Chapitre 20: Famille divine.
Ecrit par Lalie308
- Fiona...
Elle avait longuement prononcé le prénom de Fiona. Pourquoi ? Elle n'en savait pas grand-chose. Elle ne savait plus ce qu'elle disait. Elle pensait peut-être que Fiona était son seul secours. Axa se redressa difficilement et rampa jusqu'à un mur en verre contre lequel elle s'adossa. Elle était assise, fatiguée. Ses cheveux blancs tachés de sang couvraient une partie de son visage et ses lèvres gercées tremblaient légèrement. Elle se demanda où se trouvait Cody, pourquoi ne l'avait-il pas sauvée, pourquoi les avait-il laissés lui faire autant de mal. Mais dans le même temps, elle savait qu'il ne pouvait pas faire grand-chose si même elle avec ses pouvoirs n'avait rien pu faire.
Elle fixait un point devant elle, espérant entendre des bruits de pas puis voir Cody apparaître à l'autre bout de la pièce pour la réconforter, pour lui redonner cet espoir qu'elle avait perdu, pour lui promettre qu'il resterait son allié à vie. Mais à force d'attendre pendant des heures, des jours, elle se résigna. Personne ne la sauverait, elle comptait beaucoup trop sur les autres et cela la perdait. Pourtant, ce soir-là, elle se leva en vacillant. Elle marcha comme un être possédé vers le mur en verre en face d'elle, y colla son front et respira doucement.
- Fiona, reprit-elle d'une voix graveleuse, vinutu.(Viens)
Elle murmura ensuite des paroles sans grand sens, des sortes d'incantations. Quelques instants après, des marques sombres, semblables à des cernes se dessinèrent sous ses yeux et elle se sentit revigorée.
- Glami. Sò quì per voi(Déesse, je suis là pour toi), souffla une voix éthérée.
Un rictus mauvais se dessina à la commissure des lèvres d'Axa qui continuait de prononcer des paroles indescriptibles. Elle poussa un long et puissant cri. Le vent se mit à souffler violemment à l'extérieur, le sable virevoltait et les verre de sa prison se brisèrent, les éclats de verres s'éparpillant dans la salle. Des soldats firent irruption dans la pièce, coururent vers elle pour l'arrêter. Elle releva la tête et son sourire s'accentua. Bientôt, les éclats de verre se logèrent dans la peau des soldats qui s'écroulèrent. Chaque pas qu'elle faisait était plein d'assurance, ses cheveux volaient sur sa tête, ses yeux verts ne témoignaient que de la haine. Dès qu'elle fut à l'extérieur, plusieurs autres soldats s'avancèrent vers elle, mais ils furent rapidement projetés vers l'arrière par un puissant vent. Tous les humains étaient en panique et encore plus lorsqu'elle se retrouva à l'extérieur du bâtiment. Paul Jones, Cody et toute une armée se retrouvèrent en face d'elle. Elle s'arrêta et les observa avec dédain.
- Où crois-tu aller petite sorcière ? s'insurgea Paul Jones.
Cody était silencieux, plutôt content qu'elle se soit échappée, mais encore plus effrayé face à l'Axa qu'il voyait.
- Axa le démon, je vais en finir avec toi, continua Paul d'un ton sûr.
Il se saisit d'une arme avec des balles spéciales faites avec du cinabre et tira sur Axa qui les esquiva parfaitement. Son expression se ferma et elle lança un regard sombre à Paul Jones en marchant vers lui.
- Mon...nom...est... Luz, articula-t-elle d'une voix impérieuse en faisant une pause entre chaque mot.
Elle tendit sa main dans la direction de Paul Jones puis la ramena vers elle, l'attirant par la même occasion, comme un aimant attire une aiguille. Il tomba à genoux devant elle. Elle eut un petit sourire. Paul Jones sentit son cou se serrer, ses os craquer.
- Axa, arrête s'il te plait. Tu n'es pas une meurtrière, cria Cody.
Elle leva son regard vers lui et s'adoucit un peu. Pourtant, elle continua, poussant Paul Jones à hurler de douleur.
- S'il te plait Axa, tu...
Il ne finit pas sa phrase quand elle disparut, laissant Paul Jones au sol tentant de reprendre sa respiration. Elle avait disparu comme si elle ne devait pas entendre ce que Cody avait à lui dire.
Luz se retrouva dans la même grotte que la dernière fois. Fiona devant elle avait un sourire satisfait.
- Tu as enfin choisi le bon camp, se réjouit-elle.
Luz, son expression toujours fermée, se prononça :
- Je n'ai choisi aucun camp. J'en ai juste ma claque de cette bande d'ingrats.
Elle semblait dépourvue de toute son innocence. Elle était froide et amère. Elle était pleine de haine. Elle se leva ensuite et marcha vers Fiona.
- Je veux qu'humains et nelcaliens reconnaissent enfin ma suprématie. Je me suis trop longtemps rabaissée à leur niveau et ils m'ont montré qu'ils ne le méritaient pas. Fiona, je veux qu'ils me supplient pour leur vie, qu'ils reconnaissent que JE suis leur déesse.
Fiona, pleinement satisfaite de ce qu'elle entendait, souriait de plus belle.
- Vos désirs sont des ordres, murmura-t-elle. D'abord, je vais t'apprendre quelques petits trucs, un peu de magie noire. Tu vas reprendre des forces et après ma chère Luz, nous allons conquérir ce monde, ajouta-t-elle.
Luz ne souriait plus et acquiesça simplement d'un signe de tête.
*
Quelques semaines étaient passées, Hongust et les quelques soldats qui l'avaient suivi étaient épuisés, mais n'avaient pas réussi à mettre la main sur le village, comme si ce dernier était caché. Ils s'étaient donc arrêtés dans un coin de la forêt pour reprendre des forces.
- Lieutenant, je pense que nous devrions retourner à la cité. On ne les trouvera jamais, annonça un soldat.
Hongust lança un regard noir au soldat.
- Je donne les ordres. Si tu n'es pas content, tu es libre de reprendre ton chemin, le coupa-t-il.
Le soldat se résigna et alla rejoindre les autres. Hongust était assis contre un arbre, le regard perdu dans le vide, se demandant quel était le but réel de tout ce qu'il faisait, si cela avait réellement un sens. Mais dès qu'il se souvint de la manière dont il avait perdu sa famille, dès qu'il revoyait le visage d'Axa, il se retrouvait à nouveau cette raison : ne pas vouloir perdre la seule personne qui lui restait. Il faisait jour, mais l'atmosphère se mit à s'obscurcir, le vent tournoyait légèrement et bientôt, deux silhouettes firent leur apparition. Les soldats effrayés se levèrent brusquement alors que Hongust, toujours sous le choc de celle qu'il voyait resta un moment immobile. Axa et Fiona étaient vêtues de noir, elles avaient les cheveux strictement attachés sur la tête. Fiona, elle avait un sourire mauvais aux lèvres tandis qu'Axa avait l'expression neutre, le regard vide.
- Axa... commença Hongust en se levant doucement.
- Surprise... souffla-t-elle en se rapprochant de plus en plus.
Fiona resta en arrière, comme un esclave suivant son maître.
- Tu fais pitié, tu as osé me faire ça à moi ? À moi qui ai risqué ma vie pour te sauver, à moi qui t'ai toujours traité comme un père, à moi qui t'ai donné autant d'amour, vociféra Axa avec toute la haine qu'elle pouvait contenir. Merci, je sais maintenant à quoi je dois me tenir.
Hongust voulut ouvrir la bouche pour parler lorsqu'Axa fixa son regard sur sa gorge. Il sentit sa gorge se bloquer, aucun son ne sortit de sa bouche.
- Je n'ai pas envie d'entendre des mensonges d'un misérable mortel, déclara-t-elle.
Elle parlait comme Fiona, elle avait tout appris d'elle en peu de temps. Elle lui avait en quelque sorte communiqué cette haine qu'elle portait en elle.
- À présent cher papa, je suis Luz. Axa est morte avec ces sentiments qui me rendaient faible. Je suis Luz, la puissante et l'invincible. Je suis Luz, oui la lumière de ce monde.
Hongust était effrayé par celle qu'il voyait en face de lui. Il n'arrivait pas à croire qu'Axa ait atteint ce niveau. Il ne voulait pas la considérer comme Luz, bien qu'elle soit réellement sa lumière. Mais après tout, il fallait bien que tout cela explose un jour. Elle avait beaucoup trop accumulé et Fiona en profitait. Luz ne ressentait plus aucun mal, elle se disait aussi ne plus ressentir aucune émotion, elle en faisait abstraction et allait bien mieux, elle se sentait libérée de tout ce poids qu'ils s'étaient acharnés à lui mettre sur les épaules. Fiona lui avait dit que c'était la meilleure manière de se sentir libre et enfin en paix. Pour la paix ce n'était pas certain, mais au moins, elle se sentait libre et puissante. Une vague de pouvoir l'envahissait et elle se sentait de plus en plus puissante au fil du temps.
Elle fixa les genoux de Hongust et ce dernier s'écroula à terre. Il avait comme perdu usage de ses membres. Luz se plaça en face de lui et s'abaissa. Un bruit sourd se fondit dans la nature et la marque de la gifle qu'elle venait de lui asséner l'a satisfait.
- Je veux que tu ressentes un peu ce que moi j'ai ressenti lorsque tu m'as giflée, cracha-t-elle. Alors que tu n'es pas mon père, tu n'es qu'un misérable.
Elle laissa ensuite partir un autre coup plus fort et plus douloureux. Elle fit craquer ses doigts et recula. Elle le regardait toujours, d'un ton neutre lorsqu'il sentit comme des décharges dans son corps.
- Maintenant, ressens ce qu'ils m'ont fait face à tous ces humains ingrats, imagine le martyr que j'ai dû souffrir.
Lorsque la vague de décharge se stoppa, il respira anormalement.
- Luz, arrête.
Elle regarda par-dessus son épaule puis se retourna.
- Oh, Célesta, Nerdy...charmante visite, dit-elle d'une voix gouailleuse.
- Glami, écoute. Fiona te manipule. Tu n'es pas celle qu'elle te faire croire que tu es, implora Célesta.
- Et qui suis-je d'après toi tata ? Un souffre-douleur ? Vous m'avez manipulée. Nelcaliens et humains. Fiona, elle m'a aidée quand j'étais dans le mal. Trèfle de bavardage. Fiona montre leur ce que tu sais faire.
- Avec plaisir.
Fiona se jeta dès lors sur Nerdy et Célesta et une lutte acharnée débuta. Luz se contenta de croiser les bras et d'observer, de même que les soldats et Hongust. Fiona à elle seule semblait avoir le dessus. Célesta et Nerdy faisaient de leur mieux, mais cela ne semblait pas assez.
- Luz...
Luz eut un léger mouvement de recul en entendant son prénom, mais reconnut bientôt la voix.
- Luz, insista la voix de Wilniv.
Elle regarda autour d'elle, mais ne vit personne.
- Je sais que vous m'écoutez, ne vous laissez pas perdre. Vous n'êtes pas vous-même.
Luz semblait tout d'un coup désorientée, il y avait cette puissance dans la voix de Wilniv qu'elle ne connaissait pas.
- La lune est en danger, elle s'éteint. Ne laissez tomber pas votre mission. Il y a des gens qui voudraient communiquer avec vous, ajouta la voix de Wilniv.
Luz ne bougeait plus et cherchait désespérément Wilniv du regard.
- Vos parents, ajouta-t-il.
Un frisson parcourut Luz à l'entente de ces mots. L'instant suivant, elle disparut. Fiona, Célesta et Nerdy interloqués fixaient le lieu où se trouvait auparavant Luz. Toutefois, Célesta profita de l'inattention de Fiona pour la faire projetée contre un arbre.
- Allez-vous-en, hurla-elle en direction de Hongust et de ses soldats qui étaient morts de peur.
Au début, un peu sonnés, ils se retrouvèrent et s'échappèrent en course. Hongust semblait à présent conscient qu'il n'était pas encore en position de battre les nelcaliens.
Luz se retrouva à la cité, sur la colline. Elle n'avait pas perdu son apparence similaire à celle de Fiona et se contenta de marcher vers Wilniv qui était assis sur le sol.
- Heureux que la glami ait répondu présente, se réjouit-il. Assieds-toi.
Elle s'exécuta, mais resta méfiante.
- Si ce n'est qu'un coup monté pour me retarder...commença-elle.
- Du calme glami, patience.
Ils restèrent ainsi, silencieux jusqu'à l'apparition de la lune. Luz n'avait pas patience, elle était en colère et s'imaginait comment elle pourrait faire retomber sa colère sur les nelcaliens si tout cela n'était que pour la retarder. Mais en réalité, la seule raison qui la tenait là était cet espoir caché de pouvoir communiquer avec ses parents.
- Hè u tempo.(C'est l'heure)
Luz se retourna lentement vers Wilniv et tous deux s'assirent en tailleur, le silence était leur compagnon. Wilniv prit les mains de Luz dans les siennes et prononça quelques paroles indescriptibles. Bientôt, seule l'image de la lune resta plantée dans la tête de Luz qui se sentit transportée ailleurs.
Luz ouvrit les yeux, se retrouva au même endroit que celui où elle avait rencontré sa mère. Elle avait une boule au ventre comme si toute son innocence refaisait surface. Elle marcha dans cet endroit renvoyant une sorte de magie, cet endroit mystérieux semblable à la forêt du village à part cette grotte. Elle se rendit d'abord dans la grotte d'où était sortie Julia la première fois. La grotte semblait banale, comme tout autre. Elle passa sa main sur les murs froids en jetant un regard circulaire. Elle ressortit ensuite de la grotte, n'ayant trouvé personne. Elle pensa, « Et si Wilniv m'avait emprisonnée ici pour m'empêcher de me venger ? ». Elle cria maintes fois de la faire sortir de là, mais personne ne répondit, le néant. Elle se dirigea à nouveau vers la rivière. Elle aimait ça, s'asseoir au bord d'une rivière, recroquevillée sur elle-même pour faire le vide. Quelques heures plus tôt, elle avait ce sentiment croissant de destruction en elle, mais à présent il s'était substitué à la confusion. L'eau de la rivière lui renvoyait un reflet triste, haineux, elle s'observait tristement en se demandant pourquoi elle devait passer par toutes ces choses. Elle repensa involontairement à la souffrance qu'elle avait vécue dans la cité lorsque Paul Jones lui avait fait subir ces atrocités : elle repensa aux décharges électriques, à l'approbation des humains, mais aussi au peu d'intérêt que les nelcaliens accordaient à sa personne, à sa vraie personne, à son côté humain qui la rendait si vulnérable, mais précieuse. Des larmes se promenaient sur ses joues. Elle souffla et les nettoya violemment avant de grogner, les marques disparurent de son visage.
- Pourquoi ? hurla-t-elle à se rompre la gorge.
Elle se jeta à terre en pleurant de plus belle, comme si c'était le moment pour elle de se libérer, de délivrer cette quantité de larmes qui voulait s'échapper. Elle criait en frappant énergiquement le sol. Ses yeux étaient rouges et son corps entier tremblait.
- Parce que tu es l'élue, prononça une voix féminine.
Elle reconnut aussitôt cette voix et se redressa brusquement en lançant un regard circulaire qui se figea sur cette femme au sourire incontournable qui se tenait debout, l'observant de ses beaux yeux bleus, yeux si rares pour une personne noire, mais créant un si beau contraste. Elle se dirigea vers Luz et s'installa près d'elle, Luz n'avait pas détaché son regard d'elle depuis le début, la bouche entrouverte.
- Maman... souffla-t-elle en tremblant.
C'était comme si toute sa haine envers le monde retombait. « Nos parents ont ce pouvoir sur nous, ce pouvoir qu'est juste l'amour et qui peut faire tomber nos vices s'il intervient au bon moment » pensa-t-elle. Julia lui sourit encore plus et la prit dans ses bras en la serrant fortement. Luz ne voulait pas que ce moment s'achève, elle voulait ce moment pour l'éternité. Elle renifla et tenta de savourer au maximum cet instant, réfutant la possibilité que ce soit une illusion pour la manipuler. Cela ne pouvait pas être une illusion, c'était trop beau, trop bon.
- Je me sens tellement seule, murmura Luz lorsqu'elles se détachèrent, tout le monde se sert de moi, tout le monde me maltraite.
Cette voix portait réellement sa souffrance et cela pinça le cœur de sa génitrice.
- Ils ne peuvent pas t'utiliser. Tu as besoin d'eux et ils ont besoin de toi. Ça peut paraître compliqué, mais c'est à toi de leur faire comprendre ça. Les humains ne sont pas mauvais, Jones les manipule, expliqua sa mère d'une voix tendre.
Luz pensa discrètement à Cody, aux enfants. Ils étaient bons, innocents. Un léger sourire se dessina sur son visage.
- Et les nelcaliens encore moins, termina Julia, Célesta a beau faire des choix impulsifs comme toi d'ailleurs, elle t'aime profondément comme une mère.
Luz baissa le regard, en repensant à tout ce que Célesta avait pu faire pour elle, pour la réconforter. Elle était comme sa meilleure amie et elle la connaissait depuis son enfance.
- Hongust n'est pas mauvais, oh ça absolument pas chérie, il s'est battu pour les deux races. Pour nous, pour toi. Je pense qu'il a le plus souffert. Il t'aime de trop, presque plus que nous, et ça en devient maladif. Aide-le ma fille. Je sais que c'est trop de mission, mais c'est ton rôle, princesse.
Luz savait que sa mère avait raison, Fiona lui avait retourné le cerveau tout comme Paul Jones le faisait avec Hongust et les humains. Elle regrettait de s'être si vite emportée, de s'être liguée contre le monde.
- Ne culpabilise pas ma puce, non, tu es exceptionnelle et tu le découvriras bientôt, poursuivit Julia.
Le sourire de sa mère lui paraissait comme le paradis, comme la plus belle chose au monde.
- C... Comment peux-tu être là ? se renseigna Luz, emberlificotée.
- Eh bien, disons que ton père et moi sommes morts, mais grâce à son statut de dieu et moi disons grâce à quelques privilèges nous avons disons certains autres privilèges.
Le ton de sa mère était léger, comme si une énorme menace ne pesait pas sur le monde.
- Une réunion de famille sans moi ?
Axa fut d'abord paralysée de stupéfaction puis se retourna pour découvrir Fabos. Elle fronça les sourcils puis se leva subitement. Comme une petite fille, comme si elle l'avait toujours connu, elle lui sauta dans les bras en gloussant.
- Papa... s'enthousiasma-t-elle en resserrant son étreinte.
Ce dernier le lui rendit affectueusement.
- Je vais finir pas être jalouse.
Ils rirent tous à la remarque de Julia puis s'installèrent ensemble au bord de la rivière, comme une famille. Luz avait enfin l'impression d'être accompagnée, de se libérer de sa solitude. Fabos lui raconta comment les humains avaient littéralement fait exploser leurs enveloppes charnelles, comment ils avaient ensuite acquis ces enveloppes semblables à celles charnelles, comment ils avaient bâti leur propre paradis.
- Je suis si fière de toi, proclama Fabos en ébouriffant les cheveux de sa fille qui souriait comme une gamine.
- Je ne vois pas pourquoi, je n'ai rien accompli.
- Tu te trompes. Tu es très forte chérie et tu verras que tu accompliras beaucoup dès que tu croiras en toi. Nous croyons en toi et nous t'aimons.
- Sinon, tu en sais un peu sur Wilniv ? demanda-t-elle.
- C'est le meilleur gardien de la lune, ils sont vingt-quatre, il a été l'élu, comme toi.
Luz sourit malgré qu'elle n'ait pas élucidé toutes ses interrogations. Elle profita juste de sa famille. Ils se racontèrent ensuite des blagues, riaient aux éclats comme si un chaos ne régnait pas dans le monde réel.
- Je vous promets que j'accomplirai ma mission, déclara solennellement Luz alors que chacun de ses parents lui baisait le front.
- Oui, sinon on te bottera le cul, répliqua Fabos.
- Pense juste à nous quand tu te sens mal, à ta promesse. Je te promets que le bout du chemin sera merveilleux, dit Julia.
Luz sourit une dernière fois à ses parents avant de se séparer d'eux, rejoignant le monde des mortels. Elle se retrouva en face de Wilniv et l'étreignit joyeusement.
-Merci, gloussa-t-elle.
- De rien glami.
Elle se retourna vers la lune et eut ce magnifique sourire sur le visage. Elle ne savait pas si elle pardonnerait un jour à ses bourreaux, mais au moins elle allait se battre pour sa mission, faire plaisir à ses parents.
- Fabos, Julia je vous aime, murmura-t-elle.
Fabos, Julia et Luz, la famille divine, la famille de la lune.
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Comme promis nouveau chapitre. avis?
Merci de voter et de commenter.
Lalie