?>> Il avait insisté sur le mot ''vraiment'' laissant voir qu'il ne parlait pas de son aspect habituel. Il parlait de cette autre personnalité de l'homme que ne put voir personne d'autre excepté Naimath. Cette personnalité que la petite avait anéanti un de ces soirs quand il l'avait prit en filature. Il le savait dangereux mais jusqu'à quel point ? Aujourd'hui, il ne pouvait dire avec précision s'il avait pris part au meurtre de son père mais il le soupçonnait de plus en plus. Surtout son indifférence quand Brigitte et Trevor dur incarcéré. Il n'était pas présent au commissariat...il savait que cet homme se cachait sous ses habits de moine. Et c'est ce degré qu'il voulait savoir. Son degré de méchanceté.



La jeune fille se permit de déguster copieusement le plat de pâte rouge qui était devant elle. Quand elle eut finit, elle put parler alors à l'inspecteur.

-<<Le prêtre, il est méchant. Dit-elle. C'est le diable et il faut s'en méfier. Si vous voulez le combattre, il faut s'allier avec des entités plus puissantes, des entités du bien. Lui il est dans les ténèbres et le mal ne peut combattre le mal. J'utilise les côtes positives de mes pouvoirs, quoi que je ne les maîtrise pas totalement. Je ne peux me permettre de tuer ou de maudire quelqu'un au risque de voir le revêt de la médaille. En vrai l'aspect noir de mes pouvoirs prendra le dessus le jour où je vais faire du mal à proprement parler. Florent a pactisé avec le diable il y a longtemps. La soutane n'est qu'un leurre pour lui permettre d'executer  à bien le plan que le diable lui a confié. Priez inspecteur si vous voulez le combattre. Priez surtout afin de...>>


Elle ne put terminer sa phrase. Elle devint immobile, le regard vide. Naimath ne parlait plus. Elle était vraiment immobile. Sa fourchette glissa de ses mains et tomba. Sa mère la secoua en vain. Naimath ne réagissait pas. Elle semblait inconsciente ou plutôt hors de son enveloppe corporelle. .




Au même instant

Résidence Cen-sad


Appartement de y'a Rockyath


Et il se retira d'elle. Florent se dirigea vers la douche pour se nettoyer. Quand le jet d'eau atteignit son corps, elle vint se blottir contre lui. 

Elle était bonne cette fille, se dit-il. Mais il devrait se passer d'elle.

Il savait déjà qui lui réchaufferait son lit. Son dévolu était jeté sur Meredith.

Il embrassa encore y'a Rockyath et enfonça un doigt en elle, ce qui lui fit émettre un petit gémissement....


-<<Gémit bien ma belle, c'est ta dernière.>> Se dit-il.


Quand elle quitta la douche à son tour, il était étendu sur le lit. Elle vint se coucher à ses côtés.


Au moment où Florent sortir le poignard du dessous du lit, et le lui enfonça dans la poitrine, une lumière aveuglante se fit voir, avec Naimath qui tira y'a Rockyath de toutes ses forces. Elle tira la femme de son père et la fit sortir de la chambre... Son sang coulait abondamment. Elle glissa le long des escaliers, délivrer de cette frayeur qu'était Florent qui lui voulait la mort. 


Dans la chambre, Florent se leva prestement. Il était décontenancé de voir Naimath devant lui. La lumière devint vive au fur et à mesure qu'elle s'approchait de lui. Il reculait. Le couteau tomba de ses mains et il se vit coincer par le mur. Naimath le saisit à la gorge. Ses pieds se décollaient légèrement du sol. De sa main gauche, elle se plongea en lui et voulut lui retirer son cœur. Florent manquait déjà de souffles... Il suffoquait presque. Naimath avait les yeux injectés de sang. Elle voulait en finir avec lui une fois pour de bon. Florent suffoquait toujours quand une voix en elle lui rappelait qu'elle ne devrait laisser le mal la diriger... Elle le lâcha aussitôt. Il retomba, se tint la gorge en reprenant son souffle. Nu comme un ver de terre, il se traîna vers la salle de bain et s'y enferma. 




Au même instant


Stade de l'amitié


Naimath revint à elle à cet instant précis. Elle fixa sa mère et l'inspecteur et prit le verre d'eau minérale qu'elle avala d'un trait. Les regards interrogateurs des deux autres l'obligea à parler. 


-<<Je combattait Florent.> Dit-elle simplement. <<Il voulait tuer y'a Rockyath.>> Enchaîna-t-elle.


Sa mère la regarda incrédule alors que l'inspecteur Amos continuait de l'observer sans savoir quoi dire. Il se décida aussi à lui révéler une partie de sa personne. Cette petite avait quand même eu assez confiance en lui pour lui parler de sa vraie nature.


-<<Je suis ton Grand frère, enfin, ton demi-frère.>>


Pour toute réponse, Naimath lui dit avec un sourire : <<Je le sais.>>


Il était plus troublé par la capacité de cette petite à le déstabiliser.


Quand ils voulurent quitter le restaurant, un bruit attira leur attention à la table voisine. C'était Maintenant Kyriel qui se faisait violenter par deux individus. 

Amos remit aux deux femmes des sous pour le retour et décida d'aller aider l'avocate...


La lune, dans le ciel couvait les quelques rayons de nuages qui se faisaient voir...

C'était un soir encore, mais pas comme d'autres....

Meurtres au paradis