Chapitre 22 : Armand KOUTON

Ecrit par Fleurie

°°° Armand °°°

Nous sommes Samedi et comme dans mes habitudes, je suis à la plage pour faire mon jogging matinal. Il fait un beau temps ce matin. Je ne suis pas le seul d’ailleurs. Je vois plusieurs personnes courir un peu partout, et d’autres qui font déjà leurs étirements et j’en passe. Je met mes écouteurs et commence par courir sur le sable doux.

Une heure après mon activité physique terminée, je m’assied essoufflé dans le sable fin et blanc. Je sens cette douceur me faire du bien dans la paume de mes pieds. J’inspire une bouffée d’air aux senteurs iodées. Je lève les yeux pour contempler cette eau de couleur turquoise. De loin je peux voir les vagues qui forment des écumes blanches, que c’est beau. Ce lieu est vraiment magnifique. C’est juste un paradis sur terre. J’ai toujours adoré profiter de la tranquillité de cette plage. On se sent beaucoup libre et léger. C’est comme si on planait. D’autres y trouvent leur inspiration...

Je me suis dirigé vers la sortie à la recherche de ma voiture. Je m’introduis à l’intérieur. Une vingtaine de minutes plus tard j’ai garé chez moi. J’ai pris une douche rapide avant de te sortir faire mes courses. Ce soir j’ai un dîner avec la plus douce de toutes les femmes. J’ai préféré que cela se passe chez moi plutôt qu’ailleurs, car j’ai l’intention de lui faire découvrir mes talents culinaires.

Je m’appelle Armand KOUTON, d’origine béninoise, j’ai 42 ans et j’exerce le métier de médecine dans l’une des hôpitaux de la place. Je suis veuf et père d’une jeune fille de 15 ans.

Malheureusement j’ai perdu ma femme le jour où elle a donné naissance à notre fille. Ce fut le jour le plus douloureux de toute mon existence. J’ai connu la douleur de perdre un être qui m’était cher. Aida n’était pas que mon épouse. Non seulement elle était ma compagne, elle était également tout pour moi. C’est la femme qui a fait de moi celui que je suis devenu aujourd’hui. Je l’ai tant aimé et elle aura toujours une place dans mon coeur. J’ai découvert le vrai sens de l’amour à travers elle. J’ai toujours ressenti un pincement au cœur chaque fois que mes pensées se tournent vers elle. Quinze bonnes années se sont déjà écroulées, mais je ne l’ai pas oublié. Nous pensons tout oublier avec le temps. Son souvenir demeure toujours gravé en moi. Rest in peace. C’est le week-end et Tania le passe souvent chez ses grands parents ( les parents de sa mère ).

Depuis la mort d’Aida je n’ai plus eu de relation avec quiconque jusqu’à ce jour. Je m’étais promis ne plus m’engager dans une relation amoureuse, car je n’ai jamais pensé que je trouverais une qui aurait toutes les qualités de ma défunte épouse. Mais je m’étais trompé sur toute la ligne. J’ai changé d’opinion lorsque j’ai posé mon regard sur Yasmine pour la toute première fois. Elle dégageait une assurance et une pureté que je ne saurais vraiment expliquer. Tout le monde a toujours parlé du bien d’elle. C’est une femme douce, modeste, bienveillante mais aussi timide. Elle a toujours éveillé mes sens quand elle se trouve à mes côtés. J’ai appris à la connaître au fil des années. Il y a eu un détail qui m’avait échappé au début. J’étais convaincu qu’elle était libre ou veuve comme moi. J’ai été très déçu d’apprendre qu’elle était mariée. J’ai lutté pendant dix ans contre cet amour que je ressentais, cette flamme qui me brûlait. Mais aujourd’hui je remercie le ciel de m’avoir fait la grâce d’être avec elle. Et je compte lui prouver combien je l’ai attendu.

Il est 18h lorsque je pénètre dans ma cuisine. Ce soir, j’ai choisi de cuisiner l’un des plats préférés de ma dulcinée, le plat d’Amiwo. Il fait partie des plats les plus admirés dans le sud du Bénin mais aussi dans le nord. Je l’ai accompagné avec la viande de poulet, garni du jus d’oignons et de tomates. Je n’ai pas oublié de mettre de côté du piment vert écrasé comme nous les Béninois aimons.

Deux heures plus tard, tout est enfin prêt. Après avoir pris ma douche, je vérifie une dernière fois que tout est bien arrangé comme voulu, la table dressée, je vaporise un peu la salle à manger et les autres pièces. Une odeur de jasmin flotte dans l’air, c’est parfait. Je crois que mes habitudes d’homme romantique ont réapparues. Je jette un regard à ma montre, elle devait déjà être là . Au moment où je me suis mis à allumer les bougies, j’ai entendu la sonnerie retentir. Je me suis alors précipité vers la baie vitrée de la salle de séjour. Je vois Amidou qui vient de lui ouvrir le portail. Je ne me suis pas retenu d’admirer son charme envoûtant, elle est juste magnifique. Je suis allé lui ouvrir la porte principale et je suis resté le souffle coupé. Elle est debout dans toute sa splendeur. Yasmine a porté un ensemble rouge qui lui couvre tout le corps, mais laissant ses épaules nues. Malgré que son habillement qui couvre tout le corps, ses courbes fines et généreuses ne restent pas inaperçues. Elle a relevé ses cheveux en un chignon qu’elle a enroulé d’une manière à laisser une boucle lui tomber sur le visage. Ce qui permet de plus admirer son beau visage, au teint éclatant qui la rend rayonnante. Elle s’est légèrement maquillée, elle a toujours l’air d’une jeune fille malgré son âge. Elle m’a souri me montrant ses lèvres fines qui laissent apparaître des dents d’un blanc étincelant.

Moi : Bonsoir Yasmine, tu es splendide ce soir.

Elle : Merci tu n’es pas en reste Armand.

Je l’ai prise dans mes bras. Le contact de sa peau naturellement lisse et douce me fait frissonner. Je me suis lentement dégagé de l’étreinte pour la laisser passer. Elle s’est avancée dans une démarche chaloupée, et claque le carreau de ses talons. Les effluves de son parfum viennent titiller mes narines laissant au passage une odeur suave et envoûtante. Cette femme a le don de toujours réveiller tous mes sens. Je l’ai aidé à s’installer. Je nous ai servi du vin rouge avant de prendre place juste à ses côtés.

°°° Yasmine °°°

Lorsque j’ai mis pieds dans la demeure d’Armand pour la première fois, je suis restée la bouche ébahie. Et c’est toujours le cas ce soir. J’étais fasciné par tant de beauté et de finesse. Pour un veuf comme lui, il s’est pas mal débrouillé. Il a porté un ensemble lin toit blanc qui lui va à merveille.

Moi ( regardant toujours autour de moi ) : Je ne cesserai jamais de te dire combien tu as fait un bon boulot par ici.

Lui ( souriant ) : Merci pour le compliment. A notre santé.

Il a levé son verre et nous avons trinqué. Nous avons parlé de tout et de rien pendant quelques minutes. Il m’a également parlé de sa fille Tania et m’a montré quelques photos d’elle. Il a nous a conduit par la suite, dans la salle à manger. La table était bien dressée avec des bougies allumées qui lui donnent un aspect plus joli. J’ai voulu nous servir mais il a été plus rapide que moi, et m’a devancé pour le faire.

Lui : Ce soir tu es mon invitée, je serai à tes ordres.

Moi ( souriant ) : Merci.

Il a servi et nous avons prié avant de commencer par manger. J’admire de plus en plus cet homme. Avec tout son amour et ce qu’il me fait vivre chaque jour, mon cœur finira par exploser de joie ( rires ). Nous mangeons dans une bonne ambiance.

Moi ( souriant ) : Mmhhhh que c’est délicieux, dis moi qui l’a préparé, en plus c’est mon plat préféré.

Lui : Je l’ai fait pour toi Yasmine. Te rappelles tu du jour où nous sommes allés dans ce restaurant où ils ne servent que des mets africains, tu me l’avais dit.

Moi : Je te tire mon chapeau tu cuisines bien waouh. Je parie que tu as conquis des cœurs avec ce talent.

Moi ( un peu gêné ) : Depuis la mort de mon épouse, tu es la deuxième femme que j’emmène dans cette maison Yasmine. Et j’espère que tu seras la dernière.

Moi : Je suis désolée si je t’ai fait rappelé ce douloureux souvenir. Ce n’était pas mon intention.

Lui : Ce n’est pas grave.

Moi ( souriant ) : Merci pour ce délicieux repas.

Lui : Yasmine j’ai une révélation à te faire.

Moi : Je t’écoute Armand.

Lui : Te souviens tu qu’entre temps, tu recevais des roses avec de petits messages mais sans l’identité de ton expéditeur ?

Moi : Euh oui…( écarquillant les yeux ) ne…me dis pas que c’était toi l’admirateur secret.

Il a souri et j’ai compris que c’était lui. Je me souviens du premier jour où j’ai reçu un bouquet de roses roses.

Lui : J’ai choisi premièrement la couleur rose pour te demander une permission avant de t’aborder. Dans le langage des fleurs cette couleur transmet l’affection, la douceur, la pudeur et rend hommage à la beauté féminine. Elle exprime un sentiment amoureux. Je t’ai aimé depuis toujours. Mais c’est plus tard que j’ai su que tu étais mariée. Aujourd’hui me voici devant toi. J’espère vivre à présent, ce dont j’ai toujours rêvé faire avec toi.

Je recevais tellement de bouquets de fleurs que je les jettais tous à la poubelle. Non seulement il est attentionné, mais il est aussi galant. Je n’ai jamais pensé rencontrer un jour, ce genre d’homme.

Moi : Je t’admire de jour en jour Armand. Je peux t’avouer que j’ai eu un peu peur lorsque je continuais à recevoir les roses chaque jour. Mais je ne leur ai jamais taillé d’importance car je n’avais d’yeux que pour mon défunt mari.

Lui ( se rapprochant de moi ) : Personne mieux que nous deux ne peut comprendre. Nous savons ce qu’est la douleur de perdre son conjoint. Mais le destin nous a permit de se retrouver. Tu sais ( prenant ma main ) rien n’arrive au hasard dans cette vie, tout est déjà prévu. Profitons de ce moment ma belle ( posant sa bouche sur ma main pour y déposer un baiser ).

Je prévois déjà ce qui va suivre. Je m’éloigne un peu de lui, mais il se rapproche plus.

Lui : Pourquoi me fuis tu Yasmine. Nous ne sommes plus des gamins pour jouer à ses petits jeux. Nous nous aimons. Je t’aime même si tu ne me l’a jamais dit en retour. Je sais aussi que tu ressens la même chose.

Moi ( timide ) :…

Lui : Ne te sens surtout pas gênée, je sais que tu es la reine des timides. ( Prenant mon menton ) tu n’as pas de raison à l’être avec moi. Sois relaxe et laisse moi faire.

Je sens le désir qui plane déjà dans l’air. Il est plus proche de moi à présent. Je sens son souffle chaud qui caresse délicatement mon visage. J’ai avalé de travers ma salive, il me fixe si intensément avec ses beaux yeux marrons. Son regard est trop sexy, je risque de succomber. Mon cœur bat la chamade, prise de peur et de honte

Moi : Où sont les toilettes ?

Lui : Deuxième porte à gauche dans le couloir.

Je me suis précipitée pour graver les marches des escaliers. Les toilettes se trouvent au premier étage. Je me suis ruée à l’intérieur. J’ai peur de ce qui va suivre. Aucun homme après Hugo ne m’a touché depuis. Je suis prête à m’offrir à lui car je l’aime même si je ne l’avoue pas. Mais j’ai un peu du mal à faire ces trucs avec lui. Après quelques minutes j’ai tiré la chasse d’eau pour donner l’impression que j’avais vraiment satisfait mon envie. J’ai respiré un bon coup pour me donner du courage.

°°° Armand °°°

Je sais très bien qu’elle a peur de l’étape qui suis et c’était prévisible. Mon envie de passer mes jours à ses côtés augmente chaque jour. Yasmine fait partie des femmes les plus rares de nos jours. Elle a accepté de refaire sa vie après la mort de son mari. Mais elle est réticente car personne après lui ne l’a touché et je comprend parfaitement. Son empressement aux toilettes n’était qu’un prétexte ( rires ).

Je lève les yeux pour la voir debout en bas des escaliers. Elle a ôté ses talons avant de venir vers moi. Elle a un corps de déesse , ce qu'il lui confère énormément de fierté et d'assurance. Une fois à ma hauteur, elle m’a aidé à me lever. Nos regards se sont croisés, on s’est fixé longuement. Sans demander son avis, j’ai capturé ses lèvres. Elle a paru hésité un instant avant de me laisser l’embrasser. Nos langues se sont mises à s’entremêler de façon sensuelle.

D’un geste lent mes mains lui caressent le dos. Elle a enroulé ses mains autour de mon cou approfondissant ainsi le baiser. Je me suis doucement dégagée d’elle pour la contempler, je peux lire le désir brûler dans ses yeux. Délicatement je la soulève et me dirige vers la chambre à coucher. Je l’ai posé sur le lit et je l’ai déshabillé, elle m’a aidé à faire de même. Elle porte un ensemble de sous vêtements rouge vif très sexy. Je me met au dessus d’elle pour la caresser. Je laisse mes doigts glisser sur sa peau. Un frisson passe de son corps au mien, faisant naître en moi une envie folle. Je parsème tel un maître son corps de baisers, elle s’est mis à bouger dans tous les sens gardant ses yeux fermés. Je glisse ma main dans la sienne l’invitant à me regarder. Elle a ouvert les yeux et j’ai plongé mon regard vers elle, l’embrassant à nouveau. C’est dans cette ambiance que nous avons passé les instants qui ont suivis.

~~~~~ Deux mois plus tard ~~~~~

°°° Nourath °°°

Les travaux de décoration et de renouvellement de ma maison ont commencé depuis cette semaine. J’ai également engagé des professionnels pour refaire la peinture. Rien qu’à voir ce qu’ils ont déjà fait jusque là je peux dire avec conviction que ce sera un travail de pro à la fin. Je promène mon regard dans la salle de séjour pour croiser celui de Maïna qui supervise son équipe. Elle s’est personnellement déplacée pour s’assurer que tout se passe bien. Je l’apprécie cette dame. Elle a l’air d’une femme battante et très courageuse. Je souris rien qu’à l’idée de l’avoir dans notre famille en tant que belle mère de Mourad. En parlant de lui, je le vois qui passe.

Moi ( criant ) : Mourad.

Il s’est retourné et se dirige vers moi.

Lui : Bonjour maman.

Moi : C’est pour te rappeler de l’événement de demain. Je ne te vois presque plus ces derniers jours.

Lui : Je sais que c’est votre anniversaire de mariage. C’est évident que je n’y manquerai pas.

Moi ( souriant ) : J’aimerais te présenter à quelqu’un que tu vas apprécier, et tu as intérêt à être poli avec elle, je te connais.

Lui ( souriant ) : Est-ce Louna ?

Moi ( m’enervant ) : Tu n’as que ce prénom aux lèvres, mais crois moi que ça va disparaître de tes pensées bientôt.

Lui ( impassible ) : Mom je ne comprend pas ton obsession à me présenter à une autre fille. Je t’ai déjà maintes fois répété que c’est inutile. Comprend une bonne fois pour toute et laisse tomber cette idée absurde.

Moi : Tu me parles sur un autre ton, je ne suis pas ta camarade que tu couches Mourad. Et je te préviens déjà et tu sais très bien que j’arrive toujours à mes fins. Tu as intérêt à laisser cette Louna. Je ne te comprend pas, quelqu’un qui est loin de toi. Tu ne sais même pas ce qu’elle fout et avec qui. Et c’est toi qui est là à dire Louna ma petite amie.

Lui : Elle n’est pas ce que tu crois mom. Elle est incapable de me tromper je te jure si tu avais fait au moins l’effort de la connaître, tu ne tiendrais pas de tels propos à son égard. Et sache que bientôt ce sera les vacances et j’irai la visiter.

Moi : Ne compte même pas sur moi pour t’aider financièrement. Et je t’interdis de le dire à ton père sinon je vais bloquer toutes tes cartes.

Lui ( fronçant les sourcils ) : Mais mom tu ne peux pas me faire ça. Je vais me débrouiller dans ce cas.

Moi : Je m’en fiche Mourad, je vois que nous n’aboutirons nulle part dans cette discussion.

Je suis partie et je l’ai laissé planté au milieu de la pièce. J’ai rejoint Maïna aidait un de ses hommes à accrocher de nouveaux tableaux.

°°° Kadidja °°°

Je regarde avec admiration l’esthéticienne qui me place les ongles. Je me suis faite une nouvelle coiffure, pédicure et manucure au point. J’ai acheté une belle robe. Je veux être la plus belle demain soir, celle qui attirera tous les regards masculins De préférence lol. Mon téléphone se met à vibrer dans ma sacoche. Je le prend et je décroche le sourire aux lèvres.

Moi : Coucou ma belle alors comment ça se passe de ton côté ?

Elle : Tout est prêt Kadi. Je suis chez la coiffeuse.

Moi : Eh bien rend toi belle, tu dois être rayonnante.

Elle : Je sais toi aussi d’ailleurs. Ciao à plus. ma puce.

Moi : Bisous.

Clic.

Je raccroche satisfaite. J’ai hâte qu’on soit à demain. J’imagine déjà la tête qu’il fera quand il nous verra. Le pauvre il aura sûrement un arrêt cardiaque krkrkrkrkr.

Louna : Mon destin