Chapitre 21 : scandale

Ecrit par Nifêmi


 

--------Valdo------

Ses lèvres sont si douces. Je pensais qu’elle allait résister, mais au contraire, elle tremble dans mes bras comme une feuille. Sa fragilité me rend très sensible. De sauvage à tendre ! Cette fille est juste incroyable. Je continue de l’embrasser en  l’allongeant sur le divan. Elle se laisse faire, je n’ai pas l’intention de lui faire l’amour. Je le ferai seulement si elle le demande, mais pas ce soir !

On cogne à la porte et je me lève, elle aussi.

Moi : vous pouvez entrer

Serveur : excusez-moi ! Voulez-vous un dessert

Moi : moi ça va, Foumi et toi ?

Elle : je suis ok, ça peut aller

Le serveur ressort. Je sais très bien qu’on ne peut plus reprendre là où on s’est arrêté. Je le tiens les mains et je la regarde intensément. Cette fille, elle me procure ce sentiment que j’ai rejeté toute ma vie. Je n’ai jamais connu ça mais je sais que c’est l’amour. Dean ne va pas le croire.

Elle : Valdo, il se fait tard je vais rentrer…

Moi : aucun souci, j’ai passé une excellente soirée. Foumi ?

Elle : oui ?

Moi : du plus profond de mon cœur, je te demande encore pardon pour ce que je t’ai fait !!! S’il te plait

Elle : on oublie ! Et ton chauffeur ?

Moi : tu es sure que tu as oublié ?

Elle : hum ! Ça peut aller ! N’en parlons plus !

Moi : je peux te déposer tu sais ? On passera plus du temps ensemble…

Elle : j’aurais voulu mais, une autre fois. Appelle ton chauffeur.

Moi : il attend pour te raccompagner chez toi. Tu es sure de toi ? Je suis aussi un si bon chauffeur…

Elle se lève et je fais pareil. Elle essaie de me faire la bise sur les deux joues et me dit au revoir. Elle sort ! Seigneur ! Cette fille fera de moi ce qu’elle veut, je le sens. Je ressens le gout d’inachevé depuis qu’elle est partie. Je souhaite la rattraper pour ne pas la laisser partir. J’ai vraiment aimé sa compagnie. Qui peut imaginer que cela m’arriverait un jour.

Mon téléphone sonne, c’est ma mère….

 

-----Foumi-----

Le chauffeur me conduit au bled. Mes pensées s’envolèrent vers les lèvres de Valdo qui insistaient sur ma langue. Et les frissons me parsèment tout le corps. J’en ai la chair de poule. Je reçois un sms de lui : «mon cœur, j’aimerais te revoir demain au même endroit ». Je souris ! Ce n’est pas croyable je lui réponds : « non, dimanche. Promis ». Il me répond : « ok, je n’insiste pas ».

Je me concentre maintenant sur la route. Oh ! Le chauffeur est à l’intérieur du bled :

Moi : c’est bon ici, arrêtez-vous. Merci !

Je descends du véhicule. J’attends qu’il parte avant d’appeler une moto pour me déposer à la maison. Il est 23h passées, la maison est calme, une petite lumière éclairait la cour. J’entends des voix dans l’appartement des hommes. Je les ignore, j’avais juste envie d’aller me changer et de mettre devant la télé. J’ai promis à Jack que je ne ferai plus les bêtises, je me faisais du mal sans m’en rendre compte. Mais l’ennui sera mortel si je reste seule à la maison les nuits. Il faut que je trouve une solution.

Devant la télé, impossible de me concentrer devant le programme. J’échange des messages avec Valdo depuis presque une dizaine de minutes. On parle de tout et de rien, de l’actualité du pays, les gens à cendrillon…bref, une discussion innocente. Difficilement on se souhaite une bonne nuit

 

Deux jours se sont passés

 

--------Temi-------

Depuis l’incident, je ne suis plus revenue à la maison. Dieu merci Chris était là. J’ai quitté la maison sans vraiment savoir où aller. N’eut pas été Chris… ! Hum ! Pour ne pas le déranger dans son sommeil, je viens rester au salon ruminer ma déception. Il dort dans ce salon et moi dans la chambre. Il est correct avec moi.

 

*****Flash-back*****

 

Je sors en courant, les larmes aux yeux. Chris vient à mon encontre :

Lui : que se passe-t-il ?

Moi : s’il te plait amène-moi loin d’ici

Lui : attends, j’informe Can…Foumi !

Moi : non, je veux quitter cet endroit !

Je l’ai suivi jusqu’à chez lui. J’ai eu le courage de suivre un inconnu, bon pas un inconnu, un ami de Foumi. Je ne m'inquiète guère. On part dans un quartier très loin de cendrillon, 40 minutes en voiture avant d’arriver là où il vit. Il me rassure et me dit qu’il vit sur le campus dans un appartement de fortune. Cela ne me dérange pas dutout. L’essentiel est de fuir cette peste de Lola. Une voleuse !

 

**** fin du flash-back ****

Une voleuse vraiment ! À bien réfléchir je dois m’en prendre qu’à moi-même. Pendant des mois je n’ai pas eu le courage d’aller voir Nick et de le faire part de mes sentiments. Est-ce que j’allais le faire un jour ! Je ne sais pas. Lola aussi en pinçait pour lui et elle ne m’a rien dit. Au moins si elle me l’avait dit, j’allais le chasser de mon esprit, et le lui laisser. Je pouvais faire ce sacrifice, car c’est ma jeune sœur ! Je me demande si je peux lui faire confiance encore ? Pendant des mois, je dormais avec elle, alors qu’elle s’envoyait en l’air avec l’homme que j’aimais. C’est une petite mauvaise cette fille. Tampis, elle n’a qu’à le garder pour elle seule.

Je rentre dans la chambre à la recherche de mon téléphone. Je marque un arrêt, j’observe le visage de Chris. Depuis le premier jour je l’ai trouvé beau. Et là maintenant, il a le visage d’un bébé. Il est mignon. Un étudiant qui travaille à cendrillon pour continuer ses études. Il se sacrifie pour une bonne cause. Je l’observe un moment et mon téléphone sonne. La sonnerie réveille Chris. Je vais chercher le portable, c’est Lola.

Moi : c’est Lola

Lui au courant de tout me fait signe de décrocher.

Moi : non je n’ai pas envie d’entendre sa voix

Lui : mets le hautparleur

Elle : Allo ? Temi?

Moi:...

Elle: Allo ! Allo ! Temi?

Moi:...

Elle : Temi je sais que tu m'écoutes... Je ne sais pas comment te le dire. Je sais que j'ai mal agi... Je n'aurais pas dû, pardonne moi. Nous sommes des sœurs et...

Moi : des sœurs tu dis ?

Elle: oui tu es ma sœur, tu m'as toujours protégé

Moi: ah oui ? Et je mérite ce que tu m'as fait n'est-ce pas ?

Elle : crois-moi je suis vraiment désolée. J'ai mal agi. J'aurais dû t'en parler. Je suis prête à le quitter juste pour que tu reviennes à la maison. Ne punis pas les autres à cause de mon erreur. Temi, je t'en supplie reviens, Didier risque de parler de ton absence à Jack. Et tu connais bien le vieux...

Moi : fallait y penser ma fausse sœur. Fallait penser aux conséquences.

Je l'entends éclater en sanglots et moi sans aucun sentiment, Je lui raccroche au nez.

Chris : tu y vas un peu fort. Sois compréhensive

Moi: tu crois que c'est facile ? T'as t'on trahit une fois ?

Chris :...

Moi: voilà... Si tu veux je peux quitter chez toi. Si je prends trop d'espace

Chris : ben voyons, ne passe pas ta colère sur moi je ne m'appelle pas Lola

Moi souriant : je t'aurais crevé les yeux si c'était le cas

Chris : vaut mieux que je te garde ici le temps de te calmer

On rit de bon cœur. C'est un homme bien sympathique. Je passe du bon temps ici avec lui. Je me fais des congés improvisés. Je compte bien en profiter. C'est peut-être l'occasion pour moi de quitter ce monde.

 

Dimanche

 

-------Eva---------

Je regarde dans le rétroviseur, j'ai comme l'impression que je suis suivie. Je vais refaire le tour avant d'aller chez Jersey. Apparemment, personne ne me suis. Je suis fatiguée de ce que je mène comme vie. Je regrette d'avoir eu à mentir à l'instant à Jersey. Je ne suis en aucun cas mariée. Je suis la maîtresse d'un riche homme d'affaires. Il refuse de divorcer de se femme. Alors qu'il me prenne comme deuxième femme il refuse toujours. Je veux me séparer de lui, il refuse. Il n'est même pas présent, toujours occupé. Je n'ai pas d'autres choix que d'aller me mettre bien avec Jersey.

J'ai passé toute ma vie à chercher le meilleur. J'étais sélective. Un homme célibataire beau et riche... Tous ceux que je croisais qui répondaient aux critères étaient beaux riches et mariés. Certains célibataires profitaient juste de ma beauté physique. Je me suis rendue compte que je prenais de l'âge. Alors j'ai dû accepter les avances de Michel il y a deux années. L’imbécile a subi une vasectomie il y a un an, par conséquent je ne peux tomber enceinte. Et le salaud refuse de m'officialiser.

Je me gare sous l'immeuble de Jersey. Je m'assure que personne ne me suit. Je descends de mon véhicule en regardant à gauche à droite. Je pénètre dans son immeuble. Il m'attend, il sait que je viens

   

---------Sersey--------

J'appelle Jersey pour lui dire que j'arrive car j'ai oublié l'adaptateur de mon câble qui charge le nouveau téléphone qu'il m'a offert. C'est pour la première fois que Jersey m'offre un cadeau. Ça promet. Enfin ! Je me suis faite des films pendant longtemps sur cette relation. Je crois que j'ai tort. Dans un mois je vais raccrocher avec ce boulot définitivement.

Mon projet d'institut de beauté verra le jour bientôt grâce à un client que j'ai connu tout récemment: un expatrié de la Guinée Équateur. Heureusement que j'étais parmi les escortes sélectionnées ce jour-là pour la soirée de gala à la plage. C'est un homme pleins aux as et généreux. C'est un veuf avec trois grands enfants. Le Benjamin et moi faisons le même âge. Il aime faire l'éloge de ses enfants. C'est un homme gentil attentionné.

Dommage qu'il soit trop vieux pour moi. L'objectif c'est de lui soutirer plus de sous pour ma propre entreprise. Tout me sourit si bien tandis que Vénus a préféré être mère et gâchée son avenir par la même occasion. J'ai un petit ami affectueux malgré son humeur de chien et bientôt mon propre business. Par pitié, peut-être je peux embaucher Vénus après son accouchement... Après tout c'est la seule amie que j'ai...

J'arrive en haut de l'immeuble et je sonne à sa porte. Il tarde à ouvrir, mais j'entends des chuchotements. Je parle à travers la porte :

Moi: je t'entends et je sais que tu n'es pas seule. Ouvre immédiatement

Lui: Aaaah c'est toi! Tu veux quoi ?

Moi: ouvre sinon je défonce

Lui: je suis occupée, reviens

Ce n’est pas vrai ! Comment ose-t-il me faire ça à moi ? Je m'apprêtais à tambouriner quand la porte s'ouvre sur une dame âgée au teint clair. Sa beauté m'impressionne, jersey a succombé à ça. Bien étant jeune plus qu’elle, je ne peux rivaliser avec elle.

La colère s'empare de moi, je la bouscule au passage :

Moi : Jersey! Où te caches-tu ? Sors par ici

La dame : je suis Eva ! Un peu de respect

Moi la toisant: Jersey ! Sale vagabond sors

La dame : Si vous êtes une minnie ou une cliente de Jersey patientez votre tour. Pour le moment c'est mon tour et c'est moi qui paie cet appartement.

Moi ahurie : une quoi ? Mini cliente ? Vous parlez de quoi la vieille femme ?

Elle : ooooh ! Jersey ne vous l'a pas dit ? Apparemment vous devez être une amie intime ou sa petite amie... Alors, la vieille femme vous dit simplement que Jersey est un prostitué, gigolo qu'elle paye, et qui en plus est son préféré. Maintenant sortez d'ici avant que la vieille vous montre qu'elle a une force de jeune fille.

La vache ! C'est quoi tout ce que j'entends ? Prostitué ? Gigolo ? Je m'interroge pendant qu'elle me poussait au dehors ! Non mais je rêve ! Elle l'a claque la porte après m'avoir jeté au dehors. Et Jersey qui n'a pas osé sortir pour m'affronter. Je suis restée debout en face de la porte, je n’arrive pas à comprendre. Il m’a pourtant dit qu’il travaillait dans un restaurant en ville. Je vais m’assoir sur les marches d’escalier. Je l’attends il va sortir. Il ne va pas rester éternellement dans son appartement. J’attendrai mon tour.

 

18 heures sonnent

Après des heures d’attente, j’entends la porte s’ouvrir. Ce soir je peux être en retard pour le travail, je m’en fous. La dame sort en souriant et lui aussi derrière elle. Il la gardait par la taille. Je me redresse et je fonce directe sur lui. Il m’arrête dans mon élan. La dame continuait à descendre en nous ignorant.

Lui : je n’ai pas le temps à tes bêtises maintenant. Si tu veux des explications, vas demandez au boss.

Moi : qu’est-ce qu’il à avoir avec ton infidélité ?

Lui : tu es bête ou quoi ? Si tu es normale explique-moi le fait qu’une fille de joie soit jalouse quand son mec fait le même travail qu’elle ?

Mon cœur ! J’attrape ma poitrine. J’entends le rire aux éclats de la dame qui descendait. Son rire strident résonnait dans mes oreilles comme un écho. Je m’affaisse au sol. Jersey dévale les escaliers pour la rattraper.

Jersey : Eva ? Attends ! Tu ne m’as plus remis l’argent !

Quoi ? Donc c’est vrai ! Je me relève et je pars à leur poursuite. Je cours sur les marches aussi rapidement que possible. D’habitude, j’avais de la peine à monter et à descendre. Ce soir, je suis motivée à la faire. Quelle déception ! J’imaginais mon monde tout rose.

Escortes