Chapitre 24

Ecrit par EdnaYamba

Peter SIMA

Je ne sais pas ce qui m’énerve le plus entre le fait que je ne l’apprenne maintenant et le fait que ça soit le crâne nu qui le fasse.

Elle a été agressée il y a un peu plus de deux semaines et elle n’a pas jugé utile de me le dire. Agressée avec une arme blanche en plus, et elle s’est confiée à quelqu’un d’autre que moi pour veiller sur elle.

- Comment se fait-il que je n’ai pas été informé Harry ?

- Peut-être parce qu’elle ne vous fait pas confiance intervient l’autre

- Est-ce que vous pouvez foutre le camp et nous laisser en toute intimité ! m’énervé-je 

- Je ne vois pas pourquoi je m’en irais, j’ai autant le droit que vous de rester ici ! m’oppose-t-il

Autant le droit que moi ?  Ces  propos me font fulminer à l’intérieur de moi.

Il n’en fallait pas plus pour me faire perdre patience.

Je me suis retourné vers lui prêt à l’empoigner.

- Messieurs voyons, dit Harry alors que Tia tente vainement de dire quelque chose.

- Autant le droit que moi vous dites, je suis son fiancé, c’est à moi de prendre soin d’elle.

- Si elle ne vous a rien dit, considérez qu’elle n’a pas assez confiance en vous. Après quand on sait le manipulateur que vous êtes on compre…

Après qu’il termine le coup est parti tout seul, il vacille la main sur la lèvre puis  il se relève avançant menaçant près de moi alors que je l’attends prêt à engager.

- Allez-vous nier Peter, allez- vous nier l’histoire avec la blogueuse. Je sais tout, vous lui avez menti, vous avez envoyé ces photos vous-même à la blogueuse.

Le deuxième coup est parti,  il a riposté en me donnant un coup à son tour.

Il a une bonne droite. 

Nous nous sommes empoignés. J’allais défoncer la tête de ce clown. Harry dépassé tente de nous séparer sans y parvenir.

De quel droit s’était-il permis de fouiller dans ma vie ?

Ce salaud a enquêté sur moi ! L’adrénaline monte et la rage m’envahit de plus en plus.

Nous tentons chacun de prendre de l’ascendant sur l’autre, il est assez lourd que le faire défaillir semble impossible. Sa formation le rend certainement plus endurant. C’est plutôt moi qui risque de me retrouver facilement au sol, mais il est hors de question qu’en plus je m’humilie devant Tia.

 Tia s’écrit enfin:

- Arrêtez !

Elle grimace de douleur. Nous nous repoussons violemment l’un l’autre, Harry me prend par le bras. 

- Sortez tous les deux ! nous dit-elle. Allez-vous-en !

Tout ceci m’énerve, je me dégage violemment d’Harry et sort en claquant la porte ! J’en ai marre de cette connerie.


Tia Jackson     

Ma tête est lourde quand je me réveille ce matin.

Harry est parti très tard après avoir appelé mes parents qui ont rappliqué ici très tôt le matin. Ça me fait du bien de les voir , ça me change de l’altercation entre Peter et Aaron. Qu’ils aient voulu joué à qui pisse le plus loin est une chose mais qu’ils se battent en est une autre que je ne tolérerais pas ! Quoique cette bagarre m’a permis d’apprendre des choses.

Des choses qui à présent occupent mon esprit.

« Allez-vous nier Peter, allez- vous nier l’histoire avec la blogueuse. Je sais tout, vous lui avez menti, vous avez envoyé ces photos vous-même à la blogueuse »

Peter n’a nié. 

Je ne peux pas croire qu’il m’ait fait un coup pareil. Qu’il m’ait menti aussi effrontément. Il s’est joué de moi. Je n’ai été qu’un pion.

- Tiens je t’ai apporté des fruits ! me dit maman 

- Je n’ai pas faim, mais si y a des fraises je ne dirais pas non . j’ai comme une envie de fraises.

Elle fronce les sourcils.

- Depuis quand tu manges des fraises toi ?tu as toujours détesté.

Je n’ai pas le temps d’argumenter sur le fait que je veuille vraiment les manger que le docteur ANTCHOUET fait son entrée dans la chambre.

- Bonjour Docteur ANTCHOUET, dit maman au médecin qui fait irruption dans la chambre.

C’est le spécialiste de traumatologie  âgée d’une quarantaine d’années qui m’a prise en charge à mon arrivée, il m’a fait faire une batterie d’examens biologiques et radiologiques dont je devrais recevoir les résultats aujourd’hui.

- Comment va la malade aujourd’hui ? S’enquiert-il 

- Ça va, mais c’est vous qui me direz si les examens que j’ai fait hier doivent m’inquiéter ou pas ? Répondis-je

- Justement je les ai avec moi !

Il tient dans sa main une grosse enveloppe A4 kaki, qu’il ouvre après m’avoir demandé  dans un souci de confidentialité si je préférais les recevoir seule ou en présence de ma mère. De toute les façons même si je disais que je préférais être seule, elle le saurait tout ou tard, je lui dis que sa présence ne me dérange guère. Il s’agit de ma mère. 

- Du point de vue radiologique, vous n’avez eu aucune fracture , aucun traumatisme ce qui est vraiment une grâce quand on voit le choc que vous avez reçu !

- Merci Seigneur ! s’écrie ma mère

- Il n’y a rien de grave du côté sanguin sauf une augmentation de vos béta HCG, dites-moi connaissez-vous la dernière date de vos règles ?

- Euh oui, pourquoi ? fais-je hébétée

- C’était quand ? me demande maman un sourire en coin

- C’était le 5 du mois…oh non, fais-je en me rendant compte. Je suis enceinte c’est ça ?

Je me redresse encore choquée par la nouvelle. Maman trépigne de joie répétant qu’elle le soupçonnais.

Je vais être mère, Peter et moi allons être parents alors que le moment était mal choisi.

- Le bébé n’a rien ? Demandé-je machinalement en posant ma main sur mon ventre.

- On devrait vous faire une échographie pour voir ! j’ai appelé ma collègue, elle devrait être là dans l’après-midi.

Être mère. Ce n’était pas au programme. Mon cœur se met à battre fort.

D’ailleurs rien n’était au programme, je n’avais pas prévu que je rencontrerais Peter, s’il ne m’avait pas manipulé, je n’aurais peut-être pas  été avec lui .Et je ne serais pas enceinte. Surtout que je ne me sens pas prête. Je ne saurais mettre un nom sur les sentiments qui m’animent à l’instant même. Je suis partagée entre la peur de l’inconnue, la joie et le ressentiment que j’éprouve pour Peter.

J’éclate en sanglots, le moment était vraiment mal choisi. Très mal choisi. Je me rallonge en position cuillère, en pleurs.

Le docteur s’éclipse alors que maman essaie de me consoler sans savoir pourquoi je pleure exactement.

- Mon trésor tu n‘as pas à avoir peur ! me dit-elle.

En ce moment je déteste vraiment Peter.     

                                        ****

Quand je me réveille, maman est assise près de moi et Peter se tient debout en face de mon lit. 

- Il est là depuis une quinzaine de minutes déjà, me dit maman souriante. Je vais vous laisser vous avez des choses à vous dire sûrement.

Elle sort toute souriante après avoir tapoté Peter à l’épaule. 

Nous restons tous les deux seuls. Nous savons que nous avons des choses à nous dire.

Quand je me réveille, maman est assise près de moi et Peter se tient debout en face de mon lit. 

- Il est là depuis une quinzaine de minutes déjà, me dit maman souriante. Je vais vous laisser vous avez des choses à vous dire sûrement.

Elle sort toute souriante après avoir tapoté Peter à l’épaule. 

Nous restons tous les deux seuls. Nous savons que nous avons des choses à nous dire.

- Mitch est allé chercher la voiture pour l’examiner et voir ce qu’il peut  faire ! dit-il pour briser le silence. On saura par la même occasion s’il s’agissait d’un sabotage !

Son ton est plein de reproches.

- Tu n’as pas le droit de m’en vouloir, répliqué-je. tu n’as vraiment pas le droit ! tu m’as mentie, tu m’as manipulée !

Il ne nie pas.

- Je ne voulais pas que tu l’apprennes comme ça ! dit-il en s’approchant. Tu n’aurais pas dû l’apprendre comme ça ! si cet idiot n’avait pas…

- Laisse Aaron en dehors de tout ça, c’est toi le menteur ici.

Il semble offusqué par mes  propos. Il déglutit.

Mais moi je me sens trahie et abusée. Je ne pourrais plus lui faire confiance.


Peter SIMA

Menteur c’est comme ça qu’elle me qualifie.

- Je n’ai pas menti sur tout et tu devrais me laisser t’expliquer Tia !

Je m’approche un peu plus d’elle. Je comptais lui dire la vérité, je n’allais pas la tenir dans l’illusion longtemps mais une fois que les sentiments se sont installés j’ai occulté que j’avais précipité les choses.

- Est-ce que tu vas nier les propos d’Aaron, c’est toi qui as contacté cette bloggeuse, que tu lui as envoyé les photos ?

Je suis incapable de réfuter cette vérité.

Elle me reproche de l’avoir prise pour un pion sur ma table d’échec et qu’il ait fallu qu’elle ait cet accident pour que la vérité soit découverte. 

J’avais bien contacté cette bloggeuse mais depuis ce soir-là, tout ce qui s’était passé entre nous, n’avait rien d’une manipulation. On avait eu cette attirance réciproque et ça ce n’était pas un jeu.

- Je n’ai pas joué de rôle Tia. Par contre cet Aaron n’a pas eu que de bonnes intentions en te le disant !

- De vous deux, tu es le plus malhonnête Peter ! Je préfère un Aaron à toi !

Elle ne peut pas être sérieuse en disant ça. Le plus manipulateur entre nous d’eux c’est lui. 

- C’est peut-être pourquoi il est aussi présent dans ta vie. Tu ne lui as jamais vraiment dit NON !

- Aujourd’hui ça n’a plus d’importance !

Je fronce les sourcils en pensant que cet idiot doit être content du bazar qu’il a réussi à créer.

Sa voix se transforme  soudainement en murmures quand elle me dit :

- Tu m’as manipulée Peter alors que je te faisais confiance…..le pire est que je t’aime.

Cette déclaration me rassure mais elle enchaine ensuite

- Je ne veux plus te voir Peter !

Je lis dans ses yeux de la déception.

- Tia …dis-je 

Elle détourne le regard alors que j’ai l’impression tout à coup de porter le poids du monde et que mes épaules s’affaissent.

La porte s’ouvre sur une infirmière et un brancardier.

- Bonjour, Mlle Jackson c’est l’heure de votre échographie ! Vous êtes prête ?

- Oui, répond-t-elle. Il va falloir que tu partes ! 

Le brancardier l’aide à se mettre sur le fauteuil roulant avant de la pousser, j’ai à peine le temps de déposer un baiser au-dessus de sa tête sans qu’elle ne me décoche un regard.

Lorsqu’elle est proche de la porte elle me balance :

- Il est possible que tu sois père, mais ça ne change rien au fait que je ne veux plus de toi dans ma vie !  Allons-y !

Le brancardier pousse à nouveau la chaise vers le couloir de l’hôpital.

Ils s’en vont me laissant là penaud.








Justice et Amour