Chapitre 22 : Transes

Ecrit par Moktar91

Chapitre 22 : Transes



Cotonou


Vodjè



Appartement de Maître Kyriel


Les bougies éclairaient sorbrement l'intérieur du salon.

Kyriel était rentrée plutôt pour préparer le dîner. Si il y avait une chose qu'elle n'avait pas oublié depuis qu'elle s'était réveillée du coma, c'était ses qualités d'excellente cuisinière. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge murale. Il sonnait 19h49. Encore quelques minutes et il sera là. Elle n'avait pas vraiment le temps d'aller se prendre un bain. Elle allait l'attendre, l'accueillir avant d'aller se faire belle.


Pour cette troisième rendez-vous, elle avait préféré le recevoir. C'était l'occasion parfaite de lui faire goûter sa cuisine. D'ailleurs, n'avait-il paq réclamé un met fait par elle lors de leur dernière sortie ? Elle chassa un semblant de moustique de sa table, se frotta les mains. Elle attendit au beau milieu du salon, anxieuse. Elle le connaissait très ponctuel. C'était une de ses qualités et cela changerait bien de ce rustre de médecin qui lui avait tenu compagnie comme amant depuis quatre années déjà. 

Elle repensa à la façon dont elle le surprit entrain de se faire prendre par un de ses collègues. Qu'elle ne fut sa tristesse et sa désolation. Elle scella leur avenir et plus jamais elle ne le revit. 

On sonna à la porte. Une première fois. Elle était tétanisée. L'aimait-elle ? Elle ne saurait le dire. Elle  etait toujours détendu en face de cet homme, même si son visage lui semblait familier, elle ne put savoir où elle l'avait connu. 

La sonnerie retentit une deuxième fois. Elle alla ouvrir. Il était élégamment vêtu. Son air grave le rendait plus sexy dans son ensemble veste. À ses côtés, elle se sentait misérable. 

-<<Tu es divine.>> Lui avait-il dit en l'embrassant. 

Elle fut parcouru d'un frisson lent qui se remonta dans ses antres les plus profonds.

-<<Tu ne me laisses pas entrer ?>> 

Sa voix grave la dit fondre. Elle se mit sur le côté pour le laisser entrer. C'est confirmé, elle était amoureuse. Amoureuse de cet homme.



Elle s'eclipsa quelques instants après pour prendre sa douche. 

Elle revint quelques minutes plus tard dans un chemisier moulant et une mini jupe de couleur berge. 

Ils passèrent à table dans le plus grand silence.

La soirée continuait dans le calme le plus absolu.


Quand les deux tourtereaux se retrouvaient au lit, Amos ne put s'empêcher de poser la question qui lui brûlait les lèvres.


-<<Qui es-tu ?>>


Kyriel le regarda sans comprendre. Amos la retourna et fit passer sa main dans sa hanche. Il effleura alors le tatouage qui s'y trouvait. C'était la dernière carte de la confirmation. Il en était certain. C'était elle, sa Cellia.

Il se blotit à elle et lui donna un baiser dans le dos. À cet instant, il lui sembla avoir buter sur une cicatrice. Quand il lui souleva ssa chemise et fit jaillir la lumière dans la chambre, il put observer l'empreinte de la balle gravée en plein mileu de son dos. 

-<<Cellia ! >> Dit-il en coulant des larmes.


Elle serra son homme dans ses bras sans comprendre ce qui lui arrivait... 

Le silence et la douce mélodie qui s'élevait dans la chambre donnait à ce moment un instant lugubre et terne. Le plus excellents artistes auraient voulu capturer ces instants de l'ode à l'amour... Celui de l'amour retrouvé.


Le déclic commençait par se faire en elle. Elle comprit petitement où il voulait en venir. Au fur et à mesure que ses souvenirs lui revenaient, Kyriel alias Cellia Agossou, elle serrait plus fort son homme. 


Tout lui revint... De ses découvertes des manipulations qu'il y avait dans la trésorerie de l'entreprise qui l'employait, les preuves qu'elle avait apporté à son homme, Amos, l'opération, le coup de feu, le coma de deux ans, tout lui revint...


Elle n'était pas Kyriel mais bien Cellia Agossou et son père était le célèbre Agossou Trokpo, l'homme qui l'avait piégé pour qu'elle se fasse tuer parce qu'elle avait révélé l'identité de son complice à la Police.


Mais pourtant, des zones d'ombres s'observaient toujours. Qui l'avait tiré de ce coma ? Elle avait vu son corps. Amos en était certain. 

Blottis dans les bras son homme, son attention fut attirée par une petite lumière qui scintillait sur sa comode. Le numéro sur le portable affichait son patron : Maître Assou.

Elle se souvint alors que toute son histoire ne pouvait qu'être reliée qu'à cet homme. Il était présent à son réveil à l'hôpital. Il lui avait donné ce boulot et lui avait dit qu'elle s'appelait Kyriel... C'était lui qui lui avait donné ce poste. Il lui avait dit qu'elle y travaillait jusqu'à ce supposé accident de route qu'elle aurait eu. 

Il lui fallait lui demander des comptes.

Mais pour l'instant, elle voulait récupérer et profiter des moments perdus qu'elle revivait dans les bras de son homme. Cet homme qu'elle a tant aimé et qu'elle aime tant. 

Elle reposa le portable après l'avoir éteint.


Demain est un autre jour, se dit-elle avant d'embrasser fougueusement son homme...

Meurtres au paradis