Chapitre 22

Ecrit par Sandy's Aby's

Maman : Quoi encore !


Bonie : Il faut que tu viennes voir de tes propres yeux maman.

[Remarquant la présence, d'Isabelle qu'elle toise au passage] 

 C'est quoi le sang sur ta robe ?


Je n'avais rien remarqué jusque-là ! Elle a des éclaboussures de sang sur elle, mais c'est quoi tout ça !

Elle regarde sa robe comme si elle-même n'avait pas remarqué.

Je suis tellement confuse que je la tiens par la robe sans lui laisser le temps de se justifier, je la traîne presque jusqu'à la chambre de Steve, suivi de Bonie.


Isabelle 


Je rentre à peine sans faire de bruit sauf que je ne pensais pas trouver mama à la terrasse, je serai passé directement dans mon studio.

Elle a l'air très énervée. 

Qu'est ce qui se passe, suis-je démasqué ?

J'ai vraiment peur et une fois de plus je n'arrive pas à me calmer.

Elle me traîne presque jusqu'à la chambre de Steve, avec la paresseuse de Bonie qui ne sait pas se taire.

Mon cœur bat la chamade je croix qu'ils ont trouvés la calebasse.

Dès qu'on entre dans la chambre. 

Steve est assis à même le sol l'air dépassé. 

Et son vilain ami debout avec la fameuse calebasse au milieu de la pièce.


Mama : Qu'est-ce que c'est ?


Bonie : Les fétiches maman !


Mama : Ah Angoue, le sang que tu as sur la robe vient d'où ?


Je la regarde sans pourtant donner une réponse, elle sort de la chambre sauf que tous les regards sont sur moi. 

J'ai un petit temps de répit.


Steve (me fixant) : Pourquoi, Isabelle ?


Moi (baissant la tête) : ... [murmurant] Je voulais juste que tu me regarde aussi…

Maman revient et sans crier gare, m'assène de coups avec une ceinture, je crie en m'évadant.


Mama : élang, revient ici, je n'ai même pas envie de courir après toi hein !


Je suis obligée par respect, de faire demi-tour.

Mama : Tu me ramasses ta calebasse, tu ranges tes affaires, je vais te déposer au village. 

Allez, vient ramasser !


Je reviens sur mes pas, marchant en craignant de recevoir un coup à n’importe quel moment.

Puis,au moment où je ramasse, elle m’enchaine les coups de ceinture si fort qu'en voulant esquiver, je renverse une partie du contenu de la calebasse, pendant que ma bouche va dire bonjour au sol, la première.


Mama (pliant la ceinture) : Tu as intérêt à me nettoyer tout ce Bazard !


Je me lève et commence à essuyer le sol avec ma robe, Steve me tend un chiffon que je prends avec réticence. 

Je sens ma lèvre inférieure enfler.


Steve (prenant place près d’Alban) : Maman, ça ne sert à rien de la battre, si tu veux la ramener au village, fait le mais qu’elle reparte en entier, elle est quand même sous ta responsabilité !


Mama est vraiment fâchée, j’ai juste par instinct protégé ma tête avec mes mains de peur que la boucle de la ceinture ne me fasse mal.


Je suis perdu, je n'ai plus la force, même de dire un mot... je me fais toute petite.


En quittant le village mamie m'a répété, 


Mamie : Angoue, tu es une très belle fille et les hommes courrons après toi, fait toi désirer un moment, mais ensuite s'il t'intéresse, laisse-lui une chance.

 Et surtout, ne fait jamais comme ta mère qui a attaché son mari avec un cadenas et l'a jeté à la mer et quand elle a voulu changer d'homme elle s'est retrouvée coincée, elle a cherché à retrouver le cadenas mais c'était peine perdue jusqu'au jour où elle est devenue folle et a trouvé la mort, fauchée par un chauffard.


Mais je n'ai fait qu'à ma tête ! Comme dit l'adage on commet les mêmes erreurs que nos parents.


Je termine de nettoyer, je me lève avec la calebasse et je vais dehors.


Mama : Tu mettras ça dans ta chambre et demain tu iras bruler ça au bord de la plage avant d'aller à Oyem.


Quelques minutes plus tard. 


Je reviens les trouver toujours bouleversés, comme si c'était même la fin du monde.

Mama sort et va dans sa chambre.

 Je me tiens debout au pas de la porte, je vois une Mederva furieuse, avancer, suivie d'une autre fille.

Elle se jette carrément sur moi et me tape avec ses avant-bras, me donne des gifles, je me retrouve une fois de plus au sol.


Mederva : Vilaine sorcière ambulante et malfaisante. Tu oses me défier ?


Steve et Alban viennent l'enlever de dessus moi, mais j'ai déjà encaissé des coups.


Steve (plaintif) : Bébé, qu'est-ce que tu fais là ?


Mederva : Je viens lui régler son cas à cette sorcière !


Steve : Je t'ai déjà dit que je n'aimais pas ce genre de comportement enfantin !


Mederva : c'était plus fort que moi, excuse-moi !


Barbara : Désolée, bonsoir !


Alban Steve et Bonie : Bonsoir.


Maman revient une fois de plus et trouve Mederva.


Mama : Bonjour ma fille !


 Medelva 


Off

Aiiie ! Qu'ai-je entendu s'il vous plaît ? Elle m'a appelé sa fille ? Humm en tout cas !


Moi : Bonjour Madame !


Elle (s'adressant à Isabelle) : wa ! Kôro vè ! (Toi, quitte là)


Elle se lève doucement et sort de la chambre de Steve.


Elle : On veut aider les gens et c’est ce qu’on récolte ! Moi Obone tu veux me monter, dans ma propre maison, minal !


Bonie : Maman, papa vient de rentrer, il te fait appel.


Elle sort de la et se dirige dans sa chambre.


Alban : Je n’aurai pas imaginé que ça puisse en arriver là ! [Prenant Barbara par le bras] On va les attendre dans le salon.


Je me rapproche de Steve et le serre dans mes bras en fermant mes yeux, il m’a manqué, même si c’était seulement quelques jours.


Moi : Désolé mon trésor, j’espère que tu n’es pas fâché !


Lui (toujours dans mes bras) : Non bébé tu es ma perle, je m‘excuse de t’avoir ignoré ces derniers temps.


Bonie (qui arrive à peine) : Arrêtez de faire vos choses-là aka !  D'ailleurs ce n’est même pas permis.


Medelva : On n'a rien fait, c'est un sain baisé aka !


Bonie : En tout cas, vous-même là-bas !


Le lendemain chez les Asseko


Steve


Il est cinq heures quand maman vient frapper à ma porte, je n’ai pas pu me lever plus tôt pour prier et depuis toutes ces histoires, je ne le faisais même plus, c’est vrai que l’école aussi m’aidait à me lever, bref.

Je me redresse et m’assois un moment, les pieds au sol pour laisser le temps au sang de monter jusqu’au cerveau en évitant une chute de la pression artérielle.

Puis je me lève et je vais prendre une douche.


Pendant ce temps dans la chambre d’Isabelle.


Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit, déjà avec les coups que j’ai encaissés et le fait de penser que je dois retourner dans mon village, alors que tous sont informés que je suis venue en mariage, tous vont se moquer de moi. 


Comment vais-je affronter toutes ces personnes.


Je me replie sur moi-même étant déjà allongée sur le côté, je réfléchie, lorsque quelqu’un cogne à ma porte je me lève pour ouvrir c’est mama.


Mama (stricte) : Il faut te préparer on va y aller à six heures et n’oublie pas d’aller bruler tes bêtises.


Moi (désespérée) : Ok mama !


Je ne sais pas si je serai capable de supporter tous les regards moqueurs des personnes que j’ai nargué avec cette histoire de mariage, au village.

Je me mets à pleurer soudainement à chaude larmes, frottant mes yeux avec mes mains.


Un quart d’heure après.


Je suis assise dans la voiture de mama, elle-même côté chauffeur et Steve côté passager à sa droite.

Je suis juste derrière elle, un pull, mes chaussettes, un foulard à la tête.

On roule depuis deux minutes déjà.

J'ai la joue collée à la vitre et je vois défiler le paysage, la plage, je ne sais si j’aurai encore l’opportunité de revenir, je croyais que mama allait changer d’avis, pepa aussi était fâché, d’ailleurs lui depuis le début il supporte Mederva donc cela ne m’étonne pas !


Off

Steve, je m’en vais, je n’ai pas su te garder, j’ai voulu t’avoir pour moi seule sachant que tu étais déjà avec quelqu’une, ton amour pour elle est aussi fort et je croix que Alban avait raison, hier il disait que Jésus-Christ est puissant, que ce que j’ai eu à faire il l’a révélé à ses enfants ! Je chercherai à mieux connaître ce monsieur, comme tu me l’a recommandé.


Lui au moins n’est pas incapable comme ce charlatan de pacotille, en tout cas je ne le referais plus jamais.


 Hier Steve est venu me voir après que tous soient partis, il est venu me trouver dans ma chambre, un moment donné j’ai cru qu’il avait changé d’avis, qu'il y a eu un renversement de situation, trop beau pour être vrai !


Il m’a parlé du Seigneur et m’a dit plusieurs choses, que le Royaume des cieux était proche et qu’il fallait donner ma vie à Christ pour au moins avoir une place dans le royaume car la terre ne demeurera pas toujours et que la mort peut venir à tout moment. 


J'ai pris peur au début mais avec des versets en plus, il m’a rassuré et il m’a dit que les choses changeront avec le temps, certaines se feront avec l’aide du Saint- Esprit, mais il a préféré s’arrêter là et me demander de chercher une église quand j’arrive à Oyem.

 J’ai même accepté le Seigneur, mais je sais que j’ai beaucoup de choses à changer, le plus important est déjà fait, je regrette tout ce que j’ai fait. 


Arrivé au pk7 à major transport, Steve à descendu mes affaires et on s’est rapprochés pour avoir des infos sur les tarifs et savoir s’il y avait encore de la place, on a remis les affaires aux chargeurs.


Steve s’est arrêté devant moi, a pris mes mains dans les siennes et il m’a regardé dans les yeux,


Lui : Ne soit pas triste, ça ira ! 

Dieu ne t’a pas envoyé ici en vain, c’est vrai que tu n’as pas eu ce pourquoi tu es venue, mais sache que seule la volonté de Dieu est parfaite, il connait mieux ce qui nous sied, ce dont nous avons besoin. Tu es une très jolie fille, sache que tu auras l’homme de ta vie.

D'accord ?

Je bouge la tête en signe d’acquiescement puis soudainement il me serre dans ses bras, je suis tellement émue que je ne retiens pas les larmes, qui déjà, perlent sur mon visage.


Pendant au moins cinq bonnes secondes je ne vois pas le temps passer, j’ai mal de savoir que c’est la seule, l’ultime fois ou je ressens sa chaleur, son odeur, et son corps pressé contre le mien, je plonge mon regard dans le sien en me détachant de lui progressivement.

On reste dans cette position quelques secondes puis...

Medelva