CHAPITRE 24 : De la mélancolie à la gaieté
Ecrit par delali
- Kady ? Tu es sûre que tout va bien ? Je te trouve un peu différente ces derniers jours-ci. Demande Philippe alors qu’ils sont en séance de travail.
Sa question a pour effet de ramener Kady à la réalité. Depuis un bout de temps, il la trouve absente. Il doit avouer que lui aussi depuis que sa bien-aimée lui a dit « oui », il est comme sur un nuage. Mais il ne peut pas se payer le luxe d’y rester tout le temps, depuis qu’ils ont aménagé dans les locaux propres à la fondation. Le travail se fait attendre, puisque Philippe doit se partager entre ses deux postes. Voilà maintenant que c’est Kady qui semble être ailleurs :
- … bien sûr ! Tout va bien Philippe. Répond-t-elle.
- J’ai besoin que tu sois concentrée Kady. Dans quelques jours, on rencontre un couple de donateur. Ils veulent faire des dons à notre fondation, alors j’aimerais que tu te charges de la présentation et de les convaincre, je suis sûr que tu y arriveras.
- Euh… ok ! je le ferai ! Répond-t-elle toujours aussi évasive.
- Qu’est-ce que tu as mon petit ? Lui demande Philippe.
Elle esquisse un sourire forcé pour répondre ensuite :
- Ne vous inquiétez pas, je vais bien.
- Ce ne serait pas que tu t’opposes à ma relation avec Claudine ?
- Pourquoi vous pensez cela ?! Je suis juste un peu fatiguée !!
- Ok, repose-toi alors, je te veux en pleine forme pour le travail. Tu peux prendre ton après-midi.
- Merci Philippe.
Kady se dit en son for intérieur qu’elle a besoin de souffler un peu, les évènements de ces derniers jours l’ont vraiment éprouvée émotionnellement. Elle met un peu d’ordre sur son bureau, attrape son sac à main et prend le chemin de sortie. Une fois dans le hall, elle tombe encore sur Mike. Ah oui bien sûr ! Philippe lui a parlé de la visite de son fils dans la journée. Heureusement qu’elle lève le camp déjà. Mike lui adresse un de ses plus beaux sourires, ce qu’elle remarque au passage et feint de ne pas voir. Elle veut le dépasser lorsqu’il l’interpelle :
- Kady ! Tu … t’en vas déjà ?
- Excuse-moi, mais… j’ai des comptes à te rendre peut-être ? Réplique-t-elle de la manière la plus neutre qu’il soit.
Mike sourit légèrement de sous-entendu et reprend :
- S’il te plait accorde-moi une minute.
Elle lui fait donc face et fait celle qui l’écoute :
- Pas ici ! Please.
Elle retourne sur ses pas et entre dans son bureau, précédé par Mike, il commence :
- Tu es encore plus belle aujourd’hui !
Kady affiche déjà une mine agacée, mais Mike ne se décourage pas pour autant :
- Je voulais si possible qu’on signe un traité de paix. Si on n’est pas les meilleurs amis du monde, au moins ne nous querellons pas à la moindre occasion !
- Parce que tu veux être mon ami, c’est ça ?!!
- Ou…ui ! Pourquoi pas ?!! Si tu le veux bien.
- Et puis quoi encore !!! S’il te plait Mike, tu sais quoi ? ... Va voir ailleurs si j’y suis ! lance-t-elle en sortant de la pièce.
Elle se dit en elle-même « Comme si je ne sais pas ce qu’il veut ! pfff ! ». Au bout d’une trentaine de minute, elle est rentrée. A cette heure de la journée, c’est sûr que maman Claudine doit être sortie. Depuis l’annonce de son mariage, elle n’a plus de temps pour personne, a part pour son fiancé bien sûr, elle est tout le temps partie pour les préparatifs du mariage.
Kady jette son sac dans le divan, et se laisse elle-même y tomber comme une masse. Un moment rien qu’avec elle-même, elle en a besoin. Elle retire ses escarpins et commence à se masser les pieds. Elle n’y passe même pas dix minutes qu’elle perçoit du bruit venant de la chambre de maman Claudine. Cette dernière sort de la chambre et est toute aussi surprise de voir Kady à la maison à pareil moment :
- Kady ? Tu as un souci ? Que fais-tu là ?
- Je pourrais vous retourner la question futur MADAME BENTON ! Réplique Kady sur un ton sarcastique.
- J’ai rendez-vous avec l’esthéticienne, je suis donc passée prendre une douche histoire de me rafraichir un peu avant. On doit encore faire plusieurs séances avant le mariage. … Mais pourquoi j’ai l’impression que tu me parles avec un ton de reproche ?
- L’impression ??? Je croyais que je ne devrais pas accepter que Philippe s’immisce dans ma vie ?!!
Maman Claudine ralentit alors son élan, elle consulte sa montre et vient s’asseoir auprès de Kady dans le fauteuil :
- Dis, tu ne serais pas amoureuse de Philippe par hasard ?
- … Non ! Répond-t-elle après quelques secondes d’hésitation.
- Tu en es sûre ?
- Puisque je vous le dis !
- Alors pourquoi j’ai l’impression que tu n'es pas contente que je me marie avec lui ?
Kady prend une profonde inspiration, quelques minutes de pause puis répond :
- C’est pas que je suis pas contente, c’est juste que … que j’ai l’impression que personne ne m’aime !
- Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Je suis là moi, tu as oublié ?!
- Oui mais bientôt vous allez vous aussi partir avec votre époux, et je vais me retrouver une fois de plus seule avec mon Rowen…
Claudine est sans voix, elle ne sait pas quoi répondre devant une telle remarque. Kady continue, sa voix vire dans la mélancolie :
- Qu’est-ce que j’ai moi pour que tout le monde m’abandonne ?!! D’abord Christopher, … puis ma propre mère, ma famille. Maintenant vous et Philippe. Je pensais que Philippe faisait tout ça pour moi, mais non ! Il avait ses intérêts ailleurs… je pensais vraiment avoir trouvé un semblant d’amour paternel auprès de lui… pourquoi tout ça m’arrive ?
- D’abord je voudrais que tu retiennes une chose, c’est parce que moi je t’aime comme si t’étais ma propre fille que Philippe t’a couvée comme il l’a fait et comme il continu de le faire d’ailleurs. Ce n’est pas qu’il ne t’aime pas, non, au contraire. C’est tout simplement que la vie est ainsi faite, on développe plusieurs sortes de sentiment et l’un ne remplace pas l’autre. Le fait que je t’aime toi ne peut jamais remplacer le fait que j’aime Philippe par exemple et vice versa. Alors sache que rien ni personne ne changera ce qu’on ressent l’une envers l’autre, tu auras toujours une place dans mon cœur !
- C’est vrai ? … mais vous allez tout de même partir ! dit-elle avec une petite mine.
- Ah non mon petit ! Tu vas pas m’empêcher d’aller en lune de miel quand même !?
- Il vous a déjà contaminé votre Philippe avec « mon petit » !!
Elles se mettent toutes les deux à rire à gorge déployée, puis maman Claudine reprend :
- Sache qu’on ne t’abandonnera pas ! On ne sera jamais très loin. Comme on le dit loin des yeux, près du cœur ! ... et puis il y a Mike qui est là, il semble vraiment s’intéresser à toi !
- Qu’il m’énerve celui-là ! je ne le supporte plus !
- Ou tu ne supportes plus de ressentir ce que tu ressens pour lui ?
- Nooon ! Vous me poussez dans ses bras ? Je pensais que vous-même aviez reconnu que ce n’est pas une relation pour moi ?
- Oui mais c’est parce que je pensais qu’il n’était là que pour les congés de noël. Mais je crois qu’il va rester un peu plus longtemps ou faire la navette je ne sais plus trop !
- Quoi ? Comment vous savez ?
- Philippe m’a parlé d’une histoire de travail avec lui, je ne sais plus trop. Kady là, il faut que j’y aille, je vais rater l’esthéticienne sinon ! Si t’es libre cet après-midi, pense à aller chercher Rowen. Et avant que je n’oublie, il doit prendre les congés de noël aujourd’hui. La fête dans leur école est dans deux jours. Ton fils n’arrête pas de vouloir y aller avec son papa, comme tous ses amis.
- Mais où est ce que je vais lui trouver un papa moi ?!
Maman Claudine fait la grimace avant de lui dire :
- …mm… demande à Mike.
- Quoi ?! vous plaisantez là ?!
- Mais non ! ne soit pas trop rigide ! je te demande pas de te jeter dans ses bras, mais on moins sois courtoise avec lui. En plus tu as de la chance Rowen l’aime bien ! bisous bye.
Maman Claudine est partie pour ses courses. Kady trouve que son futur mariage lui fait grand bien, elle est toute transformée et épanouie. Alors il ne faudrait surtout pas qu’elle, Kady, vienne gâcher l’atmosphère avec ses états d’âmes. Comme si cela n’est pas suffisant, lorsqu’elle est allée chercher le petit Rowen, il n’a pas arrêté de tout le trajet :
- Maman, la maitresse a dit que papa noël va venir.
- Ah bon, c’est chouette alors.
- Maman, je veux partir avec mon papa aussi !
- Tu ne veux pas que je t’accompagne mon chéri ?
- Mes amis ont dit que c’est avec papa qu’ils vont venir.
- …
- Je veux aussi partir avec mon papa.
- Et tu ne veux pas ta mamie aussi ?
- Noooon ! je veux pas !!! Je veux mon papa. Dit-il en se mettant à sangloter.
- Ok ! ok ! mon chéri ne pleure plus d’accord ? C’est fini.
C’est seulement après les mots rassurants de sa mère que l’enfant s’est apaisé, toutefois il n’a pas arrêté de toute la soirée avec la même histoire. Il a fini par s’endormir, pas sans grande peine bien sûr. Kady est subitement devenue soucieuse à cause de cette crise grandissante de son fils. Le conseil de maman Claudine lui est donc revenu à l’esprit. Elle s’est dit pourquoi ne pas essayer de lui en parler, après tout c’est juste une fête de Noël, d’ailleurs elle a à éclaircir deux trois choses avec ce Mike. Le lendemain de ce jour, elle s’empresse d’aller le trouver dans son bureau. Suite à quelques coups frappés à la porte, elle entre et constate qu’il n’avait pas levé les yeux vers la porte afin de voir la personne qui entrait :
- Je te trouve assez fréquent dans nos bureaux ces jours-ci Mike.
A ce moment, il lève la tête et aperçoit Kady dans l’entrebâillement de la porte du bureau qu’il squatte pour le moment :
- Ou la laaa ! Quelle belle apparition ! Si je m’y attendais, mademoiselle Kady elle-même en personne !
- S’il te plait arrête ! Répond-t-elle gênée.
- Que me vaut l’honneur de ta visite ?
- J’ai cru comprendre que tu n’es pas là uniquement pour les congés de fin d’année.
- Oui ! En effet ! Mon père m’a demandé de m’occuper du volet juridique de la Fondation, étant donné que je n’ai pas encore signé de contrat de travail quelque part depuis ma thèse, j’ai accepté.
- Il ne m’a rien dit pourtant, comment veut-il que je gère en son absence s’il ne me met pas au courant de décisions si importantes ?!
- Ne lui en veux pas ! Comprends-le, avec son mariage en vue, il est comme sur un petit nuage.
Le silence s’installe un moment puis Mike lui demande :
- Comment va le petit champion ?
- Très bien ! … Justement, il a sa fête dans son école demain et il aimerait…. Enfin … j’aimerais savoir si… c’est que … si cela …
- Relaxe Kady ! Demande ce que tu veux ! Je le ferai pour toi volontiers ! … enfin si cela est dans mes moyens.
- Pourrais-tu l’y conduire à sa fête ? dit-elle d’une voix à peine audible.
- Ben oui voyons ! Je l’adore ton garçon ! Il me rappelle tant mes neveux ! C’est pour quelle heure ? Je passe le chercher.
Kady se sent ainsi libérée d’un souci pour cet instant.
Le jour de cette fameuse fête d’école, Kady se rend compte qu’elle a eu raison de suivre le conseil de maman Claudine. Elle a l’impression de découvrir un autre Rowen. Elle a méconnu son propre fils tant il est enjoué, dégourdi et surtout euphorique. Kady a préféré ne pas les suivre pour ne pas se créer trop d’émotions. Elle s’est rendue à son travail comme à l’accoutumé. Elle y est encore lorsque Rowen fait irruption dans son bureau en fin d’après-midi, suivi tout juste de Mike. Elle est toute heureuse de le voir, elle soulève son fils de terre et le pose sur ses jambes :
- Tu t’es bien amusé mon chéri ?
- Oui maman !
- Tu as vu papa noël ?
- Oui ! Il est graaannnd comme ça ! dit-il en le mesurant d’un signe de main.
- Qu’est-ce que tu lui as demandé comme cadeau ?
- Un papa ! répond l’enfant tout souriant.
Kady est plutôt embarrassée, à cette réponse de l’enfant, elle sent le regard pesant de Mike sur elle, elle essaye de contenir son trouble et continue de parler avec son fils :
- Tu n’aimes pas ton vélo mon chéri ?
- Oui ! Mais veux que papa m’apprenne à conduire ça !
A cette autre réponse de l’enfant, elle lève les yeux, son regard, en quelques secondes, croise celui de Mike, puis ce dernier reprend à l’endroit de Rowen :
- Moi je vais t’apprendre champion, tu verras, c’est facile !
Le petit Rowen bondit du dessus des jambes de sa mère pour se lancer dans les bras de Mike, celui-ci se baisse afin de le rattraper au vol et le soulève de terre. Il le fait tournoyer, l’enfant est fou de joie, il rit à gorge déployée. Kady est enchantée de voir son fils si joyeux, cette sensation de bien-être qu’elle ressent à ce moment au fond d’elle-même la détend. Cette scène magnifique est interrompue par des coups qui résonnent à la porte :
- Oui ? Répond Kady
- Oh Kady, heureusement que je te trouve !
Maman Claudine vient d’entrer toute essoufflée, des tas de sacs d'emballages à la main :
- Mais qu’est ce qui se passe ? Demande Kady.
- Je suis débordée ma chérie ! Oh bonsoir Mike !
- Salut belle maman ! Répond Mike.
- Bonsoir mamie ! enchaîne Rowen
Maman Claudine fait coucou de la main à l’enfant puis se retourne vers Kady :
- Ma chérie, faut que tu me sauves ! Je ne suis pas prête de m’en sortir sinon avec les courses qu’il faut faire pour le soir de noël. Sans compter celles pour le mariage.
- Qu’est-ce que je dois faire ?
- T’occuper de celles pour le soir de Noël.
- Mais je ne sais pas ce qu’il faut pour ça.
- T’inquiète pas ma chérie, je t’ai dressé la liste ici, et laissé les instructions au personnel à la maison chez Philippe pour ….
- Les instructions ? Vous ne serez pas là ?
- Si mais tu sais Philippe n’en finit pas de me trimballer de déjeuner en diner à n’en point finir.
- Mais comment je vais me débrouiller toute seule moi ?
- Tu ne seras pas seule, je suis là moi ! Et puis Rowen aussi ! rétorque Mike
- Voilà qui est réglé ma puce ! Je dois partir, suis en retard, bises ma chérie. Au revoir.
- Au revoir mamie !
Le réveillon de noël est pour dans deux jours, Kady se retrouve devant une interminable liste d’achat avec pour seule compagnie son fils Rowen et Mike. Elle est presqu’obligée de prendre congé elle-même pour y arriver. Ils ont à leur disposition une voiture de Philippe pour faire les courses.
C’est l’occasion pour Kady de reprendre le volant. Elle a passé son permis de conduire peu de temps après être arrivée à Abidjan. Mais elle n’a pas voulu accepter un véhicule que Philippe a voulu mettre à sa disposition à cette époque, malgré son permis, elle avait encore peur de la route. Aujourd’hui elle en voit l’utilité, elle aurait dû l’accepter ne serait-ce que pour s’exercer histoire de garder certains réflexes de conduite. Depuis cette époque, elle ne s’est plus retrouvée en position de chauffeur. Elle avoue que c’était un vrai massacre sa conduite. Mike n’a pas manqué d’ailleurs d’avoir une crise cardiaque, tant elle a mal conduit. Toutefois elle les a tous conduis à bon port :
- S’il te plait Kady ! Rends-moi un service ! Je conduis pour le reste des courses qu’on a à faire !
Elle pouffe de rire, se moquant d’elle-même et de la peur bleue qu’a eue le jeune homme. Rowen par contre, garde toujours sa gaieté enfantine. Les courses commencent par les articles nécessaires pour la décoration de la maison et du sapin, ensuite les cadeaux à offrir, puis enfin les provisions alimentaires pour la période de fête. A chaque fois qu’ils entrent dans un magasin, Mike prenait un chariot en disant à l’enfant :
- Ça y est champion, monte et on y va !
- Youpiiii ! Répondit l’enfant plein de gaieté.
Rowen tout de suite grimpait à l’intérieur, et ils se mettaient tous les deux à faire le tour comme deux gamins s’amusant à la sortie des classes. Au tout début, Kady a essayé de les faire entendre raison :
- Enfin les garçons arrêtez !! Tout le monde va nous regarder. Leur disait-elle.
Mais cela a été peine perdue. Pensant que cette attitude la couvrirait de gène, elle se rend compte que plus d’un dans les magasins ont envié leur bonne humeur. Elle s’est alors elle aussi laissée contaminer et emporter par cette ambiance. Les courses se sont déroulées dans une atmosphère de folie indescriptible.
Après les courses, arrive enfin l’instant décoration. Avec l’aide du personnel, la maison fut décorée, à l’exception du sapin que Mike a tenu à décorer lui-même en compagnie de Kady et Rowen. Kady a aimé ce moment, elle a appris des tas de nouvelles choses. Là aussi la bonne humeur est au rendez-vous, les blagues, les taquineries ou encore les courses poursuite derrière Rowen dans la maison :
- Rowen, non !! Arrête-toi ! On a encore beaucoup de boulot. Disait Mike dans son élan
L’enfant n’a eu de cesse de prendre les guirlandes pour en faire des ballons de football :
- Buuuuut ! S’exclamait-il à gorge déployée quand Mike arrivait à lui mettre la main dessus.
- Petit garnement. Lui disait Mike quand il le prenait dans les bras.
Ils atteignent enfin leur objectif. Une fois le sapin terminé, ils se tiennent devant l’énorme arbre pour observer leur travail :
- Tu es sûr qu’on a fait du bon boulot ? Demande Kady.
- Certain ! Je suis maître dans l’art de la décoration des sapins de noël bien sûr ! Répond Mike.
- Moi chui pas convaincue à vrai dire. Dit-elle avec une moue de désapprobation.
- Patience miss ! Tu apprécieras ton travail ce soir ! Quand le père noël passera.
- Très drôle !
Ils sont déjà en fin d’après-midi, maman Claudine et Philippe viennent de rentrer d’un déjeuner avec des amis et sont satisfaits du travail des jeunes. Rowen, en proie à la lassitude, s’est endormi. Kady veut le porter pour rentrer se changer avant le diner mais Mike lui propose de le faire à sa place :
- Laisse-moi m’occuper de lui, comme ça, toi, tu auras tout ton temps pour te faire belle.
Kady sourit timidement à cette remarque. Elle ne s’inquiète pas pour le petit, durant les courses, Mike lui a offert tellement de chose qu’il ne risque pas de finir de les mettre même dans un an. Etant bousculée, elle n’a pas pu ranger toutes ces choses à son domicile à elle. Elle quitte alors la maison en compagnie de maman Claudine, pour son domicile, conduit par le chauffeur de Philippe. Elles se racontent l’une à l’autre les bons moments qu’elles ont passés, on aurait dit deux collégiennes qui sortent du lycée.
***
- Kady dépêche ! On sera en retard !
- J’arrive !
- Waouh ! Tu es toute belle dis donc ! On ne dine qu’entre nous, alors qui veux-tu séduire pour sortir le grand jeu de la sorte ?
Elle ne répond rien, sourit juste. Elles prennent le chemin du domicile de Philippe. Kady est émerveillée en voyant son fils. Il est tout mignon comme un prince, habillé dans son smoking nœud papillon. Il les accueille à l’entrée en compagnie de Mike, qui est lui aussi le sosie de l’enfant en ce qui concerne l’habillement. Tout est beau dans la maison, Mike a eu raison de dire qu’ils ont fait du bon boulot. La soirée se déroule dans une ambiance incroyablement chaleureuse. Philippe n’a pas manqué de dire quelques mots pour introduire le repas :
- Je suis un homme plus que comblé en ce réveillon de noël, je remercie d’ailleurs le ciel au passage pour ce beau cadeau. Nous sommes ici réunis ce soir pour partager des instants de bonheur. On peut dire qu’on est en famille, parce que vous savez, une famille ce n’est pas seulement les liens de sang, c’est aussi mais surtout l’amour que nous nous portons les uns envers les autres. Je suis vraiment comblé, j’ai ma future épouse à mes côtés, ma future belle fille aussi par ricochet, mon petit Rowen, et toi Mike, il ne manque plus que ton frère Steven et sa petite famille, …et ta mère aussi si elle aurait bien voulu évidemment !
- Ne t’inquiète pas papa, je suis sûr qu’ils t’appelleront d’ici là ! Quant à moi, je suis heureux d’être ici en ce moment. Je me sens effectivement en famille comme tu l’as dit, et c’est ça le plus important : être entouré d’amour. Répond Mike
- Je suis ravie d’avoir fait ta connaissance Mike, et aussi qu’on s’entende si bien, je suis comblée aussi.
Maman Claudine termine en ces termes, un large sourire plein d’émotions sur le visage. Kady, même si elle ne l’a pas exprimé tout haut, est heureuse aussi. Elle savoure cette sensation de se sentir aimée et entourée. Ils dégustent les mets succulents, savamment choisis par maman Claudine, dans la gaieté et la bonne humeur. Le choix du vin qui accompagne a été laissé au soin de Mike, qui a réussi à faire sensation avec sa composition de vin blanc et rouge. Le repas prend fin à peine que Philippe reçoit les appels vidéo Skype dont lui a parlé son fils Mike quelques instants plus tôt. Il décide de profiter de l’occasion pour présenter Claudine au reste de la famille. Pendant que cet appel se déroule, Mike tire Kady de côté et lui chuchote à l’oreille :
- Viens, suis-moi, j’ai une surprise pour toi !
Kady se laisse entraîner par le jeune homme, elle le suit un bref instant et ils se retrouvent dans le jardin. Mike lui dit :
- Ferme les yeux !
Elle s’exécute sans aucune crainte. Elle commence à se sentir bien avec lui, ses résistances tombent d’elles même. Puis au moment où il lui dit de les réouvrir, elle le fait tout doucement et est bouche presqu’ouverte devant le spectacle qui s’offre à elle. Le jardin est plongé dans la pénombre, dans cette pénombre, une lueur, une lumière qui semble jaillir d’une source incandescente. De taille moyenne, c’est un sapin illuminé qui crée cette atmosphère pittoresque. Kady s’exclame :
- C’est … c’est … les mots me manquent pour dire à quel point c’est beau.
- Dis le simplement, it’s wonderful! Like you this night!
Mike se tient tout prêt à côté d’elle, à tel point qu’elle peut sentir son souffle sur sa joue. Il l’entraîne et ils vont s’asseoir sur un banc du jardin qui offre la meilleure vue qu’il soit sur le spectacle de lumière :
- Mais à quel moment as-tu fais tout ça ? On était tout le temps ensemble.
- Toi d’où sors-tu cette magnifique robe qui te moule à la perfection ? On a tout acheté ensemble pourtant.
- Hééé ! Ce sont des histoires de femmes ça !
- Moi aussi j’ai mes petits secrets figures toi !
Ils se regardent dans les yeux de longues secondes sans mots dire puis Mike rompt le charme :
- Je voulais à tout prix que ce sourire qui illumine ton visage ce soir ne disparaisse pas !
Kady est manifestement détendue, elle se sent comme bercée par une douce mélodie :
- J’ai comme l’impression que le monde s’est arrêté ! Que tout est parfait, que plus rien n’est important que l’instant présent, et que cette boule de bonheur qui inonde mon cœur actuellement ne disparaîtra jamais !
- C’est la magie de noël Princesse ! Joyeux Noël !
- Merci ! Joyeux …noël à toi aussi … Mike.
Elle prononce son prénom avec tellement de douceur, que Mike s’est empli de fougue pour aller à la conquête de ses lèvres avec les siennes. Il est tout juste sur le point de lui effleurer le bout des lèvres quand :
- Maman, maman…
Rowen vient se blottir dans les bras de sa mère, en quête d’affection. Il est lui aussi émerveillé par ce beau jeu de lumière, il s’endort dans la contemplation de ce millésime féerique.