Chapitre 24 : Fin

Ecrit par Alexa KEAS

La vie est belle, je vis le bonheur absolu avec ma douce Flora pour qui mon amour grandit de jour en jour. Quand je pense que je doive repartir dans trois jours, une tristesse m’envahie. Mes méninges tournent dans tous les sens depuis mais je n’ai toujours pas trouvé cette manière qui se voudrait originale pour demander sa main.

-Tu penses à quoi ? Me demande Flora en entrant dans la chambre toute en sueur.

-Tu es allée courir dans tout Lomé ou quoi ?

-Non, je nettoyais la maison. Tu n’as toujours pas répondu à ma question.

-Je sais, je pense à une personne très chère à mon cœur!

-Ahan ! Pardon, ne pousse pas ta famille à dire que je t’ai fait manger quelque chose. Déjà que ça parle que tu sois venu au Togo plus de fois en trois mois que tu ne l’as fait en dix ans.

-Et qui te dit que je parlais de toi ?

-Ah !

-Qui d’autre ? Dit-elle la mine chamboulée en se déshabillant.

-Si tu  voyais ta tête, bon sang ! Réponds-je en riant. Je parle de toi évidemment.

-Sélom, tu vas finir par me faire faire un AVC un de ces quatre.

-Pas avant nos quatre-vingts ans, t’inquiètes pas. Je t’aime !

-Tu es trop chou, aller je file à la douche. Eh oui, je t’aime aussi ! Elle crie depuis la douche.

Je secoue la tête en rigolant et me recouche en pensant toujours à comment lui faire ma demande. Je l’ai présenté à toute ma famille dernièrement sur Skype et ils l’ont assailli de questions, la pauvre ! Venir en Afrique deux fois en l’espace de trois mois et demi, ça en suscitait des questions bien évidemment de la part des miens. Aussi, la seule et unique réponse se résume à ce seul mot, l’amour.

*

*

Deux jours plus tard

Nous revenons de chez les parents de Flora que j’ai tenu à connaitre officiellement en tant que son homme avant de repartir demain pour Paris. Le temps pour nous de reprendre une douche et nous changer et nous ressortons pour un dîner avec le couple AFFO dans un restaurant sénégalais en ville.

Après m’être apprêté, je glisse discrètement la bague que j’ai acheté sur place dans une boutique réputée au centre ville dans ma poche sans toujours avoir la moindre idée de comment je vais là lui offrir. Je n’ai pas toujours été un grand romantique mais comme on dit, l’amour fait pousser des ailes et nous fait faire des choses qu’on n’a jamais imaginé pouvoir faire même dans nos rêves les plus fous.

Elle sort de la salle de bain, toute maquillée et me demande de l’aide pour la fermeture de sa robe que j’ai plutôt envie d’enlever sur le champ.

-Arrêtes Sélom, tu vas nous mettre en retard.

-Si ce n’est que ça, Nao et Léo comprendront. Dis-je en parsemant son coup et son épaule dénudés de bisous mouillés.

-Mais non, hum ! Tu vas ruiner mon maquillage.

-Ne t’en fais pas, ton maquillage restera intact tant que tu seras sage.

-Hum bébé ! fit-elle quand je saisi le bout d’un sein à l’aide de mes doigts magiques. Mon corps répond toujours quand tu me touches, quel traître celui là !

-Tu n’avais qu’à ne pas porter cette robe qui m’a donné des pensées malsaines !

Je continuais mes caresses, encouragé par ses gémissements. Nous étions debout devant le miroir et voir le reflet de nos deux visages envahis de plaisir rendait la chose encore plus excitante. Flora s’est mis à frotter ses fesses contre la bosse formée dans mon pantalon. J’ai sorti ‘’sésé’’ , c’est Flora qui l’appelle ainsi, de sa cachette et il était tout tendu et bien au point pour exécuter sa tâche favorite.

Elle a remonté sa robe d’elle-même et a glissé son string sur le côté en faisant introduire en son intimité déjà luisante ‘’sésé’’ qui ne demandait que ça. Bras accrochés à mes hanches et dos légèrement cambrés, je me suis mis à aller et venir en elle aussi vite que je pouvais avec zèle.

Elle se mordait les lèvres en s’empêchant de gémir.

-Gémis Flo, aller, laisses-toi aller.

Nous étions de dos mais nos regards étaient imbriqués l’un en l’autre à travers nos reflets dans le miroir. Nous n’avons pas tardé à atteindre le septième ciel avant de filer à la douche se nettoyer. C’était un coup rapide mais si excitant !

-Tu vois, il est intact ton maquillage.

-Tu es pourri gâté comme le fer rouillé Sélom !

-Et tu aimes ça.

-Eh oui, j’adore

*

*

Au restaurant

Nous sommes arrivés presque au même moment que le couple AFFO, ayant loué une voiture pour ces derniers jours de mon court séjour à Lomé, et c’est ensemble que nous avons pénétré le restaurant après les salutations d’usage. Sur le chemin, j’ai eu une idée alors une fois installés à notre table, j’ai prétexté un tour aux toilettes pour exécuter mon plan.

Tout le monde a commandé du tièp évidemment, spécialité de la maison ! Nous sommes dans un restaurant sénégalais quand même ! Des verres de jus d’orange fait maison ornaient notre table en attendant le repas. Une demi-heure après avoir passé la commande, les discussions allaient de bon train quant quatre serveurs munis chacun de plateau-repas se sont dirigés vers nous.

A tour de rôle ils ont posé chacun leur plateau sur la table de manière organisée et je pouvais lire sur les visages de Léo, Naomi et Flora de la stupéfaction en remarquant que la nourriture était présenté en formes de lettres dessinées, que chacun essayait de lire. Il a même fallu rajouter une autre table à la nôtre parce que d’autres serveurs, quatre autres pour être exact avaient à leur tour apporté leurs plateaux présentés de la même manière avec d’autre lettres écrites.

-C’est pour nous tout ça ? Questionne Flora

-C’est comme ça qu’ils présentent la nourriture maintenant ? Plutôt original ! S’exclame Nao.

-Attendez, il doit quand même avoir une erreur, il y a huit plateaux au lieu de quatre. Serveur ! Fit-il

-Il n’y a aucune erreur. Dis-je serein.

-Ah bon ? Firent-ils en chœur.

-Flora ! Tu veux bien te mettre debout s’il te plait et m’aider à faire le tour de cette table afin de lire ce que ces lettres dessinées avec ce repas qui a l’air si délicieux nous passent comme message ?

Elle m’a regardé, l’air de dire, c’est encore quoi ce délire Sélom mais s’est ravisée de me poser toute question en se mettant debout. Nous avons commencé par lire, enfin, je là laissais lire puisque je savais déjà ce qui était écrit et quand elle a fini, elle s’est tournée vers moi, les mains sur sa bouche, l’air surprise et j’ai lu en ses yeux qui brillaient comme une étoile qu’elle me dirait oui. Nao et Léo curieux se sont aussi levés pour faire le tour de la table pendant que de ma poche j’ai sorti la bague.

C’était écrit, ‘’Veux-tu m’épouser ?’’, mais je l’ai reformulé avec le son de ma voix.

-Alors Flora, veux-tu m’épouser ?

Elle s’est jetté à mon coup en me chuchotant à l’oreille ‘’oui, bien sûr que oui Sélom’’.

Le couple AFFO s’est mis à applaudir, suivi de tous ceux qui étaient dans le restaurant. Je lui ai passé la bague au doigt et nous avons échangé un langoureux baiser comme si nous étions seuls à cet endroit.

-Les tourtereaux, vous irez faire ça chez vous, j’ai très faim moi ! Nous taquine Naomi.

Nous sous sommes détachés l’un de l’autre malgré nous et avons regagné nos places respectifs après les accolades et félicitations de nos deux amis.

-Vous n’allez quand même pas manger ma demande en mariage ! Lance Flora.

Nous avons tous éclatés de rire avant d’entamer le repas. Malheureusement, ils n’avaient pas de champagne ici, nous irions ailleurs pour arroser comme il se devait cette soirée.

*

*

Six mois après

Flora

Naomi me serre fort contre elle et j’en fais autant ! Nous laissons couler des larmes qui ne pouvaient s’arrêter. Scène récurrent dans les aéroports alors ça ne choquait personne ! Léo et mes parents en retrait nous regardaient.

-Tu ne seras vraiment pas là à la naissance de mon bébé Flo ?

-Je serai là Nao mais dans ton cœur.

-Ce n’est pas pareil et tu le sais. Dit-elle en redoublant les pleurs, les hormones aidant !

Je m’envole dans quelques minutes pour la France rejoindre l’amour de ma vie laissant derrière moi ma famille et celle qui plus qu’une amie est une sœur pour moi, enceinte de quatre mois. Sélom a émit l’idée que je vienne pour poursuivre mes études, faisant ainsi d’une pierre deux coups. C’est dur de quitter son pays, sa famille, ses amis, bref tous ceux et ce qui nous sont chers.

Mais là-bas m’attends celui pour qui mon cœur bat, celui que j’appelle ma moitié, mon autre moi. Ces six derniers mois, j’ai essentiellement renoué avec mon Dieu qui je sais ne m’abandonnera jamais. Une fois, j’ai cru en des choses qui bien que puissantes m’ont démontrées que je pouvais bien m’en passer. Il ne m’a pas fallu souiller mon corps ou faire des sacrifices grandioses pour l’amour qui est venu à moi sans que je ne m’y attende, je vis le bonheur absolu depuis. Les choses matérielles que j’ai acquises de Bertrand, n’auraient pas pu me procurer tout l’amour et le bonheur que je ressens dans les bras de Sélom avec qui tout se fait naturellement.

J’ai croisé Bertrand et sa famille au supermarché dernièrement et je m’en suis voulu du plus profond de mon être d’avoir failli diviser cette famille. Sa femme ne me connait que comme la fiancée du neveu de son mari, tant mieux, et même si je ressens une gêne intense en sa présence, je garde quelque part dans mes lointains souvenirs cette partie de ma vie dont je ne suis pas très fière car, toute vérité n’est pas bonne à dire. La vie m’a donné une autre chance, nous le méritons tous.

Je me détache de Naomi que Léo récupère dans ses bras. Qui l’aurait cru que ces deux là finiraient ainsi ? Le cœur est vraiment un sale traitre. J’embrasse mes parents une fois encore et m’éloigne d’eux à pas pressés vers le hall de départ.

Fin

Le coeur ce traître